La matinée avait si bien commencé… Erin fut réveillée aux alentours de huit heure et demie par des grêlons qui fouettaient les vitres à les casser. La fenêtre au-dessus d’elle était légèrement ouverte, à cause de la chaleur étouffante de la nuit dernière, laissant passer quelques un qui tombèrent durement sur sa pauvre tête. Elle se redressa soudainement, s’empressant de la refermer. Au réveil, elle s’était rendue compte que le dortoir des filles était vide. Pas une mouche n’y trainait… Tous les lits étaient défaits, et certains coins étaient en désordre, jonchant de vêtements et d’accessoires de filles. Heureusement que le sien ne l’était pas. Rangé et propre. Au moins, quand la demoiselle était pressée, elle ne marchait pas sur ses affaires, et personne ne le faisait. Elle dut se lever à regret, et quitter son lit chaud et douillet, pour rester pendant au moins neuf heure sur des bancs inconfortables dans des salles de tortures, à somnoler devant les monologues soporifiques des professeurs. Que la vie était triste et ennuyeuse pour une étudiante ! Et c’était supposé normal de mener une telle existence, sans avoir le droit de protester contre cela, ou même d’élever un soupire…
Profitant de l’absence des autres, la Gryffondor alla s’enfermer dans la salle de bain, pour faire son habituel brin de toilettes. Elle aurait très bien pu dormir encore, et sécher ainsi les cours. Mais aujourd’hui, elle ne pouvait pas. Premièrement, Rogue lui avait donné la veille une de ces retenues qu’elle n’était pas prête d’oublier, qui consistait à récurer les toilettes des garçons du sixième étage à la main – dont la plupart étaient soit enrobées de caca, ou soit à l’intérieure de la cuvette il y avait du vomi séchée… Cela l’avait rendu assez malade pour le reste de la soirée. Un grand bravo à madame Pomfresh, qui avait réussi à lui dénicher une potion miracle ! Mais ce n’était pas vraiment cela qui l’avait tiré du lit. C’était surtout parce qu’aujourd’hui c’était l’anniversaire de Kanako, sa meilleure amie (la seule qui arrivait à la supporter). Celle-ci était en séjour à l’hôpital Saint Mangouste pour quelques problèmes de santé… Alors la brune avait décidé de lui apporter un peu de joie, avec quelques douceurs, un livre et un jeu distrayant.
Cette idée la mit tout d’un coup de bonne humeur, et elle la voyait déjà en train de déballer ses cadeaux, un sourire aux lèvres en découvrant ce qu’ils contenaient. Elle se surprit même à siffloter tout en se changeant. Elle mit tout simplement sous sa robe de sorcier, un jean et un tee-shirt jaune clair, avec des longues mitaines noires.
La jeune américaine sortit en trombe de la salle commune, sans se soucier d’un élève près de l’entrée, qu’elle avait bousculé dans sa hâte… Elle se dirigea tout de suite vers la volière, quite à être encore en retard. Ce n’était pas vingt minutes de plus qui allaient changer grand chose… Elle examina à tour de rôle les hiboux et les chouettes qui se trouvaient là. La Serpentard finit par choisir le plus géant volatile et le plus enrobé pour son gros paquet. Celui-ci le prit entre ses griffes, et n'eut pas de mal à s'envoler, bien qu'il tituba légèrement.
Elle regagna ensuite la salle de classe, où comme d'habitude, le professeur la sermonna, et lui donna une retenue, sans ajouter q'il enleva dix points à sa maison. Mais comme elle avait l'habitudes des colles, cela lui faisait ni chaud ni froid, tant que ce n'était pas Rogue qui lui en donnait... Le cours se déroula rapidement. Forcément, puisqu'elle n'avait pas assisté à plus de la moitié...
La jeune sorcière suivit ses camarades dans les couloirs, ayant oublié quel était le cours suivant, puisqu'elle n'était pas le genre à rester souvent enfermée dans une classe par une heure pareille, - préférant faire la grasse mat', ou faire son daily footing - elle ne connaissait pas très bien son emploie du temps. Alors elle se laissait guider par les autres... Ce fut seulement lorsque l'adolescente arriva au premier étage, près de la salle d'Histoire de la Magie, qu'elle se rappela quelle matière elle avait. Elle soupira. Oh hon ! Pas question de rester avec ce fantôme de prof' poisseux et barbant !
La jeune sorcière fit donc demi-tour, sans prêter attention aux quelques regards de certains élèves de Serpentard, la suppliant de rester pour ne pas perdre encore dix points. Bah ! Ce serait encore pire si elle restait... Ils perderont au moins une cinquantaine ! En parlant de fantôme... Près de du couloir du hall, elle croisa cet oiseau de malheur de Peeves. Il voulut encore lui casser une bouteille d'encre sur la tête, comme à sa fâcheuse manie. Elle l'esquiva de justesse. La bouteille se fracassa sur le sol, répendant partout son contenu. Cela toucha même la robe de sorcier de l'étudiante. Il disparut en ricanant. Elle fit mine d'être furieuse pour lui donner satisfaction, mais elle ne l'était pas. Au contraire, elle devrait le remercier. Grâce à lui, la Rouge et Or n'aura pas à se plier une nouvelle fois aux règlements en gardant sur elle cet horrible uniforme... Et pourrait mettre ainsi ses propres vêtements.
Elle attendit de se retrouver dans le parc pour l'enlever. Elle sortit sa baguette cachée dans ses bottines, et pointa son bout sur un pan du tissu. Puis Erin murmura le mot "reducto". La robe se rapeticit rapidement, au point d'avoir la taille de celle d'une poupée. Comme ça, elle pouvait la ranger plus facilement dans son sac. Pratique la magie ! Et utile pour les feignantes comme elle... Elle se promena un peu, se dirigeant vers le lac noir.
Quand la jeune fille arriva de l'autre côté, près de la cabane du garde-chasse et de la forêt, elle vit quelqu'un assis au pied de son arbre préféré. Un Gryffondor, tout comme elle. Tiens, un autre sècheur de cours ? Ils allaient pouvoir s'entendre alors... Ou pas. Difficile de le faire sur son terrain. Surtout quand la brune voulait tout manipuler, et de faire ce qu'elle avait envie qu'on fasse pour elle. La demoiselle jeta son sac près du jeune homme. Une approche assez violente... Mais qui avait dit qu'elle voulait être amicale ? Personne... Enfin, son attention n'était pas d'être agressive, c'était ce qu'elle faisait toujours. De toute façon, elle ne s'occupa pas de lui, feignant comme s'il n'existait pas, et s'assit par terre, dos contre le tronc. Il devait sûrement grouiller d'insectes, mais tant pis ! L'arbre bien sûr, pas le jeune homme. Quoique... Peut être ? En tout cas, son arrivée fracassante avait tout de même un sens. C'était une façon pour la turque de lui montrer qu'il n'était pas le bienvenue sur son territoire...