Pré-au-Lard, c'est là-bas qu'auront lieu les prochaines attaques de Mangemort ; la Place du village ou l'allée des magasins, des ruelles complètement désertées, quelle sera la cible première des partisans du Mage Noir ? Dumbledore maintenant mort, et le Ministère obligé d'avouer enfin le retour du Parti du Mal, tout semble évidemment plus facile, mais il ne faut pas crier victoire avant que ce Potter ait définitivement poussé son dernier soupir. Alors le Monde Sorcier revivra l'époque d'antant, une sombre époque oui, mais cela dépend encore des points de vue.
Terminant mon déjeuner, je laissai l'elfe de maison reprendre mon plateau, le regard dans le vide. Lucius était je ne sais où, certainement occupé aux côtés du Maître ou avec un groupe d'autres Mangemorts, et Drago lui, était bien évidemment à Poudlard. L'attaque de cette enseigne magique était elle aussi des plus prometteuses ; pauvres petits élèves effrayés à la vue des Mangemorts pénétrant dans l'enceinte de leur cher Poudlard. Prenez garde aux nuages noirs, pauvres petits innocents que vous êtes. Laissant un sourire sadique s'étirer au coin de mes lèvres émaciées, je me levai, allant prendre mon temps pour me préparer. Aprés tout, j'avais le Manoir pour moi seule, n'est-ce-pas ? Une demie-heure plus tard, arpentard les longs couloirs de ma demeure, une idée me vint en mémoire pour lutter contre mon ennui naissant ; pourquoi ne pas partir en expédition à ce cher petit village de Pré-au-Lard ? Il doit être infesté de mangemorts bien sûr, les miens, ce qui finalement me convient tout à fait. Peut être qu'ainsi, je pourrais obtenir quelques renseignements sur la suite des évènements. Remettant ma cape verte émeraude et m'emparant de ma baguette, je transplanais vers le village en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Mes pas se posèrent contre les dalles pavées de la rue piétonne ; noir, froid, sinistre, voilà ce que ce village était devenu en l'espace d'un an, autrefois village si charmant, si chaleureux. Je souriai. Pas d'élèves de Poudlard, pas de cris, pas de rires, juste du noir, que du noir. M'avançant précautionneusement, jetant des petits coups d'oeil de temps à autre autour de moi, je serrai la cape contre moi et m'arrêtai devant la vitrine d'un magazin maintenant dévalisé, servant d'un des quartiers généraux des partisants de Voldemort.

Je ne vais pas y arriver, je ne serais pas à la hauteur ... Voilà la phrase que je me repètais sans cesse depuis maintenant le début de la rentrée. Je ne cesse de m'éloigner des gens pour qu'ils ne voient pas à quel point je stresse, à quel point j'ai peur. Je suis souvent seul, à trouver comment m'enfuir de cette situation, comment trouver aussi le moyen de les faires pénètrer dans Poudlard, mon père m'engueule souvent et je commence à en avoir marre, cela devient insupportable à vivre, porter tout ce poids sur mes épaules ..en faite, je suis comme tout le monde, je ne suis pas fort. Je soupire à cette pensée puis essaye de penser à autre chose. Je regarde par la fenetre du dortoir puis je me tourne, voyant Cabbe et Goyle mangé puis je soupire, ils n'ont que sa à faire eux, c'est vrai. Je m'assois sur le lit, prenant un livre de magie n'importe lequel et le feuillte. Je le repose ensuite puis je me lève, mettant ma veste, l'écharpe de couleur verte et blanche qui représente ma maison puis je tourne la tete Je demande aux deux gars de me suivre, chose qu'ils firent. Je descend du dortoir, me dirigeant vers Pré au Lard. Je regarde autour de moi, il fait moche, il ne pleut pas encore, des nuages noirs recouvrent entièrement le ciel. Moi, ce que je préfère, c'est la neige. Pourquoi ? C'est froid, glacial, c'est tout de meme beau, mais la neige peut etre mortelle. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Je prend mon temps, sachant qu'à cette heure là, tout le monde est en cours, moi je n'ai pas que sa à faire. J'embarque les deux idiots avec moi. Une fois arriver, je me sens mieux, comme si c'était chez moi en faite. Je regarde les mangemorts ainsi que les autres gens. Crabbe et Goyle se dirigèrent assez rapidement vers un magasin de confiseries. Je soupire, désesperer. Je vois ensuite une silouette famillière au loin. Je m'approche d'elle avant de vite la reconnaitre. Ma mère. Je décide de m'arreter, m'a-t-elle vu ? C'est trop tard maintenant pour reculer ? Tant pis ! Je me met dos à elle puis j'attends les deux gros nigaud . J'entre finalement dans les Trois Balais, demandant une bière au beurre puis je m'assois à une table, seul.

Remettant mes mains gantées dans mes poches, je fis un léger signe de tête à Xaxley avant de continuer mon chemin. Si on pense au froid ambiant, un chocolat chaud ne me ferait pas de mal. Je relève la tête puis apperçois Drago, non loin. Il ne lui fallut que quelques secondes pour me tourner le dos, et s'engouffrer dans l'enseigne des Trois Balais.

Bien au moins il m'évite, ça ne fait aucun doute. Je m'y suis habituée désormais, il est pareil que son père. Lorsque quelque chose les travaille tous les deux, il est inutile de les contrarier plus qu'ils ne le sont déjà. Ils finissent par se calmer tout seul ou, à force de quelques heures, je finis par savoir le fin mot de l'histoire. Même si pour mon fils, ça me paraît..évident, en ce moment.

Lâchant un soupir que le froid matérialisa en petite fumée blanche, j'entrai à mon tour aux Trois Balais. Plus pour commander ce fameux chocolat chaud que pour surveiller mon fils enfin, disons que la seconde proposition s'était ajoutée d'elle-même, sans que j'y puisse faire quelque chose. Je retire mon écharpe verte émeraude puis m'avance jusqu'à un serveur, lui passant commande. Je parcours la salle d'un regard et bien sûr, ce-dernier s'arrêta sur mon fils. M'avançant prudemment vers lui, je lui faisais maintenant face.

- Drago ? Puis-je m'installer ici ?

Je le regarde, une main posée sur la chaise installée en face de lui. S'il était venu seul ou avec d'autres amis je n'en savais rien, mais il était toujours en droit de refuser. Ce n'était plus un enfant maintenant, et j'étais loin d'être comme son père, dans des moments comme celui-là. Je n'étais pas du genre à m'imposer et il le savait bien, lui et Lucius, les seuls envers qui j'agis de la sorte d'ailleurs, si on compte ma soeur dans le lot.

