Le Bal de Noël...Il n'y en avait pas eu depuis la célébre tradition du Tournoi des Trois Sorciers, mais cette chère Minerva McGonagall avait une fois de plus usé de son rôle pour se faire entendre, et a resservi le prétexte que les élèves se devaient de se divertir dans des temps pareils. Elle n'avait pas tout à fait tord ; certains ne reverraient plus les murs de ce chateau, et d'autres pas avant longtemps. Chaque minute passée en son enceinte était donc bonne à prendre.

Pour l'occasion, la salle avait été ornée de blanc et d'argent, et d'immenses sapins postés aux quatre coins de la salle terminaient d'être décorés par les soins de Flitwick et d'Hagrid. Une fois de plus, les elfes de maison avaient fourni un travail remarquable. Comme pour Halloween, la nourriture avait été érigée aux couleurs de Noël. Le plafond magique renvoyait une lueur blanchâtre sur toute la superficie de la salle, si bien qu'on ne serait pas étonné s'il tombait quelques flocons de neige durant la soirée.

Les professeurs avaient voulu instaurer une règle: ne porter que du blanc lors de cette soirée, afin de ne pas briser l'harmonie crée pour l'occasion dans la Grande Salle. Mais devant les contestations des élèves, ils avaient bien du renoncer à cette idée. Alors, ils s'étaient seulement conformés à cette règle entre eux, bien qu'un grand absent serait remarqué ce soir ; Severus Rogue bien entendu.

Les tables des maisons avaient été retirées pour laisser un espace plus vaste aux élèves. Enfin, pour ceux qui n'appréciaient pas la danse, de petits coins avaient été également aménagés pour discuter ou se restaurer en paix. Par les soins de Rusard et du professeur de sortilèges, une douce musique s'éleva dans les airs, comme pour inciter les élèves à y entrer. D'ailleurs, il ne manquait plus qu'eux pour que la fête puisse réellement commencer.

Spoiler:

Etre seul dans la Salle Commune des Serpentards, c'est une chose rare, surtout ces temps-ci, où l'agitation battait son plein. C'est ainsi que je prenais mes aises sur le fauteuil posté en face du feu de cheminée. Au dehors, la neige tombait drue. Je ne savais pas où étaient les autres, mais je m'en fichais comme de mon premier jus de citrouille. M'appuyant sur l'accoudoir du fauteuil et ma tête reposant au creux de ma main, je fixais les flammes jaune orangées danser, pensant. Ce qui nous attend se rapproche de plus en plus. Et le pire, c'est que je ne sais même pas comment on va faire, Bill et moi. La cavale ? C'est une solution comme une autre, sauf que je ne voudrais pas le mettre en danger par ma faute. Peut être que par chance, pendant quelques temps, ilsfiniront par nous oublier tous les deux...C'est beau de rêver. Pour couronner le tout, il ne manquerait plus que mon père se mette à me chercher, ça serait la cerise sur le gateau ça, tiens. Le brouhaha de ceux qui me servent de "camarades" me sort de mes pensées. Lentement, je lève le regard vers eux et croise le regard de Nott, empli de mépris à mon égard. Par Merlin, que je hais cette maison. A leurs yeux je ne suis plus qu'un traître, j'ai changé de camp oui, mais s'ils se rendaient compte du rôle pathétique dont ils se ventent si souvent. Servir Lord Voldemort. Non mais, pitié. Et ils remuent la queue aussi, ou ça ne fait pas partie de leur côté toutou ?

Je lui rends la pareille de son regard et il finit par tourner les talons, lassé. Tant mieux ! Je m'étire copieusement puis finis par me lever, maintenant que je ne suis plus tranquille, autant décamper. Je n'ai pas forcément envie de croiser Malefoy, ou encore les deux boulets qui me suivaient comme deux chiens depuis des années. Je me gratte la nuque et fais demi-tour pour me rendre aux dortoirs lorsque j'entends deux filles de troisième année discuter énergiquement du Bal de Noël. Evidemment que j'étais au courant, je vous laisse même deviner avec qui j'y allais, mais quelle n'était pas ma surprise en entendant un 'Ce soir'...Ce soir ! Ca veut dire qu'on y était déjà, et que je n'avais plus beaucoup de temps pour me préparer.

