❧ drago & hermione. Enfin le week-end ! Et que c’est bon de se réveiller dans son dortoir, et non pas devant la blancheur presque maladive des murs de l’infirmerie. Descendant en pyjama dans la salle commune, je prends un rapide petit-déjeuner avant de remonter dans mon dortoir, vide à mon plus grand bonheur. Trainant plus d’une demi-heure sous l’eau chaude de la douche, j’enfile rapidement un haut de jogging et un pantalon noir plutôt large, n’aimant pas faire de chichis comme pas mal de filles de mon âge maintenant. Et puis, pour me rendre dans un endroit où je suis certaine qu’il y aura quais personne, je ne vois pas l’intérêt de perdre son temps à se pomponner. Où j’allais me réfugier, encore ? La bibliothèque, quelle question. Attachant mes cheveux à la va-vite en chignon, je mets quand même ma baguette dans la poche de mon haut, et prenant deux-trois livres au hasard, je quittai le dortoir. Je ne savais même pas si j’allais réellement y étudier. Peut être aider Mme Pince à remettre quelques livres dans leurs rayonnages respectifs ? Je suis certaine de connaître les moindres recoins de la bibliothèque mieux qu’elle encore. Mais étudier pour étudier, je n’en ai vraiment pas la motivation. Ca me reviendra, je ne perds pas espoir. Mais, c’est plutôt des plans concernant ce qui nous attend qui se bousculent dans ma tête, et non pas comment bien mélanger des ingrédients pour préparer une potion de Solution de Force. Descendant jusque dans la salle commune, je parcours la pièce d’un regard circulaire jusqu’à apercevoir Seamus et Dean, attablés autour d’une partie d’échec version Sorciers. Constatant que l’un d’eux me faisait un signe de la main, je me collai un sourire de circonstance, me forçant à me sortir une énième fois de mes pensées avant de me diriger vers eux.

D. « - Hey ! Alors, finalement la vieille Pomfresh t’a laissée sortir ! On a pu venir te voir qu’une seule fois mais c’était parce qu’elle nous... » Je l’arrêtai d’un signe de la main, souriant un peu plus sincèrement cette fois-ci. On a vraiment l’infirmière la plus mère-poule qui soit au sein de cette école ! Jetant un coup d’œil sur leur jeu, j’haussai les épaules avant de relever les yeux vers eux. « - Elle a fait pareil à tout le monde d’après ce que j’ai compris, il n’y a que Ron qu’elle a bien voulu faire rester assez longtemps lorsqu’il est repassé seul. » C’est vrai que sa visite m’a fait du bien, peut être même que c’est grâce à lui que j’ai eu envie de reprendre rapidement du poil de la bête. Sûrement, même. Il était peut être maladroit, pas vraiment à l’aise, mais c’est bien tous ces petits défauts qui ne le rendaient que plus attachant à mes yeux, et qui font que mon cœur se met à battre la chamade lorsqu’il se trouve non loin de moi. Parfois ça me fait peur même, j’ai l’impression qu’il pourrait l’entendre si je ne parviens pas à me calmer. Essayant de ne pas me mettre à rougir face à mes pensées, je fis aussi de mon mieux pour ne pas avoir à remarquer le regard entendu que se lançaient les deux meilleurs amis devant mon nez. Est-ce qu’il y a quelque chose que je devrais savoir ? Mais alors que je leur lançai un regard interrogateur et ouvrais à nouveau la bouche pour leur demander ce qu’ils me cachaient, Seamus prit de l’avance sur moi, et me présentant le plateau de jeu, me déclara :