Je doute que ma mère ne m'est pas vue. Elle a souvent les yeux partout, et une tete blonde sa se remarque au loin, malgré le blanc de la neige. Je n'avais pas envie de mettre mon bonnet aujourd'hui, j'ai envie d'avoir la tete froide. Je m'installe à une table, ma biere au beurre a la main puis j'en bois une petite gorgée, devenant impatient. Ils sont vraiment des goinfres ces deux, ils ne changeraient jamais. Je m'en souviens qu'une fois sa leurs a couté très cher, mais bon il faut croire qu'ils n'ont pas retenu la leçon. Je pose mes deux bras sur la table, levant les yeux regardant qui peut entrer. Je reste tout de meme curieux. J'aperçois la meme femme que tout à l'heure, ma mère. Je baisse iméditament le regard buvant quelques gorgées avant de finir. Je m'apprete à me lever avant qu'elle m'interpelle, évidement maintenant c'est trop tard.

Je lève mes yeux vers elle, le visage sans expression. Je dois beaucoup à ma mère, je sais ce qu'elle fait pour moi, je sais qu'elle s'inquiète, je sais qu'elle me surveille et surtout de près. Je sais qu'elle en parle avec mon père, sinon ils ne seront pas comme ça. Je baisse mon regard avant de finir par hocher la tete après un moment d'hésitation. Qu'elle puisse s'assoir, le temps que Crabbe et Goyle se la ramène, ca va prendre du temps surtout si ils sont entrain de s'empifrer dans un coin. Je joue avec le verre détaillant ma mère puis je soupire un peu.

-Je ne veux pas en parler ...s'il te plait, maman.

Je suis venu ici pour me relaxer, pensé a autre chose parce que oui, mine de rien sa m'embete, sa me travaille. Meme les autres le remarque, meme ces Gryffondors me font des reflexions et pour moi, c'est tellement abominable qu'ils voient cette petite part de faiblesse. Je pousse le verre ou se trouvait la bierre au beurre d'un revert de main puis je me lève, cette pensée m'énervant. Je regarde ma mère d'un ton ferme, les poings serrés ravalant mes larmes , ne voulant me montrer faible devant tous ces gens.

-J'en ai marre, de subir cette pression tous les jours ! C'est quand qu'on y mettra fin ? C'est quand que tout cela sera fini ? Tu peux me le dire ?

Je le regarde et m'assois lentement en face de lui, puis sursaute un peu face à sa réaction...Même si elle ne me surprend pas vraiment. Je pince mes lèvres et serre un peu les gants entre mes mains, nerveusement.

- Je sais déjà tout ça Drago..Ne crois-tu pas que je l'ai répété sans cesse à ton père ? Mais tu sais comme il est, il ne veut rien entendre..

On le force à grandir tellement vite, mon petit garçon..Je me lève à mon tour puis le regarde et passe légèrement ma main dans ses cheveux, n'étant pas une fervante partisante des manifestations d'affection en public..Même si au fond, je suis la seule à le connaitre et le comprendre vraiment, et qu'en cette période de troubles, nous sommes plus soudés que jamais, dumoins par nos positions. Et le voir ainsi, les larmes aux yeux, prêt à exploser si ses nerfs lâchent par mégarde, ça me fait tellement de mal..Il ne mérite pas ça. Fils de Lucius Malefoy, la famille se doit de se rétablir à une place honorable aux côtés du Lord, mais pas de cette manière-là. C'est incensé. Ce Tomas, le fils de Kaulitz, je préfèrerai mille fois encore, que ce fut vers lui que tous les regards des partisans du Maître soit tournés. Qu'ils nous laissent enfin tranquilles..Même si bien sûr c'est impossible, selon les dires de Drago, ce petit idiot s'est fait corrompre par un autre élève, et ramener ainsi les Malefoy en second rang serait intolérable. Nous avons déjà bien assez dégringolé dans l'ordre des préférences du Lord..

Et moi qui n'ais pas mon mot à dire dans tout cela. Pourtant, je n'en pense pas moins..Mais je m'efforce de rester à l'arrière, encore une fois selon les instructions de Lucius, pour ma propre sécurité m'a t-il informé. Mais de toute manière, il faudra bien que je sois prête à me battre un jour ou l'autre, défendre ma famille et mes valeurs..Si combat proche il y a. Je ne sais pas si le Maître oserait s'en prendre à moi. Peut être menacerait-il de cela pour ajouter un peu plus à cette tension ? Comme si cela n'était pas assez suffisant, au stade où nous en étions..

Je regarde Drago puis l'assistance, avant de prendre doucement son bras et de nous entraîner vers un coin plus reculé de l'enseigne. Oh il reste encore quelques clients, bien courageux, mais par un regard je leur ai ôté l'envie de suivre notre discussion...Ils savent qui nous sommes, évidemment. Je reporte ensuite mon attention sur Drago et me poste face à lui, tâchant tout de même de garder la voix basse.

- Je sais que tu es capable d'accomplir de grandes choses...Et quelque part en toi, malgré toute l'anxiété qui t'entoure depuis le début de l'année, je sais aussi que tu restes le Drago sûr de lui-même et de ses compétences.

Parce que peut être qu'au fond, je reste et resterai celle qui ne doutera jamais de lui. Quand on y pense, c'est plutôt normal pour une mère, non ? Même si je n'ai pas été exemplaire, d'autant que je me souvienne, je crois dire sans me tromper que j'ai fait mieux que la mienne. Et c'est mon devoir d'être présente pour lui, autant que je le puisse. Je me mords la lèvre à sa question, baissant légèrement les yeux.

- Je ne sais pas quand ça sera fini..Mais tout ira mieux pour nous. Bientôt..Je te le promets..

Je me force à lui sourire puis caresse doucement sa joue de mon pouce, déposant un baiser sur son front. Si comme Lucius il n'aime pas réellement ces marques d'affection, pour moi, ça reste quand même important..Surtout en ce moment.

Je préfère m'isoler dans un coin plus tranquille avec lui, premièrement par mesure d'intimité mère/fils (c'est déjà assez rare chez nous, alors pour une fois qu'il y en a, autant ne pas les gâcher) mais aussi parce que si un autre mangemort décide de venir se restaurer aussi, qu'il ne nous appercoive pas tout de suite. A ce moment, je ne pense pas que ni Drago ni moi supporteraient encore une raillerie de plus sur le compte de notre famille. Cette fois, c'est à moi aussi de lâcher un soupir lorsqu'il aborde le sujet de Lucius, et de toutes les erreurs qu'il a pu faire par le passé, tout comme maintenant. Il est vrai que si l'on se retrouve dans une telle situation, enfin surtout Drago, c'est uniquement sa faute, ou plutôt celle de son égo qui ne peut s'empêcher de se sentir supérieur dés que le Seigneur daigne penser à lui ou même poser les yeux sur notre famille. Moi, ça me répugne plus qu'autre chose au final..Même s'il vaut mieux que je garde cette pensée pour moi.

