Dragons & Licornes {PV : Kathleen R. McGowen}

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Elizabeth sortit de ses rêveries dans un sursaut. Voilà un moment qu'elle avait replié son bras et posé son menton dans le creux de main, le regard perdu dans le vague. La nourriture qui se trouvait dans son assiette avait à peine bougé depuis le moment où elle s'était servie. La jeune Serdaigle ne mangeait jamais énormément, de toute façon, mais ces derniers temps, elle mangeait rarement en grandes quantités. Allez savoir pourquoi, et ne lui demandez pas à elle. Soit elle ne vous répond pas, soit... elle vous répond qu'elle ne sait pas. Tout en sachant qu'elle a pour principe de ne pas mentir de toute manière. La jeune fille observa alors autour d'elle. Autour d'elle, dans la Grande Salle, différents étudiants de son année et de sa maison mangeaient en bavardant de diverses choses. Bientôt, beaucoup commencèrent à se lever de leur banc ; les cours n'allaient pas tarder à recommencer d'ici un peu moins d'un quart d'heure. Elizabeth fit de même, prit son sac qu'elle avait posé à ses pieds et sortit de la Grande Salle, laissant son assiette et la nourriture à l'intérieur qui étaient à peine entamée. Prochain cours, celui de soin aux créatures magiques. Se dirigeant vers la sortie du château puis la lisière de la Forêt Interdite. Là se déroulait alors son cours. Ledit cours n'était pas vraiment celui qu'elle préférait. Elle aimait bien les créatures magiques, mais ça n'allait pas plus loin. Non, cela ne valait vraiment pas les Sortilèges et la Métamorphose, matière dans lesquelles elle excellait. Ensuite, c'était les Potions, même si elle préférait rester discrète en classe. On se demande pourquoi.

Rapidement, un petit groupe se forma autour du professeur de Soins aux Créatures Magiques, formé des Serdaigles et Poufsouffles de Sixième année. Le professeur calma vite le brouhaha qui avait brisé le silence depuis quelques minutes et annonça souriant qu'il avait une petite surprise. A côté de lui se trouvaient trois licornes, tout trois attachés à un arbre différent. L'adulte annonça que l'objet du cours serait juste d'observer ces nobles créatures magiques, d'en faire un dessin ressemblant et ils l'étudieront au prochain cours. Pour faire vite, il dit également que chaque Serdaigle se mettrait avec un Poufsouffle et qu'il choisirait justement les groupes. Cette idée ne plût pas tellement à Elizabeth. En général, travailler en solo était ce qu'elle faisait le mieux. Ses partenaires la trouvaient souvent trop silencieuse et ne lui faisait pas particulièrement confiance... Enfin, résignée, elle attendit patiemment qu'on lui annonce sa ou son partenaire.

« Miss Lawford avec Miss McGowen. »

Le professeur avait indiqué les deux jeunes filles tout en parlant. Elizabeth se dirigea alors vers elle, d'un pas qui se voulait rassuré et rassurant, même si elle doutait qu'elle allait bien aimer ce cours. Elle ramena une partie de ses cheveux longs et bruns dans son dos et entortilla un des mèches autour de son doigt.

484 mots = 24 points + 5 points.

Invité

Voici un autre après-midi serait ennuyant, comme d’habitude. Les élèves se rendaient tous à leur cours. C’était également le cas de la jeune Poufsouffle qui suivait sa « meute » en silence. Quelques élèves de son cours marchaient devant elle, par le plus grand des hasards et l’adolescente les suivaient donc, un peu en retrait derrière eux. Elle se rendait sur les lieux de son prochain cours. Ce cours ferait de l’après-midi de cette chère Kathleen, un moment plutôt agréable. S’il y avait bien un cours qui la captivait, c’était le cours de soins aux créatures magiques. Elle adorait découvrir de nouveaux êtres magiques lors des cours ainsi que leurs capacités, leur mode de vie ou bien des petits détails insignifiants qui n’intéressaient personne en général. C’était donc dans la bonne humeur que Kathleen arriva sur le lieu du cours. Elle s’installa au même endroit qu’à son habitude, c’est-à-dire, dans un coin, à l’écart des autres. Elle n’aimait pas être mêlée au reste du groupe.
Cependant, le professeur n’allait pas la laisser s’en tirer ainsi.

