Je marchais tranquillement dans les couloirs, me dirigeant vers ma salle commune. La journée n'avait pas été facile. Les cours commençaient à m'ennuyer, je n'écoutais plus grand chose. J'étais obnubilée par une seule et unique chose : ma meilleure amie. Ça faisait un moment que je ne l'avais plus vue, et comme elle n'était pas très appréciée du côté des Serpentards du fait de son appartenance à la maison opposée, je craignais qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. On me voyait souvent traîner avec elle, et ce n'était pas très bien vu. Sauf que je m'en fichais. J'avais d'autres choses plus importantes que des préjugés sur lesquelles me pencher. Ça me passait complètement par-dessus la tête. Ce qui m'intéressait, c'était Callie. Je m'inquiétais de plus en plus, même si ça ne devait pas être grave. Je me faisais sans doute des idées. Enfin, j'espérais que oui, sinon j'aurais réellement de quoi être soucieuse.

J'aperçus enfin le tableau. Je dis le mot de passe et le Baron Sanglant s'effaça pour me laisser entrer. Il n'y avait presque plus personne dans la salle commune. Forcément, vu cette heure tardive. J'étais longtemps restée dehors. Et quand il avait fallu rentrer, j'avais tout fait pour fuir ce vieux Rusard, car l'heure du couvre-feu était largement dépassée. Les règles et moi, on a jamais vraiment été copines. C'est le moins qu'on puisse dire ! Heureusement, il n'y avait jamais personne pour m'attraper, j'ai toujours su éviter les sermons. Je suis plutôt douée pour ça.
Enfin, d'habitude il n'y avait personne pour voir que je ne respecte rien. Mais là… Un élève était installé dans un divan, il ne disait rien mais il me regardait droit dans les yeux. C'était comme si il me menaçait d'aller raconter que j'avais enfreint les règles par ce simple contact visuel. Décidant de l'ignorer, je m'avançai vers lui. Ou plus exactement vers la cheminée. Un feu agréable y crépitait. La chaleur dégagée donnait envie de s'endormir, et en plus j'étais assez fatiguée… Mais je tins bon. J'allai m'installer dans le canapé, en face de l'individu ténébreux. Je pris un bouquin qui traînait sur la table et je commençai la lecture. Toutefois, je pouvais sentir ses yeux qui ne me quittaient pas. Je redressai la tête et c'est alors que je le reconnus. Il s'agissait de Loïc Turner… Je le connaissais surtout de réputation, mais nous avions déjà eu l'occasion de nous entrevoir dans les couloirs ou en cours. Cependant, ce n'était pas comme si on était les meilleurs amis du monde. Loin de là. Les seuls mots qu'il m'adressait visaient à me rabaisser. Il n'aimait pas le fait que je reste avec des sang-de-bourbes.

— T'as un problème, Turner ?

J'en avais marre qu'il m'assassine avec ses beaux yeux. Je n'avais rien fait qui méritait un tel comportement. Bon, je trahissais ma maison, en quelque sorte, mais ce n'était pas un drame. Je n'étais pas la première, et je ne serais pas la dernière.

Une journée banale parmi tant d'autres, enfin quand j'entendais banale.. J'entendais avec ça quelques attaques de mangemorts qui étaient bien loin de me déranger. Nous avions eu cours d'initiation au Quidditch.. Comme si j'en avais besoin ! C'était aussi ridicule que de nous faire passer des test afin de voir si nous étions aptes à faire partie de l'équipe de Quidditch. C'était simple, les meilleurs à sélectionner étions Drago et moi, il n'y avait pas à revenir sur le sujet, la réponse semblait bien trop évidente. Je me baladais tranquillement dans les couloirs avec un paquet de bonbons bien remplis. Je pensais un peu à mon père, c'était rare mais ça arrivait tout de même. Enfin, penser à lui se résumait souvent à espérer que sa mort ne tarderait plus trop. Maintenant que j'étais majeur, je n'avais plus besoin de lui et sa mort aurait été loin de me faire pleurer. C'était presque si je ne l'aurai pas fêtée. Il avait toujours préféré Nathan à moi et n'avait cessé de me bassiner avec les exploits que ce sale gosse avait pu accomplir en si peu de temps d'existence, et c'était encore pire depuis sa mort. C'était toujours Nathan ceci, Nathan cela.. Sa me bourrait réellement. Rien qu'à y repenser, je voyais la tête Angélique de cet enfoiré de frère revenir dans mon esprit. Sa avait toujours été le chouchou, moi pour mon père je n'avais jamais rien été. Si, le grand frère qui devait se montrer exemplaire auprès de son cadet.. Le grand frère se faisant toujours réprimander pour sa rébellion, le grand frère qui devait tout gérer tout seul. Le grand frère qui aurait dû être toujours soumis et parfait juste pour plaire aux autres. Ce que je n'avais jamais daigné être et que je ne serai d'ailleurs jamais. Je ne serai jamais ce que les autres veulent que je sois, ce serait trop facile. Je fus interrompu dans mes pensées alors que j'étais entrain de marcher tranquillement dans le couloir par quelqu'un qui me frôla.

<< Désolé ! >>

Lâcha une voie qui ne m'était pas vraiment familière. Voyant le regard assassin que je lui lançais, la personne s'enfuit à toute jambes vers son dortoir qui se révélait être celui des Gryffondor.. Pas étonnant qu'elle soit si distraite. Je soupirais d'un air lassé. En bref, j'étais sûrement la seule personne entrain de retracer sa foutue vie actuellement, les autres devaient être trop occupés à faire leurs petites occupations débiles ou à réviser pour leurs chères buses. Je ne comprenais même pas comment les gens arrivaient à se tracasser pour elles, moi qui m'en foutait c'était facile pour moi après tout. J'en avais vu des vertes et des pas mûres et des bien plus complexes. J'allais dans la salle commune après avoir dit le mot de passe et m'affala deux bonnes heures dans le canapé, lisant un bouquin qui, au fond, ne m'intéressait pas plus que ça. J'entendis la porte s'ouvrir et daignait enfin relever la tête du livre, m'attendant à ce que Drago apparaisse.. Au lieu de lui, ce fut Heaven. Je la connaissais par sa réputation à attirer les Sangs-De-Bourbes et à trainer avec eux. Elle était jolie et sang pure, dommage que ça arrivait à gâcher cela. Une traître à son sang, comme les Weasley en faite. Elle aurait peut-être du tomber à Gryffondor. J'émis un rictus cruel et me leva du canapé ou j'étais confortablement installé pour aller remettre le livre sur une table basse puis retourna dans le canapé, m'y laissant lourdement retomber.

- Oui j'ai un problème : Toi et tes sales fréquentations. Puis, si j'ai même pas le temps de te regarder - Je fis un arrêt, faisant la moue d'un air faussement outré - ça devient une secte, ma parole. Dommage ... Bientôt tu traineras sûrement avec ce cher Potter et ses deux foutus acolytes, l'imbécile heureux et l'intello.