- Je ne prends pas sa défense, d'accord ? Mais aprés le fiasco du Département des Mystères, il fallait impérativement que nous soyions en première ligne dans la reconquête du Monde magique par le Lord..Si cela n'avait pas été le cas, je peine à croire qu'on serait tous les deux ici en ce moment..

C'est effectivement depuis la destruction de la prophétie que tout a commencé à aller mal pour nous..Enfin, l'année précédente aussi, Lucius avait été accusé de ne pas avoir cherché à faire revivre plus tôt le Maître, mais dans ce cas-là, c'était minime. Alors que là..Parfois je me demande ce qui se passerait si tout dérapait, si par exemple, Drago ne supportant plus tout ça, disparaissait de la circulation sans prévenir..Mais il ne faut pas assombrir le présent plus qu'il ne l'est déjà. Prendre la place de son père aux côtés du Lord ? Un faible sourire vint étirer mes lèvres face à autant d'ambition, bien que je sache qu'il en est capable. S'il arrive à franchir cette épreuve qui se dresse devant lui, ce n'est pas en effet impossible. Voldemort a besoin de jeunes esprits pour affiner ses plans..

- Tu n'es pas tout seul, je suis là..Et tu es beaucoup plus courageux que ton père a son âge. Lui aurait déjà pris la fuite et aurait laissé Ollius faire tout le sale boulot, pour finalement revenir chercher la gloire derrière les actes de son ennemi..

Je le regarde se reculer, rouge et je fais quelques pas en arrière moi aussi..Blessée ? Mais pas franchement étonnée de cette réaction. Je le regarde se dresser devant la fenêtre alors que je vais m'assoir sur l'une des chaises, non loin de là.

- Rien de plus à part mettre quelques plans au point. Tout va commencer par le contrôle de Poudlard. Et pour Potter..On ne peut rien faire de concret avant qu'il n'ait atteint son dix-septième anniversaire.

Je la suis, n’aimant pas non plus qu’elle me prenne à part. Je me souviens de quand j’étais petit, sauf que là c’est différent. Je n’aime pas me confier, mais ma mère sait à quel point c’est difficile, elle non plus n’a rien demandé. Mon père nous a mené dans son délire, et nous voilà maintenant prit au piège. Il se défile, nous on subit et je trouve pas ça normal. La haine envers mon père s’accroit au fil des jours, plus ça va, plus je ne le porte plus dans mon cœur. Je pousse un long soupire détournant mon regard vers …vers une autre direction mais sans regarder qui que ce soit, ou même un objet. Je glisse une main dans mes cheveux blonds avant d’hausser les épaules.

-Ce n’est pas de notre faute. Il devrait un peu remettre sa sur ses épaules. C’est à cause de lui qu’on se retrouve dans cette situation, mais …on ne dirait pas que ça lui fait quoique ce soit. Quel imbécile.

Non, en effet je ne me dérange pas pour traiter mon père d’idiot, d’imbécile mais il le mérite, non ? Et puis je sais que ma mère n’en pense pas moins. Il fait une seule erreur, je sais que l’on en subira les conséquences, je sais qu’on sera tous les trois dans le collimateur mais seulement …ma mère et moi, nous n’y sommes pour rien, et dire que l’on risque notre vie à cause d’un idiot pareil : mon père. J’arriverais à surmonter tout ça, j’arriverais à prendre la place des autres, à être le meilleur à ses yeux, avoir un meilleur avenir que me réduire à être qu’un vulgaire partisans de rien du tout qui se trouve entre la vie et la mort, un seul faux pas pour lui et tout est fini. Moi je serais son bras droit, je serais le meilleur, je réussirais à faire régner la terreur et là, oui, tout le monde se souviendra de moi, quand on prononcera Malefoy, tout le monde tremblera. J’eus un petit rire, nerveux me payant limite de la tronche à mon père.

-Tu sais à quel point il est lâche …là ? Il me laisse faire tout le boulot seul, il reviendra quand tout ira mieux et la, je serais le gentil petit Drago à son papa, il continuera de faire comme si c’était lui le meilleur, que je serais inférieur à lui or …il aura tout faux. Je le lui ferais payer un jour ou l’autre …

Je me recule à l’affection que me porte ma mère, n’ayant pas l’habitude, n’aimant donc pas sa. Je la regarde un instant puis je me dirige vers la fenêtre, dehors, c’est triste, c’est gris. Je pousse un petit soupire, collant mon front chaud contre la vitre froide. Je suis perdu, je ne sais plus quoi faire, je pèse souvent le pour et le contre pour continuer mais je sais que je ne devrais pas, je devrais avancer la tête haute, et je ne devrais jamais regarder en arrière. Je l’interroge alors, sur un ton plus calme et plus doux puis je lâche un petit soupire.

-L’attente est trop longue … Je passe souvent à coté de lui, je l’embête toujours autant et je …je sais ce qu’on lui réserve, mais lui il ne sait rien, je me demande même si il s’en doute.

Je nous entraine donc à l'écart ; les autres sont à l'extérieur, j'espère qu'ils ne viendront pas faire les malins, vu que se payer la tête des Malefoy semble être devenu leur nouveau passe-temps à présent. Dans peu de temps, ils regretteront..Il est vrai que je compte beaucoup sur Drago, mais je ne lui mets pas tout le poids du respect de notre famille sur ses épaules, je serai toujours là pour l'épauler, et il le sait. Je me tiens droite prêt d'une table mise et je pince mes lèvres lorsqu'il se met à me parler de son père.

Je ne peux pas le contredire, il a raison en tous points ; Lucius est un lâche, et on ne peut pas dire qu'il le soit devenu. Je croise lentement mes bras puis je fronce les sourcils à ce qu'il rajoute.

- Je ne le laisserai pas faire. Si tu parviens à t'élever plus haut que lui, ça ne sera qu'en ton honneur. Il n'aura même pas à essayer de se faire pardonner..

Je jette un regard en biais autour de nous, histoire de savoir s'il n'y a pas des nuisibles qui pourraient écouter cette conversation. Je ne le leur conseillerai pas, mais après tout, on ne sait jamais. Ca leur coûterait beaucoup plus cher à eux qu'à nous évidemment. Je repose ensuite mes yeux sur mon fils, et laisse un petit soupir s'échapper de mes lèvres.

- Il le sait tout ça Drago. Seulement..Quoi qu'il fasse, ça ne peut que l'enfoncer un peu plus aux yeux des autres. Je sais qu'il se dégoûte lui-même. Il est bien trop fier pour le montrer. D'ailleurs, il touche le fond dans mon estime.