En effet, ce cher professeur avait décidé de faire des équipes pour le travail à accomplir ce cours-ci. Kathleen savait déjà comment ce cours aller se passer. Tout d’abord, elle se retrouvera avec la personne qu’on lui aura assignée, puis elle s’installera pour le travail, sans même prononcer un seul mot. Elle sortira son cahier à dessins et prendra soin de ne pas montrer ceux qui étaient déjà à l’intérieur à quiconque avant de tomber sur une page vierge. Par la suite, elle se mettra au travail, toujours dans un silence presque religieux. Son partenaire comprendra bien vite qu’elle ne souhaitait pas travailler en équipe et travaillera de son côté. Rien de plus simple, ça se passait souvent ainsi. Cependant, ce n’était pas une journée normale. Pourquoi donc ? Parce que c’était comme ça. Rien ni personne ne pourra changer cela.

« Miss Lawford avec Miss McGowen. »

Miss Mcgowen. Ce nom lui disait quelque chose. Perdue dans ses pensées, la jeune fille ignorait les paroles du professeur. Ce ne fut qu’à l’entente de ce nom qu’elle tiqua et daigna lever les yeux. Mcgowen… Mcgowen… mais bien sûr ! Quelle idiote, c’était elle ! Alors, le professeur venait donc de la placer en équipe avec un Serdaigle. Mais qui ? Elle n’avait pas écouté et maintenant elle en savait pas qui était son partenaire. Pourquoi avait-il fallu qu’à ce moment-là, la jeune fille se décide à admirer la magnifique crinière de ces créatures magiques, qu’étaient les licornes ? Bon, et que faisait-elle maintenant ? Il ne restait plus qu’à attendre. Oui, c’était ça la solution, attendre. La personne avec qui elle devait être en équipe viendra bien à sa rencontre, non ? Et si, par malheur, cette personne ne connaissait pas Kathleen et ne venait pas à elle ? Ah lala, la jeune fille commençait à paniquer légèrement en son for intérieur, se maudissant de ne pas avoir écouté le professeur.
Les élèves se dispersaient en équipe de deux et s’installaient confortablement dans l’herbe pour observer les trois créatures magiques devant eux. Kathleen ne bougea pas de son emplacement, serrant son cahier à dessins contre elle. Puis adolescente de Serdaigle s’approcha d’elle. Alors, c’était sa partenaire ? Génial, une fille ! La jeune Poufsouffle était toujours mal à l’aise en présence des hommes, elle-même se sachant pas trop pourquoi. Elle avait grandi qu’entourée de filles en guise d’amie. On lui avait dit que les filles se tenaient avec les filles, les garçons avec les garçons. Il devait y avoir un lien avec son incapacité à avoir des amis de sexe masculin. Un jour, ce problème se règlera bien… mais pas tout de suite. Pour l’instant, l’adolescente se contenta de détailler rapidement de la tête aux pieds sa coéquipière avant de lui adresser un mince sourire gêné.

