Rester toujours seule au manoir, ça ne me réussit pas, et comme je ne veux pas préoccuper un peu plus Drago avec mon propre malheur, je décide ce matin-là de me rendre chez ma sœur. Je sais qu'à défaut d'autre chose, je pourrai me changer les idées là-bas. Une fois chaudement habillée (la neige tombait encore drue à l'extérieur), je transplanais donc jusqu'à son Manoir, qui n'était guère loin du notre. Je n'avais pas pris la peine de vérifier si Lucius était bel et bien présent ou non, mais qu'importe ? Ca allait toujours en déception; soit constater qu'il est réellement absent, ou bien l'observer absorber verre de whisky sur whisky. Aucune de ces deux options n'était guère passionnante, et de plus, je n'avais mon rôle à jouer dans aucune d'elle. Lucius absent, il ne me restait plus qu'à l'attendre, comme la gentille petite épouse modèle qui ne fourre pas son nez dans ce qui ne la regarde pas, comme je le fais depuis plus de 20 ans maintenant. Lucius buvant, je pouvais toujours essayer de le raisonner, de lui faire promettre qu'il stoppera cette nouvelle manie, il finira toujours par répondre par l'affirmative, soit pour me faire plaisir, soit pour que je le laisse tranquillement s'enfermer dans son bureau. J'ai vraiment l'impression d'être un fantôme ici…

Une fois arrivée devant le domicile de ma chère sœur, je frappe à la porte et attend patiemment que cette-dernière ouvre, ce qu'elle fit peu de secondes plus tard. Je sursaute en voyant sa baguette pointée sur moi, baguette qu'elle baissa presqu'aussitôt qu'elle se rendit compte que ce n'était que moi. J'affiche un léger sourire en coin sur mes lèvres, amusée, avant de pénétrer à l'intérieur du Manoir familier. Apparemment, Rodolphus n'était pas là non plus. Ils ne pouvaient être en réunion avec le maître ; si c'était le cas, Bella ne serait certainement pas chez elle. Après quelques heures de discussion, je lui proposai de se rendre à mon Manoir à son tour. Il était bientôt l'heure du déjeuner, elle peut toujours se joindre à nous, et malgré les apparences, sa visite égaierait un tant soit peu ma journée. Laissant la porte ouverte pour la laisser entrer, une fois arrivées à destination, je retire rapidement cape et manteau, les lançant sans vergogne à l'un de nos elfes de maison, pauvre petit être qui ne tarda pas à plier les genoux sous le poids des vêtements. M'avançant dans le Manoir, j'entends ses misérables pas me suivre. Je serre les dents avant de me tourner vers lui, lui jetant un regard arrogant.

- Que me veux-tu ?
- Le maître Malefoy a trouvé la cachette de madame…

Dans un premier temps, j'écarquille les yeux avant de crisper mes poings sur mes hanches, la mâchoire crispée. Depuis des semaines, je cachais de plus en plus fréquemment les bouteilles d'alcool de Lucius, quitte à fouiller dans sa réserve faisant en sorte qu'il ne se rende compte de rien par quelques tours de baguette.

- Et tu ne l'en a pas empêché ?!
- Linsy ne fait pas le poids contre Monsieur Malefoy…Linsy a pensé que le maître l'aurait probablement tuée si elle avait tenté quoi que ce s-
- TAIS-TOI ! Tranchais-je sèchement. - Tu n'es qu'une petite insolente. Tu ferais mieux de disparaître de mon chemin pour le moment.

La pauvre petite créature s'inclina profondément, tremblotant, avant de se diriger d'un pas rapide vers une autre partie éloignée du Manoir. Fulminant encore, je pince mes lèvres entre elles avant de lâcher un soupir. Je suis Bella du regard, et je m'avance aussi dans le salon. J'y vois Lucius, se diriger vers moi d'une démarche mal assurée, et les yeux quelque peu dans le vague. Voilà, ça recommence…Fermant les yeux d'exaspération, je l'entends me murmurer quelque chose sur Drago et sur le compte de Bella. Je tâche de prendre un ton détaché, essayant de conserver le peu de sang-froid qu'il me reste. J'ai tout sauf envie que ma sœur assiste à l'une de nos quotidiennes scènes de ménage.

- Je n'en sais pas plus que toi, je n'étais pas là de la matinée. Bella est ma sœur voyons, elle m'a accueillie chez elle, pourquoi ne lui rendrais-je pas la pareille ?

Je lui adresse un sourire pour agrémenter le tout, et déposant vaguement un baiser sur sa joue, je viens me placer dans l'un des fauteuils voisins à ceux de Bella. Je fais la moue en la voyant elle aussi ingurgiter de ce…Whisky, puis je jette un regard réprobateur au nouvel elfe qui venait de faire irruption.

- Va donc faire à manger, rends-toi utile pour une fois.

Je le sens s’approcher de moi, pourtant je dors mais tout d’un coup j’ai froid, mon subconscient me dit que je suis en danger, j’entends mon cœur battre à tout rompre comme si il se trouvait dans ma tête, me disant de me réveiller. Il glisse ses doigts longs, fins et froids sur ma nuque, pressant ses doigts sur ma jugulaire. Je frissonne et je me réveille et il se pencha vers moi, m’ordonnant d’allé chercher Potter. Je lui dis que je ne pourrais pas. Il sortit sa baguette, je le supplie de m’épargner, et que j’irais le faire sauf qu’il est trop tard. Un jet de lumière verte sortit de sa baguette et s’écrasa contre mon torse. Je retombe sur me lit, inerte, sans vie.

Je me réveille en sursaut, le souffle court, essouffler. Je passe une main sur mon visage, pour voir si je suis bel et bien encore vivant. J’ai tellement peur, il ne faut pas que je fasse un pas de travers, je risquerais de le regretter, et d’en payer en lui donnant ma vie. Je me lève rapidement allant prendre une douche pour me réveiller. Beaucoup de choses me travaille, je crois que le fait que mon père s’est mit à boire me travaille, qu’entre lui et ma mère cela ne va plus, que le maître pourrait jouer avec ma vie quand il le veut. Je sors de la douche, me séchant puis je m’habille de mon costume noir avant de quitter la salle d’eau puis je me rends dans ma chambre, jetant un coup d’œil par la fenêtre, posant ma main dessus. Aujourd’hui, je n’aurais pas encore le moral, tout comme les autres jours. Astoria me manque, et j’aimerais lui parler de ce rêve, de ce qui ne va pas au moins elle, elle saura me réconforter. Je soupire et je retire ma main, regardant la buée s’étant formé autour de celle-ci, retraçant les contours de ma main. Je sais à qui en parler, mais je doute qu’elle puisse me comprendre plus que ça. Je prends un parchemin soigneusement enroulé, puis ma plume et je lui écris une lettre, lui donnant des nouvelles et racontant en des phrases courtes, presque en des sous entendu ce qui ne va pas, sait-on jamais qui interceptera le courrier. Je regarde le grand duc, un hibou assez têtu et il mord à chaque fois. Je lui donne à manger, évitant qu’il ne me fasse mal et je lui remets la lettre, lui donnant l’adresse puis il s’envola.

Je quitte ma chambre me rendant vers les escaliers qui mènent tout droit en bas. Je les descends rapidement plus de plus en plus lentement en entendant des voix qui proviennent d’en bas. Je reconnais celle de mon père, de ma mère ainsi que de ma tante. Bon …je crois que je lui en parlerais une autre fois. Je ferme mes yeux, essayant de penser à autre chose puis je reprends ma course regardant le hall vide, tournant juste la tête les apercevant au salon.

Je les regarde, le regard vide plus que d’habitude, et toujours sans expression. Sur mon visage, on peut voir l’inquiétude que j’essaye d’effacer mais j’ai tellement l’impression que c’est marqué sur mon front. Je m’avance vers eux, allant vers le canapé ou il y a mon père et je pose ma main sur la tête du canapé les regardant comme perdu avant qu’un simple bonjour, bégayant un peu ne réussisse à franchir mes lèvres

-B..bonjour.

Ca commence déjà mal. Mon père m’invita à m’assoir à côté de lui. Je prends ensuite place à côté de lui, n’osant pas bouger, regardant juste le sol préférant écouter les conversations plutôt que de dire quoique ce soit et évidement si on me pose des questions j’y répondrais. Je lève mes yeux vers le verre à mon père sur la table et sur ma tante qui elle aussi sirote un whisky pur feu. Je me mords l’intérieur des joues avant de sentir le regard de mon père. Je reste neutre, ne laissant rien paraitre –du moins j’essaye- puis je relève le regard vers vous en repensant à mon rêve tout en restant en retrait comme j’ai l’habitude de faire.

Je sens moi aussi la marque me brûler, je ferme brusquement mes yeux mon cœur se mit à battre à tout rompre dans sa cage puis je pose mon bras gauche sur l’accoudoir du fauteuil gardant mes distances avec mon père, sachant qu’il n’aime pas que je sois trop près de lui. J’essaye de jeter un coup d’œil sur l’avant bras à mon père ou à celui de ma tante, ma mère n’étant qu’une pro-mangemort. Je n’ai même pas l’envie, ni la faim pour vouloir prendre un petit déjeuner ou juste avaler quelque chose. Je fuis le regard de quiconque, ayant l’impression que mon regard …soit trop expressif.