La plupart du temps, il n'est jamais au manoir. Alors, j'essaie de me dire que c'est parce qu'il a finalement réussi à remonter peu à peu auprès du maitre, mais non, au final, c'est un petit incapable, il n'est bon qu'à se lamenter sur son sort, qu'à vider la bouteille de whisky pur-feu dans son fauteuil lorsqu'il rentre. Il agit comme un être pathétique..Il est la risée des autres mangemorts. Tout a changé du jour au lendemain pour nous, et Drago a raison, c'est entièrement sa faute. Il a plongé notre famille dans la honte et je ne le pardonnerai jamais pour cela. A croire que c'eût été un affront aux Black d'épouser un tel homme. Toutefois je suis fière de Drago. Il se voulait comme son père mais non, Lucius à son âge ne lui ressemblait pas; il intimidait les autres par la parole mais n'agissait pas. Drago lui, fait déjà les deux depuis longtemps.

Je le regarde se reculer et je fais une petite moue, quand même vexée, même si je le comprends d'un certain côté. J'ai toujours été présente à la maison oui, mais je ne suis pas l'exemple parfait d'une mère aimante et caline. Je ne suis pas un bourreau pour autant, mais les démonstrations d'affection n'ont jamais été mon fort. Je n'en ai jamais reçu moi-même plus jeune de la part de ma mère, donc...Je suppose que cela vient de là. Malgré tout, j'ai toujours habitué Drago à se confier à moi ; avec le père qu'il a, ce n'était pas facile tous les jours. Quand il était tout petit ça allait encore, je le rappelais à l'ordre seulement lorsqu'il faisait trop le malin pour son âge à mon goût, mais c'est depuis cette année que tout a déraillé. Et se confier à Lucius, ce serait comme dévaliser Gringotts, en d'autres termes: impossible. Je crois que ça nous fait du bien à tous les deux et que ça renforce notre relation. Evidemment, il ne se risquera jamais à me l'avouer ou à me le faire remarquer. Peut être que c'est moi qui rêve en grand, mais je ne pense pas que Drago me haïsse comme il commence à haïr son père. J'espère dumoins...

Je regarde sa silhouette de dos puis je prends la biéraubeurre qu'un serveur m'amène, méfiant. Il n'a pas de soucis à faire, tant qu'il ne m'importune pas, il aura la vie sauve...Pour le moment. Je porte la pinte à mes lèvres et boit une longue gorgée du liquide, lorsque mon fils reprend à nouveau la parole. Il a raison, mais je suis aussi d'avis qu'il ne faut pas précipiter les choses. Ca a bien couru à la chute du Mal une première fois...Je fais jouer mes doigts sur le verre puis je repose ce-dernier sur la table avant de lui répondre.

- Bien sûr que oui, il n'est pas bête. Et puis, ce n'est pas comme s'il était seul. Ils doivent se préparer, ou en parler entre eux. Mais on conserve quand même un avantage de taille sur eux; ils ne savent pas ce qui va se passer, ni quand.

Je souris en coin avant de reprendre mon verre pour terminer ma biéraubeurre. Oui, ils ont bien du mettre des techniques au point, ou au moins, des plans, qui commencent à germer dans leurs petites têtes...Pourvu qu'il soit trop tard lorsqu'ils les mettront à exécution!

Je crois qu'il vaut mieux pour nous d'être à l'écart, sinon ...c'est être voué à l'échec, un seul mangemort pourrait passer et entendre notre conversation, ici au moins personne ne viendra nous déranger. Le premier qui oserait écouter ou se mêler de notre conversation aura affaire à moi. Je dois avouer que je ne suis pas de bonne humeur, et qu'à cet instant je pourrais faire du mal à n'importe qui. Je suis d'une humeur massacrante, on pourrait m'énerver je serais capable du pire, je ne réfléchis pas trop à cet instant, j'ai juste cette colère qui monte en moi. Je n'ai aucune gêne de parler mal de mon père devant ma mère. Il faut juste voir la réalité en face des choses, et pour sa je suis assez fort et tant pis si la vérité ne plait pas, moi je l'affronte chaque jours. Je regarde ma mère, fixement puis je pousse un petit soupire. Il essayera de toute manière, je sais comment il est, tu sais comment il est.

Je pousse un long soupire ne m'attardant pas trop sur le sujet de mon père, ce qui a le don de m'énerver un peu plus. Je glisse mon regard autour de nous moi aussi, je regarde même en haut si il y a pas des petits fûtés qui risqueraient de vouloir tout écouter. Je reste cependant sur mes gardes, sur mon visage s'affiche de la colère, de la haine et de la lassitude. Je relève mes yeux gris vers ma mère. Au moins je ne suis pas le seul dans lequel il baisse. Cela ne m'étonne pas detoute manière, il n'est jamais là, sauf quand le maitre veut le voir, quand il nous donne une mission à tout les trois là hein, il est présent. Je suis beaucoup plus proche de ma mère, je peux lui confier n'importe quel secret elle saura bien le garder. Mon père ? Je m'en mangerais une si cela concerne la mission que l'on m'a donné. Je veux bien l'admettre, je suis même d'accord que j'ai une famille de fou, une famille de déluré et mon père en fait parti. Je me demande comment je peux vivre comme ça mais comme on dit, on ne choisit pas sa famille. Il y a juste ma mère que je trouve correct, qui à la tête sur les épaules sinon le reste je me demande si ils sont pas bons pour aller à l'asile, rejoindre les parents de Londubat.

Je me recule, quand ma mère éprouve des gestes d'amour, je n'ai jamais été habituer à sa. Elle m'en fait quelques fois et encore, quand je suis de bonne humeur je me laisse faire, sauf que la nous sommes entourés de monde et je n'ai pas vraiment la tête à recevoir des signes d'affections. Je ne voulais pas la blesser, ou la frustrer mais je suis ainsi. Mon père me repoussait souvent, et prouvait à tout le monde que dabord c'était lui le meilleur, puis ensuite moi. Il me mettait à part, et quand il venait à moi ce n'était que pour montrer qu'il était fier d'avoir un fils qui lui ressemble, un fils comme lui ...sauf que jamais je ne le lui ressemblerais. Je n'aime pas l'affection que l'on pourrait m'apporter. Des câlins, des bisous je n'en reçevais jamais et pour le peu que ma mère m'apporte, je la repousse. Je préfère me confier à elle, lui dire ce qui ne va pas plutôt qu'elle me prend dans ses bras. J'aime ma mère, j'aime mon père mais je n'aime pas mon père de la même façon dont j'aime ma mère. Mon père ...je n'éprouve que très peu d'amour envers lui, cet amour s'estompe lentement comme la douleur qui fait place à la haine qui envahit peu à peu mon coeur.