L’étudiante alla s’assoir un peu à l’écart des autres, là où se situait la troisième licorne. Étant à une distance raisonnable de l’animal, il était bien simple de l’observer sous tous ses angles. Son sac posé à ses côtés dans l’herbe verte, Kathleen jeta un bref coup d’œil à la Serdaigle pour savoir si elle l’avait suivi ou non. Par la suite, elle fouilla dans son bagage pour y prendre un crayon à la mine. Rapidement, elle ouvrit son cahier de dessin aux dernières pages. Elle possédait un autre cahier identique dans ses affaires, à son dortoir. Sachant qu’elle terminerait bientôt son premier cahier, elle en avait acheté un nouveau. Cependant, la jeune Poufsouffle n’avait pas prévu qu’à la dernière page de son cahier se trouvait un croquis de bébé dragon qu’elle avait commencé le cours précédent. La créature, que l’on ne voyait que de profil, était assise sur le bord d’une falaise, regardant tristement l’horizon. En bas de la page, se retrouvait quelques mots griffonnés rapidement. Tout ce qu’il était possible de déchiffrer était : « Let Me Go ».
Kathleen referma son cahier en vitesse. Elle ne montrait jamais ses dessins. Selon elle, ils étaient tout simplement affreux et il lui manquait cruellement de talent pour égaler bien d’autres élèves en la matière. Pourtant, à force de gribouiller des petits dragons un peu partout, la jeune fille s’améliorait de jour en jour. Si ses progrès elle ne les voyait que peu, il suffisait d’étaler devant les yeux d’autrui les dessins qu’elle faisait à ses débuts jusqu’à aujourd’hui pour constater une nette amélioration. Ce qui lui manquait surtout, était de la confiance en elle.

De la confiance, elle en avait besoin, tout comme du courage. Elle n’avait plus de feuilles vierges pour faire son dessin. Elle devait donc se tourner vers la seule possibilité qui s’offrait à elle dans un tel cas : demander à quelqu’un s’il en avait. Kathleen prit donc son courage à deux mains et se tourna vers sa coéquipière, dont elle ne connaissait guère le nom, posant doucement son cahier de dessin sur ses jambes dépliées devant elle.

«-Est-ce que… tu as une feuille blanche, s’il te plait… ? »

Elle parla sur un ton doux, pas très fort, comme à son habitude. Elle espérait seulement ne pas avoir à se répéter. Si la jeune Serdaigle avait de feuilles blanches avec elle, ce serait encore mieux ! Kathleen replaça inconsciemment une mèche blonde derrière son oreille. Cependant, détestant ne pas sentir quelques mèches autour de son visage, elle ramena aussitôt la mèche à sa position initiale.

1072 mots = 51 points.

Invité

Comme déjà dit précédemment, Elizabeth n'aimait pas particulièrement les cours de soins aux créatures magiques. Et elle sentait que celui-là, elle allait encore moins l'aimer. Elle avait toujours été plus ou moins solitaire et ce depuis sa naissance, depuis laquelle elle avait toujours été choyée, que ce soit par ses parents moldus ou son grand-frère, qui disparut quand elle n'avait que trois ans et dont elle ne se souvenait même plus. Rejetée par les deux seuls membres de la famille qui lui restait, comment voulez-vous qu'elle ne soit pas aussi seule qu'elle l'était maintenant ? D'ailleurs, le terme "solitaire" n'était pas exact. Elle ne s'approchait pas des gens. Mais si ces derniers le faisaient à sa place, elle était l'une des personnes les plus agréables du monde. Il faut juste oser... Oser. C'est toujours plus facile qu'à faire. Enfin, il était maintenant facile de comprendre que travailler en groupe n'était pas du tout son truc. Si cela finissait comme d'habitude, la ou les personnes avec qui elle était allaient finir leur travail dans leur coin. De plus, elle n'avait aucune idée de qui était cette jeune fille nommée McGowen. Une Poufsouffle, évidemment. Heureusement que le professeur désignait les personnes qu'il appelait. Les élèves commençaient à se disperser autour des licornes, plus ou moins près tandis qu'Elizabeth s'avançait vers son équipière. Cette dernière lui sourit, d'un air gêné. La Serdaigle ne réagit pas tout de suite et la suivit des yeux quand elle partit s'installer près de la troisième licorne, la plus petite. La brune cligna des yeux et finalement la suivit pour s'asseoir en tailleurs à côté d'elle. D'un geste rapide, elle ouvrit son cahier aux feuilles de parchemins réservé à ce cours. Elle était parfaitement organisée : à chaque fois que l'on tournait une page, on trouvait à gauche des notes sur le cours et sur la page de droite les croquis, puisqu'il était courant d'en faire pendant ce cours. Elizabeth n'était pas une Serdaigle pour rien !

