Comment guérir de petits bobos en un rien de temps ! [PV Ginny Weasley]

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L’infirmerie. Qui est-ce qui appréciait cet endroit ? Les lits identiques sur lesquels de nombreux élèves malades avaient passé du temps, les murs aussi déprimants que le temps à l’extérieur, la vaste pièce pratiquement vide, tout cela ne donnait pas envie d’y faire un tour. Cependant, lorsqu’elle pénétrait dans cette pièce, peu importe son état, Kathleen se sentait étrangement bien. D’ailleurs, elle n’avait pas cette tête d’enterrement que tirais la plupart des élèves lorsqu’ils atterrissaient ici. La jeune fille se sentait en sécurité et surtout en bonne compagnie avec madame Pomfresh qui était à son chevet pour soigner ces blessures. Parlant de blessures, pour quelle raison Kathleen avait-elle, une fois de plus, atterrit à l’infirmerie ? Gaffeuse de nature, il lui arrivait souvent de petits accidents, mais souvent mineur et ne nécessitant pas une visite chez l’infirmière. Cependant, aujourd’hui son petit accident du jour lui avait valu son ticket pour cette vaste salle vide. Étonnamment, il n’y avait personne ce matin. C’était bien rare d’avoir une matinée aussi calme en ces lieux. Normalement, il y avait toujours deux ou trois élèves pour feindre la maladie.

Alors, revenons donc à la raison de la présence de cette douce enfant en ces lieux. Ce matin, elle a eu un tout bête accident en sortant de son dortoir. Se réveillant en retard ce matin, la jeune fille enfila rapidement ses vêtements, attrapa son sac contenant tout ce qu’elle avait besoin pour ses cours du matin et sauta dans ses chaussures avant de sortir à une vitesse folle. Par contre, elle ne prévoyait pas piétiner le bas de sa robe de sorcière, ce qui la ferait trébucher vers l’avant et qu’elle glisserait finalement pour débouler les escaliers et finir sa course sur le sol, couchée sur le ventre, cherchant à reprendre son souffle et ses esprits. Cependant, ce n’était pas la douleur de sa chute qui l’avait réellement préoccupée à ce moment-là. Elle se demandait plutôt si quelqu’un avait vu sa chute. Elle ne voulait pas que ça se sache ! Elle avait eu l’air si idiote, si ridicule. Se redressant péniblement, Kathleen se retrouvait en position assise sur le sol. Elle regarda tout autour d’elle pour voir qu’à son plus grand soulagement, il n’y avait personne dans les alentours. C’était peut-être normal étant donné que les cours étaient commencés depuis un moment. Le temps de reprendre ses esprits, la jeune fille se demanda ce que son professeur lui dira lorsqu’elle arrivera en cours. Tous les regards des élèves seront alors dirigés vers elle, ce qu’elle détestait plus que tout au monde. L’idée de sécher les cours germa alors dans son esprit. Par contre, elle allait devoir rattraper le retard perdu un jour ou l’autre ! Que faire ?
La décision fut plutôt difficile à prendre. Finalement, l’adolescente décida d’aller en cours et d’affronter le professeur. Elle espérait que ce dernier soit clément avec elle, étant donné que c’était son tout premier retard. Puis, y repensant plus sérieusement, elle s’était rendue compte que dans le cours de madame Eastwood, arriver en retard signifiait chanter une chanson devant toute la classe. Paniquée, elle ne voulait plus du tout se rendre en classe. Jamais elle ne serait capable de chanter ! Pas qu’elle ne savait pas chanter et qu’elle avait une voix affreuse, en fait elle-même ne le savait pas, c’était plutôt le fait que toute la classe aura les yeux rivés sur elle. C’était décidé, elle inventerait une excuse pour son absence au cours de ce matin. Quitte à se ramasser des travaux à rattraper qu’elle fera à la hâte, comme d’habitude.

Lorsqu’elle se leva finalement et attrapa son sac d’une main, une horrible douleur provenant de son avant-bras lui fit lâcher prise. Elle tenta de bouger la main, mais la douleur devait alors plus forte. Et si elle s’était cassé quelque chose ? Ce serait terrible ! Avec de la chance, ce ne serait que foulé. Finalement, Kathleen avait une bonne excuse juste devant elle. Attrapant son sac de la main droite et le portant sur son épaule, elle se dirigea vers l’infirmerie, tenant doucement son poignet endolori dans sa main droite.