Je regarde dehors, il ne fait pas très beau en ce moment, est-ce que c'est pour bientot ? Oui ...je le sais, je me sens capable. Je pose mes mains de part et d'autre du rebord un instant avant de me redresser puis je reste dos à elle, en faisant toujours face à la fenêtre. Je glisse mes mains dans mes poches baissant lentement mes yeux qui s'arrêtent sur une micro araignée. Je la prends entre mes doigts avant de la jeter comme une vulgaire vieille chaussette avant de me tourner vers ma mère et j'hoche la tête.

-C'est jouissif.

Dis-je simplement. Le serveur revena et me tendit une biéraubeurre. Je le fixe un instant avant d'accepter finalement. Il s'en va rapidement, je pense qu'il n'a pas du tout apprécier le regard que je viens de lui jeter. Je bois une gorgée puis je pousse un long soupire beaucoup de chose se passant dans ma tête. Je n'ai pas vraiment pris encore conscience de tout ça, j'ai l'impression que ce n'est qu'un cauchemard, je vais bien vite reprendre conscience. Je ferme un instant mes yeux, me disant que si on le fait vite, on en reparle plus après. Je termine ensuite ma boisson et je pose le verre sur la table et j'essuie mes lèvres, passant ma langue dessus. Je jette un regard à ma mère.

-On y va ? Je n'ai plus envie de trainer ici, il y a surement trop de curieux.

Je jette un regard noir au serveur qui déglutissa difficilement. Je quitte ensuite le bar, réajustant la veste de mon costume puis je regarde autour de moi et j'attends ma mère avant de me promener dans Pré-Au-Lard. Je m'arrête ensuite et je repose mes yeux sur elle.

-J'ai bien envie de passer à la maison ...

Je le regarde appuyer son front contre la vitre et je pince mes lèvres entre elles; ça me fait mal de le voir comme ça...Je pourrai dire qu'il ressemble à son père oui, mais seulement physiquement. En parlant du reste, cela serait mentir. Drago est désormais l'exact opposé de son père, et je suis certainement plus fière de lui aujourd'hui que Lucius ne l'a jamais été, ou ne le sera jamais. Quand il était à Azkaban, j'ai pu compter sur Drago pour m'épauler, et pour faire abstraction de toutes les remarques que l'on pouvait entendre ou voir, y compris dans ces petits incompétents de la Gazette du Sorcier. C'est à partir de ce moment-là que la gloire de notre famille a commencé à décliner, mais c'est aussi à partir de ce moment-là que les liens avec Drago se sont rendus plus forts. Lucius est le plus à plaindre au fond, il est seul.

Alors il suffisait de ça ? Une catastrophe, de la lâcheté d'un père ? Joli tableau. Je joue nerveusement avec le liquide ambré au fond de mon verre puis je le vide d'une traite, il nen restait plus beaucoup de toute façon. Un faible sourire étira mes lèvres en entendant ta remarque. Jouissif, oui..

- Ce n'est pourtant pas une raison pour ne pas être méfiants. Ils sont rusés eux aussi...Ils sont capables de mettre en place plusieurs stratégies en même temps pour espérer nous mettre des bâtons dans les roues.

J'hôche la tête à sa demande puis je repose mon verre et me dirige vers la sortie du pub, gratifiant le serveur ainsi que le gérant d'un lourd regard noir. Qu'ils s'estiment heureux de ne récolter que cela, ils pensent peut être que je n'ai pas remarqué comme ils nous dévisageaient, mon fils et moi ? Oh, on dégoûte mais ils ont peur de se faire prendre ? Qu'ils commencent à faire comme s'ils étaient invisibles, ça sera une bonne chose oui, le reste on avisera par la suite. De toute manière...Peut être bien qu'ils feront partie de la liste des victimes de cette guerre.

Ils ont du se dire que l'on est venu en éclairage, je répondrai oui et non..Les mangemorts sont déjà présents ici, il suffit de sortir pour tomber nez-à-nez avec Xaxley ou même Greyback..Ils prévoient la prochaine prise du ministère, alors pour eux, de pauvres petits commerçants mortifiés derrière leurs comptoirs ou leurs étagères, ça leur est bien égal. Au contraire, c'est une distraction en comparaison avec tout ce qu'il reste encore à accomplir pour que le retour certain du Lord demeure sans failles.

Je passe la porte et resserre un peu plus mon écharpe autour de mon cou, il fait froid, gris, humide, depuis bien longtemps déjà. La neige commence à s'entasser un peu partout dans les ruelles. Je regarde où je mets les pieds avant de relever le regard. Il n'y a que des silhouettes encapuchonnées qui volguent sur les différentes allées, des gens comme nous...J'imagine qu'entre les récents accidents et les avertissements lancés par le ministère, la côte de Pré-au-Lard a baissé tout à coup. Je jette un coup d'oeil à Yaxley mais te regarde bien vite à nouveau, ne l'aimant pas particulièrement, surtout qu'il est l'un des premiers à jeter la hote sur notre famille. Mas rira bien qui rira le dernier..

Je prends ensuite ta main et transplane avec toi au manoir, ne prenant pas en compte les chuchottements qui commençaient à se faire entendre autour de nous. Une fois la vision familière du manoir devant nous, j'entre avec toi et appelle l'elfe de maison, lui laissant le soin de prendre en charge ma lourde veste ainsi que mon écharpe. Je la suis du regard avant de pousser un petit soupir.

- Être la risée de toute le monde, je déteste ça..

Si elle avait dit haut et fort que je ressemble à mon père, je crois que je serais sorti de mes gonds, en lui prouvant que je suis bien meilleur et mieux que lui. J'ai peut-être la même couleur de cheveux, j'ai peut-être ses yeux, c'est peut-être mon père mais je ne lui ressemble pas. Lui et moi nous sommes deux êtres différents. Il est lâche, et débile or je crois que je suis tout le contraire de lui, non ? Et je n'aime pas la façon dont il me donne des ordres, mais si j'ouvre ma bouche je me mange une claque alors mieux vaut ne rien dire dans ses situations là, je préfère me soumettre à ses ordres plutôt que de rétorquer et baisser dans son estime encore plus bas que je ne le suis déjà. Depuis mes 11 ans, depuis qu'il a reprit mon éducation en main, ma vie a changé, elle est devenue noire, sinistre et assez monotone. Je n'ai jamais eu aussi peur de mon père, je l'évite à chaque fois qu'il croise mon chemin, je fuis son regard ayant peur qu'il lise cette peur et qu'il l'utilise contre moi. Je ne devrais pas avoir peur, je n'aurais qu'a utiliser tout ces défauts, et je suis sûr qu'il n'osera pas me faire de mal, pas au point de me lancer l'un des trois sorts impardonnables. J'espère qu'il en est pas capable, sinon sa me monterait à quel point il est vil...cruel ...et vraiment sans coeur. Je me demande pourquoi maman apporte autant d'importance à un être comme lui. L'amour peut-être ? Mais quel amour, ils passent leur temps à s'engueuler, à se prendre la tête -a cause de moi en plus- et papa n'est presque jamais à la maison. On est censé rester soudé ...tu parles, on est plutôt éclaté. Je tourne la tête vers ma mère, lâchant un petit soupire.