Faisant mine de rien, je montai les escaliers et commençais à me préparer pour la fameuse soirée. {...} J'arpentais à présent les couloirs des cachots, mal à l'aise dans ce costume de...Pingouin. Enfin, je suis un peu rassuré en voyant que je ne suis pas le seul. Heureusement que ce n'est que pour une soirée. Je desserre nerveusement ma cravate et quitte l'atmosphère froide des cachots pour retrouver celle, plus chaleureuse, de l'entrée du viaduc. Je traverse ensuite le long pont et me retrouve dans le Hall d'entrée. Il était temps ! Je jette un coup d'oeil autour de moi mais pour le moment, personne que je connais, à part certains, mais j'ai du leur parler 2 ou 3 fois dans toute ma scolarité, grand maximum. Je jette un coup d'oeil rapide à la Grande Salle et vais ensuite au bas de l'escalier central, m'appuyant nonchalemment contre un mur, attendant ma dulcinée.

J'ai l'impression que cela fait des centaines de mois que je n'ai pas replonger mon nez dans mes bouquins, j'avoue ..je passe beaucoup de temps avec Tomas, bon j'apprends toujours ceci dit mais je ne m'instruis plus autant qu'avant et je n'aime pas du tout sa. Je suis assis, sur mon lit, mes cheveux attachés , une queue de cheval haute , laissant des mèches retombées, un livre sur les genoux, des dragées juste près de moi et quelques chocogrenouilles. J'adore les friandises, c'est ...comme qui dirait, mon peché mignon. Bref. Je suis perdu dans mes pensées, lisant sans vraiment lire. Je relève les yeux, secouant la tete quand quelqu'un de ma maison sorti de ma revasserie. Il me met à parler du bal de Noel ...oh mon dieu ! Et je sais meme pas comment m'habiller ! Je range tout vite fait, manquant de m'étouffer avec une dragée.

Je regarde dans mes affaires, c'est ..énervant, j'hésite beaucoup. Mais oh, moi j'en ai marre qu'on se moque de moi parce que je m'habille comme une fille, j'ai le physique, j'aime beaucoup, pourquoi m'en priver hein ? Ce n'est que par occasion, sinon je m'habille quand meme effeminé ..mais pas a l'extreme non plus enfin bref. Je me change vite puis je fais onduler mes cheveux grace à un sort, me maquillant un peu mieux . Je me regarde dans le miroir, mon sourire s'effaçant. Un noel sans toi maman ..ni toi papa. Je me souviens, quand ma mère me disait comment faire pour ne pas me maquiller comme un tordu, et que mon père préparait à manger, le soir de Noel. J'avais l'habitude de me préparer en meme temps que ma mère, Noam je l'aidais après. Je baisse mes yeux, poussant un profond soupire. Un souvenir ..un très bon souvenir, mais il me fait mal ..je ne les verrais plus jamais, juste quand viendra à mon tour, l'heure de mourir. Je chasse vite ses souvenirs, ses pensées. J'hausse les épaules, n'aimant pas trop m'habiller différement des autres fois mais bon. Ce n'est qu'occasionnellement.

Je descend les marches , quittant le dortoir. Je regarde tous les élèves, parlant encore, certains sortir pour s'y rendre. Je les observe un instant, avant d'arriver aux pieds des marches. Je quitte la salle commune, en silence n'ayant plus autant d'enthousiasme qu'avant. Je me rends dans le Hall, restant toujours silencieux, ne levant pas la tete, si des élèves me disent bonjour. Je trouve ensuite Tomas , non loin. Un sourire s'afficha sur mes lèvres puis je me dirige vers lui avant de me raccler la gorge pour manifester ma présence. Il a l'air perdu ..enfin perdu non, plutot pensif. Serait-ce ..à ce que je pense ?