Nous revoilà donc à l’infirmerie où madame Pomfresh observait le poignet de sa patiente. Cette dernière laissait échapper des « ouch », « Aïe» ou bien « Ayoye » à chaque fois que son poignet était bougé d’une manière ou d’une autre. L’infirmière en déduit rapidement qu’il était foulé. Ce genre de blessure, elle pouvait les soigner rapidement. Cela soulageait Kathleen qui, malgré tout, n’était pas certaine de vouloir retourner tout de suite en classe. La jeune fille demanda donc à l’infirmière de rester encore un peu, question de se reposer et de se remettre du choc de la chute. Cette dernière finie par accepter à condition que la jeune fille se rend au prochain cours.

Alors que l’infirmière alla plus loin, travailler sur on ne sait quoi, Kathleen sorti son cahier d’écrire ainsi qu’un crayon et continua à écrire la courte histoire qu’elle avait débuté il y a quelques jours de cela. Cette histoire racontait la vie d’une adolescente se remettant d’une chute à cheval qui l’a traumatisée et qui, peu après, découvre la magie et surtout, les hippogriffes. La blondinette adorait écrire ce genre de conte, remplis de créatures magiques. Concentrée sur son histoire, elle ne remarqua pas que les portes de l’infirmerie venaient de s’ouvrir. Ce fut lorsque madame Pomfresh passa devant le lit où elle se reposait que Kathleen leva la tête vers le nouveau blessé, ou malade, qui entrait dans la pièce.

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La sonnerie désagréable se mit en marche, faisant sursauter Ginny. Cela faisait pourtant deux jours qu'elle l'entendait à intervalles réguliers, mais elle ne s'y était pas encore habituée. Tout ça parce qu'elle avait fait une mauvaise chute à l'entraînement de Quidditch, et bien qu'elle se sente en pleine forme désormais, l'infirmière avait décrété après l'avoir examinée qu'elle devrait suivre un traitement strict pendant quelques jours si elle voulait pouvoir continuer à jouer.

Elle fourra la main dans son sac et attrapa le minuteur magique que lui avait remis Madame Pomfresh pour lui rappeler les heures de ses visites à l'infirmerie. Avec un soupir de soulagement, elle trouve le bon bouton et arrêta la sonnerie. C'était un répit de courte durée, cependant : l'infirmière avait ensorcelé l'objet pour qu'il se remette à sonner toutes les cinq minutes tant qu'elle ne l'aurait pas arrêté elle-même à l'aide de sa baguette magique. Ginny renifla avec dédain. Comme si elle n'était pas capable de se rendre à l'infirmerie de son plein gré quand la sonnerie se déclenchait. Bon, d'accord, une fois, le premier jour, la sonnerie avait retenti en plein repas et elle avait remis sa visite à plus tard, puis avait été prise dans une série d'évènements malencontreux qui l'avaient retardée d'une heure et demie. La colère de Madame Pomfresh avait été totalement disproportionnée. Quoi qu'il en soit, après cela, l'infirmière avait décidé qu'elle ne pouvait plus faire confiance à la jeune Gryffondor pour se discipliner elle-même, et avait ajouté quelques sortilèges au minuteur pour rendre sa sonnerie particulièrement désagréable à l'oreille, et tout aussi obstinée, forçant ainsi Ginny à se rendre en vitesse à l'infirmerie dès que l'objet se mettait en marche pour avoir la paix. Au moins, la technique avait le mérite de fonctionner. Quelques instants plus tard, Ginny avait abandonné ses amies à l'entrée du cours de Potions et se dirigeait à pas rapides vers l'infirmerie.