-C'est vrai, oui. Mais je ne dirais rien jusqu'au moment où on agira. Je suis le meilleur pour garder les plus grands secrets, tu le sais bien, n'est-ce pas ?

Je me tourne vers elle, elle aussi elle garde les miens et elle est aussi muette qu'une tombe. Je n'ai aucun soucis à me faire dans ce cas là. Je quitte la pièce adressant aucun regard à quique ce soit, préferant rester à l'écart de nouveaux problèmes, de nouveaux conflits. Je quitte le bar, tenant la porte à ma mère avant de frissonner, il fait plutôt froid, j'aurais du prévoir quelque chose autre que mon écharpe au couleur de ma maison et ma cape assez chaude prévue pour sortir dans ces conditions météorologique tel que maintenant, mais une autre idée me vient en tête. Je préfère discuter ou passer du temps avec ma mère autre que dehors ou les gens pourraient nous adresser des regards assez froid, suspect. Je relève moi aussi le regard vers Yaxley mais vu comment il nous regarde, on doit pas être très haut dans son estime. Je serre les dents, déglutissant difficilement ne lâchant pas son regard avant qu'il ne continue son chemin, ne pouvant plus me regarder. Je pousse un long soupire, tout ça à cause de qui ? On en revient à mon père, étrange non ?

J'attrape ensuite ta main, qui contrairement à la mienne est brulante. On arrive enfin au manoir, je me sens mieux, au moins je n'ai plus à supporter le regard des autres. Je regarde l'elfe fixement avant de la suivre du regard puis je retire ma cape puis mon écharpe avant de lui balancer sa par dessus le manteau de ma mère, en ayant rien à faire si elle tombe ou si c'est trop lourd, je me souviendrais toujours de Dobby ...Dobby ...ce petit monstre infecte, qui a osé trahir notre famille pour le célèbre Harry Potter. Je m'avance vers l'un des canapés en cuir qui se trouvait la, prenant place puis je pose un bras sur l'accoudoir, regardant les flammes dansées dans la cheminée. J'incline ma tête en arrière, posant cette dernière sur la tête du canapé, yeux clos.

-A force, je n'y fais presque plus attention ...dis moi, Dobby t'as remontrer des signes de vie ?

Rien qu'en en parlant, mes doigts se contractent, je serre les poings ainsi que la mâchoire. Je ne sais pas ce qui me prend, mais rien que d'en parler, que de parler de cet petit être ingrat, sa a le don de me mettre hors de moi. Je redresse ma tête avant d'appeler l'elfe de maison, et de la regarder.

-Apporte-moi un verre et une bouteille de jus de citrouille.

Elle s'inclina se reculant puis s'exécuta. Je pousse un long soupire me redressant observant le verre vide sur la table. Je le prends regardant en coin ma mère, surveillant puis je renifle l'odeur avant de déglutir. De l'alcool ? Ce n'est personne d'autre que mon père ou ...

-Maman, tu bois ?

- Bien sûr. Tu sais bien que tout ce que tu me dis ne reste qu'entre nous deux.

Je lui souris, d'un sourire assez sincère puis je termine rapidement ma biéraubeurre, reposant le gobelet sur la table. Lucius n'est pas au courant de nos échanges, et quand il se met à me poser des questions, j'arrive toujours à m'en défaire en lui disant ce qu'au fond il veut entendre, ou prétextant que ce n'était qu'une discussion sur les dernières nouvelles des petits incapables de la maison rouge & or. Le mensonge ne paie pas toujours, mais connaissant la personnalité de mon mari, je sais bien que c'est la meilleure des options à choisir. Me redressant sur mes pieds, je réajuste ma veste avant de quitter l'enceinte de cette tanière avec toi, sous les regards à la fois apeurés ou furieux de l'assistance. Jamais on n'attaquerait dans une région si peuplée alors que rien n'est encore concrètement entamé, sont-ils fous? Azkaban n'est apparu qu'une seule fois dans cette famille, et je veillerai particulièrement et personnellement à ce que cela ne se reproduise plus. Frissonnant un peu à cause du changement évident de température, je remonte mon châle sur ma gorge avant de m'engager un peu dans le chemin de Pré-au-Lard. Les badauds ne peuvent-ils pas concentrer leur regard autre part que sur nous, ne serait-ce qu'une minute?

J'aimerai que tous ces lâches se retrouvent ne serait-ce qu'une seule journée à ma place, ou même, que la situation s'inverse, pour pouvoir rire à gorge déployée sur leurs passages, tout comme ils ne se gênent pas de le faire avec nous. Qu'ils sachent que ni moi, ni Drago, ne sommes pour quoi que ce soit là-dedans, que nous ne faisons que subir la décadence et les erreurs de mon mari, au même titre que tous les autres. De plus, qu'ils ne se croient pas meilleurs que lui, il n'y a qu'à les observer au cours des réunions: ils sont tous aux aguets, prêt à tout pour satisfaire leur maître dans la minute qui suit. Ils ressemblent à des chiens...Même s'il m'en coûterait de l'admettre, parfois je ne me sens pas à l'aise dans ce genre de réunions. Pas à cause de notre position du moment non, mais parce que je ne m'y sens pas à ma place. Je n'ai rien à prouver moi, je sais ce que notre famille vaut...Et je continue d'espérer qu'on arrivera à se relever. Je fixe Yaxley d'un regard noir, ne montrant aucun signe d'une émotion particulière sur mon visage, puis je transplane avec Drago jusqu'à chez nous.

