Seize heures vingt...Dora regarda une nouvelle fois l'horloge dans la cuisine et se leva une nouvelle fois pour de nouveau aller ''vérifier'' dans la salle de bains. C'était au moins là vingtième fois depuis ce matin qu'elle vérifiait, vingtième fois aujourd'hui seulement sinon si on comptait depuis le début de la semaine ça devait être la centième peut-être même la cent cinquantième. Elle savait... C'était sûr, ça lui avait été confirmé par la ''médecine'' mais c'était plus fort qu'elle il avait fallu qu'elle vérifie encore et encore parce qu'elle avait peur. Pas peur de ce qu'elle avait appris mais peur de la réaction de Remus, peur de se faire et de lui donner de faux espoirs. Elle s'en voudrait terriblement de lui annoncer une chose pareille, une nouvelle si importante, si belle et de s'être trompée au final. Ce serait pire que de la déception... Ce serait une humiliation. Alors ces trois derniers jours elle avait lu et relu la notice, vérifié et re-vérifié le résultat. C'était officiel, vraiment officiel dans quelques mois.. six normalement ils seraient parents. Six... Plus ou moins quelques semaines, elle n'avait encore pas vu de médecin elle ne pouvait donc pas savoir précisément. Elle devait le dire à Remus, c'était nécessaire, il était plus que temps... Elle avait déjà trop attendu. Le premier mois elle ne s'en était pas soucié, elle ne s'en était presque pas aperçu en vérité, elle avait mis ça sur le compte du stress par contre ce mois ci elle n'avait pas pu faire abstraction... Ça aurait été trop gros, trop inconscient de ne pas réagir à ce moment là.
Il y avait à présent trois jours qu'elle se demandait comment elle allait pouvoir l'annoncer à Rémus. Elle craignait qu'il ne s'inquiète, qu'il ne dramatise la situation à cause des conditions dans lesquelles ils vivaient, la politique extérieure etc... Il avait toujours tendance à voir les choses plus noirs qu'elles étaient. Il avait déjà eut du mal à se voir marier à elle... Supporterait-il de se voir père si vite? Ne pas dramatiser... C'était une bonne nouvelle, la meilleure qu'elle puisse lui apprendre. Que pouvait-on trouver de mieux que de devenir parents? Ils allaient avoir un petit bout d'eux, un petit ange qui serait le parfait mélange de Remus et de Nymphadora. Pendant trois jours elle avait hésité à la façon de lui apprendre. Devait-elle lancer ça entre le fromage et le dessert? Non c'était trop important pour l'annoncer de cette manière. Elle voulait quelque chose d'original, d'exceptionnel. Une nouvelle aussi exceptionnelle méritait une annonce exceptionnelle. Et puis le coup de lui tendre le test de grossesse.. C'était moyen.. Déjà elle l'avait acheté chez les moldus, il ne devait jamais en avoir vu un et peut-être qu'il ne comprendrait pas... Et puis... Étant donner qu'elle avait dû uriner dessus... Elle n'avait pas forcément envie de lui mettre dans les mains, même si elle l'avait nettoyé après. Elle n'avait pas non plus envie de tomber dans la mièvrerie en achetant des petits chaussons de bébé ou un bavoir. Elle préférait y aller comme ça, comme elle le sentirait sur le moment. Elle n'était pas obligé de lui annoncé de but en blanc non plus.
Après une nouvelle hésitation elle pris son courage à deux mains et rejoignit le salon/salle à manger ou Rémus s'était installé Elle l'avait vu y aller avec la Gazette il devait certainement être en pleine lecture du journal. Les nouvelles... Elle aussi en avait une aussi... C'était bien, ça restait dans le domaine de l'actualité. Elle toqua à la porte et passa tout d'abord juste la tête pour vérifier qu'elle ne le dérangeait pas dans quelque chose d'important. Comme elle l'avait prévu il était entrain de lire le journal. Elle lui fit un petit sourire et entra dans la pièce, dans la poche de sa robe de sorcière elle tournait et retournait le test machinalement. Comme pour se donner du courage et se rassurer, se dire qu'elle ne se trompait pas.
« J'espère que je te dérange pas? Je voulais te demander un ou deux trucs? »
Elle lui fit un sourire rassurant et s'avança dans la pièce pour venir se placer derrière le dos du petit canapé puis elle posa une main sur son épaule et jeta un coup d'oeil à la page qu'il lisait.
… C'était vrai, il n'en demeurait pas moins son cousin. Il ne le pensait pas comme le reste de sa famille, bien que sur un terrain de batailles, il n'y ait plus aucune famille qui existaient et personne n'épargneraient personne. C'était cela, la guerre. On se battait pour notre vie, ou pour la vie de ses proches, et en cela, plus rien d'autres n'était important. On voulait s'en sortir, empêcher que l'on s'en prenne aux gens à qui l'on tenait. Néanmoins, il vit immédiatement à l'expression qu'elle eut qu'elle n'était pas tout à fait de son avis. C'était dommage... Bien entendu, il savait qu'elle avait raison mais, ce n'était pas une raison... Il n'allait pas lui demandé d'aller manger chez eux tous les soirs ou même de lui serrer la main ; mais juste... En fait, Remus ne rêvait qu'à un peu de tranquillité. C'était accentué par le fait qu'il qu'intérieurement, il n'était jamais vraiment tranquille, qu'il n'avait jamais vraiment de répit. On ne lui donnait pas le choix. Cela avait fait de lui quelqu'un de plus tolérant.. Parce qu'il savait ce que c'était que d'avoir en quelques sortes 'une double personnalité'... Il savait. Cela faisait de lui quelqu'un de plus indulgent. Trop peut-être mais ce n'était pas maintenant qu'il allait pouvoir changer.... Et même Tonks n'y pourrait rien faire ! Qui sait, s'il n'avait jamais été mordu par Greyback, si les choses avaient été autrement, peut-être aurait-il été lui aussi été un autre homme... Parfois, il l'aimait à penser ; mais d'autres fois il s'effrayait à le penser. Il ne saurait jamais, mais ce n'était plus important finalement... L'important c'était ce qu'il était tous aujourd'hui, ce qu'ils étaient tous aujourd'hui... Aurait-il connu Tonks de la même manière et l'aurait-il plus facilement acceptée... ? Ou au contraire ne l'aurait-elle même pas vu ? Qu'est-ce qui avait attiré en premier son regard d'ailleurs oui... ? Le fait qu'il reste réservé dans son coin, qu'il ne parle pas beaucoup, son apparence … ? Habituellement, quand on le regardait... Ce n'était pas forcément positif, et lui-même d'ailleurs le pensait en s'observant dans la glace. Avant de rencontrer Tonks, il n'osait même pas espérer pouvoir attirer l'oeil d'une femme … Alors comment l'avait-elle vu pour la première fois ? … Par quel miracle ? Serait-il tenté de rajouter même. Par ailleurs, si elle n'avait osé porter le regard sur lui une première, Remus n'aurait jamais osé aller l'importuner de lui-même de sa présence...