Quelques minutes - et une sonnerie de minuteur - plus tard, elle poussait la porte de l'antre de Madame Pomfresh, qui leva les yeux de son bureau à son entrée et lui adressa un sourire satisfait. Ginny se força à sourire en réponse. Tandis que l'infirmière se levait pour prendre un flacon sur une étagère tout en lui faisant signe d'entrer, la jeune fille jeta un regard circulaire autour d'elle. Aucun malade ce matin, sauf une jeune fille portant le blason de Poufsouffle qui était assise sur un lit et semblait en assez bonne forme. Ginny se souvenait l'avoir déjà croisée dans les couloirs et il lui semblait qu'elle était en sixième année, mais elle ne se souvenait pas de son nom. Ce n'était cependant pas la première fois qu'elle l'apercevait à l'infirmerie - avant son infortune du début de la semaine, elle n'avait eu à venir que deux fois, et il lui semblait que la Poufsouffle avait été là une fois sur deux. Madame Pomfresh s'avançait maintenant vers elle, une fiole de potion et un verre à la main, et Ginny, qui avait désormais l'habitude de la procédure, se dirigea vers un lit pour s'y asseoir. La jeune Poufsouffle avait entre-temps levé les yeux vers elle, et Ginny lui fit un petit signe de la tête, mais elle n'était pas particulièrement d'humeur à sourire. Elle s'installa sur le lit à côté de l'autre fille - qui se trouvait être le plus proche de la porte, et tendit la main pour prendre le verre que Madame Pomfresh lui tendait.

- Ne faites pas cette tête, Miss Weasley, vous devriez être habituée maintenant. Et je vous rappelle que c'est votre dernier jour !

Ginny esquissa un bref sourire tandis que l'infirmière remplissait son verre de la potion bleu sombre qu'elle devait boire quatre fois par jour. Elle savait par expérience qu'elle avait un goût de savon usé. Stupide accident de Quidditch.

Madame Pomfresh referma la fiole, puis tapota de sa baguette le minuteur que Ginny avait sorti de son sac. L'objet s'entoura d'un halo argenté pendant quelques instants, puis revint à la normale. Et voilà, tranquille jusqu'à la prochaine fois. Il ne lui restait plus qu'à avaler. Tandis que l'infirmière allait remettre la potion à sa place, Ginny jeta un regard en coin à la jeune fille assise sur le lit à côté d'elle.

- Et toi, qu'est-ce qui t'est arrivé ?

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Kathleen cessa de fixer la jeune fille à la chevelure rousse lorsque celle-ci lui adressa un signe de la tête. L’adolescente avait rapidement détourné le regard pour le replonger dans son cahier. Là, elle écrivit deux petites phrases avant de finalement s’arrêter pour écouter les paroles de madame Pomfresh. En fait, le nom « Weasley » avait retint son attention. Elle l’avait déjà entendu quelque part, mais sa mémoire lui faisait défaut. Où est-ce qu’elle avait pu l’entendre au juste ? Lorsqu’elle se posait une question du genre, Kathleen se torturait toujours l’esprit à se souvenir, mais pratiquement chaque tentative se soldait par un simple échec. Sûrement que la réponse allait lui venir en tête plus tard, dans un moment inopportun, comme d’habitude. La jeune fille continua donc d’écrire et s’arrêta, quelques lignes plus tard, en panne d’inspiration. C’est à ce moment que la jeune fille portant le nom de Weasley s’adressa à elle. La blondinette tourna donc la tête vers la provenance de la voix. Elle évita, cependant, de croiser le regard de l’étudiante, étant incapable de regarde quelqu’un droit dans les yeux. Elle fixa donc un point juste à côté de sa tête, question d’avoir l’air de la regarder quand même. Par contre, peu à peu, un mal de tête commença à s’installer dans son crâne.

- Et toi, qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Kathleen hésita un instant à répondre. Dire qu’elle avait chuté dans les escaliers c’était trop ridicule. Elle ne voulait pas paraitre idiote devant une étudiante qu’elle ne connaissait pas. Alors, elle décida de tout simplement omettre ce détail. De plus, elle n’avait pas besoin de dire comment elle s’était blessée, non ? C’était bien mieux ainsi. Déjà, passer tout un cours à l’infirmerie sous prétexte qu’elle avait le poignet foulé, c’était un peu ridicule. Madame Pomfresh avait bien vite réglé le problème en lui faisant avaler une potion qui devait avoir agis à présent. Elle aurait donc pu quitter après quelques minutes cet endroit. Par contre, il était déjà arrivé à l’adolescente de faire une réaction allergique à certains médicaments. Donc, elle pouvait se servir de cette excuse pour rester plus longtemps à l’infirmerie. Plus elle pourra retarder l’heure d’aller en cours, mieux ce sera.