S. « - Tiens, essaie ! Fais le avec mes pions, je suis en train de perdre de toute façon. » Il me lança un grand sourire qui était bien trop exagéré pour paraître vrai. C’est si...Flagrant que ça, que j’ai envie que les choses se mettent à changer entre moi et Ron ? Bon, si ça s’arrête à notre groupe d’amis, je veux bien, ça ne me dérange pas, si ce n’est les sous-entendus comme le regard qu’ils se sont lancés qui pourraient très bien me faire rougir comme une tomate en présence de l’intéressé. Ca n’aurait rien à voir avec les Serpentards par contre, je les imagine déjà d’ici, leurs moqueries ou leurs regards qui parlent pour eux aussi, surtout en ce qui concerne la Parkinson et toute sa bande de suiveuses. Suiveuses ? Bonniches, serait certainement le terme le plus exact. Un Malefoy version fille, mais en plus…Pathétique. Comme si c’était possible.

Songeant que si je continuais de la sorte, le temps filerait vite et que ma place à la bibliothèque serait de plus en plus menacée, je croisais les bras contre ma poitrine avant de lancer : « - Vous savez très bien que je n’y ai jamais vraiment joué. Cavalier en H12. » Si j’étais pourtant fière de mon coup au moment où ces mots sortirent de ma bouche (j’avais enfin placé de ma propre initiative un pion !), je déchantais bien vite en voyant la reine de Dean s’avancer non loin de ma position, se lever, s’emparer de son trône, et grâce à ce-dernier, s’empresser de «décapiter» mon pauvre cavalier. Sursautant légèrement, je posai une main devant ma bouche, n’aimant toujours pas ce jeu (à quoi servait la violence là-dedans, un jeu d’échecs tout à fait normal faisait tout aussi bien l’affaire…) sous le regard amusé des deux garçons. M’excusant auprès de Seamus pour cet Echec & Mat causé par ma faute, je récupérai les deux livres posés sur le canapé rouge et m’engouffrai derrière le portrait de la Grosse Dame.

Je pris tout mon temps pour rejoindre le deuxième étage ; d’une, parce qu’avoir à descendre cinq étages, ce n’était jamais une partie de plaisir, de deux, parce que je pense qu’une partie de moi s’attendait toujours à ce qu’il lui arrive quelque chose après cette nuit-là, ou alors, ne regardait plus vraiment les murs de Poudlard comme aussi sûrs que je croyais qu’ils étaient. Regardant par-dessus mon épaule, je ne tarde pas à accélérer le pas pour finalement me retrouver dans l’enceinte un tant soit peu rassurante de la bibliothèque. Je lance un sourire à Madame Pince, mais au regard affligé qu’elle m’adresse, je ne doute pas une seule seconde que l’infirmière est passée par là…Et le secret médical, elle ne connaît pas ? Je soupire doucement avant de passer devant plusieurs étagères de livres, tous déjà quasi-lus en ces sept années. J’irai peut être faire un tour vers la réserve, tout à l’heure, vu que j’en ai le «droit» secret maintenant, pour avoir été la rare élève à être restée souvent dans cette bibliothèque ces dernières années. M’arrêtant au cinquième rayon, je prends une grosse encyclopédie au hasard, et viens m’installer sur la table la plus proche.

I was chosen

C’est le week end et je n’ai plus rien à faire, je me suis avancé dans mes devoirs histoire d’être tranquille et de penser à autre chose que ce qui nous attend tous. Etudier ? Il ne faut pas exagérer non plus, ce n’est pas parce que j’ai fais mes devoirs que forcément, je dois me mettre à étudier, c’est bon pour les nazes ça , et je n’en suis pas un loin de là. Je suis assis sur le canapé en cuir de la salle commune, tout le monde sait que j’y suis souvent, c’est comme le roi et son trône, très peu osent s’asseoir dessus quand je suis là. Je sais qu’il y en a qui ne manquent pas de culot, je dois leur rappeler sans cesse mais au moins je me suis fais respecter, pas par tout le monde ca c’est sur, je ne demande pas la lune non plus mais pour la plupart et c’est déjà une bonne chose. Le prince de Serpentard me conviendrait dans ce cas là. J’admire les flammes dansé dans la cheminée, en rêvassant un peu alors que le soir où j’ai torturé cette sang-de-bourbe me revient en tête. Je ne peux m’empêché de sourire à cette pensée, à cette vision. Je souris en coin, tiens je me demande même si elle est sortie de l’infirmerie, ce qui est certain. Je quitte le canapé avant de tourner la tête vers Blaise.