Je ne dis rien, je n’ai pas envie de batailler avec Bellatrix aujourd’hui, et puis, c’est déconseiller de se prendre la tête avec elle, surtout de si …bon matin. Je bois lentement l’alcool se trouvant dans mon verre, retournant à ma place sur le canapé en cuir noir, posant ensuite mon verre sur la table basse face à moi. Je tourne les yeux vers Cissy et Bellatrix les observant restant un moment silencieux. Je ne me sens pas vraiment à l’aise en présence de ma belle-sœur, je dirais même que l’ambiance et plutôt tendue. Je me demande bien où se trouve mon fils, mais apparemment personne ne sait, personne ne peut me répondre. D’habitude, je ne me soucis jamais de ce qu’il peut faire m’enfin …qu’on ne me reproche pas que je ne sois pas assez présent. Je suis l’elfe de maison des yeux, ne pouvant m’empêcher de faire une réflexion à Bella, bien sûr, très déplacée à son goût.

« Pourquoi te permet-tu de lui donner des ordres ? C’est notre elfe de maison ou le tien ? »

Si je viens chez elle, je m’abstiens, et je suis aussi muet qu’une tombe sauf qu’il vous croire que tout le monde se permet des choses déplacée tout comme elle. Elle pourrait faire peur à n’importe qui, mais pas à moi, certainement pas. Je la connais même si on dit d’elle que c’est la meilleure mangemort, je doute qu’elle puisse oser me faire du mal, pas devant Cissy, du moins je l’espère.

Je relève la tête, en entendant une bruit qui ne provient ni de Cissy, ni de Bella …sûrement l’elfe de maison ? Je relève mes yeux vers l’entrée du salon, apercevant un jeune garçon, l’expression du visage fermée, le regard sans expression d’un gris presque métallique, le nez pointu ayant presque la forme du bien, des cheveux blonds tirant sur le blanc. Vous l’aurez compris, ce n’est personne d’autre que mon fils Drago qui se tenait là, debout, hésitant à venir nous rejoindre. Il s’approcha finalement de nous, trop silencieux à mon goût. Plus il s’approche, plus il me parait terrifier, aurait-il une peur qu’il n’oserait pas nous dire ? Une crainte ? Je ne saurais le dire. Je ne bronche pas, que très légèrement quand il prit place à côté de moi. Je me ressers reprenant mon verre en main buvant quelques gorgées, trempant ensuite seulement mes lèvres dans le liquide, qui bientôt ne sera plus au fin fond du verre. Je tourne la tête vers Drago, lui lançant un regard assez intrigué, je suis à deux doigts de lui demander ce qu’il ne va pas mais parfois je préfère supporter son silence, que quand la bombe explose, ce n’est pas vraiment très rassurant, il pourrait exploser n’importe quoi.

Je passe un doigt tout autour de la surface de mon verre, avant de relever une nouvelle fois les yeux vers les membres de ma famille. Famille…Le portrait d’une famille lugubre, oui. Je me racle la gorge, espérant ainsi briser ce silence désagréable qui nous entoure depuis de trop longues minutes à mon goût. Cissy a le visage fermé, elle semble en proie à ses pensées. Pas plus tôt sa sœur partie, je pourrais mettre ma main au feu qu’elle commencera ses reproches à mon égard, et Drago retournera s’enfermer dans sa vie, aussi vite qu’il est apparu au salon. Tous les jours, je dois faire face à la même rengaine. Comment voulez-vous que je résiste à quelques gouttes d’alcool dans cette situation ? C’est mon seul échappatoire. Je ne peux me confier à personne. Premièrement parce que je ne le veux pas. Deuxièmement parce que même si je le ferais, ça n’arrangerait rien. Ca ne ferait que me montrer plus faible que ce que ma femme, mon fils et les autres mangemorts pensent que je le suis déjà. Tout le monde exprime ses craintes sur la Guerre, mais quelqu’un se soucierait-il de moi ? Moi aussi j’ai peur. Et non, je n’aurai jamais pensé que la roue se tournerait d’une manière si brutale pour nous.

Mais je ne vais pas me lamenter sur mon sort. Parce que ça ne me ressemble pas. Parce qu’un Malefoy se doit d’être fort, il ne doit pas flancher non. Même s’il n’en a pas envie, ou si on lui rajoute encore des bâtons dans les roues, il se doit de porter tout le poids de sa famille sur ses épaules. J’essaie d’endosser ce rôle tant bien que mal. Comme mon père l’a fait avant moi. Instinctivement, mon regard se pose à nouveau sur Drago. Aucune réplique glaciale ne me vient ; je m’abstiens toujours en public, même si Bella fait partie de notre famille, mais aussi parce que l’alcool embrume mon esprit. Je ferais en sorte qu’il ne me rende pas trop brusque, pour cette fois. Je tiens à conserver le peu de dignité qu’il me reste. Toute cette pression que je mets sur Drago, je l’ai connue aussi. Mais il a sa part du contrat à remplir lui aussi, c’est comme ça. Sans lui, je ne pourrai jamais réattribuer toute sa superbe au nom de Malefoy.

Je jette un regard neutre à l’elfe, mais bientôt celui-ci s’anima d’animosité en constatant que le petit être répugnant qu’il était restait sans bouger à l’entrée du salon. Il y a des choses qu’il ne vaut mieux jamais chercher à comprendre avec ces…Bêtes. Ma canne dans ma main, j’admire un moment la tête de serpent alors que plus ou moins contre moi, mes yeux gris se posent à nouveau sur la bouteille de Whisky. J’en ai envie mais…Oh. Par Merlin, je sais que j’aurai droit à des réprimandes, de toute façon. Autant leur donner une crédibilité. Me penchant sur la table basse, je m’empare de la bouteille et me sers un deuxième verre de Whisky. Je sens déjà le regard lourd de reproches de ma femme. Je prends mon verre et dépose la bouteille près de Drago. Ce n’est pas non plus une invitation. C’est à lui de choisir. Peut être qu’à lui aussi tout lui semblera plus facile un temps avec ce petit breuvage ambré…Buvant une lente et longue gorgée, je fais mine de ne pas prêter attention à ma gorge en feu, avant de prendre un ton faussement doucereux.

« Alors, Bellatrix ? Que nous vaut ta chère présence ici ? »

Je suis l'elfe du regard, un air sévère imprégné sur mon visage avant de sursauter un peu en entendant la voix trainante de mon mari derrière moi. J'entends déjà la pluie de reproches dont je vais être la victime s'il a effectivement retrouvé la «cachette», mais ça ne sera pas pour tout de suite, hors de question de nous donner en spectacle lorsque ma sœur est dans les parages, il y a déjà bien assez de non-dits sur nous trois. Je jette un regard à Bellatrix, avant de finalement opter pour me retourner face à mon mari. - C'est le notre oui, mais il ne faut pas l'habituer à prendre des libertés des deux côtés. Dis-je d'un ton aussi calme que possible. J'embrasse rapidement la joue de mon mari et me dirige à mon tour vers le salon, avant d'entendre des bruits de pas provenant de l'escalier. Comme tout le monde, je redresse les yeux vers Drago, et comme d'habitude, c'est un pincement au cœur qui me prend; je n'aime pas le voir dans cet état, il se rend malade pour des choses qui le dépassent...On a pas idée de mettre autant de poids sur les épaules d'un enfant! Car il ne faut pas oublier que c'est encore un enfant...Luttant contre l'envie de le prendre dans mes bras, de lui poser des questions ou de le prendre à part de l'assistance, je prends place dans le fauteuil voisin de celui de ma sœur. Je veillerai à ce que l'on se retrouve seuls tous les deux un peu plus tard...Je regarde mari et fils avant de m'enfoncer un peu plus dans mon fauteuil face à ce que dit Bella.

Je les regarde avec un tic nerveux sur le visage; une réunion de famille ? Ça n'a jamais été constructif ou même de tout repos, par chez nous. Elle n'avait pas encore commencée que je savais déjà comment elle allait se terminer, et ça ne m'étonnerait pas que dans l'esprit de Lucius, il en soit de même. S'il existe des retourneurs de temps, ne peut-il pas y avoir quelque chose qui nous permette de sauter directement dans le futur ? Avec notre camp en vainqueur, et les Malefoy toujours à la droite de Voldemort, bien sûr. Que cette mauvaise passade s'arrête, et que tout redevienne comme avant; Lucius n'a fait qu'une seule erreur...Était-elle si catastrophique que cela pour qu'on en mérite les conséquences actuelles ? Personne n'a jamais fait pire que lui ? Ça semble difficile à imaginer. Même si je lui ai déjà reproché à plusieurs reprises son trop gros dévouement vis-à-vis du maître, lui au moins lui était fidèle. On ne peut pas dire la même chose en ce qui concerne Yaxley ou Karkaroff. Pourtant, à ce que j'en ai conclu, ils ne sont pas la cible de moqueries ou bien encore des humiliations, eux. Ma famille ne mérite pas un tel affront, et je sais qu'on réussira au final à sortir la tête de l'eau. Bien que c'est la première fois que nous nous trouvons dans une situation aussi délicate, je ne perds pas confiance en les deux hommes de ma vie pour autant. De plus, Bellatrix peut toujours être présente pour nous épauler, même si elle demeure la seule à s'attirer les bonnes grâces du Seigneur.