-Je… je me suis foulé le poignet.

Son mal de tête s’intensifiait peu à peu. Elle pouvait tout de même l’endurer. Elle décida de se concentrer sur autre chose, se disant qu’il allait peut-être partir pendant ce temps. Bougeant doucement son avant-bras, qui avait été posé dans une attelle pour ne pas le faire bouger le temps que le médicament fasse effet, elle remarqua que la douleur était de moins en moins intense, ce qui était bon signe. Bientôt, elle ne sentira plus aucune douleur en le bougeant. Madame Pomfresh était une très bonne infirmière qui savait quoi faire pour tout guérir en un rien de temps. Il fallait dire que la jeune fille n’avait jamais eu de très graves maladies. En fait, si elle faisait si souvent un tour à l’infirmerie c’était parce qu’elle gaffait toujours. La dernière fois, elle s’était rendue ici, s’était assise sur le même lit qu’aujourd’hui, une partie du visage en sang. Qu’est-ce qui s’était produit au juste ? Elle s’était tout simplement ouvert le front en tombant tête première sur le coin d’un meuble, dans son dortoir. C’était moins ridicule que de glisser sur une petite flaque de beurre fondu et de tomber sur le dos, comme il lui était arrivé l’été dernier. Sa vie était remplie de petits malheurs de ce genre qui lui arrivait assez souvent. À la boutique de son père, elle avait pour habitude de manipuler les grandes épées qu’il vendait, sans aucun mal. Par contre, quelques instants plus tard, elle pouvait se faire une énorme coupure avec une simple feuille de papier. Cependant, elle avait de la chance dans son malheur; il était rare que quelqu’un soit présent lors de tels moments, ce qui la soulageait énormément.

Kathleen referma finalement son cahier. Elle n’avait plus du tout l’inspiration pour continuer son histoire. Ça lui viendra probablement plus tard. Elle se pencha pour attraper son sac de sa main valide et le poser sur le lit. Elle y rangea soigneusement son cahier et son crayon. Son mal de tête prenait toujours de l’ampleur et ça commençait à être très embêtant pour la jeune fille. Elle attrapa donc un petit pot contenant de l’aspirine qu’elle trainait en permanence dans son sac, depuis le début de l’année. Ouvrant avec difficulté le contenant, elle attrapa une capsule qu’elle laissa glisser au creux de sa main avant de refermer le pot. Maintenant, elle n’avait besoin que de l’eau. La jeune fille chercha par elle-même un évier ou quoi que ce soit du genre, mais ne trouva rien. Elle devait donc se résigner à demander à l’infirmière. L’adolescente rangea le pot d’aspirine dans son sac et ce dernier au sol. Kathleen se tourna vers madame Pomfresh, un peu plus loin dans la pièce.

-Excusez-moi… madame. Pourrais-je avoir un verre d’eau, s’il vous plait ? demanda-t-elle d’une voix douce.

-Bien sûr, répondit la femme qui se chargea de lui en apporter un. Votre poignet va-t-il mieux, miss Mcgowen ?

-De mieux en mieux, merci.

Lorsque l’infirmière tourna les talons pour retourner à son bureau, Kathleen glisser le médicament entre ses lèvres et but une bonne gorgée d’eau pour l’avaler. L’adolescente se tourna alors vers la jeune Griffondor, installée sur le lit voisin. Elle lui fit un petit sourire amical, et chercha intérieurement à trouver le courage d’engager la conversation avec elle. Cependant, socialiser n’était pas l’une des grandes forces de la jeune Poufsouffle qui avait toujours été timide. Elle fit donc un grand effort pour surmonter cette gêne de parler aux inconnus, qui, elle le savait, était un problème chez elle.

-Tu viens souvent par ici ?