Silencieusement, elle saisit de quoi faire son dessin et observa un moment la plus petite des trois licornes. Elle procédait toujours ainsi, elle observait et après elle dessinait sans prendre la peine de relever les yeux. C'était sans compter sur sa coéquipière qui l'interrompit dans sa contemplation. Elle leva les yeux vers elle, les sourcils froncés, comme pas très heureuse d'être dérangée. C'est en entendant sa demande que les traits de son visage se détendirent. Quelques secondes passèrent sans qu'elle ne bouge, ses yeux couleur chocolat fixés sur la Poufsouffle et finalement, elle ouvrit la fin de son cahier où se trouvait quelques bouts de parchemins vierges. Elle en prit un et lui tendit.

« Tiens, j'espère que ça ira. »

Ceci étant fait, elle se replongea dans l'observation de la noble et gracieuse créature magique d'une blancheur immaculée. Elle semblait un peu agitée ; peut-être qu'être en présence d'autant d'êtres humains ne devait pas la rassurer. Heureusement, les garçons de la classe étaient plus éloignés des licornes que les filles, puisque ces créatures n'aimaient pas particulièrement la présence masculine. Un soupir franchit la limite des lèvres d'Elizabeth, tandis qu'elle était toujours aussi immobile. Elle saisit alors son crayon et s'apprêtait à commencer son dessin quand elle stoppa son geste, à quelques centimètres du parchemin. Lentement et hésitante, elle leva légèrement son regard vers son coéquipière. Elles faisaient équipe. En tant normal, Elizabeth aurait continué ce qu'elle allait faire seule, mais là, cette McGowen semblait différente. Elle se mordit la lèvre et la regarda complètement.

« Au fait... Comment tu t'appelles ? »

592 mots = 29 points.

Invité

C’était quoi cet air ? Ah non ! La jeune Serdaigle la détestait déjà ! Rien qu’à voir son air, ça n’avait pas l’air de la réjouir que Kathleen la dérange. Et voilà, elle venait de se mettre à dos une fille d’une autre maison. Et si elle devenait méchante avec elle ? Pourtant, elle n’avait demandé qu’une simple feuille ! Ça lui apprendra et dessiner des bébés dragons dans son cahier à dessins ! Puis, une feuille de parchemin se plaça sous le regard de la blondinette. Elle lui avait donné une feuille pour dessiner ? Peut-être qu’elle n’était pas si méchante après tout. À moins qu’elle n’ait posé ce geste pour avoir la paix ? Bon, Kathleen n’avait qu’à rester silencieuse et faire son travail dans son coin, comme d’habitude. Elle n’allait pas déranger la jeune fille. Les Serdaigles étaient reconnu pour être intelligents, studieux et organisés. Tout le contraire de cette chère Poufsouffle qui effectuait la majorité de ses travaux à la dernière minute ou bien qui perdait ses notes de cours au milieu d’un tas de pages d’écritures et de dessins. Vous voyez le genre ? Et l’intelligence… je me contenterais de dire que tout est relatif. Pas qu’elle est stupide, mais parfois on se demande si sa tête ne serait pas resté à la gare 9 et ¾. Enfin, on l’aime tous comme ça cette chère Kathleen.

« Merci. »

Ce fut avec un sourire timide que la jeune fille prononça ce mot à l’adresse de la Serdaigle. Aussitôt qu’elle eut posé le papier sur son cahier à dessin, question d’avoir une surface dure pour bien dessiner, elle attrapa sa plume et crayonna deux minces traits. Elle jeta un regard à la licorne, qui, pour l’énerver, changea de position. Bon, ça n’allait plus. Elle prolongea donc les traits pour former une autre partie de l’anatomie de la licorne et ainsi corriger son erreur. Quelques lignes par-ci et par-là donnèrent les pattes arrière de l’animal.
Kathleen gardait tous ses dessins de bébés dragons secrets, bien à l’abri dans son cahier. Ce n’était pas pour rien, elle détestait que l’on regarde ses petites œuvres. La critique l’effrayait, surtout si cette dernière était négative. La jeune fille était sensible aux paroles. Enfin, elle ne se rendait pas compte qu’elle était plus forte que ce qu’elle croyait. Elle se laissait démolir trop facilement pour des riens. Solitaire dans l’âme, elle n’avait besoin que de son petit monde pour être heureuse. Quelques fois c’était plaisant de discuter avec d’autres Poufsouffle, mais c’était surtout lors des repas. Alors, étant donné que ses dessins n’étaient vus de personne, lorsqu’elle se retrouvait à dessiner à côté de quelqu’un, elle craignait toujours que la personne voisine regarde ce qu’elle gribouillait et se mette à critiquer. Kathleen attendit quelques instants avant de continuer son dessin, observant attentivement la magnifique créature qu’était cette licorne.