La prochaine fois qu'il verrait Drago, il savait que ce serait comme si rien ne s'était jamais passé... Mais il s'en fichait. Il ne faisait pas quelque chose pour en recevoir en retour forcément. Il le faisait c'est tout. Parce qu'il en avait envie. Parce que connaissait la valeur du mot 'souffrance' jusqu'au plus profond de son être, il n'aimait pas voir les autres souffrir, qu'ils soient ennemis ou amis. Enfin, tout était évidemment relatif... Il ne se voyait pas aller sauver ou aider des mangemorts qu'ils connaissaient bien de nom, qu'ils avaient déjà combattu et surtout pas Greyback. De toutes les façons, ils ne le tolèrerait pas. Mais Drago restait encore un 'enfant'... Un enfant, parfaitement. Un jeune adulte quoi, mais quand même un enfant, pour lui ce n'était juste encore qu'un enfant. Il n'avait pas l'expérience d'un adulte. Quand on avait trop peu connu de choses, on ne pouvait pas être un adulte entier même si on était 'majeur', même si on avait dix-sept ans. On ne réfléchissait pas encore comme un adulte ; on ne le pouvait pas. Là-dessus, le lycan était catégorique. Remus se sentit rassuré – étrangement, aurait-il attendu inconsciemment son approbation ? - lorsqu'elle lui dit qu'il avait bien fait. Cela le conforta. Il eut d'ailleurs l'impression qu'il s'était cherché des excuses à son comportement. Si elle avait été à sa place, elle aurait sans doute fait la même chose que lui. Il n'aurait de toutes façons pas pu le laisser ainsi ; partir et le laisser sans soins. Il aurait été ainsi s'il n'avait aucune considération pour ses semblables, qu'ils soient amis ou ennemis. Néanmoins, elle n'était pas d'accord en continuant sur quelque chose qui n'avait, à son sens, rien à voir... Bellatrix ne faisait pas partie de leur famille. Remus s'était sentit raidir en entendant prononcer son nom. Cela n'avait rien à voir. Déjà, Bellatrix Lestrange aurait catégoriquement refusé qu'il la soigne, et de deux, elle était loin d'être encore un enfant ou un adolescent. Elle était pleinement conscience de ses faits et actes et faisait souffrir tant de monde – ou avait fait – qu'elle méritait bien un peu de souffrir. Il faut être réaliste, Remus n'aurait jamais été la soigner – son ressentiment l'en aurait empêché, et il aurait eu la sensation de toucher le sang de ses victimes s'il avait fallu qu'il la touche pour la soigner. Comme dans des visions, les cris de ses victimes lui auraient résonner dans l'esprit. Cela n'avait rien à voir avec Drago... Rien du tout. Drago était encore très jeune et, d'un certain côté, manipulable. Bellatrix était très loin d'être manipulable... Il n'était pas d'accord sur ce point. Il esquissa un sourire sur son discours et hocha lentement la tête. C'est en étant comme eux, en raisonnant de la même manière, que rien ne pouvait s'arranger... Il fallait donner une chance... On la lui bien donné, à lui, Remus Lupin. Parfois, ce n'était pas seul que l'on pouvait s'en sortir. Il était bien placée pour le savoir et vers ses amis, ce n'était pas lui qui avait tendu la main le premier. Il n'aurait pas osé. C'était James et Sirius qui avait commencé, qui avaient été indulgent et l'avait accepté...
« Je comprends ton point de vue, même si je pense que ce n'est pas ainsi qu'une situation peut s'arranger, mais... Je dois l'avouer par contre, je ne vois pas du tout le rapport entre Bellatrix et Drago. C'est totalement contradictoire… Comparé Bellatrix et Drago, c'est vraiment la dernière et la plus improbable des comparaisons, tu sais... Encore, si tu avais proposé Narcissa. » dit-il d'une voix lente et avec sérieux. Narcissa, on ne pouvait pas dire qu'elle lui avait fait quelque chose non plus . Il aurait très bien pu l'aider. Cela n'avait rien à voir avec Bellatrix Lestrange même si les deux étaient sœurs. Non, là, Tonks avait mal choisi sa comparaison... Une comparaison qui n'en était même pas une en plus. « Cela n'a rien à voir. Elle, c'est une adulte qui sait ce qu'elle fait, qui a pleinement choisi son camp, qui aime faire souffrir et tuer. C'est tout, qui voue un culte à Voldemort... Elle est dangereuse. Beaucoup plus. Elle a du sang sur les mains, beaucoup... Peut-être même autant que Greyback. » Une machine de guerre. Littéralement. « … Cela n'a rien à voir avec Drago, quand bien même les défauts qu'il possède. » (Et Merlin sait combien il sont nombreux ! -_- « Il n'a peut-être pas quatre ans, mais ça n'en fait pas un adulte pour autant. Pour être vraiment adulte, il faut l'expérience d'une vie. Il n'en as pas... Enfin, il n'en a pas assez pour pouvoir juger. » « Je ne fait que dire ce que j'ai observé de Drago, c'est tout. Je voulais juste dire qu'il n'était peut-être pas comme le reste de sa famille, au fond. Je ne pense pas que l'on doit le rejette juste parce qu'il a un sale caractère et qu'il doit regarder un peu autour de lui pour apprendre le respect des autres... Sinon ce serait agir comme eux, ils le font... On ne peut quand même pas faire la même chose qu'eux, le font. » Ils avaient un cœur. C'était ce qui faisait qu'ils étaient eux. Il était peut-être trop tolérant, mais il était passé par certaines périodes de sa vie à vide qui lui permettait de comprendre certaines choses primordiales... Il esquissa un sourire, presque gêné et haussa les épaules.
« Mais bon, chacun est comme il est. Cela ne doit pas nous empêcher de passer une bonne soirée. » il posa brièvement une main sur la sienne avant de reprendre sa fourchette et continuer de manger. Mais au diable les oncles, les tantes, les cousins, les cousines! Pour le moment, il n'y avait qu'eux deux et ils devaient en profiter. Enfin, ils étaient même trois, même si le troisième était bien trop jeune pour pouvoir s'en rendre compte évidemment. Il était cependant là... D'ailleurs, Remus semblait tout juste commencer à prendre conscience qu'il allait vraiment devenir père... Un étrange sentiment s'immisçait en lui, quelque chose qu'il ne comprenait pas, et déjà un élan d'affection pour ce petit être. Bientôt, il pourrait prendre son fils dans ses bras. Il se surprenait presque de penser ainsi. Son fils... Imaginez ce qu'il peut bien ressentir rien qu'en pensant cela. Un petit bout d'eux deux, un mélange de lui et de Dora... La gorge nouée, l'estomac serré, il espérait... Espérait juste qu'il ou elle ressemble plus à Dora.
Il aurait ses yeux oui, il aurait son don, il aurait d'elle tout ce que Remus aimait, tout ce qui l'avait enchanté. Il lui ressemblerait le plus ; il ne devait pas lui ressembler parce qu'à son sens, Tonks était parfaite. Le lycan tentait désespérément de ne pas penser, de ne pas s'inquiéter, mais il le pouvait difficilement. Les pensées défilaient toutes seules dans sa tête. Il avala difficilement sa salive... Sinon, il avait peur de sa réaction... A n'en pas douter cela le désespérerait considérablement. Quoiqu'il en était, il espérait pouvoir être là pour lui tenir la main... Quand le petit bout aurait décider de montrer le bout de son nez.
Il disait qu'il comprenait son point de vue mais par la suite il eut tout un tas d'objections à faire quand même pour quelqu'un qui était d'accord... Quant au rapport entre Bellatrix et Drago elle elle le voyait très bien... Il avait beau dire qu'il était différent qu'il n'était pas comme ses parents et tout ça... Tonks n'était pas d'accord. Il aurait beau lui répété que Drago était son cousin, qu'il faisait parti de sa famille etc..pour la jeune femme ce n'était pas le cas. Ce qu'elle avait voulu dire en faisant la comparaison entre eux deux c'était que si elle devait en considérer un comme un membre de sa famille, elle devrait faire de même pour l'autre. Que ce soit les Malefoy ou les Lestrange... Jamais, elle ne les considérait comme des membres de sa famille. Elle avait beau partager le même sang qu'eux, le sang pur des Black, être la cousine par la sang de Drago Malefoy et la nièce de Narcissa et Bellatrix, le sang ne faisait pas tout. Ces deux familles avaient renié la sienne. Sa mère avait été délaissée et même insultée par ses propres soeurs, par ses parents. Sans même le connaître ils avaient haït son père, l'avait traité comme un moins que rien dès le début sans jamais avoir cherché à comprendre. Ils s'étaient moqués de leur amour, préférant certainement les mariages arrangés à ceux d'amour. Contrairement au reste des Black sa mère avait fait fi de tout leurs principes sordides de Sang Pur pour croire en l'amour, le vrai. Son père était un né moldu et pourtant elle s'était mariée avec lui et avait eut un enfant de l'amour. Alors non... Ils n'étaient pas de la même famille et il ne le serait jamais vraiment à moins qu'ils viennent un jour à reconnaître leurs erreurs. Ce qui n'était pas près d'arriver. Ils étaient bien trop imbu de leurs personnes pour reconnaître qu'ils ont eut tord.