Qu’est-ce que c’était stupide de formuler cette phrase ainsi ! Kathleen se traita d’imbécile à plusieurs reprises avant d’espérer que la jeune fille à la chevelure rousse ne la trouve pas aussi imbécile qu’elle l’était. Sa phrase ressemblait au genre de chose que dirait un homme draguant une jolie demoiselle, comme on le voyait dans les livres ou les films. De plus, elles étaient dans une infirmerie, ce qui rendait sa question encore plus étrange. Ce n’était pas parce qu’elle était l’une des rares élèves de Poudlard à toujours se blesser n’importe où avec n’importe quoi que ce serait le cas de cette adolescente .

[Désolé, c'est un peu moche, je ferais mieux la prochaine fois >< ]

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[Mais non, c'est très bien ^^ C'est moi qui vais faire court à côté xD]

La Poufsouffle, qui s'était entre-temps mise à gribouiller dans un cahier qu'elle tenait sur ses genoux, releva la tête à la question de Ginny. La jeune fille nota qu'elle ne la regardait pas directement dans les yeux en lui répondant, un trait qu'elle avait observé chez les personnes timides et qui lui semblait toujours assez étrange, tellement la timidité était étrangère à sa famille. Elle sembla hésiter un moment avant de répondre, puis dit finalement :

-Je… je me suis foulé le poignet.

Elle avait l'air mal à l'aise, et détourna vite le regard. Peut-être était-elle gênée par sa blessure ? Ginny n'insista pas, se rappelant qu'elle avait une potion à avaler et un cours à rejoindre, et qu'elle devrait se concentrer dessus au lieu d'essayer de retarder ce moment en papotant inutilement. Elle contempla de nouveau le liquide bleu, son regard s'assombrissant. Si seulement il suffisait de fixer quelque chose avec suffisamment de férocité pour le faire disparaître ! Prenant une grande inspiration, elle se força à se ressaisir. Après tout, ce n'était qu'une potion. Fermant les yeux, elle prit son courage - et son verre - à deux mains, et but toute la potion d'un coup. Elle hoqueta et toussa alors que l'horrible goût se répandant dans sa bouche jusqu'au fond de sa gorge. Lorsque tout fut avalé, elle déglutit plusieurs fois pour nettoyer ses papilles gustatives le mieux possible. D'ici quelques minutes, elle le savait, le goût aurait complètement disparu. Le pire était passé.

Pendant ce temps, la Poufsouffle demandait à Madame Pomfresh un verre d'eau. L'infirmière revint vers elles pour le lui apporter, et elle examina Ginny d'un regard au passage. La Gryffondor en profita pour lui rendre le verre de potion désormais vide, et l'infirmière s'assura qu'elle avait tout bien bu puis lui adressa un regard approbateur.

- Très bien, Miss Weasley. Vous pouvez y aller.

Ginny hocha la tête, puis, lorsque l'infirmière referma derrière elle la porte de son bureau, elle poussa un soupir et décida de s'accorder quelques minutes supplémentaires avant de rejoindre sa classe. Elle n'avait rien contre les Potions, mais c'était loin d'être sa matière préférée, et avoir eu Rogue comme professeur pendant quatre ans n'arrangeait pas les choses même si ce n'était plus lui qui enseignait. Elle regarda de nouveau en direction de l'autre jeune fille et la vit avaler une petit pilule blanche avec de l'eau. Elle fronça les sourcils, se demandant ce que c'était. Cela ne ressemblait pas à un remède sorcier, et de plus, ce n'était pas Madame Pomfresh qui le lui avait donné. En fait, ça avait un petit air des dragées de Fred et George, mais elle n'en n'avait jamais vu de cette taille et couleur.

La Poufsouffle se tourna alors vers Ginny de nouveau, et, cette fois, lui sourit. Surprise, et un peu gênée de s'être laissée surprendre en train de l'observer, elle s'empressa de sourire en retour et de poser une question pour masquer l'instant embarrassant.

- Qu'est-ce que c'est, que tu as avalé ?

L'autre jeune fille s'adressa à elle pratiquement au même moment, ce qui fit que leurs questions se chevauchèrent :

-Tu viens souvent par ici ?

Il y eut un instant de silence alors qu'elles finissaient leurs phrases en même temps, puis Ginny se mit à rire.