-On dirait que ..ca va pas fort.

Il n'en revenait toujours pas. De quoi ? D'avoir inviter Hermione, Mademoiselle Je-sais-tout-sur-tout, la seule fille du trio dotée d'intelligence et de bon sens, sa meilleure amie. Et plus peut-être. Huhuhu. De plus, c'était au bal qu'il lui avait demandé de l'accompagner, et si l'on se souvient du véritable fiasco de la fête de Noël en quatrième année, certains pourraient se dire que ce n'était pas une bonne idée. Mais... Ronald Bilius Weasley avait bel et bien invité Hermione Jane Granger.

Il avait bien hésité à lui demander. Depuis l'annonciation de ce bal pour célébrer la fête qu'est Noël, le rouquin s'était plongé dans ses pensées, s'imaginant différents scénarios à chaque fois, pendant lesquels il invitait la Née-Moldue, et tous se terminaient avec un refus. Parfois une gifle. Autant dire que Ron ne se remontait même pas le moral dans ses pensées et son imagination. Il la regardait parfois, ouvrait la bouche pour formuler enfin sa demander, mais refermait aussitôt ses lèvres.

Finalement, il s'était lancé, alors qu'ils étaient dans les couloirs, entre le cours de Métamorphose et le cours de Potions. Certes, ce n'était pas des plus romantiques, mais on fait avec ce qu'on peut et ce qu'on a. Qu'importait le temps qu'elle avait mis à répondre, le temps qu'elle avait hésité, puisque la Gryffondor avait finalement accepté.

Maintenant, Ronald prenait fébrilement sa tenue de soirée et l'enfila rapidement. Ce n'était pas l'espèce de "vieillerie" (comme il disait) comme il avait eu en quatrième année, cette fois-ci. Autant pour lui. Une chemise blanche (piquée dans les uniformes de l'école) avec une sorte de veste noire, un peu comme celles des espèces de costumes de "pingouins" selon les dires du jeune homme, un jean de la même couleur, de même pour les chaussures. En somme, un costard, comme disaient les Moldus en... Moins classe, dirons-nous. Il ne fallait pas oublier que la famille Weasley ne roulait pas sur l'or, et ce depuis longtemps. Néanmoins, sa soeur Ginny avait pris la tenue de soirée de son cher grand frère et l'avait lavée en prétextant qu'il ne pouvait pas aller au bal avec des vêtements aussi sales.

Il était à présent devant les portes de la Grande Salle et attendait patiemment. Enfin non, Ron n'est pas patient. Il attendait, point. Le jeune roux avait hâte et peur à la fois. Hâte de voir sa relation avec Hermione s'améliorer, puisque ce n'était pas la grande joie entre eux ces temps-ci, et peur qu'elle se dégrade si ça se passait encore comme leur quatrième année. Et il ne fallait pas oublier Harry. Qui sait s'il allait venir.

A vrai dire, je ne réalisais pas vraiment non plus. J'avais accepté, mais n'avait pas pris de recul. Ron m'avait invité au bal. Est-ce que c'était une bonne idée ? En y réflechissant, on aura certainement besoin de cette soirée pour repartir définitivement sur de bonnes bases. J'espère. Et puis, s'il ne m'avait pas invitée, je ne pense pas que j'y serais allée.

Comme quoi ce que m'avait dit Luna l'autre soir à la bibliothèque était vrai. Ce qu'on espère arrive toujours, à force de patience. Dans la salle commune des Rouge & Or, c'était l'excitation qui primait, enfin, surtout pour les années plus jeunes. Confortablement lovée sur un des canapés, j'entendais ce qui me semblaient deux premières années discuter avec agitation de leur cavalier, ou de la tenue qu'elles avaient réservé pour le soir. En ce qui me Je lui aurai bien rétorqué que j'aurai préféré que Bill le fasse, ou même moi ! Mais elle était déjà partie dans sa lancée, m'entrainant avec elle dans les dortoirs des filles, sans me laisser le temps de protester. Merlin..Aie pitié ! Je m'assis sur le lit avec lassitude et la regardais s'affairer autour de ses affaires. Si je prenais cette histoire de bal avec détachement jusqu'à l'heure fatidique, là, je commençai vraiment à devenir nerveuse.