-Qu’est-ce qui a Blaise ?

Il haussa les épaules avant de tourner les talons, je fronce les sourcils me demandant ce qui peut bien lui arriver puis je le suis hors de la salle commune le prenant par le bras et m’éloignant un peu dans la pénombre des cachots. Je le colle contre le mur et je le fixe intensément. -Tu sais très bien que tu ne sais pas me mentir, je déteste qu’on me mente Blaise. Maintenant tu vas me dire ce qu’il y a. Blaise déglutit difficilement puis il me repoussa un peu avant de baisser le regard vers le sol. « Imagine …Imagine on y laisse la vie …Drago, on devrait arrêter, tu devrais arrêter, on s’inquiète tous, je pense qu’on s’inquiète le plus pour toi… ». Je glisse mes mains dans mes poches avant de soupirer, je n’aime pas ça, je déteste ça, j’ai juste envie de lui dire ce que j’ai sur le cœur mais ça n’arrangera rien bien évidement. J’hausse les épaules, le dévisageant. –Tu devrais plutôt t’inquiéter déjà pour toi, moi je sais très bien ce que je fais.

Je secoue la tête, non en faite je ne sais pas ce que je fais, je suis juste complètement perdu et je ne sais plus où aller, je ne sais plus où donner de la tête je crois que je vais faire une bêtise un jour et que je vais amèrement le regretter. Je rentre dans la salle commune, montant aux dortoirs pour prendre ma baguette que je prends soin de ranger avant de quitter la salle commune et de me diriger vers l’infirmerie. Je me dirige vers Mme Pomfresh qui me dit que Granger vient tout juste de partir. Je pousse un long soupire avant qu’elle ne m’interrompt.

« Merci Mr.Malefoy, de l’avoir amenée ici… »

J’hausse les épaules mais elle me regarde quand même d’un air accusateur, mais je ne reste pas plus longtemps je n’ai pas envie de subir des questions idiotes venant d’elle, où des questions avec des sous-entendu je la connais, une garce tout de même. Je quitte l’infirmerie, me baladant dans les couloirs regardant autour de moi, où pourrait-elle être cette sang-de-bourbe ? J’espère qu’elle s’en souviendra après le petit cadeau que je le lui ai laissé, d’un côté dommage qu’elle ne s’en souvienne pas, je pense qu’elle n’aurait plus osé m’approcher de près cette idiote, et puis même, je suis fier de moi sur ce coup, j’espère que mes parents le seront tout autant mais le fait que l’on accuse le Seigneur des Ténèbres doit moins plaire. Je me rends donc à la bibliothèque sachant que Miss-Je-Sais-Tout ce trouve toujours là bas, pour se réconforter, pour se consoler mais les livres n’ont pas d’âme et ils ne savent pas te redonner le moral allons dont, c’est ridicule !

Je regarde autour de moi, regardant quelques personnes s’y trouvant, d’autres doivent profiter du beau temps qu’il fait dehors, ou s’entrainer au Quidditch, tiens quand j’y repense je devrais m’entrainer moi aussi, sinon l’équipe ne sera pas tout aussi performante et surtout que je suis l’attrapeur, je n’ai pas le droit à une seule erreur. Mon regard balaye la bibliothèque avant de reconnaitre la sang-de-bourbe au loin, je souris en coin avant de m’avancer en sa direction et de prendre place à ses côtés. Je prends le soin ensuite de refermer son encyclopédie, sans trop de gêne, sans même lui avoir demandé la permission.

