La cloche sonna. Je rangeai mes affaires en vitesse puis sortait des cachots. Je suis assez bon en potion. Mais je déteste. Toutes ces vapeurs qui t’arrivent à la figure pendant que tu t’embêtes à tourner dans un sens, puis dans l’autre, puis tu dois rajouter telle quantité de ci, laissez bouillir pendant x minutes … Merci bien. En tout cas, il était midi, et j’avais une heure pour manger. Je me ruai vers les escaliers, les montais tous le plus vite possible, sautant les marches en mauvaise état, puis arrivai en un rien de temps devant le portrait de la grosse dame. Je la saluai poliment, lui dit le mot de passe puis montai dans mon dortoir. Je m’affalai sur le lit cinq minutes. J’adore mon lit. J’ai le même depuis que je suis rentré à Poudlard. Il est juste en face de la fenêtre. La nuit, quand je n’arrive pas à dormir, je m’allonge sur le ventre et je regarde par la fenêtre. Le ciel est soit étoilé, soit tout blanc, ce qui est plutôt marrant. Et puis, dès qu’il fait un peu chaud, on ouvre la fenêtre : je n‘ai qu’a écarté les rideaux de mon lit pour me recevoir toutes les brises fraîches qui viennent de dehors. C’est super agréable. Et puis hop ! Dès que je commence à frissonner je ferme les rideaux et me met sous la couette. Mais le mieux, c’est les garçons du dortoir. La nuit qui précède les vacances, on se fait toujours une bataille de polochon. Ou alors on mange des bonbons jusqu’à … Presque jusqu’à l‘aube …

Soudain, j’ai comme l’impression que je me suis endormie. J’ouvre les yeux et regarde ma montre : non ça va, je ne suis resté que cinq minutes, comme prévu. Je m’assois et remplace mes livres du matin par ceux de l’après midi. Je m’étire un bon coup, regarde une dernière fois au tour de moi … À ce soir, dortoir chéris ! Et me voilà reparti. Je suis en train de descendre les escaliers en essayant tant bien que mal de ne pas tomber. Mais décidément, ils sont déchaînés ! J’en ai pris trois pour l’instant, et les trois on bougés. Je sens comme une vibration qui provient de sous mes pieds. Je me hâte le plus vite possible vers le sol et sauta au dernier moment sur le palier alors que l’escalier commence à tourner sur lui-même. Je scanne les escaliers du regard. Celui-là m’a l’air pas trop mal … C’est le seul qui n’as pas bougé pour l’instant … Alors nan, ce n’est pas une bonne idée. J’en prends un autre au pif qui - hourra - ne bouge pas. Après avoir galéré dix minutes dans les escaliers, j’arrive au rez-de-chaussée. Je m’appui contre le mur et souffle quelques secondes avant de me rendre compte que je n’ai plus que trente-cinq minutes pour manger. Je me hâte vers le réfectoire quand, en tournant au coin du couloir, je glisse. Je me rattrape comme je peux au mur, réussis a rester debout - pfiou … - puis remarque qu’un de mes stylos a bille que j’ai amené de chez moi est tombé. D’ailleurs, je ne sais pas ce qu’il fait là, étant donné que je les garde - les stylos - dans ma valise. Je ne les sors que pour écrire des lettres. Ca me fait du bien d’être un peu de retour chez moi. Bref, je me jette sur mon stylos qui continuais de rouler, l’attrape puis me remet à marcher tandis que je le remet dans mon sac. Soudain, je me cogne contre quelque chose. Ou plutôt quelqu’un …

Je clignai plusieurs fois des yeux et levai légèrement la tête pour regarder l’homme. Il était assez grand, ses yeux avaient la même forme que les miens mais la couleur des siens était légèrement plus pâle. Les traits de son visage avait plusieurs ressemble flagrantes avec les miens. Je me reculai de quelques pas. Sa cravate verte m’appris qu’il était de Serpentard. Comme prévu ! Loïc Turner a toujours été de Serpentard. Après tout, on ne change pas de maison. Enfin, ça ne s’est encore jamais vu. Et je pense franchement que ça n’arriverait pas. Le choix du choipeau est irréversible. Tu n’es pas content ? Tant pis pour toi ! Il fallait changer de comportement avant de te pointer a Poudlard mon vieux ! Maintenant, si tu permets … J’en étais à lui.

Il me regarda, furieux. Puis sa tête se pencha légèrement sur le côté. Il ne m’aurait jamais reconnu. Après quatre ans passés dans le même établissement, il ne m’avait toujours pas reconnu. Alors pourquoi découvrirait-il mon identité seulement aujourd’hui ? A moins qu’il sache qui je suis depuis un bon bout de temps … Mais c’est absurde ! Il serait venu me parler … ! Ok, j’arrête. Après tout, après quatre ans passés à Poudlard, je ne lui ai pas dit un seul mot. Aucun. Je sursautai quand il me demanda qui j’étais. Ton frère idiot.

« Heu … Je … Je m’appelle Nathan … » dis-je en bégayant. Super, je rencontre mon frère, et je bégaye ! J’hésitais à lui dire que j’étais un Turner. En fait, mes parents - adoptifs, mais je ne les considère pas comme tel - m’ont toujours laissé mon nom de bébé que j’avais hériter de mes parents biologique. J’avais beau les tannés sur le sujet plusieurs fois par moi, ils refusaient catégoriquement de me donné leur nom, espérant que mes vrai parents se pointerais un jour. Comme s’ils allaient le faire. Ils m’ont abandonné, alors soit ils sont morts, soit ils ne veulent pas de moi ! Dans le premier cas, ils ne peuvent pas revenir. Dans le deuxième, ils ne veulent pas venir. Dans tous les cas, ils ne viennent pas. Mais après tout, l’espoir fait vivre ! N’est-ce pas ? Tant qu’il y a de la vie, y’as de l’espoir … Bref, je regarde Loïc dans les yeux. Son nom, je ne le connais pas de mémoire. Mais disons qu’il n’est pas inconnu. Il est plutôt connu même. Soudain, je décidais d’y aller net. Brusquement. Après tout, il valait mieux ne pas faire traîner le sujet.

« Nathan Turner … » chuchotais-je quelques seconde après avoir prononcé mes premiers mot. Pendant un moment, je regardai partout sauf sur Loïc. Je me passai la main dans les cheveux puis les remis en place avant de plongé mes mains dans mes poches. Je regardai une nouvelle fois le visage de mon frère. Mon frère … Tout simplement incroyable … Puis je fut interpellé par une marque rouge vif sur sa joue a lui. Je posa un doigt sur ma joue a moi. « Tu … Tu as une marque là … » dis-je en faisant des ronds avec mon doigt sur ma joue. Je ne voulais pas jouer au plus malin ! Surtout avec quelqu’un comme Loïc ! Mais bon … Il a une marque. Voilà tout … Je replongeai vite mes mains dans mes poches. Je me mordit la lèvre, ne sachant pas vraiment quoi dire a quelqu’un que j’avais connu mais qui ne se souvenait plus de moi. Allait-il me serrer dans ses bras comme je l’avais toujours imaginé ? Sûrement pas … Il allait plutôt me plaqué au mur en me criant dessus, me demandant pourquoi je lui parlais, pourquoi j’étais là, devant lui, pourquoi je lui faisait perdre son temps … Moi qui rêvait d’avoir un frère quand j’étais gamin, je regrette d’être son frère aujourd’hui …