- Qu'est-ce que vous proposez ? Demandais-je d'une voix presque indécise. Ce que j'entendais par là ? Beaucoup de choses; quoi faire lors de la prise de Poudlard, quoi faire avec les espérés futurs otages que nous aurons dans les cachots du manoir Malefoy ou Lestrange, quoi faire pour nuire à Potter, quoi faire lors de la bataille finale...Les seules personnes à qui je veux qu'il n'arrive rien se trouvent dans cette pièce. Le reste m'importe peu; même si évidemment, une partie de moi préférerait que les plus jeunes, quels que soient leurs clans, ne périssent pas; ils ont la vie devant eux, et ne méritent pas de la perdre face à la folie d'un seul homme. Mais nous n'avons pas le choix, et des faiblesses comme celles-ci, nous ne devons pas les montrer. Je ne suis pas mangemorte à proprement parler, mais j'ai encore mon mot à dire quant au «déroulement des opérations», si l'on peut dire.

Je fronce un peu les sourcils en voyant faire Lucius, mais je ne dis rien pour autant; je n'ai jamais aimé l'alcool, et encore moins le whisky pur feu. Je me suis toujours dit que ce n'était réservé qu'aux lâches, ceux qui n'avaient pas assez de courage pour oser assumer et faire face à la réalité. Une manière de s'évader comme une autre certes, mais ce liquide ambré creusait un peu plus les problèmes dans notre famille que le contraire. Drago est quelqu'un de responsable je le sais...J'espère seulement qu'il ne cèdera pas à cette facilité. Je laisse mon regard dévier vers la bouteille, puis Lucius, puis Drago. Je recommence une autre fois ce même manège avant de me lever et d'aller me poster devant la porte-fenêtre du salon.

Parfois je suis bien content de ne pas assister à leurs prises de tête, ça aussi sa me fatigue, et sa me donne encore plus envie de partir, d’allé m’isoler un peu et connaitre le repos. Je préfère être à Poudlard, et me sentir mieux –même si je reste stresser à cause des tâches que je dois accomplir- plutôt que d’être ici et de subir les querelles de mes parents, que les mangemorts entrent ici et repartent comme si c’était un hôtel, ou un moulin. Je ne m’y sens plus à ma place, j’ai l’impression …que ce n’est plus ma maison, mais celle des autres, j’aimerais retrouver la tranquillité que l’on avait avant mais je sais que ça reste impossible, et puis plus on avance, plus notre camp prend de l’ampleur. Bientôt le ministère sera attaquer, et bien vite un mangemort sera nommé ministre. Le mal sera partout, j’en suis sûr et j’y participerais, tant pis pour le reste. J’arrive finalement en bas de l’escalier qui mène au rez-de-chaussée. Je tourne la tête vers eux, ne supportant pas leurs regards pesant, j’ai l’impression que c’est pire que les missions qu’on me met sur le dos. Je ne souris pas, je leur adresse un simple regard avant de m’avancer vers eux et de prendre place sur le canapé à côté de mon père, gardant tout de même mes distances avec lui et je relève mes yeux vers ma tante lui affichant qu’un faible sourire, pour un bonjour. J’ai presque envie de leur demander, de regarder ailleurs qu’en ma direction, c’est assez intimidant. Je ne relève pas le regard, préférant admirer le parquet du manoir plutôt de me confronter à leur regard.

Je joue nerveusement avec la bague de Serpentard qui se trouve autour de mon doigt, hésitant à poser une question concernant le Lord, peut-être même plusieurs car en général, si j’en ai une, elle n’est jamais toute seule. Je ne m’ouvre pas aux autres, certainement parce que si on le fait, on se fait tout de suite manger, attaquer et comme poignarder en plein cœur. Je préfère être le Malefoy sans cœur plutôt que le bon à rien de Serpentard. Je ne suis plus le même, je suis encore plus renfermer, un peu plus solitaire chaque jour, je me détache de mes parents, j’aimerais tellement aider mon père qui commence doucement à succomber aux charmes que lui offre ces bouteilles d’alcool. Nous sommes une famille déchirée, une famille de fous, oui pour approuver les autres mais au fond, je suis certain, et j’espère penser juste, que l’on s’aime. On se le montre tous d’une différente manière, mais l’envie de le montrer est tout de même là. Il faut que je me reprenne, que je remonte la pente et que je prenne confiance en moi, que je montre le meilleur de moi-même, enfant ou pas, ado ou pas …je suis jeune, certes, mais j’ai toute la vie devant moi encore. Quand Bellatrix reprit la parole, un long frisson parcours tout mon corps entier, je sens son regard sur moi, je relève les yeux et je me contente d’hocher simplement la tête.

-Je ne peux pas faire tout, tout seul …

Dis-je assez rapidement, instant sur le « tout seul » car oui, c’est bien beau de tout me remettre sur le dos, mais il y a des choses ou il vaut mieux que l’on m’aide, je ne suis pas un robot, je ne suis pas le meilleur oui. Les réunions familiales ? Bien sûr, ce n’était pas comme les fêtes de Noël ou autre, c’était plutôt pour ce qui concernait le maitre, ou ce que l’on a prévu de faire de notre côté. Parfois, je regrette que l’on ne soit pas une famille plus ou moins normale. Je soupire légèrement et je m’adosse contre le canapé, étant un peu plus détendu qu’au début.

-Il faut qu’un mangemort dirige Poudlard, Pourquoi pas Severus ? Mais il ne faut pas un idiot, il faut quelqu’un qui sait tout gérer, qui connait Poudlard par cœur, qui connait tout ses secrets. Potter ne pourra pas se cacher trop longtemps de toute façon.

Je ne le sous-estime pas, mais si on s’attaque à ceux qu’il aime …il reviendra de toute manière, il revient toujours. Potter accomplit sûrement beaucoup de choses, mais il reste idiot. Je suis les gestes de mon père, sans en perdre une miette, j’aimerais lui dire que l’alcool n’arrange rien, j’aimerais pouvoir l’aider, lui demander s’il a besoin de mon aide. Je fus un peu surpris quand il déposa la bouteille près de moi. Je relève le regard vers lui, puis vers ma mère comprenant très bien son regard. Je n’ai pas envie de la décevoir, mais moi aussi j’en ai envie, la curiosité, ou l’envie de savoir ce que mon père lui trouve. L’elfe de maison apporta un verre, je le prends lui arrachant presque des mains et je lui adresse un regard, mélangeant une multitude de sentiment, de la haine, du regret, du dégoût, de la peur, de la peine. Je remplis le verre de whisky pur feu avant de ramener le verre près de moi. Je l’observe longuement avant de finalement l’apporter à mes lèvres, buvant une gorgée, déglutissant en sentant ce liquide me brûler la gorge. C’est …bon. Je suis ma mère du regard puis je relève mon regard vers mon père et ma tante.

-Et le maitre ? Il vous a donné une mission ? …Il y a eu une réunion dernièrement ?

Demandais-je assez timidement, n’aimant pas vraiment aborder ce sujet en présence de ma tante et de mon père. Avec ma mère j’en parle souvent, elle sait mes craintes, elle sait mes peines. La personne dont je suis le plus proche c’est ma mère car elle ne me juge pas, elle ne m’a jamais jugé. Je bois tout ce que mon verre contenait, il n’y avait pas grand-chose, je préférais démarrer doucement. Je tourne le regard vers mon père, ma tête me tournant un peu.

-Et toi ? Tu es moins lâche ?