-Bien reposée Granger ? Heureusement que j’étais là …Tu vas me demandé ce que je faisais là aussi tardivement ?...Petite insomnie, et je repensais à tout ça, je me demandais ce qui allait se passer pendant cette guerre…Tu étais bien amochée, et j’ai vu que sur ton ventre était marqué …sang-de-bourbe, tu sais qui t’as fait ça ?

C’est mieux de faire comme si de rien n’était car je sais que c’est la première qui va me suspecter de quoique ce soit, surtout que je suis loin d’être un ange mais pour elle, je pense que je n’en serais pas capable alors dans ces cas là c’est encore mieux. Je regarde autour de moi, ne voulant pas être vu avec elle sinon ce serait le pompon, même si les autres se moqueraient plus d’elle que de moi, ils le savent tous, mais personne ne dit rien malgré qu’entre Serpentard nous ne sommes pas tous solidaire, il n’y a que ceux de mon côté qui le savent le reste il ne vaudrait mieux pas, il y a des traitres dans la maison Serpentard, il ne faut pas que ça arrive aux oreilles de ces derniers…

❧ drago & hermione. J’ignore où pouvent être Harry ou Ron, certainement sur le terrain de Quidditch mais qu’importe, s’ils doivent me chercher, ils doivent bien savoir que la bibliothèque reste le premier des lieux à inspecter. Poudlard a beau être comme une seconde maison, il n’y a qu’en étant entourée de tous ces livres et de tout ce savoir que je me sens le mieux. Plongée dans l’encyclopédie que je viens de dégoter, je l’ouvre au hasard et lis les lignes sans vraiment y prêter attention, me perdant dans mes pensées. Je sursaute en voyant l’encyclopédie se fermer d’elle-même tout à coup et je fronce les sourcils. Qu’est-ce que… ? Mais en reconnaissant malheureusement la main qui y reposait, je ne fus pas si surprise que ça en relevant le regard vers celui qui venait de s’inviter à ma table. Je me demandais bien ce qu’il me voulait cette fois. D’après ce que j’ai pu comprendre, je ne suis pas capable de me rappeler de la dernière fois que je l’ai croisé, parce que c’était aussi lié à mon attaque sur le toit, et à mon «trou de mémoire». Je trouve même déplacé qu’il vienne vers moi sans crier gare et qu’il se mette à me demander des nouvelles comme tout le monde l’a fait, comme si au fond…Ca ne restait pas Malefoy ! Et qui plus est, il était le deuxième suspect concernant cette attaque. Tant que je n’aurai pas de preuves comme quoi Voldemort a bel et bien pu franchir les barrières de sécurité de Poudlard, je continuerai de porter mes soupçons sur lui. Me mordant nerveusement la lèvre inférieure, je fixe un moment en face de moi, comme pour affronter celui que j’imaginais non pas comme mon bourreau, mais plutôt complice, avant de tourner à nouveau le visage vers lui et de planter mon regard dans le sien. J’aurai bien aimé me dire qu’ainsi, il pouvait toujours échapper au mensonge, et que je me rendrai bien vite compte s’il lui prenait l’envie de me mener en bateau, mais c’est un serpent avant tout, et il sait user de la ruse et de la manipulation mieux que personne pour me faire croire ce qu’il a envie de dire, et qui n’est pas forcément la vérité.

