Je sais qu’il se passe quelque chose ; l’un des serpents a du obtenir une information sur ce qui se passait à l’extérieur, ou même peut être un ordre, qui sait ? Comment je le sais ? Ils sont beaucoup plus agités que d’habitude, plus froids et renfermés qu’à l’ordinaire. Eh oui, malheureusement pour eux, quand quelque chose va de travers, ce n’est pas vraiment difficile à remarquer. Enfin, j’imagine que c’est parce que moi, je suis directement pris dans ce noyau-là et que donc, je peux me rendre compte plus facilement des choses que les autres. Je soupire et tourne en rond comme un lion dans sa cage dans mon dortoir. Dommage que je n’ai pas d’oreilles à rallonge sous la main, sinon, cela ferait bien longtemps que j’en aurai déjà utilisé, même si je doute tout de même que les gens de cette maison se laissent berner par des objets magiques de ce genre. J’aimerais tellement entendre ce qui se dit, en bas, dans la salle commune. Ils ne doivent pas parler quelque chose de très confidentiel, surtout s’ils sont mélangés aux premières années mais tout de même, ils doivent bien avoir un moyen comme un autre de se comprendre entre eux, et de faire régner ce climat inquiétant chez les plus jeunes d’entre nous, sinon quoi ? Ils ne peuvent pas non plus échanger en cours des informations sur ce qui se passe…Si seulement mon rôle de double marchait encore, mais maintenant, le moindre de mes agissements pourraient leur apparaître comme étant beaucoup trop suspect. Dommage. Mais je ne vais quand même pas rester bloqué en haut sous prétexte que ces petites vipères sont en bas ! Prenant ma baguette, seulement au cas où, je la glisse dans la poche de ma cape et entreprends de descendre l’escalier en colimaçon menant jusqu’à la salle commune des verts et argents.

Ben tiens, comme c’était prévisible. De nombreux élèves sont présents, des élèves de ma même année à l’exception de Malefoy, bizarrement. Quel coup tordu est-ce qu’il doit être encore en train de préparer, celui-là ? Mes pieds frôlent à peine la moquette de la pièce que déjà je sens des regards se lever vers moi, on chuchote, et des doigts se pointent en ma direction. Comme si je ne m’y étais pas habitué, depuis que je les ais tous ‘trahis’. Enfin, est-ce que c’était une trahison ? Non, je préfère dire que j’ai plutôt ouvert les yeux au bon moment. Pas tout seul certes, j’ai eu besoin d’aide, mais je préfère encore me retrouver à ma place, plutôt qu’à celle de Drago aujourd’hui. Je soupire un peu et accélère mes pas, de sorte à n’avoir aucun d’entre eux qui viennent se frotter à moi puis quitte la salle, non sans soulagement quand même. Je regarde autour de moi mais à l’exception de quelques fantômes, les couloirs ont l’air désert. Ils doivent tous rester bien au chaud dans leurs salles communes, ou même à la bibliothèque, puisqu’il n’y a pas de cours aujourd’hui. Plongeant dans mes pensées, je laisse mes pieds m’emmener je ne sais où, descendre plusieurs étages jusqu’à me retrouver devant la porte du Hall d’entrée. Bon, maintenant que j’y suis…Resserrant un peu plus mon écharpe autour de ma gorge, je continue tout droit jusqu’à arriver au parc. Il n’y a pas encore de neige, mais ça ne m’empêche pas de le trouver toujours aussi beau à chaque fois que je le balaye des yeux…Frissonnant légèrement, je me dirige vers l’un des arbres les plus près du lac gelé, avant de m’asseoir à son tronc.

Je sursaute un peu lorsque je vois que quelqu'un s'est mis devant moi, et m'a interrompu dans mes pensées. Je retrousse mon nez, pas content, et m'apprête à lui demander d'un ton plutôt sec ce qu'il ou elle vient faire là, n'aimant pas réellement être dérangé, mais je m'arrête bien vite lorsque déjà, mes yeux s'arrêtent mi-corps pour remonter sur tout le haut de la silhouette. Même si j'ai quand même une partie du soleil devant les yeux, je ne perds pas de temps avant de la reconnaître, comment est-ce que je ne pourrais pas le faire d’ailleurs ? C’est comme si je connaissais la moindre courbe de son corps par cœur. Plutôt normal pour être son petit-ami vous m’accorderez, mais tout de même. Je lâche un petit rire et plisse un peu mes yeux pour mieux la voir. « - Coucou mon amour. Un bisou ? Tu sais bien que je ne te refuserai jamais ça enfin ! » Je lui souris et rapproche mon visage vers l’avant alors qu’elle se baisse vers le mien. Je pousse un petit soupir de bien-être et exerce de douces pressions contre ses lèvres. Nous sommes ensemble depuis plus d’un an et demi maintenant mais pourtant, ça n’empêche pas que je me sente toujours aussi amoureux et heureux à ses côtés, et même lorsque l’on fait des choses aussi naturelles et simples comme celles de s’embrasser. Pourtant je sens bien que cette fois-ci il y a quelque chose de légèrement différent, mais ça ne vient pas de mon côté, j’ai l’impression que quelque chose la perturbe, ce qui la rend presque…Inquiète. Prenant quand même la peine de finir tout aussi tendrement que je l’avais commencé ce baiser, je passe ma langue sur mes lèvres, savourant, avant d’ouvrir lentement mes yeux. Je prends alors ses deux mains dans les miennes et la fait s’asseoir en douceur près de moi, tandis que je me penche à nouveau vers elle, déposant mon front contre le sien, mes yeux plongés dans son océan marron chocolat. . « - Tout va bien ma puce ? Je te sens un peu…Tendue. » Je caresse doucement ses cheveux et en profite même pour remettre l’une de ses mèches de cheveux, soigneusement, derrière son oreille. Le ton de ma voix est calme, doux, je sais que je n’ai pas d’inquiétudes à avoir pour moi, mais plutôt pour elle, j’imagine que cette guerre qui se fait imminente et le flou dans lequel on se retrouve tous plongés ne fait vraiment rien pour améliorer son moral. Je lui fais un petit sourire compatissant avant d’entrelacer lentement nos doigts, regardant nos mains liées ensemble, tout en attendant sagement et patiemment sa réponse.