La mâchoire de Dora se contracta et elle eut une grimace lorsqu'elle l'entendit prononcer le nom de Vous-Savez-Qui. Elle détestait cela, malgré que ce ne soit qu'un nom, elle ne parvenait pas à s'y faire. Elle avait l'impression que le seul fait de prononcer son nom allait attirer le malheur ou attirer les mangemorts... Les deux se ressemblant d'ailleurs. Drago n'avait pas d'expérience?... Il ne pouvait pas juger?... Alors pourquoi le faisait-il depuis toujours? La vie de Remus fut loin d'être rose c'est certain. Elle ne se permettrait absolument jamais de dire le contraire. Elle doutait même que si elle avait été dans son cas elle l'aurait supporté. Cependant, il ne connaissait pas tout de la sienne ou de celle de ses parents. Il n'avait pas besoin de lui dire comment était Bellatrix... Elle le savait très bien... Peut-être même mieux que lui et ce depuis sa plus tendre enfance. A l'époque elle n'avait que six ans mais elle s'en souvenait comme si c'était hier. Ils étaient tous ensemble, sa mère, son père et elle à faire quelques courses sur le Chemin de Traverse quand quelqu'un les avaient interpellé par derrière. C'était Bellatrix accompagnée de son mari et de son beau frère dont elle avait oublié le nom. Immédiatement son père l'avait pris contre lui et elle avait vu sa mère esquisser un geste vers la poche de sa robe de sorcière où elle rangeait habituellement sa baguette. Dora se souvenait encore de chacune des paroles de sa tante. Des horreurs qu'elle avait proféré à leur encontre. Elle avait vu les larmes dans les yeux de sa mère quand sa propre soeur traitait son mari et sa fille comme de la vermine. '' Dans la famille traîtres, je demande la fille. Tu as souillé notre sang avec ton Sang de Bourbe et ton infâme sang mêlé de fille. C'est vraiment attendrissant tout cela, une si belle famille qui sera brisée d'ici peu de temps lorsqu'elle aura perdu les membres dont elle est composée... '' C'était certainement à partir de ce jour là que Bellatrix était devenu son épouvantard. Elle ne l'avait plus jamais côtoyé jusqu'au moment où elles s'étaient retrouvées face à face au département des Mystères mais elle n'avait pas oublié.
De même qu'il pouvait bien dire ce qu'il voulait sur Drago elle campait elle aussi sur ses positions. Elle ne le détestait pas, elle ne lui en voulait pas comme au reste de sa famille mais elle ne l'appréciait pas pour autant. Elle était bien d'accord quand Remus disait qu'il n'avait pas d'expérience, pourtant, il agissait comme tel. Il voulait faire croire qu'il était grand, qu'il était fort. Mais si ce n'était pas le cas alors il ne fallait pas qu'il le fasse ou bien il devait en assumer les conséquences. Elle se força à lui adresser un sourire quand il voulu changer de conversation mais en vérité elle restait crispée. Elle termina son assiette en silence et attendit que Remus ait fini la sienne pour se lever et servir le plat principal. Les lèvres toujours pincées, elle posa l'assiette de Remus puis la sienne et se ré-installa avant de couper son propre morceau de viande en deux et de déposa la moitié dans l'assiette de son mari. Elle n'avait plus très faim. D'ailleurs elle était presque entrain de se forcer à manger au moins ça. Pour le bébé, parce qu'il fallait qu'elle ait quand même des nutriments pour lui permettre de bien grandir, enfin de grandir correctement. Elle se promit d'ailleurs à elle même qu'elle ferait plus attention à son alimentation dorénavant. Plus de sucreries en plein milieu de l'après midi. Elle allait déjà bien assez prendre du poids comme ça. Plus de légume et de fruits pour les vitamines. Et finit la bierraubeure que Remus et elle se partageait le week-end lovés l'un contre l'autre dans le canapé en écoutant la RITM ou simplement en profitant du calme.
« Vas-y tu peux la manger. Ça va s'abîmer sinon. Je n'ai plus faim. Et... Si tu pouvais éviter d'appeler Tu-Sais-Qui, tu-sais-comment ça me ferait plaisir... Je n'aime pas ça, encore moins sous notre toit, ça va finir par attirer le malheur ici. »
Ça suffisait déjà bien assez des réunions de l'Ordre... Entre les Weasley, Kingsley, Remus et Minerva... Elle était servie, mais elle n'aimait pas ça, et elle n'arrivait pas à s'y faire. Tout comme elle n'arrivait pas à prononcé son nom. Elle avait essayé pourtant mais les habitudes avaient la vie dure. Elle l'avait toujours appelé Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcé-le-Nom ou Vous-savez-Qui et ce depuis toute petite. Alors quand elle voulait l'appelé par son nom en général ça donnait quelque chose du genre ''Vol..machin''... Bref... Elle finit son assiette en picorant plus qu'en mangeant et attendit que Remus lui même ait fini pour débarrasser la table et faire la vaisselle.
« Tu peux préparer du thé s'il te plais? Comme ça après on va sur le lit et je te passe ta crème. C'est dommage que les sorciers aient pas de chaine de téfélision ça aurait été bien de regarder de temps en temps un match de quidditch depuis la maison comme les moldus avec leurs foot. » Elle esquissa un sourire. Penser au quidditch lui avait au moins changé un peu les idées et puis c'était quelques chose sur lequel ils étaient d'accord tout les deux, enfin presque d'accord. « En plus ça fait longtemps que j'en ai pas vu. Je pense que voir mes Frolons mettre une raclée à tes vieilles Flèches d'Appleby me ferait du bien. » Elle eut un petit sourire moqueur alors qu'elle lui pinçait doucement les hanches avant de se rendre dans la chambre en riant. L'orage était passé aussi vite qu'il était arrivé... Avec Dora il ne fallait pas chercher à comprendre c'était à devenir fou.
Il prit cependant compte de quelque chose et l'instinct protecteur refit surface d'un seul coup en lui. Elle était enceinte... Il fallait la ménager. Et la dernière chose qu'il voulait était bien de la contrarier de quelques façons que ce soit. Il s'en voulut immédiatement et songea que la prochaine fois il ne dira rien... Il serait dorénavant aux petits soins... Durant le reste du repas, ils ne parlèrent pas beaucoup. Lorsqu'il eut fini, elle se leva et alla chercher le plat de résistance et tout en mangeant sa viande - parce que Tonks venait de dire qu'elle n'avait plus trop faim... - il réfléchissait, perdu dans ses pensées tout en scrutant ses traits avec inquiétude. Il ne dit cependant rien. Elle semblait penser beaucoup... Beaucoup trop. Et puis ce n'était pas son habitude de ne pas parler à table, de ne pas parler tout court d'ailleurs. Non pas que c'était une chose qu'il lui reprochait. Au contraire il adorait l'écouter parler, tout comme il aimait l'entendre rire, ou tout simplement la voir sourire. Cela lui donnait instinctivement le sourire et quelque chose au fond de lui s'élevait, quelque chose qui lui rappelait toujours la chance qu'il avait eu à la rencontrer et la chance qu'il avait eu en s'accrochant jusqu'à ce qu'il cède. Aujourd'hui, ils en étaient là... Il était marié, et il allait bientôt avoir un fils. A cet instant, il sentit son regard s'assombrir et sa gorge se serrer. Il espérait ; il espérait vraiment... Que son fils soit normal. Jamais il ne pourrait le supporter... C'est pour cela qu'il avait hâte de voir les premiers examens, mais il pensa subitement que cela ne se verrait pas forcément sur les échographies... Intérieurement il se maudit. Qu'avait-il fait si jamais il était... Il eut envie de se frapper la tête contre les murs. Il ne fallait pas déjà s'inquiéter, il ne fallait pas y penser … On verrait bien... Mais si, au contraire, il fallait y penser ! Ce serait trop tard après ! … Puis, l'attitude de Tonks au repas lui revint comme une claque au visage et son visage se serra. Elle avait déjà assez de contrariétés comme cela sans doute et il lui en avait probablement rajouté en parlant de Drago. Il s'en voulut atrocement. Ne pouvait-il garder sa langue ? Il n'aurait pas dû lui dire qu'il l'avait rencontré...