Rien ne m’échappe de toute manière, Cissy aura beau caché mes bouteilles, je les retrouverais toujours, et de plus, je demanderais souvent de l’aide à Drago, je sais qu’il ne peut refuser, il n’a pas le droit de toute façon et c’est un très gentil garçon, serviable, il m’a toujours aidé même si vis-à-vis de sa mère, il n’avait pas le droit. Je l’ai bien éduqué. Au moins il se soumet aux ordres et il ne répond pas comme un arrogant. Je pousse un long soupire à ce que me dit Cissy à propos de l’elfe de maison, je ne vois pas en quoi elle défend Bellatrix, cet elfe ne doit écouter que nous, et pas elle mais je préfère m’abstenir de faire des commentaires. Elle m’embrasse la joue, ce n’est pas vraiment une habitude, je suis assez surpris mais est-ce la présence de Bellatrix qui dérange ? Je n’en sais rien, pas vraiment. Je retourne ensuite m’assoir sur le canapé en cuir, non loin du fauteuil ou s’est assise Bellatrix puis je lâche un petit sourire, n’insistant pas sur le pourquoi de sa venue. Rien qu’en voyant l’expression du visage de mon fils, il n’a pas l’air très enchanté de nous voir ici, il s’attendait peut être à être seul ? Je lui adresse un petit sourire, très chaleureux mais presque artificiel, faux. Je dépose mon verre sur la table près de la bouteille après l’avoir vider et je relève mes yeux gris vers ma belle-sœur, me rapprochant un peu plus de l’accoudoir quand Drago prit place à mes côtés, histoire qu’on ne soit pas trop proche, chose qui me dérange quelque peu. Je n’ai jamais vraiment serré mon fils dans mes bras, sauf quand il était petit, il n’y a que Cissy et encore. J’ai du mal à montrer mon amour, à leur prouver, à montrer mes sentiments mais je les aime quand même. Je ne suis pas un tyran, si j’ai éduqué mon fils de cette manière, c’était pour le mettre dans le droit chemin, et qu’il ne suive pas une autre voie, qui ferait honte à notre famille. Maintenant, il suit mes pas, il reprendra la relève quand je ne pourrais plus le faire et il est et il restera digne de la famille Malefoy, du moins il vaut mieux pour lui.

Je me permets de relever mes yeux vers ma belle-sœur quand elle nous parla d’une réunion de famille. C’est vrai, des réunions de ce genre nous n’en avons pas souvent, même pas pour Noël ou des fêtes de ce type c’était plutôt pour ce mettre d’accord sur certains points, monter plusieurs plans car c’est vrai, bientôt une nouvelle attaque, encore plus grande, le mal prendra possession du monde magique, c’est certain. Je jalouse tout de même Bellatrix, que le maitre soit autant satisfait d’elle, alors que je me bats pour nous faire remonter dans son estime, que l’on soit à nouveau parmi les meilleurs, aux yeux du maitre. On y arrivera, nous sommes les plus forts et il suffit de se serrer les coudes ….mais c’est mal parti, déjà que moi je n’aime pas le travail en équipe, même si c’est ma famille je suis plus personnel, c’est connu mais je serais quand même là, pour soutenir tout le monde même si là, ce n’est pas vraiment le cas, c’est plutôt les autres qui essayent de me soutenir, mais je n’ai pas besoin de leur soutien, je n’ai besoin de personne, j’ai toujours su me débrouiller seul alors ce n’est pas aujourd’hui, ni demain que mon quotidien va changer.

Je me ressers un autre verre de ce liquide ambré, je ne pense pas que ça me fera le plus grand mal, surtout que je n’ai bu que deux verres aujourd’hui comparé aux autres jours de toute façon. Je redépose la bouteille que je dirige vers Drago, une invitation ? Non …enfin si mais indirectement et je n’allais pas le forcer, s’il ne voulait pas je comprendrais, je ne suis pas alcoolique jusqu’à ce point là. Je ne cherche pas à m’attirer les foudres de ma femme –elle a bien assez d’occasions pour me faire la morale sans en chercher délibérément une autre-, mais je sais combien cette situation peut être oppressante pour mon fils. N’y étais-je pas confronté, moi aussi, à son âge ? Et je ne veux pas qu’il agisse de la même manière que moi. Même si de toute façon, fuir se révèlerait cette fois-ci beaucoup plus dangereux que la dernière fois, pour ne pas dire quasi-impossible. Je pince mes lèvres entre elles lorsque Drago finit par accepter cette «fausse» invitation. Ses réactions, presque les mêmes que les miennes lorsque ça avait été mon tour de goûter à ce fameux breuvage. Certains se contentent de biéraubeurre ou autre vodka, moi, je trouve que le whisky est la seule chose capable de me faire évader de tout ce qui m’accapare en ce moment. Même si ce n’est que pour un moment, et que j’en ai à payer le prix de toutes les conséquences ensuite, je continue de tenir à ce ‘privilège’ dirons-nous.

Je suis des yeux Narcissa se lever pour se diriger vers la porte-fenêtre de notre salle de réception, le regard presque vide ou justement, empli de beaucoup trop de pensées pour pouvoir toutes les déchiffrer d’un seul coup ? Faisant jouer ma canne à pommeau entre mes doigts, je regarde les reflets dorés du whisky se refléter dans la bouteille, même si je n’y touche pas encore une fois. Peut être plus tard. Pour le moment, je ne veux pas attirer l’attention sur moi plus que nécessaire. Drago le fait bien assez jusque là, et j’ai l’impression que si j’ai le malheur d’ouvrir la bouche pour dire quelque chose, ce quelque chose sera mal interprété, et je vais encore recevoir une pluie d’objections. Je ne me mets pas en position de martyr non, seulement, je suis réaliste : depuis la défaite au Département des Mystères, je n’ai plus l’impression d’être LE Lucius Malefoy, celui qui faisait trembler pas mal de ceux qui prononçaient son nom, mais plutôt son fantôme. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même, et ça ne peut plus durer. Le nom de Malefoy a été beaucoup trop souillé ces dernières années, par ma faute, et ça demeure inadmissible. J’espère vivement que Drago ne fera pas les mêmes erreurs que moi.

Je relève justement mes yeux vers ce-dernier lorsque celui-ci prit enfin la parole, apparemment sorti de sa léthargie. Oui, ce qu’il avance n’est pas inintéressant, mais, Rogue ? Même s’il semble le plus disposé à ce qu’un mangemort maitrise le contrôle de Poudlard pour le moment, on ne peut pas le faire tout simplement en prenant en compte de ce qui s’est passé la dernière fois. Je n’y étais pas, mais Drago m’a tout raconté, même les provocations de Greyback sur mon compte. Si Potter n’avait pas été témoin, Rogue aurait pu continuer de jouer son double rôle d’espion à la perfection. Mais non évidemment, il faut toujours qu’il soit dans nos pattes pour perturber nos plans. Il l’a toujours été. Il le sera toujours. Toujours ? Jusqu’à ce que Voldemort se charge de lui, du moins. L’on aurait pu lui lancer le sortilège d’Oubliettes mais évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Sans compter tous ces minables de l’Ordre qui continuaient de le couver comme un oiseau futile et fragile.

« Rogue serait un bon parti, mais je crains que Potter n’ait renforcé les doutes autour de lui lors de l’assassinat de Dumbledore. Or son exclusion de Poudlard n’est que la dernière chose que nous souhaitons, puisqu’il demeure notre seul pied d’attache à la future prise de l’école. »

Pour la peine, je me ressers un nouveau verre mais je n’y trempe pas encore mes lèvres, pas pour le moment non, je me contente seulement d’y faire danser le liquide, nouveau signe d’une réflexion chez moi. On ne peut plus se servir des armoires maintenant, ce serait tellement prévisible…Et on ne sait pas qui peut trainer dans la salle sur demande, ça serait comme tendre le bâton pour se faire battre. Je pousse un énième soupir avant de balayer la pièce d’un regard, laissant ce-dernier voguer de Bellatrix à mon fils. Une réunion, ça oui, elles sont de plus en plus fréquentes à présent, au même titre que les humiliations d’ailleurs. Quelque chose que je ne comprends pas : Pourquoi le maitre se sert-il de mon domicile pour tenir toutes ces réunions de partisan ? Certainement pour montrer qu’en dépit de tout, je suis un être tout aussi pathétique, à risquer ainsi la vie et le quotidien de sa famille pour remonter dans l’estime du plus grand sorcier de tous les temps ? Mais non. Narcissa et Drago passent avant tout ; j’ai ma fierté et jamais je ne le leur dirai, voilà tout. Mais s’ils m’aiment, ou m’ont du moins un jour aimé comme ils le prétendent, ils devraient le savoir.

« Toujours la même chose : il nous fait capturer Potter par toutes les manières qu’il soit, mais surtout pas le tuer, le Maître veut avoir ce privilège. Peut être que si on touche à la Weasley fille, il se rendra plus facilement. »

Je fronce ensuite les sourcils à ce qu’il me dit et je serre un peu les dents ; cette fois, si je m’emporte, ça ne sera pas forcément à cause de l’alcool. Mais comme je l’ai déjà dit, je ne veux pas que Bella soit témoin de l’une de nos trop nombreuses scènes de ménage ces temps-ci. Pour la peine, j’avale mon verre d’une traite et je ne réponds pas tout de suite. Je sais qu’il a raison, je sais que mon attitude est loin d’être exemplaire, aussi bien envers ma famille et envers moi-même, et même si je pense l’assumer, c’est que je ne supporte pas (plus ?), c’est qu’on me rappelle tous mes défauts de la sorte, comme vient de le faire Drago. Préférant faire mine de garder mon calme, je prends une fois doucereuse avant de poser le verre sur la table.

« Tiens ? Tu penses être capable de faire mieux Drago ? La deuxième guerre sera pire que la première, quoi qu’il en soit. »

Je commence à ressentir les effets de l’alcool mais je préfère en détourner l’attention, je finirai bien par m’y habituer, à la longue. Je fais jouer mes doigts sur ma longue canne à pommeau avant d’à nouveau examiner l’assistance. Tout ne va pas pour le mieux, c’est rien de le dire, et pourtant, je sais que durant la guerre, malgré les apparences, on sera plus unis que jamais…Du moins, je l’espère.