D'un mouvement de baguette, elle venait de faire apparaître sous mes yeux ce qui, à mon sens, n'étaient qu'instruments de torture. Se saisissant de la robe noire choisie la veille et qui avait été soigneusement déposée sur le lit, elle me la tendit et m'intima d'aller me changer dans la salle de bains. Mais, déjà ? Le bal ne commençait pas avant trois heures, je pourrais la froisser. Et puis, j'avais encore le devoir de Rogue qui...Bon. Très bien! Je n'insistai pas davantage devant son regard et m'engouffrai de mauvaise grâce dans la salle de bains. Non, décidément, être "habillée en fille", ça n'était vraiment pas pour moi. Faisant de mon mieux pour y traîner le plus possible, j'observais ma tenue dans le miroir, lançant parfois quelques grimaces à mon reflet. Bon..C'est vrai que c'est pas trop mal. Mais c'est grâce à la robe, pas à moi. Elle irait bien à n'importe qui, nah !

Entendant derrière la porte l'impatience de ma camarade de chambrée, je finis par rejoindre mon triste sort et ouvris la porte. Elle fit me rassoir sur mon lit et entreprit dans un premier temps de s'occuper de ma tignasse. Craignant d'être pourvue d'une coiffure abbracadabrante et maquillée comme un clown, je fus agréablement surprise devant l'image que me renvoyait le petit miroir qu'elle me tendait. (http://ninouche.files.wordpress.com/2009/02/emma-watson-bafta-awards-2009.jpg) C'est..C'est moi ça ? Mais...Et mes taches de rousseur ? Pire, comment elle avait réussi à faire ça avec mes cheveux ? Lui bredouillant un merci, je lui laissai la place pour qu'elle se mette en tenue elle aussi. Nous avions encore deux bonnes heures devant nous.

La moindre chose qu'on puisse dire, c'est qu'elle et moi n'avions pas été réellement proches lors de sa scolarité ; pour ça, j'étais reconnaissante de son geste. Je ne serais jamais arrivée à ce résultat! Enfin, bref. L'observant s'occuper de ses cheveux avec une dextérité déconcertante, la seule chose que j'appris sur son cavalier était qu'il étudiait à Serdaigle, et était le meilleur ami de sa soeur. Une fois de retour dans notre salle, je pris un soin non négligé à éviter Lavande et m'asseyais sur le sofa dans l'espoir d'enfin terminer mon livre, prenant soin de froisser la robe le moins possible.

Au fur et à mesure que le bal approchait, je sentis une boule se former au niveau de mon ventre. J'avais tout sauf envie que ça se passe comme en 4ème année. Mais..Maintenant il n'y a pas de raisons, si ? Oh et puis tais toi Hermione, c'est ce que tu veux non ? Les dernières minutes défilèrent rapidement, et finalement, je me laissai moi aussi gagner par l'exitation.

Lorsque l'heure arriva enfin, je quittais la salle avec Parvati, bien qu'elle marchait trop vite à mon goût. Hé, j'ai pas l'habitude de marcher avec des talons moi! Faisant une moue en la voyant filer devant moi, j'arrivais enfin en haut des escaliers, mon regard balayant le hall d'entrée. Et là, mon coeur rata un battement en voyant Ron. Bon sang ma fille, calme toi. Tenant ma robe afin de ne pas m'y embrocher, je réussis finalement à descendre ces satanées marches. Je jetai un petit coup d'oeil à Bill et Tom et leur lançais un sourire avant de me diriger vers mon cavalier, lui adressant un sourire et essayant tant bien que mal de faire passer ma nervosité aux oubliettes.

« Hey ! »