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Il arrive souvent, lors d’une discussion, que deux personnes prennent la parole au même moment. C’était exactement ce qui venait de se produire. Leurs questions se mélangèrent en un espèce de tout incompréhensif. Kathleen réussis tout de même à comprendre la question de la jeune Gryffondor.

-Qu'est-ce que c'est, que tu as avalé ?

Celle-ci se mit à rire. Gênée, la jeune Mcgowen laissa échapper un petit rire, plutôt forcé qu’amusé. Elle ne voulait pas ressembler à la fille qui restait toujours sérieuse. En fait, qu’est-ce qu’elle voulait être ? Pour l’instant, ce n’était qu’un mouton. Et oui, Kathleen Mcgowen était un mouton qui suivait les autres sans un mot. Pourtant, si elle restait tout simplement elle-même sans se forcer pour rentrer dans les standards de tout le monde, elle vivrait peut-être mieux ? Après tout, elle avait peur d’avoir l’air idiote en disant quelque chose qu’il ne fallait pas et s’en voulait immédiatement après avoir dit quelque chose, pensant que la personne n’apprécierait pas ses paroles. La confiance en elle-même était bien basse. C’était donc une torture mentale que de socialiser avec ceux qu’elle ne connaissait pas. Au moins, avec ses quelques amis, elle sortait un peu de sa coquille, mais il lui arrivait souvent de rester muette et d’écouter. Enfin, dialoguer avec les autres, ce n’était pas son fort, mais elle y arrivait beaucoup plus que lorsqu’elle était en salle de classe.

Maintenant, il serait peut-être temps de retourner à nos aspirines.

Habituée à prendre ce genre de comprimés lorsqu’elle avait des migraines, la Poufsouffle ne s’était même pas rendue compte que les sorciers ne connaissaient pas tous ce genre de médicament. Ce devait être le cas de cette jeune fille. Kathleen rougit de plus belle. Elle devait lui dire quoi, maintenant ? Et si elle la dénonçait à l’infirmière ? Elle n’avait pas envie de se faire réprimander pour avoir prit un produit moldu contre le mal de tête ! Elle pourrait faire comme si elle n’avait rien entendu et la laisser répondre à sa question. Par contre, que ferait-elle si le silence se réinstallait ? Elle n’aura qu’à tenter de trouver l’inspiration. Pourquoi ne pas gribouiller une esquisse de bébé dragon dans son cahier ? Oh ! Allez, Kathleen ! Un peu de courage ! Le mieux était de répondre et de répondre la vérité. Si elle mentait et faisait croire à cette jeune fille que ce n’était que des confiseries, cette dernière en demandera peut-être ? Si elle consommait l’un de ces comprimés, qui ne goutaient pas très bon, rien ne changera à son état. Cependant, avec la potion qu’elle venait de prendre, il y aura peut-être une mauvaise réaction, ce qui la rendra malade. Le mensonge était bon à éviter même si la jeune fille y recourait souvent. Alors, que faire finalement ? Mentir, répondre, dire la vérité ? Pourquoi était-ce toujours si compliqué pour la sorcière ? Elle devait toujours tout remettre en question à chaque fois, peser le pour et le contre de chaque situation. Le tout prenait bien une fraction de seconde, pas plus. Kathleen vérifia que madame Pomfresh n’était pas dans les environs. Pas question qu’elle entende ce qu’elle allait dire à la jeune fille rousse.

-C’est de l’aspirine... Chez les moldus… on en prend pour soulager les maux de tête.

Maintenant, c’était pour le moins évident qu’elle venait du monde des moldus. Elle n’était pas une sorcière de sang pur, mais cela ne la préoccupait pas trop. Elle adorait sa vie chez les gens sans pouvoirs magiques, même si au bout de deux jours sans toucher sa baguette, elle s’ennuyait terriblement de ne plus lancer de sortilèges. Quand on a des tendances paresseuses, comme elle, on aime bien pouvoir faire en sorte que notre chambre se range en un tour de main. Chaque monde possédait ses bons côtés. C’était donc pourquoi l’adolescente avait besoin de ces deux univers pour se sentir bien.