Il faillit sursauter en entendant la voix de la jeune femme interrompre ses pensées et venir jusqu'à lui. Il esquissa un sourire et se contenta de hocher la tête. Il retint un sourire amusé. C'est ce qu'on verra bien au prochain match qui aura lieu ils ne savaient pas trop quand. L'équipe qu'il supportait avait toujours eu d'excellents joueurs. « Tes Frelons n'ont aucune chance contre mes Flèches d'Appleby, » lui répondit-il du tac-o-tac en lui décochant un sourire espiègle tout en l'observant sortir de la pièce pour monter à l'étage, dans la chambre. Il esquissa un sourire avant de se tourner vers la vaisselle à sécher. Il attrapa un torchon sur le dossier d'une chaise et entreprit d'essuyer la vaisselle pour la ranger dans les placards ensuite. Autant s'occuper à faire quelque chose d'utile en attendant l'eau qui chauffe. Sans magie évidemment. Ben voyons, il n'allait pas utiliser la magie pour tout, même pour les tâches ménagères de ce genre hein ! En tous les cas, pas lui. C'était amusant de jouer au moldu, parfois. De temps en temps, il aimait bien ne pas user de la magie pour tout et pour rien ; aussi fit-il la vaisselle à mains nus tandis que l'eau du thé chauffait das la théière. Il repensait à ce qu'ils s'étaient dit durant le repas ; à l'air pincé qu'elle avait semblé avoir durant le reste du repas, au fait qu'elle n'avait plus faim... Il n'y connaissait rien aux manies ou aux envies des femmes enceintes. Etait-ce dû à sa grossesse ce changement d'humeur soudain ? Il avait l'impression que c'était plus profond que cela. Lorsque l'eau dans la casserole se mit à bouillonner, il venait de finir d'essuyer le dernier couvert. Se dirigeant vers l'un des placards, il en sortit un plateau sur lequel il posa deux tasses ainsi que des petits gâteaux au beurre. Il mit deux sachets de thé dans les tasses avant de verser l'eau dans la théière. Il verserai l'eau dans les tasses une fois arrivé là-haut. Ce n'était pas lui qui était maladroit normalement mais mieux valait ne pas trop tenter le diable. Il monta ensuite le plateau à l'étage et rentra dans la chambre. Tonks se trouvait déjà sur le lit et lorsqu'il entra, elle se tourna inévitablement vers lui. En même temps, il n'avait pas cherché à ne pas se faire entendre. Il esquissa un sourire avant de s'approcher et poser le plateau sur la table de nuit près d'elle. Il se tourna vers elle et s'assit sur le bord du lit. Restant silencieusement durant un moment, il finit par tourner le regard vers elle, hésitant et esquissant un sourire embarrassé il s'approcha et la serra un instant :
« Je suis désolé tout à l'heure si je t'ai fait de la peine. Si tu veux parler de quelque chose, je t'écouterai. » souffla-t-il à son oreille. Il resta un petit moment ainsi, à la tenir dans ses bras avant de s'écarter doucement pour la lâcher avant de se laisser tomber sur le lit. Il l'embrassa sur le front avant de se déplacer pour s'approcher du plateau posé sur le chevet, il versa le thé dans deux tasses qu'il reposa sur le plateau. De toutes façons, c'était trop chaud pour le moment pour boire. Il ne faudrait pas se brûler ce serait dommage... « Madame est servie. » ajouta-t-il avec un sourire avant de reprendre place à côté d'elle sur le lit.
Aucune chance? C'est ce qu'on verrait au prochain match. Même si elle devait reconnaître que l'équipe que soutenait Remus avait toujours eut d'excellent résultat avait souvent mis à mal l'équipe qu'elle même soutenait. Elle se contenta de sourire et de secouer la tête mais si elle avait voulu le taquiner un peu plus ou être de mauvaise fois, elle lui aurait dit que c'était toujours plus facile de soutenir l'équipe qui gagnait et que les vrais supporters étaient ceux qui soutenaient une équipe même si elle n'était pas la meilleure. Mais ça aurait vraiment été de la mauvaise foi... Remus n'était pas du genre à soutenir une équipe ou quoi que ce soit simplement parce qu'ils gagnaient ou étaient plus forts que les autres. Si il aimait cette équipe c'était simplement parce qu'ils aimaient leur jeu ou elle ne savait quoi d'autre, car il faut dire que mis à part le nom de son équipe préférée il n'avait jamais vraiment parlé quidditch avec elle. Et ce n'était pas la seule chose le concernant dont-il n'avait pas beaucoup parlé. Ils étaient mariés depuis déjà plusieurs mois mais parfois Nymphadora arrivait à se demander si ils n'avaient pas été un peu trop vite en besogne. Elle était éperdument amoureuse de lui, ça c'était clair et net mais il lui arrivait de se demander si ils n'avaient pas été trop vite. Si il n'aurait pas été mieux qu'ils apprennent un peu plus à se connaître avant de sauter le grand pas qu'était le mariage. Remus était quelqu'un de très secret et de timide même si il ne voulait pas le reconnaître et parfois il arrivait à la jeune femme de se demander si il n'avait pas céder à ses avances parce qu'il ''l'aimait bien'' et parce que avec la guerre on était plus sûr de rien, ni même d'avoir encore la chance de se lever le lendemain matin. En plus... Le fait que toujours vouloir faire plaisir à son entourage au détriment de sa propre personne soit un trait de caractère très prononcé chez Remus n'aidait pas. Combien de fois lors des réunions de l'Ordre par exemple l'avait-elle vu accepté de faire certaines choses dont il n'avait pas envie, juste parce qu'un lui demandait et qu'il voulait faire plaisir? Mais tout de même... Entre mettre ses désirs un peu de côté quelques temps et le faire pour toute une vie il y avait une différence... Et il semblait amoureux lui aussi... Même si il le montrait moins.
En entrant dans la chambre, elle arrangea le lit et se déshabilla afin de se mettre en tenu de nuit. Tenue qui était composée d'un vieux tee-shirt de Remus et d'un jogging en guise de bas de pyjama. Quelque chose ample dans lequel elle serait bien à l'aise et puis... Le tee-shirt de Remus... Qui vu l'inscription stupide et délavée qui était dessus, avait dû lui être offert par ses amis, était parfait, un peu cours pour lui maintenant, mais ça aurait été dommage de s'en séparé ou de le jeter au fond d'un placard n'est ce pas?... Autant qu'il serve. Même si il était encore tôt et qu'elle ne se couchait tout de même pas en même temps que les poules, elle aimait bien se balader en pyjama, le dimanche d'ailleurs elle passait presque tout sa journée ainsi dès qu'elle le pouvait. C'est à dire quand ils n'étaient pas invité ou lorsqu'ils ne recevaient personne. Dans quelques mois, quand elle ne pourrait plus aller travailler il était certain qu'elle ne prendrait plus la peine de se pomponner. Et si ceux qui venaient la voir n'étaient pas contents c'était pareil. Ils avaient trouvé la porte pour entrer ils la trouveraient aussi pour sortir. Le seul avis qui lui importait était celui de Remus, alors tant qu'il ne lui dirait pas qu'elle s'habillait comme un sac ou qu'elle pourrait faire un peu plus attention, elle ne se soucierait pas de l'avis des gens.