« Au fait... Comment tu t'appelles ? »

Ah quoi ? On lui avait adressé la parole ? Alors, finalement la Serdaigle ne la détestait peut-être pas, étant donné qu’elle lui demandait son nom. Elle avait l’air gentille pourtant ! Même s’il ne faut pas toujours se fier aux apparences, Kathleen ne pouvait s’empêcher d’avoir une idée préconçue dès le départ. Avec elle, son opinion change comme elle change de cahier d’écriture, c’est-à-dire, souvent. La jeune fille s’arrêta de dessiner et regarda l’étudiante à ses côtés. Le point positif dans tout cela, était qu’elle allait s’avoir comment elle s’appelait. C’est toujours utile de connaitre le nom des gens, surtout lorsque vient le jour où tu dois t’adresser à eux.

« Kathleen. »

Oublions le Rosalye. C’était une petite fantaisie de la part de ses parents. Lorsqu’elle n’était qu’une gamine, certaines personnes avaient tendance à prononcer « Rosalie », ce qui l’énervait secrètement. Cependant, elle ne reprenait personne. Elle était trop gênée pour ça. Elle se contentait donc de laisser les gens de leur propre ignorance. Lorsqu’elle se présentait, elle n’utilisait que son premier prénom. C’était trop étrange de se faire appeler Rosalye. Kathleen, ça sonnait beaucoup mieux à ses oreilles. Même ses parents la nommaient ainsi. Lorsqu’ils osaient utiliser son second prénom, c’était qu’il se passait quelque chose de grave ou qu’elle allait se faire sévèrement disputée.

« Et toi ? »

Ça serait bête de ne pas lui retourner la question ! Elle qui voulait connaitre le prénom de la Serdaigle, faute de ne pas avoir écouté lorsque le professeur avait prononcé son nom. Ça serait au moins ça de gagner. Et si elle arrivait à faire un travail d’équipe… en équipe ? Ça serait une des rares fois où ça se produirait, mais cette idée n’était pas à exclure. Et puis, si on oubliait la manière dont l’étudiante avait froncé les sourcils à la question de Kathleen, un peu plus tôt, elle semblait douce et peut-être bien de bonne compagnie.

810 mots = 40 points.

Invité

Le doux remerciement murmurer par sa coéquipière arracha un tout petit sourire à Elizabeth, comme pour dire que lui donner cette feuille lui avait fait plaisir et qu'elle n'était pas si froide que ça. Elle tourna encore ses yeux de couleur chocolat vers la petite blondinette. Tout en l'observant attentivement et discrètement, elle se surprit à éprouver une grande sympathie pour elle. Lors des premières minutes de leur rencontre, elle ne lui avait pas adressé la parole, jugeant qu'elle la gênait plus qu'autre chose, mais lui faisait quand même comprendre qu'elle préférait travailler seule plutôt qu'en groupe, rien qu'avec quelques petits gestes et mimiques qui traduisaient tout ça parfaitement. Pourtant, en la regardant comme elle le faisait en ce moment même, Elizabeth la trouvait tellement... timide, fragile et chétive, voilà les mots qui lui venaient à l'esprit. Et en pensant cela, elle éprouvait certes, une grande sympathie, comme déjà dit, mais autre chose. Ce n'était pas de la pitié, loin de là. C'était autre chose, qui lui donnait envie de se rapprocher de cette Poufsouffle. Si en même temps, elle pouvait enlever cette mauvaise impression qu'elle avait laissé en agissant froidement, cela ne pouvait être que bénéfique pour les deux adolescentes. Enfin, plus facile à dire qu'à faire, surtout que la métamorphomage avait l'habitude que l'on fasse le premier pas à sa place dans une relation avec elle, qu'elle qu'elle soit. Pensive, elle retourna à son dessin et continua à tracer des petits traits avec des gestes vifs, reproduisant du mieux qu'elle pouvait la plus petite des trois licornes. D'ailleurs, à force d'être plongée ainsi dans ses pensées, elle en avait oublié l'aspect physique de l'animal magique et avait du la regarder une fois de plus, alors qu'à son habitude, elle regardait quelques minutes et ne s'arrêtait plus pour observer à nouveau.