Une fois arrivés dans le cadre familier du manoir, je lâche aussi sa main et me dévêtis de ma lourde veste et de mes gants de cuir, n'accordant pas réellement ne serait-ce qu'une toute petite attention à notre elfe de maison. Il faudra penser à en changer d'ailleurs, ce n'est qu'une fainéante, et le peu de choses qu'elle effectue, elle le fait mal. Mais, lui donner sa liberté? Ça, il en est hors de question. Même si aucun elfe ne la mérite à la base, qu'elle n'espère pas se tirer indemne du manoir Malefoy. Elle aurait du se sentir honorée de nous servir, et ne pas se comporter comme une petite ingrate. Je lui jette tout de même un regard méprisant, puis après avoir constaté que Lucius était absent de la maison pour le moment, je te rejoins dans le salon. J'esquisse un faible sourire lorsque tu dis que tu ne fais plus attention à tous ceux qui jasent autour de nous et de notre famille. J'aimerai être dans le même cas que toi. J'eus un tic presque imperceptible en t'entendant prononcer le nom de ce petit être, Dobby...Dès le début, je n'ai jamais eu confiance en lui, et les événements passés me disent bien que j'ai eu raison. Il a préféré l'autre camp, libre à lui, mais j'espère vraiment qu'il va payer pour ce qu'il nous a fait, un prix assez fort, à l'égal de la trahison qu'il nous a coûté au manoir, Quoi qu'il en soit, il est bien la preuve vivante que les elfes de maison ne sont bons qu'à récurer derrière les sorciers, et à s'attirer la méprise de leurs supérieurs. Je hausse les épaules avant de retirer mon châle et de le jeter à tout hasard derrière moi, sachant qu'il ne restera pas bien longtemps sur le sol (c'est dans l'intérêt de cette petite vermine, de toute manière).

- Tu as bien de la chance. Il me semble qu'il lui arrive de travailler avec les autres aux cuisines de Poudlard, mais qu'est-ce que ça peut faire? Ce n'est pas comme si l'on était réellement inquiets sur son futur sort.

Je souris en coin puis m'avance vers toi, avant de m'arrêter dans ma démarche lorsque je te vois renifler l'odeur du verre qui reposait sur la table. Ah...Je fais la moue et ne t'empêche pas de voir une grimace se former sur mon visage. Il est vrai que j'avais oublié de les ranger..A moins qu'il soit revenu entre temps et qu'il ait profité de mon absence pour se servir un verre de plus? Il faudra que je lui en parle quand il rentrera. Drago n'est pas tombé sur son père saoul, mais c'est tout comme. Ça ne sert à rien de lui mentir, ce n'est plus un enfant. J'aimerai simplement éviter à Drago d'avoir une chose de plus à endosser sur les épaules. Il a déjà bien assez de responsabilités à endosser sans partager avec lui le fardeau de la nouvelle addiction de son père.

- Oh oui, ça. La nouvelle lubie de ton père! Enfin, «nouvelle» je me comprends...Ça ne peut pas être moi, tu sais très bien que je ne supporte pas l'alcool mon chéri.

Je tente un sourire pour le rassurer avant de prendre place à côté de lui. D'un coup de baguette, je fais léviter verre et bouteille jusqu'à la cuisine, même si ça n'arrange pas l'odeur de la pièce. Je préférerai encore que ce soit ces elfes de malheur qui aient des tendances alcooliques, plutôt que mon mari.

Je sais que je peux toujours faire confiance en ma mère, c’est la seule qui garde tout ce que je lui dis. Mon père ? Il préfère le dire devant ces « amis » mangemorts, tout en leur rappelant que je suis encore qu’un enfant et que je ne pourrais pas avoir des missions convenables, qu’il est meilleur que moi et que je ne suis pas à la hauteur des attentes du maitre. Mais c'est facile de dire sa, quand on se trouve au plus bas. Mon père veut redevenir l'un de mes meilleurs aux yeux de tout le monde, quitte à nous rabaisser devant les autres, à nous traiter comme des bons à rien. Je le déteste mais je ne pourrais jamais vraiment le lui dire, j’ai tellement peur qu’il ne me frappe, de subir sa mauvaise humeur, et sa frustration. Je n’ai plus envie de lui en parler, cela n’arrangerait rien. Je sais qu’au fond il est aussi mal que moi, que nous tous …mais de se noyer dans l’alcool je n’accepte pas, et je trouve ça lâche. J’aimerais l’aider, j’aimerais savoir ce qui se passe dans sa tête, qu’on surmonte cette épreuve ensemble, mais il s’enferme, il nous rappelle sans cesse que nous ne devons pas lâcher prise, il n’hésite pas à nous rappeler aussi à quel point on a été humilié. Je ne sais plus quoi faire avec mon père, je ne sais plus ou il en est, je ne sais plus comment il réagit ...je me demande bien, si j'ose l'aider ne ce serait-ce qu'indirectement, ce que serait sa réaction. J'ai peur de mon père oui, comme ça on ne dirait pas mais sait-on jamais ce que les autres peuvent faire sous l'emprise de l'alcool, mon père a l'alcool mauvais, et sans raison valable peut-être violent c'est dans ces cas là que je l'évite souvent, essayant d'éloigner ma mère par la même occasion.

Nous sommes obligé de subir les regards des autres, à cause des fautes de mon père, nous ne sommes pas comme lui, je pense que nous sommes plus courageux que lui et que si on nous donne une mission, on ne s'enfuit pas comme des lâches. Mon père enchaine les échecs, maintenant c'est moi qui doit réparer ses erreurs, qui doit passer derrière lui pour éviter que l'on en prenne un peu plus en pleine figure et le maitre ne serait certainement pas très satisfait, et on doit se racheter bien malheureusement.

Je tiens la main de ma mère, transplanant chez nous. J'ai toujours du mal à m'y faire, je regarde autour de moi, on se trouve dans le Hall, je tourne la tête vers le salon mais mon père n'y est pas et bien heureusement. Je jette un coup d'oeil à Linsy notre elfe de maison. Après que Potter n'ait donné la liberté à Dobby, nous l'avons prise pour nous servir mais elle fait tout de travers, et malgré les sévices qu'on lui donne je crois que ce n'est pas assez malheureusement, parfois j'aimerais lui en donner moi aussi mais mes parents me l'interdisent, dommage, je suis sûr qu'elle se serait améliorée. Je me dirige dans le salon, silencieux levant les yeux vers la fenêtre. Il fait meilleur ici que dehors, je commençais à me gêler la neige, l'hiver c'est bien ...mais quand il fait vraiment froid, on pourrait s'en passer. Je te demande alors si tu as des nouvelles de Dobby, mais ton haussement d'épaules me dit que c'est non. Je m'en doutais, cet idiot à préférer Potter et ses petits copains, s'il était rester de notre côté il aurait eu la vie sauve, cet abruti. J'hoche la tête à ce que me dit ma mère, de toute façon il a fait un choix, j'espère juste qu'il le regrettera et amèrement.

Je m'avance vers la table trouvant un verre et une bouteille où il ne reste qu'un fond. Je prends le verre avant de rapprocher mon nez de ce dernier, me demandant bien ce que ça peut être comme boisson mais j'eus une mine de dégoût quand l'odeur du whisky pur feu me brûle les narines, c'est comme si je l'avais bu tiens. Je pousse un long soupire reposant le verre avant de tourner la tête vers elle. Je prends ensuite place sur le canapé en cuir, posant l'une de mes mains sur l'accoudoir. Le temps que ma mère ne se met pas à boire c'est une bonne chose, je n'ai pas envie qu'elle s'y mette elle aussi, sinon je ne saurais pas sur qui compter. Je veux dire par là, que si une personne se met à boire c'est qu'elle ne peut plus supporter les autres, ou se supporter elle même c'est pour cela que j'évite le plus possible le contact avec mon père.