Elle eut juste le temps de s'installer sur le bord du lit que la porte s'ouvrait sur le dit Remus portant un plateau avec le thé. Elle lui fit un petit sourire alors qu'il venait s'assoir à côté d'elle. Il ne semblait pas tout à fait dans son assiette. Etait-ce sa faute à elle? Son attitude durant le repas? Elle se mordit la lèvre inférieure à cette pensé et s'en voulu. Elle allait lui demandé si quelque chose n'allait pas quand il se tourna vers elle pour la prendre dans ses bras. Instinctivement elle ramena ses bras autour du dos de son mari mais grimaça discrètement quand il lui dit qu'il était désolé et que si elle voulait lui parler il l'écouterait. Elle n'avait pas envie d'en reparler, elle ne voulait plus en parler. Ça allait encore mal finir, peut-être même en dispute. Là dessus ils ne pourraient jamais se comprendre vraiment. Le visage de la jeune femme était légèrement fermé quand il se recula et alla versa le thé. Puis elle lui adressa un sourire timide quand il lui dit que c'était bon. Se déridant un peu elle se déplaça à quatre pattes sur le lit et vint se placer derrière lui pour entouré ses épaules de ses bras et lui déposer quelques baiser dans la nuque.
« Laisse les Malefoy et les Lestrange où ils sont tu veux? En parler ne servira à rien de plus. Alors tu vas juste chercher ta crème cicatrisante et tu laisse ton infirmière personnelle s'occuper de toi sans penser ne serait-ce qu'une seconde à tout ces gens. »
Elle avait fait en sorte d'être tout de même douce dans ses paroles, faire passer le message qu'elle n'avait plus envie d'en parler de manière claire sans être brusque pour autant. Elle ne tenait pas à lui faire de peine non plus en l'envoyant sur les roses. Et puis comme elle lui avait dit, ce soir elle était son infirmière, elle se devait de prendre soin de lui. Et prendre soin de lui passait par le fait d'oublier un peu les mangemorts pour avoir du répit.
… Remus n'avait pas remarqué que Tonks s'était déshabillée en fait et qu'elle avait passé un T-shirt à lui et un jogging en guise de pyjama. Il s'en rendit compte à cet instant. Il avait toujours trouvé amusant de la voir habillée de ses chemises ou ses T-shirts surtout compte tenu du fait qu'elles étaient toujours bien trop grandes pour elle, et que cela fait très amusant. D'un côté il trouvait cela touchant qu'elle aime autant emprunter ses propres vêtements et qu’elle semble s'y sentir si bien là-dedans. Il laissa son sourire s'estompe lorsqu'il vit une certaine lueur de contrariété dans son regard. Etait-ce à cause de ce qu'il lui avait dit? Dans ce cas il avait tout gagné encore. Il aurait mieux fait de s'abstenir et de ne rien dire du tout. Il s'apprêta à lui dire d'oublier ce qu'il lui avait demandé lorsqu'il la vit se déplacer à quatre pattes sur le lit – ce qui lui arracha un sourire – pour venir lui entourer les épaules et lui déposer pleins de petits bisous made in Nymphadora dans la nuque … Oui, il y avait une marque spéciale déposée pour les siens ! … Et personne ne pouvait les remplacer ou essayer de les imiter. Elle ne voulait pas en parler, très bien ; il n'allait pas la forcer ! Déjà, il s'en était voulu de lui avoir posé cette question alors... Mais il voulait juste qu'elle sache que si elle voulait parler, il voulait bien être à l'écoute... Etait-ce mal ?A contrario, il ne voulait pas la contrarier, surtout que ce n'était pas bon pour les femmes enceintes – va savoir où il était allé lire ça … Une revue ? - mais il était d'accord pour parler. Enfin, pour l'écouter parler en tous les cas. Ses mots lui rappelèrent soudain qu'elle lui avait dit vouloir l'infirmière ce soir et lui étaler la potion sur son dos ; ou peut-être les baisers dans son cou le lui avait fait oublié, à moins que ce soit sa contrariété – en tous les cas, cela le fit s'en souvenir. Lentement il hocha la tête avant de se dégager doucement et de se lever. Néanmoins, il se tourna vers elle et avant d'aller chercher la potion cicatrisante qu'il avait oublié de monter, il lui ajouta...
« Je voulais simplement dire que si tu voulais parler, et bien... Et bien je pouvais écouter. » Il se passa une main dans les cheveux. Chose qu'il faisait toujours chaque fois qu'il était embarrassé. Il esquissa un petit sourire avant de s'en aller chercher ce qu'il devait en bas. Il n'y passa guère longtemps. Il savait exactement où il l'avait posé. Et oui, il savait être organisé, Remus, et tout avait sa place particulière ! Tout avait toujours sa place attitré. Ce qui n'était pas vraiment le cas de Tonks … Il était allé visiter chez elle quelquefois, à l'époque où ils n'étaient pas encore ensembles, à l'époque où il refusait de l'inclure dans son existence maudite parce qu'elle méritait mieux, beaucoup mieux... Il ne pouvait pas lui faire cela. Et voyez aujourd'hui, il était marié, et il allait être père... C'était assurément le plus beau cadeau du ciel qu'on aurait jamais pu lui faire et quelque chose d'inespéré. Cependant, dans le couloir alors qu'il remontait l'escalier, il vit son pas s'immobiliser et au beau milieu des marches, il resta un court moment perdu dans ses pensées. Un frisson lui échappa et lui parcourut l'échine, ses angoisses le rattrapant. Tout se passerait bien. Tout se passerait bien. Il n'y avait pas à s'inquiéter... En tous les cas, il n'allait assurément pas inquiéta Nymphadora avec cela. - Oui, parfois, même s'il avait adopté Dora à l'oral (beaucoup plus intime il faut le dire) – et bien dans sa tête, il continuait à l’appeler par son prénom entier … Parfois. L'inconscient, peut parfois être buté sur certaines choses ! Pour un peu, il stresserait même plus que Tonks... Allez, tout allait bien se passer. Il allait père, ils allaient avoir un petit garçon ou une petite fille … Peu lui importait, une fille ou un garçon, ce serait son enfant.
Se reprenant, il continua de grimper l'escalier et revint dans la chambre pour venir s'asseoir de nouveau près de Dora. Il avait un sourire aux lèvres. Un sourire pour masquer sa tension. Le pire c'est qu'il sentait tous ses muscles comme endoloris en plus, ou noués. C'était même très fréquent avec lui. Une vraie boule de nerfs... Peut-être qu'en fait que Dora lui serve d'infirmière lui fera du bien. ( Il n'en doutait même pas...) Il aimait bien se faire dorloter mine de rien le 'petit' Remus, bien qu'il refusait souvent les attentions. En fait, il ne se laissait pas suffisamment aller. Ouais.... Il devrait prendre plus exemple sur Dora en fait … Bon, il y avait des limites, il n'allait pas non plus se promener tous les dimanches en pyjama dans la maison. Ce n'était vraiment pas son genre... Mais quand même il devrait se laisser aller un peu, parfois... Enfin, il y avait des fois où il se laissait un peu aller hein dirions-nous ; sinon comment Tonks aurait été enceinte … ? Quoi, comment cela il n'y a pas de rapports … ? Juste un peu alors...