C'est tout de suite après qu'Elizabeth demanda à savoir le nom de sa coéquipière. C'était déjà un bon début pour quelqu'un qui n'avait pas vraiment l'habitude des contacts avec son entourage alors que cette même personne ne demandait que ça ? On pouvait, si on était attentif, remarquer que sa voix était assez tremblante malgré son attitude d'habitude impassible, même si c'était à peine perceptible. Ainsi, la petit blonde des Poufsouffles se nommait Kathleen, un bien joli et rare prénom comparé à celui d'Elizabeth. A cette réponse, la brunette hocha lentement la tête, notant l'information dans un coin de sa tête. Et finalement, la dénommée Kathleen McGowen lui retourna sa propre question. Il y eut quelques secondes de silence, entrecoupées par le bruit de son crayon sur le parchemin. Elizabeth poussa un petit soupir en faisant la moue et finit par répondre.

« Appelle-moi Elizabeth. »

Une réponse simple, qu'elle accompagne d'un autre sourire, un peu plus grand que les autres. Elle ponctua cette phrase en finissant la crinière blanchâtre de la licorne. Son dessin était plutôt détaillé pour un croquis, mais elle aimait le détail. Serdaigle n'était pas sa maison pour rien. Par rapport au début du cours, Elizabeth semblait plus douce et plus sereine à présent. Sans le vouloir, ses pouvoirs de métamorphomage avait légèrement coloré une de ses mèches de cheveux qui devenait à présent blond entre le clair et le foncé. Elle ne le remarqua pas et jeta encore un coup d'oeil à sa coéquipière et décida de faire pleinement leur travail de groupe en tendant le doigt vers une partie du dessin de Kathleen, n'ayant toujours pas vu cette mèche qui avait subitement mais doucement changé de couleur.

« Je crois que tu allonges trop son dos. »

595 mots = 29 points.

Invité

Elizabeth, voilà le prénom de sa coéquipière. Au moins, la jeune Mcgowen n’aura pas à chercher un nouveau patronyme pour la nommée si le besoin venait. C’est plus simple de dire « Je fais équipe avec Elizabeth « que « Je fais équipe avec la fille, juste là, la brunette de Serdaigle ». Maintenant, le défi consistait à se souvenir de ce prénom. Plus facile à dire qu’à faire lorsque l’on possède une véritable mémoire de poisson rouge tout comme cette chère Kathleen. Elizabeth, c’était un prénom simple à retenir, non ? Elizabeth, Elizabeth, Elizabeth. Kathleen tentait de bien l’ancrer dans son esprit, fixant la licorne sans vraiment la voir. Elle ne bougeait pas d’un poil, ayant même un cours contact visuel avec la majestueuse créature. Lorsqu’elle sorti de son espèce de « transe », Kate posa de nouveau son regard sur son dessin. Quelques traits par-ci, quelques traits par-là, elle vint à se concentrer à un tel point qu’elle oublia l’existence de sa coéquipière.