Restant dos à eux, je continue d’écouter leur conversation tout en admirant l’extérieur du manoir. De cette façon, je peux toujours éviter de suivre les mouvements de mon mari s’il se remet à s’intéresser soudainement à sa bouteille, ou même s’il entraîne notre fils à suivre son piètre exemple, comme j’ai bien failli en être le témoin. Ce genre de petites réunions familiales, je les craignais toujours pour deux raisons. D’abord, parce qu’elles n’arrivaient jamais au moment opportun, c’était toujours à l’improviste, ce qui faisait que l’on avait à peine le temps de s’y préparer, mentalement autant que «physiquement»..Je me comprends. Même si nous restons en famille, ce n’est pas parce que le nom des Malefoy est trainé dans la boue que nous pouvons permettre à du laisser-aller de s’installer dans chacun de nos accoutrements. Même si c’est plutôt ce qu’a pris l’habitude de faire Lucius…Si la plupart du temps je m’énerve, face à sa passivité et son irritabilité quasiment constante, c’est pour cacher un sentiment tout autre : la peine, ou même, la compassion. Mais le nom que nous partons, et le titre de notre rang ainsi que de notre sang ne nous permettent pas de faire vivre de pareilles émotions. C’est tout juste bon pour les lâches qu’il vous dira, ça ne sert à rien, alors qu’au fond de lui, je sais bien qu’il en est affligé et qu’il ne sait plus où donner de la tête face à cette situation qui le dépasse complètement. Je sais de quoi je parle, c’est mon mari, je le connais bien mieux que personne…J’espère seulement, qu’il acceptera finalement de mettre son égo de côté et qu’il voudra bien qu’on l’aide, ou même qu’on le souhaite et qu’on pense à lui, qu’on ne soit pas des laissés pour compte. Et, j’espère aussi que s’il effectue tout cela, ce ne sera pas trop tard....Pinçant mes lèvres entre elles, je secoue la tête pour me sentir de mes pensées, celle qui ne cessent de se heurter entre elles à l’intérieur de mon esprit. Il n’est pas bon de les ressasser, et encore moins en un moment pareil. Me reconcentrant, je tourne légèrement la tête sur le côté pour écouter à nouveau la conversation qui se déroulait derrière moi, faisant mine de ne pas m’être égarée ou de ne pas en avoir perdue une miette.

Je sais bien que mon opinion est moindre en comparaison à la leur, pourtant je revendique toujours l’importance d’avoir mon mot à dire –et heureusement d’ailleurs !-. Même si je suis plutôt du genre à m’effacer lorsque le seigneur des ténèbres est dans les parages, je ne regrette pas le fait d’épauler ma famille et d’essayer de nous faire gagner par tous les moyens. Ce n’est pas réellement les résultats de la bataille entre les deux camps qui m’intéresse le plus ; mais plutôt les résultats et les répercutions bénéfiques qu’il pourrait y avoir sur ma famille, si par bonheur on réussissait à gagner. Nous sommes plus nombreux et motivés que la première fois d’après ce que j’ai entendu, et…J’aimerai tellement que tout redevienne comme avant, pour nous trois. Je sais que Bella n’a jamais réellement eu de soucis avec Voldemort, il lui fait confiance et elle lui est dévouée, corps et âme. Elle ne sait pas la chance qu’elle a. Finalement, je me tourne vers eux, joignant mes mains entre elles. - Si Rogue est placé à la tête de Poudlard, l’école va réellement changer…Je ne remets pas en cause notre position ou notre autorité, mais même s’ils peuvent être effrayés, ils continueront de refuser de se soumettre. Surtout si les petits copains de Potter sont soutenus par la vieille harpie qu’est McGonagall…Ils ont bien surpris tout le monde il y a moins de deux ans de cela.

Je me racle la gorge comme pour évacuer le sujet qui remonte à deux ans, celui du Département des Mystères oui, celui où la dégringolade infernale de notre famille a commencée. Je relève la tête vers eux lorsqu’ils parlent de tenter de capturer la Weasley fille. Pourquoi pas…Ca serait faire d’une pierre deux coups, voire trois : on toucherait sa famille, le petit Potter de malheur, et ses amis. Ils doivent certainement réfléchir sur comment prendre de l’avance sur nous, ils doivent réfléchir à de maintes stratégies en pensant qu’ils arriveront toujours à contrer nos attaques ou à faire tomber à l’eau chacune de nos ruses. Mais en attaquant indirectement le camp Potter, les conséquences sur le moral des troupes pourraient être plus que désastreuses. J’autorise un petit sourire satisfait venir s’installer sur mon visage puis j’hôche la tête, avant de revenir m’installer à ma place initiale.

- Je pense aussi que capturer la Weasley fille est une bonne idée. On pourrait aussi lui soutirer des informations capitales sous véritasserum.

Je baisse les yeux vers la théière posée sur la petite table et je me sers à nouveau, être occupée est une excuse pour ne pas avoir à affronter les regards jugeurs ou réprobateurs, s’il y en a, de mon entourage, suite à mon intervention. Enfin, craignant d’entendre à nouveau une nouvelle dispute entre mon nouveau et mon fils, je relève les yeux vers eux. J’avais cru sentir la tension monter d’un cran, mais finalement, c’est comme si ça stagnait, comme si tous les sentiments qui alimentaient cette famille étaient restés en suspension. Oh je ne me fais pas de faux espoirs, les répliques cinglantes feront certainement leurs apparitions une fois que Bella sera partie….Soupirant discrètement face à cette évidence, je portai la tasse à mes lèvres et but une longue gorgée de thé. Je sursaute légèrement lorsque j’entends parler qu’il faut quelqu’un pour s’occuper de Drago, et ma sœur ne rate pas une minute pour se porter volontaire. Même si je n’ai pas une grande importance dans le déroulement des «opérations» de tout ce qui doit se passer, je…Je veux être près de Drago, dans le feu de l’action moi aussi, je ne veux pas être seulement présente que pour rassurer, ou montrer que maman est fière, que maman a peur mais qu’elle l’aime. Je veux être une maman qui l’aide aussi, pas seulement une maman spectatrice…Je me mords lentement la lèvre avant de relever le regard vers eux.

- Je trouve que ça aussi, c’est une bonne idée. Je sais que je ne serai peut être pas aussi efficace que Bella sur le point de vues des tactiques à adopter ou autre, mais j’aimerai également apporter une aide à Drago. Je l’ai toujours fait, et je pense qu’il en a autant besoin que moi…Je termine ma phrase presqu’en un murmure, m’attendant déjà aux réprimandes, au mot «irresponsable», ou quelque chose du genre...Ou peut être pas. Ce n’est quand même pas moi qui risque d’attirer une attention suspecte sur ce qui va se passer de notre côté, aux yeux des autres.

La tension est tellement tendue et je déteste sa par dessus tout, à cet instant j'aimerais tellement me faire tout petit, seulement écouter la conversation plutôt que d'en être le sujet ou que mon père ne provoque ma tante du regard puis quand il dépose son regard sur moi, c'est encore plus intimidant, tellement lourd ...Je relève le regard vers lui, ne lui rendant pas pour autant son sourire et je détourne bien vite mon regard, n'aimant pas soutenir le sien, ne sachant jamais quelle réaction il pourrait avoir. Je joue nerveusement avec mes doigts avant de voir la bouteille d'alcool qu'il rapproche de moi ainsi qu'un verre, c'est comme une invitation, presque mais je sais qu'il ne me forcera pas à boire. Je me sers donc, assez curieux n'ayant pas encore goûté, ignorant le goût que pouvait avoir ce whisky, mais s'il est pur feu je ne m'attends pas à un alcool pas du tout fort. Je rapproche le verre de mes lèvres, buvant une fine gorgée avant de serrer les dents, le liquide ambré me brûlant la gorge, puis l’œsophage au fil des secondes que ce liquide se met à se glisser contre les tissus de mes organes. Au moins, ça me réveille et malgré l'alcool, ça me remet les idées en place c'est le cas de le dire, c'est comme un électrochoc. Je me demande bien ce que trouve mon père à cet alcool, sûrement l'effet rapide qu'il produit, à prendre possession de soit rapidement du moins quand on est pas habitué, je suis sûr qu'un seul verre à moi me suffit, moi qui n'est pas l'habitude de boire mais je pense que je vais m'arrêter à un verre, le terminer pour ne pas froisser éventuellement mon père.

Je propose ensuite une solution, ou un plan déjà si on veut coincé Potter, que l'on s'en prenne à Poudlard après j'ignore où il essayerait de se cacher, il ne pourra pas fuir indéfiniment et surtout que comme la plupart d'entre nous, Poudlard est sa deuxième maison, et puis il faudrait que l'on s'attaque aussi à ses amis car sans eux, il est seul et tellement vulnérable. Je le regarde se servir d'un autre verre, et je ne peux m'empêcher de lâcher un long soupire, ne supportant plus de voir mon père se détruire comme ça. Je repose mon verre sur la table avant de sourire un peu, amusé.