« Tu veux toujours jouer à l'infirmière ? » lui demanda-t-il avec à la fois une lueur amusée au fond des yeux et à la fois une tendresse réelle. De toutes les façons, en-dehors de paraître toujours souffrir, son regard était toujours empli de douceur, mais cela semblait accru lorsqu'il était en présence de Tonks. Avec elle il se sentait jeune ; avec elle il se sentait revivre. Avec elle il oubliait presque qui il était. Et elle portait un enfant dont il serait extrêmement fier... Mais pour le moment, l'inquiétude était de mise même s'il ne le disait pas. C'était plus fort que lui.
Bien sûr qu'il voulait bien faire! Elle en était convaincue. Jamais il n'aurait fait quelque chose qui pourrait lui faire du mal ou de la peine. Tout du moins, il ne le ferait pas consciemment. Même quand il avait essayé de lui faire croire qu'il ne ressentait rien pour elle et qu'il fallait absolument qu'elle l'oublie il s'était toujours montré, poli, doux. Parfois c'était même lui qui avait essuyé ses larmes quand elle commençait à pleurer devant lui. C'était juste qu'elle n'avait pas envie d'en parler. A quoi cela servirait-il de toute façon? Ce n'était pas en parlant de tout ces gens qu'ils les feraient changer ou qu'ils pourraient faire quoi que ce soit pour les rendre meilleurs. Ils en entendaient bien assez souvent parler comme ça dans les journaux, pendant les réunions et elle a son travail. Les mangemorts n'allaient tout de même pas les suivre jusqu'au fond de leur lit?! Là ça serait vraiment le comble de l'horreur...Il y avait des endroits qui étaient privés et qui devaient le rester. La chambre ou la maison en générale relevait du domaine du privé, c'était une sorte de sanctuaire impénétrable. Pour elle le travail c'était le travail et la maison c'était la maison. Quand elle rentrait elle n'était plus l'auror Nymphadora Lupin, mais juste Nymphadora Lupin. Tout comme ils n'étaient plus des membres de l'Ordre du Phénix mais une famille lorsqu'ils étaient chez eux. Cependant elle ne lui en teint pas rigueur, au contraire. Elle lui fit même un sourire pour lui dire que ce n'était pas grave, qu'il n'avait pas à s'en faire pour si peu et le laissa filer aller chercher sa crème.
Pour sa part elle prépara la place de Remus, tapota le coussin et installa son propre oreiller par dessus pour lui surélevé un peu la tête. Puis elle l'attendit assise sur le bord du lit regardant avec tendresse une de leur photo de mariage qui trônait dans un petit cadre sur sa table de nuit à elle. Il n'y avait pas à dire, les photos des sorciers avaient un quelque chose en plus. Elle aimait les photos des moldus aussi, mais... Ce n'était pas pareil. Le fait que ce soit figé enlevait une partie de la magie du moment, alors que dans les photos sorcières c'était un vrai souvenir à l'état pur. Une petite parcelle de Paradis dans laquelle on pouvait se replonger en voyant juste un sourire s'esquisser ou la lueur d'un amour dans un regard juste après avoir échanger un baiser. Certains diront ou penseront peut-être qu'elle est trop fleur-bleue, dans un sens c'est assez vrai, cependant elle avait ses raisons. Cette manie qu'elle avait de faire des photos tout le temps et d'en mettre partout, sur sa table de nuit, à son bureau etc... Révélait une peur intime, celle de perdre les êtres qui comptait le plus au monde pour elle. Ces gens qu'elle aimait plus tout au monde, ses parents, Remus, les Weasley qu'elle considérait comme des membres à part entière de sa famille. On la décrivait très souvent – trop – comme une jeune femme insouciante et tout ce qui avec, mais les gens se trompait. Il ne faut jamais se fier à la première impression que l'on peut se faire des gens, elle est bien trop souvent mauvaise. Tonks n'était pas insouciante, du moins pas comme les autres le pensait. Elle avait conscience des choses, des dangers et de la chance qu'elle avait à présent. Une photo c'était matériel, un baiser le matin avant de partir au travail ou le soir avant de s'endormir était du ''vent'', quelque chose que certain pouvaient donner sans sentiments profonds, par habitude mais pour elle c'était des choses importantes. Tout avait un sens, absolument tout. Que ce soit la photo où elle tenait son père et sa mère par le cou lors du dernier anniversaire de sa mère, sa vieille bannière de Poufsouffle derrière laquelle Cirion lui avait laissé un petit message ou encore les baisers que Remus et elle échangeaient le matin. Tout ça avait une signification particulière pour elle, c'était sa vie. Depuis quelques temps, depuis la mort brutale de Sirius enfaite, elle avait pris conscience que nous étions peu de chose, que tout pouvait s'arrêter du jour au lendemain. La vie était loin d'être aussi rose que ses cheveux alors justement, autant profiter au maximum de chaque petit instant de bonheur qui peut être pris, ou voler suivant la vie qu'on a eut. Elle ne vivait pas dans le passé pour autant, elle savait juste se souvenir des chances qu'elle avait eut, comme ça si tout devait s'arrêter demain, dans un an ou dans dix elle n'aurait pas de regrets.
Plongée dans les doux souvenirs que faisaient remonter cette photo elle ne fit même pas attention au temps un peu long que mettait son époux pour la rejoindre. Quand il lui demanda si elle voulait toujours jouer l'infirmière elle lui sourit et fit semblant d'enfiler des gants tout en se levant pour lui laisser le temps de se dévêtir et de s'installer sur le lit. Puis … elle lui grimpa littéralement dessus. Merci de ne pas faire de commentaire ou d'allusions douteuses... En ouvrant le pot de crème elle craignait un peu que l'odeur soit âcre ou désagréable mais pas du tout, au contraire, enfaite... enfaite ça sentait un peu le bébé, enfin la crème qu'on met aux bébés.. Bref vous m'avez compris. Elle pris tout d'abord quelques noisettes de crèmes qu'elle déposa là où les blessures semblaient les plus récentes puis elle commença avec une infinie douceur à le masser, en prenant bien soin de ne pas appuyer trop fort, juste assez pour que l'onguent pénètre.
« Tu me dis si je te fais mal. Détends toi un peu tout es tout crispé, on dirait que quelque chose te rend nerveux. Plus que d'habitude je veux dire...
Oui parce que... Rares étaient les moments où elle l'avait vu totalement détendu. Il y avait bien quelques fois après.. Certains évènements... mais bon là c'était l'endorphine... En plus il était tellement secret que c'était presque impossible de savoir quand quelque chose le travaillait.
« Tu veux qu'on en parle? C'est à ton travail? L'Ordre? Le... Le bébé?
Laissant échapper un rire en la voyant « enfiler des gants invisibles », Remus jeta un œil au lit où elle avait tut préparé avant qu'il ne revienne. L'oreiller était mis en place pour qu'il puisse y mettre la tête, et il n'attendait plus que lui pour qu'il s'allonge. Dans ces moments-là, il songeait plus fortement que jamais à la chance qu'il avait de l'avoir dans sa vie Sur ces pensées il commença à retirer sa chemise – ne vous attendez pas à un strip-tease surtout, il n'enlève que la chemise. Si la première fois qu'il s'était déshabiller devant elle, il s'était sentit embarrassé vis-à-vis de son propre corps qu'il jugeait indigne d'être vus par Tonks, ou encore touché par la douceur qu'elle dégageait toujours, il avait depuis longtemps laissé dernière lui ceci. Oh, il était toujours presque honteux de son corps découvert à côté du sien... C'était justement dans ces moments où ils étaient au lit qu'il pouvait se rendre compte ô combien disparates était celui de la jeune femme qu'il chérissait. Il avait tellement honte parfois d'être à côté qu'il se recouvrait rapidement à l'aide de la couverture, mais ses yeux ne pouvaient s'empêcher de parcourir la peau découverte et offerte à ses yeux – ce qui était visible en tous es cas. De même que lorsqu'il y posait une main... Avec d'infinies précautions. Il avait presque honte encore et demeurait toujours autant étonné d'avoir le droit d'effleurer une peau blanche et parfaite, sans cicatrices aucunes...