Madame Pomfresh revient finalement auprès des deux jeunes filles. Elle observa un moment Kathleen. Elle lui demanda de bouger son bras endolori, ce qu’elle fit sans grande difficulté. Il semblerait que sa blessure avait pratiquement disparue. Elle avait encore un peu de mal à effectuer certains mouvements du poignets, mais dans quelques heures tout cela ne sera plus qu’un souvenir.

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[Très en retard, désolée -_-"]

La jeune poufsouffle rit aussi, mais cela semblait moins naturel, comme si elle était plus gênée qu'autre chose par la situation. Le rire de Ginny finit par s'éteindre, lorsqu'elle se rendit compte qu'il n'était pas forcément partagé, d'autant plus qu'elle se souvint qu'elle était censée retourner en cours et non traîner ici à papoter avec les autres malades. Inutile d'attirer l'attention de Madame Pomfresh en faisant trop de bruit.

Comme si elle lisait dans ses pensées, l'autre jeune fille jeta un coup d'oeil rapide vers le bureau de l'infirmière. Ginny suivit son regard, mais Madame Pomfresh semblait pour le moment occupée à autre chose, et ne prêtait pas attention à ses deux pensionnaires. La Poufsouffle répondit alors à sa question, et tandis qu'elle parlait, Ginny put voir ses joues rosir légèrement, comme si elle était, une fois de plus embarrassée - ou honteuse ? - par ce qu'elle disait.

-C’est de l’aspirine... Chez les moldus… on en prend pour soulager les maux de tête.

Oh mais oui ! La mémoire revint à Ginny.

- Oh, je pense que j'en ai entendu parler !

Elle avait entendu son père parler plusieurs fois avec enthousiasme des "médimakans", ces sortes de potions, mais non magiques, que les Moldus utilisaient pour se soigner en l'absence de toute magie. Mr Weasley, qui se passionnait pour tout ce qui concernait les Moldus, était très intéressé par le fonctionnement des médimakans, mais il n'avait jamais réussi à totalement le comprendre. La jeune fille était donc, Ginny le devinait, d'origine Moldue. Elle doutait que des sorciers aient recours à ces méthodes pour se soigner. Elle était sur le point de poser plus de questions - comment ça marche ? quel goût ça a ? est-ce que c'est efficace ? Mais la Poufsouffle semblait bien mal à l'aise avec le sujet, et elle décida de ravaler sa curiosité pour éviter d'aggraver la situation. Elle avait du mal à comprendre, cependant. Il fallait dire qu'elle avait eu bien peu d'interactions avec des gens timides, bien au contraire. Avec ses frères, il fallait crier bien fort pour se faire entendre. Là, elle était en territoire inconnu. Au lieu de poursuivre le sujet, donc, elle opta pour répondre à la place à la question que lui avait posée la jeune fille.

- J'atterris ici de temps en temps, surtout à cause du Quidditch. J'ai fait une chute récemment, et je dois prendre une potion plusieurs fois par jour. C'est pas très...

Elle s'interrompit, apercevant du coin de l'oeil Madame Pomfresh qui revenait vers elles. Il valait mieux qu'elle ne soit pas encore tranquillement assise à son arrivée, ou elle risquait une réprimande. Elle descendit du lit et attrapa son sac.

- Il faut que j'y retourne ! J'ai un cours de Potions qui m'attend.

L'infirmière arriva à leur hauteur, et fronça les sourcils en voyant que Ginny était toujours là, mais ne dit rien de plus, et se contenta d'examiner le bras de l'autre malade. Ginny l'observa quelques secondes, curieuse de voir ce qu'elle faisait, puis, ne pouvait traîner plus longtemps, finit par faire ses adieux.

- Au revoir. J'espère que ton bras ira vite mieux ! Je m'appelle Ginny, au fait.