-Ou alors s'en prendre à Granger et son meilleur ami le Weasley puis à Weasley fille, sans eux Potter n'est plus rien, rester ensemble renforce les pouvoirs, mais si Potter est seul il ne peut qu'être vulnérable et il cédera facilement à se rendre.

Et comme ils sont toujours soudé, si Potter est seul ...il se rendra bien vite compte du mal qu'il fait autour de lui, surtout s'il y a beaucoup de morts parmi eux, bientôt il se rendra bien vite compte qu'il aurait du se rendre dès le départ car si nous en sommes tous là aujourd'hui, c'est à cause de lui, c'est de sa faute et entièrement de sa faute ! Je reproche ensuite à mon père d'être trop lâche puis je le regarde droit dans les yeux. J'eus un petit rictus à ce qu'il me dit avant de m'affaler un peu plus sur le canapé, ne me gênant pas de prendre toute la place, me rapprochant exprès de lui, sachant que lui aussi à une limite d'approche à ne pas dépasser.

-Je crois qu'entre nous deux le plus courageux c'est moi. Je fais beaucoup plus de choses que toi, j'ai trop de poids qui reposent sur mes épaules, j'aimerais qu'au lieu que ce soit maman qui m'aide, que ce soit un peu toi. On est supposé rester soudé...Tu verras, quand la guerre arrivera, ce sera moi qui arrivera à m'en sortir le mieux, pour l'instant, père, j'ai accompli tout ce qu'il me demandait, avec l'aide de Severus, et personne n'a encore souffert , toi tu n'aurais même pas fait le quart et on serait sûrement déjà mort depuis bien longtemps.

Je crois qu'il fallait que je le sorte, et encore je me suis retenu de ne pas en dire plus vis à vis de ma mère et de ma tante, mais si vous saviez, combien moi aussi au fond je suis blessé de l'absence d'amour paternel, un père qui ne m'aime ...plus. Je pousse un long soupire avant de déglutir difficilement quand ma tante se met à me parler d'une manière pas la plus gentille qu'il soit. Je joue nerveusement avec ma bague autour de mon doigt abaissant mon regard pour observer le sol. Je tourne le regard vers elle quand elle se propose pour m'aider, je sais que ça ne va pas être très gai ni très facile surtout avec elle mais le temps que je sois fin prêt pour me battre alors ça ne me dérange pas. Je tourne ensuite ma tête vers ma mère, souriant faiblement. C'est vrai que ma mère est toujours là pour moi, dans les coups dur, quand j'en ai besoin ...Je l'aime ma mère même si je lui montre pas vraiment où d'une autre façon. Je la remercierais jamais assez d'être là pour moi.

Je reprends mon verre avant de boire le whisky en plusieurs gorgées, sans laisser le temps à ma gorge de se reposer un peu. Je dépose le verre maintenant vide sur la table basse mais je commence à avoir la tête qui tourne, je dépose ma main sur ma tête, froncant un peu les sourcils avant de rouvrir mes yeux et de les clignés plusieurs fois. Je détourne mon regard n'osant regarder personne pour le moment, n'osant plus relever mon regard. Je pousse un long soupire et je pose ma tête sur celle du canapé, fermant lentement mes yeux.

Je porte le verre d’alcool à mes lèvres et un frisson imperceptible me parcourt l’échine. C’est mon remède en quelque sorte oui, mon refuge, et j’en ai bien besoin, lorsque l’on doit assister à des réunions familiales pareilles. L’ambiance y est tellement lourde, que j’ai l’impression qu’il y a des heures que nous sommes assis tous les quatre, et pourtant, tout comme à mon plus grand malheur, nous venons à peine de commencer. Je suis Cissy du regard lorsqu’elle se posta à la fenêtre et je ne peux empêcher un soupir de s’échapper de mes lèvres. Je sais ce que ça signifie : une fois que Bellatrix sera partie, Drago remontera dans sa chambre, et j’aurai de nouveau ‘droit’ à une dispute avec ma femme. Elles deviennent de plus en plus récurrentes ces temps-ci. À moins que Drago daigne se joindre à nous ? Avalant une longue gorgée de ce délicieux liquide ambré, je sens ma gorge s’enflammer alors que tout autour de moi, ils commencent à réfléchir aux futurs plans à venir pour coincer ce Potter. Si seulement Dobby ne m’en avait pas empêché beaucoup plus tôt, j’aurais fait de cet insolent mon affaire lors de sa deuxième année, et on n’entendrait plus parler de lui. Peu importe que ce geste aurait été proféré avant le retour du Maître, j’aurai pris toutes les précautions pour ne pas me faire repérer, il aurait été si fier de moi…Et avec de la chance, peut être que je me tiendrais plus haut placé que l’est Bellatrix encore dans son estime. Peut être même, que la famille n’aurait jamais eu à subir ce déclin si cuisant. C’est même certain…

Jouant distraitement de mon doigt sur la surface lisse du verre, je les écoute échanger leurs idées avant de finalement hocher la tête à la suggestion de mon fils.

« Se concentrer sur Weasley fille est une bonne idée mais il ne faut pas oublier qu’il semble tenir davantage aux deux imbéciles qui lui servent de suiveurs. »

Je souris en coin avant de poser les yeux sur mon fils. Il me ressemble…Oh, la même forme du visage bien sûr, mais aussi les mêmes traits de caractère, le même sentiment de haine à l’encontre de ceux qui ne méritent pas le rang prestigieux de «sorciers» à part entière , la même arrogance que j’avais à son âge et le même sadisme…Oui, il ira loin s’il le veut, mais il n’accepte aucune aide et c’est bien ce qui m’énerve le plus chez lui, il me traite de lâche, alors que penser à seulement 18 ans pouvoir régler la situation actuelle, alors qu’il n’en est pas capable, ça n’est pas lâche, ça ? La faible lueur de fierté qui brillait dans mes prunelles, avait laissé place à de la colère. Et évidemment, l’alcool n’aide en rien.

« Parce que tu crois qu’avant ta naissance, rien ne s’est passé ? Que tu es le centre du monde ? Si nous étions aussi proches et appréciés du Seigneur des Ténèbres, ce n’est pas sans raison ! J’ai tout sacrifié, et je lui ai tout donné pour que nous vivions dans le confort dans lequel nous étions. Crois-moi, pour arriver à une telle estime comme celle que j’avais, il te reste encore beaucoup à faire. »

J'essaye de reprendre le dessus, de me calmer après on risquerait de me reprocher que c'est encore à cause de l'alcool ...ce n'est pas faux, je m'énerve déjà bien assez vite, alors que l'alcool me rend beaucoup plus impulsif que je ne le suis déjà. Je soupire lentement déposant ensuite mon verre sur la table en face de moi, l'abandonnant pendant un petit instant, de toute façon au point où j'en suis ...boire ou arrêter n'arrangera pas mon cas, je vais avoir le droit à des réprimandes de la part de ma femme, ou même de mon fils qui se fera une joie de me dire tout ce qu'il a sur le cœur quand ma belle-soeur sera partie.

En parlant de belle-soeur, je ne suis pas vraiment d'accord pour qu'elle s'occupe de Drago, je n'ai pas envie qu'il finisse sa vie tout seul ou qu'il soit infidèle à sa femme et qu'il soit un véritable sadique ...je ne l'imagine pas à la place de sa tante, je ne veux pas qu'il subisse le même sort mais je pense qu'au moins, notre famille aura plus de dignité qu'avant. Je relève mes yeux gris métallique en sa direction, me relevant à l'aide de ma canne à pommeau ainsi que du canapé puis je prends la bouteille quasiment vide, glissant mon regard vers Bellatrix.Peu qualifié ? Qu'entend-elle par là ? Je n'en demande pas plus, et je ne veux pas m'attirer ses foudres.

« Fais attention à mon fils. »

Dis-je tout simplement,je ne peux pas être plus clair que maintenant. Malgré que je ne prouve aucun amour à mon fils, que je le traite comme s'il n'était rien à mes yeux, je l'aime et beaucoup. Je suis quelque part fier de lui, malgré qu'il me fait sans cesse des reproches, pour cela il tient trop de sa mère ...mais il a du caractère, comme moi j'en avais auparavant. Je me dirige ensuite vers la cuisine, bousculant Linsy au passage, ne faisant pas grandement attention à elle, quitte à lui marcher dessus ...puis je prends une nouvelle bouteille,mon esprit commençant à s'embrumer un peu puis je reviens vers notre salon avant de reprendre ma place, aux côtés de mon fils métant un peu décalé ayant remarqué son approche ce qui me froisse tout bonnement.

Je pousse un long soupire, tapotant nerveusement sur la tête argentée du serpent qui trône sur la canne puis je me redresse légèrement, même si mon regard doit me tromper, je ne veux pas que ma belle-soeur me voit dans cet état là et donne des mauvaises idées à ma femme, sachant qu'elles sont assez complices elle et Cissy. Je me redresse, décidant de boire un peu de thé, je pense que ça me rafraichira les idées. Je me rassois convenablement sur le canapé en cuir, n'osant plus tourner mon regard vers Drago, je pense que pour ce soir, il ne mérite plus mon attention ...