Le lycan se laissa tomber sur le lit, ramena les mains sous sa tête et ferma les yeux. Il sentait ses muscles crispés, comme toujours ; il était un nerveux de nature, mais chaque fois qu'il sentait les doigts de la jeune métamorphomage glisser sur sa peau, ils se détendaient aussitôt. Tout devenait plus léger... Le fardeau qu'il sentait peser normalement sur ses épaules semblait s'alléger … Et sous ses doigts de fée, il avait la sensation que ses blessures infligés par le loup en lui-même qui cherchait à le blesser, guérissait comme magie. C'était une autre sorte de magie... La pommade avait sûrement un effet sur ses blessures et aidaient à la cicatrisation. Néanmoins, sur son âme et son corps, c'était sous les mains de a jeune Auror qu'il guérissait. Il avait mis du temps à accepter de s'allonger simplement sur le lit et simplement se laisser faire. Il n'était pas habitué à ce que l'on prenne soin de lui.... Habituellement, c'était lui qui prenait toujours soin des autres ! Du mieux qu'il le pouvait... Et il espérait y avoir toujours y parvenu, même s'il se disait qu'il aurait pu toujours faire mieux. Mais se laisser aller soi-même c'était... Une sensation étrange, et c'était véritablement Tonks qui le lui avait appris... Il avait beau avoir treize ans de moins que lui, mais il semblait avoir découvert tant de choses à ses côtés, qu'il se sentirait nu, totalement nu, s'il se retrouvait seul... Cela créerait un très grand vide...
Il se souvenait encore de la première fois où elle avait voulu qu'il se laisse aller et qu'il la laisse le masser. Il l'avait regardé avec un regard interloqué, comme ne croyant pas une seconde de ce qu'elle venait de dire. Pourtant, venant d'elle, rien n'aurait pu l'étonner, avait-il pensé jusque là... Et bien non. Elle cachait bien d'autres mystères qu'à ce moment-là il n'avait encore découvert. Il l'avait regardé comme si elle allait se moquer de lui la seconde d'après, mais elle l'avait presque forcé à se coucher et alors... La magie avait opéré. Au final, il s'était presque laisser à s'endormir … Mais il avait senti tous ses muscles se détendre et pour la première fois depuis vraiment longtemps – depuis toujours en fait - , il avait su ce que signifiait vraiment « se détendre ». Maintenant, il n'était plus surprit lorsqu'elle voulait qu'il se détende et qu'elle lui propose de le masser, même s'il demeurait toutefois un peu gêné. Parce qu'il se considérait toujours un tant soit peu honteux vis-à-vis du fait de sentir ses doigts glisser sur sa peau « couturée »... La première fois, il se souvenait lui avoir demander si cela ne la dérangeait pas toutes ces cicatrices qu'elle voyait, si elle ne trouvait pas cela... Comment dire ? Repoussant... Lorsqu'elle lui avait répondu qu'au contraire, elle aimait tout chez lui, même « ça », que cela faisait partie de lui... Même le baiser déposé juste ensuite sur l'une qui barrait sa poitrine lui avait semblé plus belle. Ses mots avaient sonné dans son esprit, s'étaient répercutés jusqu'à ce qu'une impression étrange se fasse en lui-même... Dans sa bouche, tout semblait plus beau. Il oubliait presque à qui ils les devaient et combien il les haïssait au même titre que son persécuteur. Dans ces moments-là, il voulait alors prendre dans ses bras et la garder contre lui, la remerciant à l'infini du donc du cœur d'être ce qui était capable de le guérir aussi bien par ses mots, ses attentions, ses caresses...
… Il faillit presque ne pas l'entendre parler. Il ne s'était même pas rendu compte à quel moment tous ses muscles s'étaient complètement relâchés mais il sentait bien, nettement mieux qu'auparavant. Il avait tout oublié, presque... De même que toutes ses inquiétudes à l'encontre du fait que Nymphadora était enceinte ; toutes ses inquiétudes avaient sembler s'envoler durant quelques secondes... Minutes ? Il ne savait pas exactement combien de temps à vrai dire. Mais ses paroles les lui ramenèrent brutalement à l'esprit et il se muscles redevenir tendu pendant quelques secondes bien qu'il se détendirent aussitôt après par la volonté qu'il exerça. Ne relevant pas la tête, il la garda posée dans ses bras et il garda les yeux clos. Il ne voulait pas y penser... Il voulait encore moins lui faire du soucis avec cela. Ce n'était pas grand-chose. Cela finirait par passer. Tous les pères se faisaient assurément du soucis au début, surtout à leur premier enfant ! Enfin, il le supposait.
« Il n'y a rien du tout rassure-toi. Tu sais bien que je suis de nature très, très nouée... » répondit-il d'une voix plus assurée qu'il n'aurait pensé. Il était décidé, il n'allait pas l'embêter avec ses questions. Elle en avait certainement déjà elle aussi ; il ne lui en rajouterait pas. « Tu ne me fait pas mal au contraire, c'est parfait. Et puis tu ne pourrais pas me faire mal. » termina-t-il en décollant le menton de ses bras et tournant légèrement la tête vers elle en esquissant un sourire. Malheureusement, sa position l'empêchait de se tourner totalement et il dut se retourner de nouveau et se laisser aller sur ses bras... Cela avait un avantage au moins. « J'ai l'impression que tu t'entraines pour quand le petit sera là... » ajouta-t-il amusé avant de refermer les yeux quelques instants. Etrange comme il se sentait en paix. Etrange comme il n'avait envie de ne rien faire, rien penser, quand il était là, juste là avec elle...
Pour être de nature très nouée il l'était... c'était le moins que l'on puisse dire! Elle on pouvait dire qu'elle était une vraie boule de nerfs car elle ne tenait jamais vraiment plus de cinq minutes en place, mais lui...Il était tout le temps mais alors vraiment tout le temps contracté. Comme si il était toujours sur le qui-vive, toujours prêt à partir à l'assaut ou à se défendre. Même parfois certains soirs quand elle se montrait plus câline que d'habitude et qu'elle venait l'enlacer pour attirer son attention et … lui montrer son absence de sommeil disons, elle sentait ses muscles tout tendus sous ses doigts, comme si même la nuit il ne parvenait jamais totalement à se détendre. Depuis qu'il était tout petit il n'était jamais totalement serein, elle n'avait jamais cherché à lui poser des questions là dessus, il lui en parlerait le jour où il se sentirait près, où il en aurait envie, elle ne voulait pas le forcer à parler de ça alors que c'était la chose qu'il haïssait le plus au monde. Mais elle le soupçonnait de ne jamais vraiment se laisser aller parce qu'il devait craindre intérieurement que... Lunard... Prenne le dessus sur son esprit. Pourtant elle savait elle que c'était impossible. Les quelques fois où elle l'avait vu vraiment détendu que ce soit pour leur mariage ou durant leurs câlins elle savait qu'il n'y avait que Remus. Même lorsqu'il finissait par laisser son esprit errer et son corps prendre le dessus sur sa raison il restait toujours aussi doux et prévenant avec elle et puis son regard... Son regard était toujours aussi tendre et aimant, emprunt de mélancolie mais tellement beau. D'ailleurs elle espérait de tout cœur que leur enfant ait les yeux de son père. Enfin pas que les yeux, sa bouche aussi et toutes ses qualités. De toute manière... Remus ferait en sorte qu'il soit cultivé et sage. Il serait un père parfait, elle en était plus que certaine et cela personne ne pourrait lui ôter de la tête.