Je pousse un long soupire, glissant mes longs doigts fins dans mes cheveux blonds presque blancs. Je ferme lentement mes yeux essayant de faire un peu le vide dans ma tête avant de relever cette dernière, tout en réouvrant mes yeux et je tourne mon regard vers ma mère.

-Tu crois qu'un jour, il arrêtera ? ….Tu as déjà essayé de l'en empêcher ?

Je tourne le regard vers l'elfe de maison qui revient avec deux verres et une bouteille de jus de citrouille, je crois que je préfère l'odeur de ce jus qu'à celui de l'alcool. Je prends le verre qu'elle me donne et la laisse remplir ce dernier du jus puis je le reporte à mes lèvres, buvant plusieurs gorgées. On est mieux chez soit, à l'abris des regards ...ma mère me l'a toujours dit et fait ressentir, au moins ici personne ne nous jugera, surtout quand mon père n'est pas là.

Ça leur va bien aux gens, de se moquer ou de chercher à nous faire du mal par toutes les manières, mais je suis sûre et certaine que s’ils avaient à supporter notre situation, ils ne tiendraient même pas l’ombre d’une journée. Alors, rira bien qui rira le dernier. Moi-même, je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse se retrouver dans une telle impasse. Il y a des jours où je me laisse aller à la résignation, mais bien vite, le calme beaucoup trop paisible pour être naturel du Manoir me pousse de force à reconnaître la réalité. Alors, de la frustration vient la colère, et de la colère, mon envie de me battre. Même si je ne suis censée être qu’un personnage «de fond» si j’ose dire, je suis certainement le seul point commun qui rallie encore Drago et Lucius. Et dans cette tâche, je sais que je n’ai pas à me montrer plus faible et vulnérable que leur bonne conscience leur dicte déjà. Si je garde la tête haute ils la garderont, mais si je commence à m’essouffler, ils seront perdus, ils ne garderont même plus le semblant de parole qu’ils conservent encore aujourd’hui l’un pour l’autre, et cela, ce n’est pas tolérable. Mon mari m’a peut être déçue oui, mais ce n’est pas pour autant que je prétends qu’il n’a plus ma confiance. Et Drago, Drago j’ai foi en lui comme jamais. Je sais que si on le souhaite réellement, on peut se tirer de ce mauvais pas. Oui, j’ai parfaitement conscience de ce qui nous entoure, que les Malefoy, du point de vue des deux camps sont considérés comme étant au fond du trou, mais qu’importe ? Et puis, une note d’optimisme n’a jamais tué personne, n’est-ce pas ?

Une fois arrivée au Manoir, je pousse moi aussi un soupir de soulagement. Soulagée de ne plus avoir à faire aux regards haineux et aux doigts pointés en notre direction bien évidemment, mais aussi soulagée de ne pas eu avoir à y rentrer seule. La solitude commence à peser douloureusement sur mes épaules maintenant. Me débarrassant à la va-vite de mes affaires que je jetais sans aucun ménagement à ce qui nous servait d’elfe de maison, je suivis mon fils jusqu’au salon alors qu’un tic nerveux passa sur mon visage lorsque je vis la bouteille et le verre de whisky à peine terminé, posés tous deux sur la table. Après l’avoir convaincu que je n’en étais pas la fautive, je vins m’asseoir à ses côtés, sentant déjà que je devrais lui donner bien plus d’explications que le fait de ne rien avoir à faire là-dedans. Lâchant un petit soupir, je jette un regard à l’elfe, la défiant du regard de ne pas dire un mot, ce qu’elle sembla comprendre bien vite, puisqu’en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, elle n’était déjà plus dans mon champ de vision. Laissant un moment de silence s’installer entre nous, je finis par pincer mes lèvres entre elles, et tourne la tête vers lui.

- J’ai essayé de lui cacher ses bouteilles, mais il les retrouve toujours. Même si je le soupçonne de menacer l’elfe pour qu’elle lui dise où est-ce que j’essaie de les dissimuler.

Et à ses regards aussi, je devine bien qu’il sait depuis le début que je fais tout ce qui est en ma capacité pour l’empêcher de toucher à une seule petite goutte d’alcool de la journée. Je ne veux pas non plus que l’alcool et sous toute cette colère accumulées, le poussent à commettre des gestes qu’il regretterait par la suite. J’ai peur qu’au fil du temps, il se mette à devenir violent oui, mais je préfère garder ses doutes et ses interrogations pour moi. Tout le monde a bien assez de soucis et de troubles à s’occuper, plutôt que de se cantonner au problème d’un mari frustré, et dépendant alcoolique. Lui faisant un sourire presque triste, je pose une main derrière sa nuque et caresse doucement l’arrière de sa tête, jouant avec ses petits cheveux. Je sais qu’il n’est pas un grand adepte ou un habitué des démonstrations d’affection, mais je crois que sur le moment, on en a besoin, tous les deux.

Est-ce qu’un jour, Lucius arrêtera son petit manège, et de jouer son incompris, alors que ça ne nous fait manger qu’un peu plus la poussière encore ? Je pousse un petit soupir puis retire ma main pour me servir de jus de citrouille à mon tour. J’aimerai avoir la réponse à cette question. L’annoncer fièrement, et tout sourire, un beau jour ou un autre, que mon mari et son maudit whisky pur feu, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir désormais, et qu’il nous faut apprendre à tourner la page. Oh ça oui, j’aimerai tellement…Avalant lentement de longues gorgées, je reposais le verre sur la table avant de joindre mes mains entre elles.

- Le jour où il arrêtera, je pense bien que ce sera seulement quand tout rentrera dans la normale, malheureusement…

Je le regarde en biais, et mon instinct de mère me dictant les gestes à faire, je me redresse sur le canapé, me tenant bien droite avant de passer un bras autour de lui et de le faire un peu pencher sur moi. J’embrasse doucement sa tempe mais ne m’y attarde pas, craignant une fois encore un rejet de sa part. Depuis tout petit pourtant, je ne fais que ça, lui donner de l’affection, même si je comprends que maintenant, ça ne doit plus avoir la même signification à ses yeux. Un père absent, et maintenant, un père qui l’ignore presque…Même lorsque tout allait bien pourtant, je suis certaine d’avoir été la seule à aimer autant notre fils. Et désormais, je peux même être prête à dire que je l’aime plus que Lucius…