Je pousse un soupir exaspéré, n'ayant même pas besoin d'être Legilimens afin de savoir à quoi pensait mon beau-frère ; il avait toujours tenté de me dépasser aux yeux du Seigneur des Ténèbres. Mais lâche comme il était, il était tellement retombé bas dans l'estime du lord Noir et le fait qu'il se décharge tout le temps sur son fils faisait que je n'avais pas à craindre ma position face au Seigneur. Comme si le fait que Drago puisse rattraper ses erreurs le sauvait lui aussi... «Il faut aussi penser que ses deux acolytes sont majeurs, ils ont peut-être obtenu leur permis de transplanage.» marmonnais-je, regardant désormais ma cadette. « Il faut donc songer à ensorceler une des pièces contre le transplanage. » soufflais-je, jetant un coup d'oeil entendu au mari de ma soeur.

Trépignant intérieurement aux paroles échangées entre mon neveu et son père, je serre les poings, conservant seulement un sourire en coin en seul affichage de contentement, songeant que l'entente dans la maison de ma soeur devait réellement être pesante à longueur de journées. Entre un mari alcoolique et un neveu qui est la plupart du temps à Poudlard ou préférant rester dans sa chambre, je comprenais qu'elle aurait pu être ennuyée à force.

Frottant mon menton avec ma main, je songe qu'il faudrait que je rende visite afin de la former encore un peu plus aux activités mangemoresques ma "fille d'adoption", Enora Mayweather. Laissant retomber mon bras d'un air las le long du corps, je tourne de nouveau mon regard vers Drago. « Connais-tu une certaine Enora, septième année de Serpentard elle aussi ? » demandais-je, ne l'ayant encore jamais conviée au manoir Lestrange. Il faudrait que je parle d'elle à Rodolphus aussi.. étant donné qu'elle était déjà très prometteuse, ce serait idiot de la retrouver morte la première fois ou je la conviais au manoir en la prenant pour une incruste.

Drago avait le potentiel et la détermination pour faire de grandes choses si je devenais sa "mentor".« Bien entendu que je ferai attention à lui ... » dis-je dans un souffle, jetant un regard au concerné. De toute manière, je n'aurai pas laissé faire du mal ou fait moi-même du mal à Drago, c'était malgré tout un mangemort et le fils de ma soeur par dessus-tout.

Qu’on le veuille ou non, que je le veuille ou non, Drago demeurait le seul espoir qui nous restait. Mais je ne mettrais pas autant de pression sur ses épaules que le fait Lucius. Pourquoi ? Mais parce que je m’y refuse, tout simplement. Je n’oublie qu’il n’est qu’un être humain, qu’un sorcier à peine majeur, encore émotif et tout juste capable ou pas de gérer ses sentiments, quoi qu’il en dise, et malgré tous les masques qu’il se force à endosser pour paraître toujours aussi ‘fidèle’ aux yeux de la réputation des Malefoy que nous avons toujours cultivée. Mais cela ne ressemble en rien au Drago que je connais bien mieux que personne, mieux que Lucius encore, ça, c’est évident. Après tout, c’est en grande partie moi qui l’ait élevé, alors c’est bien normal que je remarque tout…Si Bella devait prendre «l’éducation» ou du moins l’entraînement de Drago en main, il était tout à fait normal que je m’en mêle aussi, et connaissant Bella, je ne pense pas qu’elle m’en tiendra rigueur. Puisque Drago est de toute manière beaucoup plus proche de moi que de Bella, je pense que cela lui permettra de ne pas se laisser trop facilement par le caractère parfois soudain et dangereusement autoritaire de ma sœur. Mais elle aime Drago, malgré tous ces masques qu’elle se force à porter elle aussi, et je lui fais confiance. Leur faisant à nouveau face, j’adresse un discret sourire pour le rassurer avant de revenir à ma place, n’ayant pas réellement envie de le laisser seul à gérer la discorde que je prévoie à venir, si l’on en juge par tous les signes d’irritabilité et de frustration que témoigne Lucius. Ah non, qu’il ne commence pas à faire un scandale…Encore un, c’est bien la dernière chose dont nous avions besoin ! Mais malheureusement, c’est bien de cette manière que les «réunions familiales» se terminent, généralement par chez nous.

Jouant nerveusement avec mes doigts et ma bague aux sceaux de la famille, je tourne à nouveau la tête vers mon ainée avant d’hocher la tête. – Oui, et il ne serait également pas étonnant que les crétins de l’Ordre aient tout mis en place pour protéger le plus ces trois-là. Mais à Poudlard ? Ils ne sont livrés qu’à eux-même, et le sortilège de l’impérium est si facile à lancer pour nous, que finalement, espérer mettre la main sur l’un d’eux pour appâter les autres, et notamment Potter, serait plus que dérisoire. Mais alors que, plongée dans mes pensées je m’apprêtais à reprendre la parole à nouveau, je fermais lentement les yeux juste après la phrase que Drago eut osé prononcer vis-à-vis de son père. Cette fois-ci, il était inutile que j’ouvre les yeux pour détecter chez mon mari que cette petite intervention était bien la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Bien, Bella aura certainement un petit avant-goût de ce que j’ai à endurer tous les jours…On dirait deux serpents qui crachent leurs venins sur l’autre, ces deux-là. Bien que je sois plutôt de l’avis de Drago, je m’abstiens de le dire à Lucius ; je le rappelle déjà suffisamment à l’ordre comme ça, et je n’ose même pas imaginer ce dont il serait capable, s’il se sentait rejeté par moi, cette fois-ci. De toute manière, mon fils sait très bien ce que je pense, et qu’entre les deux, c’est au plus jeune que j’accorde le plus de confiance. Passant nerveusement ma main sur mon front, je me racle la gorge lorsque j’estime que Lucius va trop loin, et je daigne ouvrir enfin les yeux pour les poser sur mon mari. – Nous ne sommes pas en train de parler du passé mais bien du présent, et ce n’est pas en agissant de la sorte que nous risquons d’avancer dans quoi que ce soit. Il faut que ça redevienne comme avant oui, mais nous ne pouvons pas aborder les mêmes méthodes : la preuve, elles nous ont fait défaut lors de la première guerre, nous avons gagné mais c’était in extremis. Cette fois, nous devons les surprendre, et rendre le moindre de leurs plans ou de leurs stratégies à néant. Et ce n’est pas en s’en prenant à nous-mêmes que l’on risque de le faire.

Cette fois, je les regarde tous les deux, bien que mon regard pour Drago soit quand même moins dur, voire pas du tout. Je tourne ensuite les yeux à nouveau vers Bella et mes yeux font la navette entre tous les deux. Pourquoi parle t-elle d’une jeune fille, pour l’aider ? Mais il n’est pas du genre à accepter une aide si facilement, la preuve avec Rogue…

Je déteste ces petites réunions de familles, mais au moins, on voit bien qu'il n'en reste quasiment plus rien, et encore Rodolphus n'est pas là, ni les autres mais ma tante est présente, et j'espère qu'elle ne criera pas sur tous les toits ce qui se passe sous le toit du manoir des Malefoy, sinon on est bon pour avoir -1 niveau réputation, et nous n'avons pas besoin de sa. J'observe ce qui se passe, comme absorbé par les paroles, comme un match de ping pong -je suis quand même cultivé niveau moldu- je compte les points, je regarde qui va gagner et les stratégies qu'ils essayent de mettre en place mais je sais qu'au fond de moi même on y arrivera pas même si l'on devient plus fort. Il faut les capturer, tous c'est sa leur point fort, l'amitié mais sans eux Potter n'est plus rien, Potter est faible et ne saurait ou aller. Je serre légèrement les poings et les dents alors que ma tante m'interroge, j'hoche la tête et je me redresse un peu mieux.

-Pourquoi ça ? Qu'a-t-elle fait ? Ce n'est pas la plus sage ni la plus calme des serpents, un sâle caractère, elle me plait.

Elle me plait ,dans le sens j'aime les gens de ce genre, qui ne se laisse pas marcher dessus, comme Kaulitz, oh en parlant de sa, je hais les traitres, en général ils payent pour sa et assez cher, et oui il faut en payé le prix, et en général c'est assez cher d'être traitre. Salazar Serpentard n'aj amais voulu de faible dans sa maison, qu'on lui en fasse honneur, chose que je fais en éliminant, en essayant de traumatiser ceux qui font partie des exceptions à la règle, bien malheureusement. Je craque mes poings quand mon père me répond, ne cessera-t-il jamais ? Je n'aime pas que l'on me tient tête, il le sait et il est pareil, alors ce petit manège continuera-t-il longtemps ? Je reporte mon regard vers ma mère qui essaye de calmer les esprits, hors ça m'énerve encore plus car JE veux avoir le dernier mot, mon côté petit capricieux ressort, ou même têtu et en général c'est mauvais signe. Je me lève et je prends la bouteille de whisky pur feu avant de la vider entièrement au dessus de la tête de mon père, ce liquide ambré dégoulinant le long de ses longs cheveux blonds presque blanc, fins puis je repose la bouteille et je me poste devant lui.