Continuant son massage doucement, insistant particulièrement sur le bas de son dos, là où ça tirait le plus en général elle émit un petit rire cristallin en l'entendant lui dire qu'il avait le sentiment qu'elle était entrain de s'entrainer pour quand le bébé serait né. Elle doutait qu'elle fasse de tels massage à son fils ou sa fille à naître mais d'un côté il n'avait pas tord. Elle risquait de ne jamais arrêter de le caresser et le dorloter. Mais promis elle garderait du temps et beaucoup de tendresse pour le papa aussi. Parce qu'il a bien le droit d'être chouchouter lui aussi et puis... Si il voulait pouvoir continuer à être un couple heureux et soudé il faudrait bien que malgré la présence du bébé ils passent un peu de temps tout les deux. Rien que tout les deux, ne serait-ce que pour un dîner ou un après-midi canapé. En souriant elle s'allongea doucement sur son dos et lui déposa quelques baiser sur la nuque et les épaules avant de se redresser et remettre un peu de baume cicatrisant sur ses blessures, juste au cas où elle n'en ait pas mis assez la première fois et aussi pour avoir un prétexte pour continuer à promener ses mains le long de son dos.
« Peut-être bien... C'est vrai que quand bébé sera là je passerais beaucoup de temps à m'occuper de lui. Je risque même d'en oublier le papa. Il est tellement discret en plus. »
Elle le taquinait bien sûr . Elle ne tenait pas à délaisser son époux. Même si un enfant, un bébé qui plus est demandait beaucoup d'attention ils apprendraient à gérer leur temps. Entre le bébé, leurs devoirs de membres de l'Ordre, leurs emplois et leur couple. Ils n'auraient pas le choix de toute façon, ils devraient se partager les tâches et gérer leurs emplois du temps pour avoir un peu de temps pour se reposer tout de même. De toute manière ils étaient des adultes responsables ils trouveraient bien comment faire, une nuit ce serait elle qui se lèverait et la nuit suivante Remus etc... Bref ils se partageraient bien le travail. Bon peut-être pas les premiers temps si elle décidait de l'allaiter au lait maternel mais dans ce cas là elle ne reprendrait pas le travail tout de suite.
Ayant fait pénétrer toute la crème elle n'avait plus vraiment de raisons de rester à califourchon sur dos et vînt s'installer à ses côtés, le poussant un peu pour le faire se remettre sur le dos. Avec tendresse et douceur elle vînt se positionner tout contre lui, la tête poser sur son torse. Elle ramena l'une de ses mains sur son ventre et laissa la sienne reposer dessus. Fermant les yeux elle se laissa aller à son tour, passant doucement sa main le long de son torse. Profitant simplement du silence et de la tendresse qui régnait entre eux. Elle qui pourtant avait tendance à toujours bouger ou dire quelque chose était très calme. Elle ne bougeait pas, pas un seul mot. Elle était juste bien avec pour seule envie celle de passer un peu de temps auprès de son mari, juste profiter de sa présence. Elle s'était fait du soucis durant la dernière pleine lune, comme à chaque fois d'ailleurs, et avec après avec son travail et les heures qu'il devait rattraper pour ne pas perdre d'argent – et par la même son travaille – elle n'avait pas vraiment eut l'occasion de passer du temps avec lui ces derniers jours. Là tout était parfait, ils étaient juste en famille. Juste entre Lupin. Se sentant peu à peu partir elle se redressa juste pour pouvoir se glisser sous la couette et revint se positionner à l'identique. Se laissant aller, bercer par la respiration de son mari.
… Remus émit un léger rire et voulu se retourne,r mais il ne le put. Evidemment, il savait qu'elle le taquinait en disant qu'elle en risquerait de l'oublier lui car il était tellement discret... Mais il n'était pas certain de ne pas faire pareil de son côté, non pas qu'il en l'oublierait elle. C'était tout à fait impossible. Cela lui fit se poser quelques questions sur sa qualité à être père, et quel genre pourrait-il être. Serait-il à la hauteur ? Serait-il trop gentille, trop tolérant ? Trop dur... ? S'il questionnait Tonks, il savait ce qu'elle répondrait certainement. Qu'il serait parfait. Mais elle n'était pas très objectif en pensant cela, n'est-ce pas ? Pendant quelques secondes il s'imagina avec un petit humain sur ses bras qui pleurait, riait en l'observant avec les yeux de sa mère... Oh... Il aimait ses yeux. A coups s^purs s'il avait ses yeux il ne pourrait encore moins résister à cet ange tombé du ciel. Même s'il n'avait as ses yeux d'ailleurs. Une boule de serra dans sa gorge alors que l'émotion le faisait cligner des yeux. En même temps il avait peur, mais en même temps, il était tellement ému et heureux en se disant qu'il allait avoir un fils, ou une fille ; en tous les cas, un enfant. Son seul regret demeurerait que ses parents ne le connaîtront pas... Il savait pourtant ô combien ils auraient voulu, et combien ils auraient été heureux de le savoir avoir aujourd'hui une famille... Chose qu'ils n'avaient sans doute jamais cru étant donné de ce qu'il était. Ils n'étaient pas certains qu'il trouve un jour qui puisse l'aimer tel qu'il était, pour ce qu'il était et non pour ce qu'on avait fait de lui... Ses parents en auraient certainement eu les larmes aux yeux de le savoir bientôt entouré d'une petite famille. Sa mère aurait même certainement saisi Tonks dans ses bras en la remerciant il ne savait combien de fois en pleurant et en l'appelant « ma fille ». Remus en était convaincu. Tonks aurait certainement été accueillie comme une reine par les Lupin... Malheureusement, ils n'étaient plus là aujourd'hui.
… Il se demandait justement combien de temps elle allait passer à le masser, enfin à étaler la crème sur lui, et dans combien de temps elle allait elle-même s'allonger pour dormir, lorsqu'il la sentit enfin se glisser contre lui. La laissant s'installer contre lui, il glissa un bras autour de ses épaules et l'enfermer dans son étreinte, son autre main posée doucement sur le ventre de la jeune femme, presque comme si c'était une habitude, un geste instinctif. Le silence les environna ensuite et il ferma les yeux, se laissant bercer par la lente respiration de celle qu'il tenait contre lui. Il avait toujours étrange qu'elle puisse être autant turbulente par moments, qu'elle puisse ne pas pouvoir rester en place plus de dix secondes d'affilés et dans ces moments où ils n'étaient que tous les deux, il était toujours surprit de la voir rester sans bouger contre lui... Il la sentit bouger ; ce qui le fit rouvrir les yeux et il l'observa se faufiler dessous les draps et revenir se blottir contre lui. L'accueillant dans ses bras, il passa de nouveau son bras autour d'elle et ferma les yeux de nouveau. Sa respiration était calme. Il se laissait bercer par elle. Lui aussi, il était étrangement tranquille. Ses muscles ne lui faisaient plus mal, ni les blessures... La jeune femme avait des mains de fées... A la fois pour son cœur comme pour son corps qui se détendait à présent chaque fois qu'il la tenait tout contre. Il avait l'impression d'être vraiment lui. Ou d'être un autre près d'elle. Son esprit était apaisé et ne voulait qu'une seule chose, le repos et continuer d'être aimé. N'entendant plus rien et trouvant cela surprenant, il ouvrit les yeux, juste pour vérifier si elle dormait ou si elle était encore éveillée... Il ne sut pas la réponse car il n'osa ni bouger ni parler de peur de la réveiller. Il se contenta de l'observer pendant d'interminables minutes, la joie au cœur. Il reposa ensuite sa joue contre sa tête et ferma les yeux de nouveau tandis que son bras de l'autre côté allait attraper l'interrupteur de la lampe de chevet. La nuit se fit autour d'eux. Autour d'eux mais pas en eux. Pas en lui en tous les cas. Il ramena son autre bras autour d'elle et referma plus étroitement l'étreinte comme si ainsi, il voulait la protéger du monde extérieur ou empêcher tous cauchemars de l'atteindre.
« Bonne nuit » murmura t-il simplement sans savoir si elle l'avait entendu, mais ce n'était guère important.
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