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Kathleen était très surprise de savoir qu’une sorcière connaissait l’existence de ce genre de médicaments moldu. Où en avait-elle entendu parler ? La curiosité de la jeune fille fut piquée, mais elle fut également calmée assez rapidement. Ce n’était pas le moment d’embêter la jeune Griffondor avec des questions inutiles. Et puis, peut-être ne voudra-t-elle pas lui donner de réponse ? On ne sait jamais. Dans tous les cas, Kathleen réussit à se convaincre de ne pas s’attarder sur un détail aussi futile. Elle était la reine des questions jamais posées. Souvent, c’était par pure gêne fasse à l’autre personne qu’elle se retenait de dire quoi que ce soit.
La jeune fille répondit à la question de Kathleen. Cette dernière s’était permis de tomber dans ses réflexions profonde sur le fait qu’elle n’était pas capable d’entretenir une bête conversation avec une inconnue. Par chance, elle comprit l’essentiel de la réponse et prit quelques secondes à l’analyser mentalement. Donc, la jeune Gryffondor faisait du Quidditch ? Les sports n’avaient jamais vraiment attiré la jeune Mcgowen, mais celui-ci était bien différent. Il était… magique. Au lieu de voir des gens courir dans le but de s’arracher un ballon, elle les voyait voler dans le ciel, chevauchant des balais magiques. C’était beaucoup plus intéressant et l’action était toujours présente dans ce sport. Lorsque les Poufsouffles disputaient un match, la jeune fille y allait, trainée par des amis. Silencieusement, elle observait avec une grande attention tout le déroulement de la partie, encourageant mentalement son équipe. Vous aurez bien évidement deviné qu’elle n’était pas du genre à crier des mots d’encouragement en plein publique.
La joueuse de Quidditch s’arrêta au milieu de sa seconde phrase lorsque Madame Pomfresh vint à leur rencontre. Aussitôt, elle se leva pour attraper ses affaires. Elle devait probablement plus être ici depuis un moment. C’était de la faute de Kathleen si elle était restée ? La blondinette souhaita que non. Elle serait bien du genre à avoir des remords à cause de ça. À moins que la Gryffondor avait décidé de prendre son temps avant de se rendre à son cours de Potions ? Ce n’était pas le plus génial des cours, c’était donc compréhensif qu’elle ne veuille y retourner en vitesse. D’ailleurs, en quelle année était l’étudiante ?

- Au revoir. J'espère que ton bras ira vite mieux ! Je m'appelle Ginny, au fait.

Kathleen leva sa main libre et fit un petit signe d’au revoir à la jeune fille. Ginny. Si elle se rappelait bien, son nom de famille était Weasley. Ginny Weasley. Kathleen songea à aller voir le prochain match que disputera Poufsouffle contre Gryffondor. Elle encouragera mentalement cette jeune fille sympathique plutôt que les membres de sa maison qu’elle connaissait à peine. Il fallait savoir que Kate ne socialisait pas beaucoup, ce qui n’aidait guère sa vie sociale. Donc, souvent elle allait connaitre le nom de certaines personnes ne connaissant même pas son existence. C’était une observatrice. Elle restait toujours à l’écart, comme une spectatrice. Jamais elle ne songera à faire partie du spectacle, sauf dans ses rêves les plus fous.

-Moi c’est Kathleen.

Elle avait eu besoin d’une bonne dose de volonté pour répondre rapidement sans s’enfarger dans ses mots ou bégayer, comme ça lui arrivait parfois. Kathleen regarda Ginny sortir de l’infirmerie avant de ramasser un cahier dans son sac. Madame Pomfresh retourna à son travail, laissant la Poufsouffle dans la solitude pour les vingt minutes à venir. Durant ce laps de temps, elle tenta de dessiner une jeune fille sur son balai. Cependant, elle n’était pas des plus doués pour dessiner des personnages. L’inspiration guidait chacun de ses traits sur la feuille vierge et le grattement de sa plume sur le papier venait joindre l’inlassable Tic-Tac de l’horloge pour rompre le silence régnant dans la pièce.
Une fois que le temps de partir arriva, la jeune fille rangea son dessin inachevé dans son sac et s’assura de n’avoir rien oublié avant de dire timidement au revoir à madame Pomfresh. Kate poussa alors l’une des portes de l’infirmerie et sortit de la pièce, son bras blessé de la faisant plus souffrir.

» ginny weasley. [ Gryffondor]
» LILLY ♣ Ne craint rien, car rien n’est jamais perdu. [SERPENTARD]
» En fin de compte, rien n'arrive par hasard - VLADIMIR.
» Un peu d'air ne peut faire que du bien. || Ginny.W.
» Rien n'est plus très sûr dans le monde magique, tu sais ? || Loïc

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