-Justement, tu as tout sacrifié pour lui, et pas grand chose pour nous . Tu veux tellement faire bien devant lui, qu'avec nous tu fais tout de travers. Jamais tu ne seras aussi bon que tante Bellatrix, jamais tu ne seras aussi parfait sauf le jour ou tu daigneras enfin à lâché l'affaire. Tu n'es pas fait pour sa. Tu es fais pour être lâche et idiot que te rend ...sa. Tu m'as perdu, depuis bien longtemps et je me demande comment maman fait pour te supporter encore parce que moi, je n'arrive plus, père.

Je le dévisage avec un air de dégoût puis je me recule légèrement avant de me diriger vers l'entrée du salon. Je me tourne ensuite vers ma mère et ma tante, leur adressant qu'un seul regard pour leur dire que pour moi, la réunion de famille est terminée. Je sais que je n'aurais jamais du m'emporter comme ça, que dans ces conditions là on doit rester soudé et non l'inverse, que l'on doit s'aider apporter de nouveaux plans, de nouvelles idées mais moi je n'en pouvais plus d'être vu comme celui qui sauvera tout, celui qui doit avoir le plus de poids sur les épaules et mon père, qui en rajoute et qui s'enfonce un peu plus chaque jours, chaque soirs, et dans ses paroles incompréhensibles...il n'est plus ce qu'il était, qu'il se débrouille. Tout ce que je veux, c'est que l'on enterre tous la hache de guerre, à quoi bon s'entretuer ? A quoi bon causer plusieurs morts que l'on risque d'avoir sur la conscience  et perdre ceux que l'on chérit le plus ? Je commence à perdre conscience, je commence à me perdre dans tout sa, je ne sais plus où donner de la tête, qui aider, qui vendre ou si je dois m'enfuir et me cacher mais je sais que si je fais sa, il nous tuera et tous, et moi le dernier et personne ne sera épargné.

Je monte dans ma chambre, fermant la porte derrière moi avant de prendre place sur le lit et de m'allonger sur se dernier. Je n'ai qu'une envie c'est de retourner à Poudlard, au moins je n'ai pas d’ennuis, pas des énormes et je m'évade comme je peux, j'ai le temps de réfléchir, de profiter du dernier moment avant qu'il ne déclare la guerre au monde magique, officiellement.

Aurais-je simplement mentionné le fait que dés à présent, je détestais ces réunions de famille plus que jamais ? Depuis que cette-dernière avait commencé, tout le monde était sous-tension, même un idiot aurait pu le sentir. Moi-même, je l’étais d’ailleurs, et pourquoi pas le premier. Mais la chose qui m’irritait le plus, c’est qu’ils avaient tous plus ou moins comme un œil sur moi si j’ose dire, j’avais l’impression d’être surveillé dans le moindre de mes faits et gestes, histoire de vérifier si oui je suis bien aussi horrible qu’ils le pensent, ou mieux encore, montrer encore le monstre que je peux être devant Bellatrix ? Qu’elle se sente supérieure dans le fond, ça n’est pas réellement mon problème ou du moins, ça l’a été pendant bien trop longtemps. Même si je m’en rends compte trop tard, au moins je l’assume désormais, c’est déjà ça. Je ne pense pas, qu’autant qu’ils sont, ils n’ont pas conscience que moi aussi, je me dégoûte. Oui, je sais que j’ai fait des erreurs, mais est-ce vraiment nécessaire de me le faire sentir par des regards aussi méprisants qu’ils peuvent l’être, ou me faire comprendre que je ne suis plus le bienvenu, même dans ma propre famille ? Même auprès du Maître, de partout…Je ne veux pas m’avouer vaincu, je ne veux pas me montrer plus faible que je ne suis et que l’alcool me rend, mais moi aussi j’ai besoin d’aide, autant qu’en a besoin Drago. Il se plaint de la pression qui pèse sur ses épaules encore frêle d’adolescent, mais mon père n’était pas plus compatissant que moi à mon égard. Moi qui ne voulais pas être comme lui sans pour autant être un papa gâteau…C’est à croire que cette cruauté et cette indifférence, c’est dans les gênes, malheureusement. Je relève la tête lorsqu’ils se mettent à parler d’une élève de Serpentard, vaguement intéressé. Elle a le caractère de la maison oui, comme tous les autres qui y sont, mais qui nous dit qu’elle peut nous être réellement utile dans nos missions, ou pour sauver l’honneur des Mangemorts, et plus encore de notre famille ? Se dispatcher comme ça, en fondant sa confiance dans une personne que je ne connais pas ça ne me plaît pas, et puis de toute manière ma confiance, peu de gens peuvent se vanter de l’avoir eue ne serait-ce qu’un jour sur cette terre. Mais bientôt, mon indifférence se transforme peu en peu en colère noire, lorsque mon fils s’adresse à moi. Comment ose t-il ? Ils se sont tous mis contre moi, c’est ça, c’est moi l’intrus dans cette pièce, c’est moi le bouffon de l’histoire ? Non mais qu’on me le dise, au moins je serais fixé, et qui plus est, je ne pense pas qu’ils me rattraperont. Serrant les poings ainsi que les dents, je tente de lui répondre avec le plus de retenue que je peux face à Bella, c’est-à-dire vraiment pas beaucoup, pour être tout à fait honnête. Les cheveux dégoulinant du liquide dont j’étais désormais plus ou moins accro, je me levai d’un bond, affichant un regard plus mauvais, alors que je fixais mon ‘fils’ de haut en bas.

- Tu ne trouves pas que tout ce dont tu m’accuses te ressemble également ?! Si comme tu le dis, je n’avais pas tout donné au Maître des Ténèbres, tu n’aurais certainement jamais vu le jour, il nous aurait tué bien avant ta naissance, moi, et ta mère ! Tu sais, j’ai toujours su que tu avais besoin d’aide Drago, peut être pas la mienne, mais ça n’empêchait rien. Je ne suis pas un imbécile au point de vouloir voir mon fils de 17 ans mourir sous mes yeux. Mais puisqu’apparemment, je ne suis plus ton père…

Je laisse ma phrase en suspens. Il ne sait rien de ce qui est arrivé avant lui et il joue quand même celui qui a toujours raison, ça m’énerve. Ce trait de caractère peut être le plus fidèle des Malefoy oui, mais il n’a pas intérêt de remettre ma parole en doute, ou de me défier. Je me fiche bien de s’il m’a humilié ou non. Soutenant son regard, je le suis des yeux jusqu’à ce qu’il monte avant de secouer la tête. Rappelez-moi, et après, c’est moi qu’il traite de lâche ? Soupirant un peu, je donne un coup de pied dans la table basse, par soucis de juste mesure, qui s’étala de tout son long sur le parquet, avant de quitter la pièce à mon tour.

Je ne dis rien pendant un court instant avant d’aller m’installer sur le fauteuil le plus proche, me laissant presque retomber de tout mon poids dedans. De toutes les réunions de famille qui se sont déjà orchestrées sous le toit de notre Manoir, il faut, bien évidemment, que celle que nous venions de vivre ait été la plus pire de toute ; et encore, c’est ce que je pensais lorsque chacune de ces réunions se terminait. Je n’ai rien dit quand Drago a une fois de plus, répété ses quatre vérités à son père, bien que j’en pense tous les mots, moi aussi. Je ne suis pas lâche pour autant, loin de là ! Je suis seulement partagée entre tous les deux, je ne peux me ranger définitivement du côté de l’un ou de l’autre, ça serait comme une trahison, et malgré tout ce qu’on peut dire ou penser à mon encontre non, je ne suis pas comme ça. C’est vrai que Lucius a arrêté depuis longtemps de se confier à moi, au contraire de notre fils ; et pourtant certains soirs, je sais bien qu’il a envie de parler. Je suis sa femme, je le connais par cœur. Mais il n’ose pas. Peut être pense t-il qu’il me fait honte, que moi aussi je le juge de haut et qu’il ne peut plus revenir positivement en arrière, redevenir l’ancien Lucius j’entends, alors il compense tous ses doutes et ses interrogations par l’agressivité. Mais est-ce qu’il a conscience que cela n’arrange rien, bien au contraire ? Certainement, oui…Lucius peut être impulsif, il n’est pas idiot pour autant. Je déglutis difficilement, les derniers mots de mon fils bourdonnant dans ma tête, et je relève les yeux seulement pour voir l’ombre de Lucius disparaître à l’autre bout du couloir. J’ignore si c’est terminé pour aujourd’hui, mais tant que Bellatrix sera toujours là oui c’est certain, ils ne tiennent pas à se donner en spectacle plus que moi, là, ce sont simplement leurs nerfs qui ont lâché. S’ils mettaient tous deux leur fierté de côté, peut être que nous pourrions espérer nous en sortir, non… ?

u.c.