Kathleen déteste la critique. Elle est si timide, peu sûre d’elle. Il était très dur pour elle de prendre la critique d’autrui. Enfin, pour lui faire un quelconque commentaire sur ses écrits, ses gribouillis, il faudrait tout d’abord les voir. À Poudlard, il n’y avait personne qui pouvait accéder aux œuvres de la jeune fille. Elle trouvait toujours le moyen de tout cacher aux personnes de Poufsouffle avec qui elle se tenait habituellement. Elle n’arrivait pas à leur faire suffisamment confiance. Déjà, elle parlait peu lorsqu’elle était en leur compagnie. Leurs sujets divergeaient souvent de ses centres d’intérêt. Sa grande timidité n’aidait en rien et la jeune fille vint donc à développer que très peu de liens à Poudlard. Au moins, elle pouvait se trouver chanceuse de ne pas avoir d’ennemis… enfin, pour le moment tout ce qu’elle pouvait avoir était des gens tout à fait indifférents à sa présence ou ne sachant même pas qu’elle existe. Enfin, tout cela pour dire que l’adolescente ne supportait pas la critique. À moins que celle-ci ne soit positive ou bien extrêmement constructive en plus d’être dit avec délicatesse, les chances que Kathleen ne se rabaisse elle-même étaient grandes.

« Je crois que tu allonges trop son dos. »

Elle avait osé. Elle avait osé faire une remarque. Cependant, rien de méchant. C’était, au contraire, constructif. Kathleen était légèrement vexée, intérieurement, mais rien d’assez grave pour en faire tout un plat. Dans sa petite tête, fusait tout plein de critique qu’elle s’adressait à elle-même. Elle jeta un bref coup d’œil à sa coéquipière. Son dessin était beaucoup mieux que le sien, c’était certain. Il y avait de jolis détails, Elizabeth s’étant visiblement appliquée sur son dessin. Kathleen tenta de se consoler en se disant qu’elle ne dessinait pratiquement jamais des licornes, qu’elle était plutôt douée pour les dragons. Elizabeth avait pour avantage le fait de faire un commentaire pertinent sans trop jouer à la professionnelle du dessin. Elle faisait part de son observation. Kathleen corrigea donc les traits formant le dos de l’animal et jeta un nouveau coup d’œil sur le dessin de la jeune fille.

-« Comment tu as fait la crinière, ici ? » demanda-t-elle en montrant du doigt une partie du dessin de sa coéquipière.

Ce n’était pas si difficile que cela de demander conseil. Et puis, si Kathleen souhaitait s’ouvrir un peu plus à la jeune fille et avoir, peut-être, la chance d’avoir quelqu’un a qui parler durant les prochains cours, elle devait y mettre du sien. Et puis, pour les prochains travaux en équipe, elle pourra toujours demander à Elizabeth d’être sa partenaire. La jeune sorcière n’allant pas facilement vers les autres, si elle allait voir une personne avec qui elle avait déjà travaillé, ce serait peut-être plus simple de faire le travail et d’être un peu moins timide.
Elizabeth n’avait rien de bien méchant. Elle lui semblait bien gentille et douce, malgré son air quelque peu sévère par moment. Et puis, jusqu’à présent elle avait été très gentille avec Kathleen. Ce n’était pas parce que la jeune fille faisait partie d’une autre maison qu’elles ne pouvaient pas s’entendre, non ?

Une mèche plutôt pâle, parmi la chevelure foncée d’Elizabeth, attira l’attention de Kathleen. Cette dernière observa la couleur qu’elle ne retrouvait sur aucune autre mèche. C’était étrange. Avait-elle tenté de se faire une teinture qui avait, au final, raté ? À moins que ce ne soit naturel… Enfin, Kathleen devrait songer à détourner le regard. À observer avec insistance cette mèche de cheveux elle allait paraitre étrange. Elle devait dire quelque chose, mais quoi ? Elle le savait ! Un truc qui était à la fois flatteur et représentait ce que Kathleen pensait réellement.

-"Il… il sont jolie tes cheveux… surtout cette mèche", fit-elle avec un léger sourire.

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Dragons & Licornes {PV : Kathleen R. McGowen}

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