« - Ca va…J’ai encore mal, mais elle m’a laissée sortir. » Et heureusement. J’y étais restée une bonne partie de la semaine, mais ça avait semblé comme étant un mois entier à mes yeux. Entre la couleur blafarde, l’odeur et le silence pesant…Pour le coup je suis bien contente de n’avoir jamais été très douée pour monter sur un balai. Harry a un excellent niveau et pourtant il défie n’importe qui passant par la case infirmerie, -bien que ça ne soit pas toujours de sa faute-. Je n’ose même pas imaginer dans quel état j’aurai été s’il avait fallu me faire repousser tous les os comme ça avait été le cas pour lui en deuxième année. En fait, je pense que c’est surtout depuis le looong «séjour» que j’y avais fait, à cause de ma paralysie, qui m’a quand même laissé un traumatisme pour ce qui est de cet endroit du château. Rien que d’en parler, je ressens une petite lancée au niveau du ventre, j’ignore si c’est uniquement psychique ou si j’ai véritablement mal encore, mais de toute façon, peu importe ce qu’il a fait ou pas fait cette nuit-là, je n’ai pas envie de lui montrer que bien que sortie, je garde encore quelques ‘séquelles’. Ramenant l’encyclopédie vers moi, je me lève et vais la ranger sur un des étalages. Bien que je n’ai pas réellement envie de faire la causette avec quand même mon pire ennemi –et qui peut s’avérer dangereux apparemment…– je n’ai pas l’impression qu’il va me lâcher la grappe de si tôt, et lire en sa compagnie, ça serait comme essayer d’attraper de la fumée rien qu’avec les doigts. Soufflant une fois que je fus dos à lui, je pose légèrement une main sur mon ventre, mais réalisant subitement que lui tourner le dos n’était pas la meilleure idée que j’ai eue, je lui refis face, mes mains toujours appuyées contre le petit comptoir de l’étagère. Jetant un petit coup d’œil autour de nous, je me rendis compte avec soulagement que la bibliothèque commençait à se remplir petit à petit, et que donc, il ne prendrait pas le risque de tenter quelque chose sur moi, si on restait dans l’hypothèse qu’il y ait été pour quelque chose dans mon envoi à l’infirmerie. Tambourinant un peu mes doigts contre le meuble, je pèse un moment le pour et le contre, avant de lancer : « - Tout le monde imagine que c’est ton maître, mais moi ça me semble un peu trop tiré par les cheveux. À moins que …Quelqu’un l’ait aidé non pas à s’introduire dans le château, mais à la surface ? »

J’accentue bien sur le «Quelqu’un» tout en refusant de baisser le regard ou de regarder ailleurs cette fois-ci. Je veux savoir ce qui s’est passé, quitte à me prendre un sacré coup dans la tête en apprenant que c’est un membre de Serpentard, ou lui, ou vraiment Voldemort qui m’a fait ça (et pourquoi pas tous les deux en même temps ?) J’en ai marre qu’on me pointe du doigt et qu’on chuchote sur mon passage, si ils s’imaginent eux aussi que la première version des faits n’est pas vraiment la vérité, alors qu’ils mènent leur enquête, je serais tout de suite plus tranquille. Remarquant que des premières années commençaient à trainer dans le coin, je me redirigeais vers la table, bien décidée à ne pas les laisser entendre une miette de ce qui pouvait se dire. Les pauvres, ils font leur entrée dans le monde de la magie vraiment au mauvais moment, et je ne voudrais pas les terroriser plus qu’ils le seront certainement au cours des prochains mois. Je reviens donc à ma place, plus par dépit qu’autre chose je croise mes doigts ensemble, alors qu’une nouvelle question me brûle les lèvres.

« - Pourquoi est-ce que tu m’as ramenée à l’infirmerie ? Je ne crois pas me tromper en disant qu’une sang-de-bourbe de plus ou de moins, ça doit bien être le cadet de tes soucis. » Je croise les bras et appuie mon dos contre le dossier de ma chaise tout en le fixant, à présent. Je sais qu’il ne sera pas sincère ou même, qu’il risque de rire en disant que de toute façon, je l’avais bien cherché, et qu’il n’attendait que cela depuis notre première année. Et le pire dans tout ça, c’est que je n’ai même plus de baguette…La boutique d’Ollivander est totalement dévastée maintenant, mais bien qu’elle ne l’ait pas été, s’y rendre aurait été tout aussi inutile, voire même dangereux. Peut être que je peux emprunter la baguette de quelqu’un, pour une durée indéterminée…Même si je ne sais pas avec quoi cette prétendue personne pourrait se défendre à son tour pendant la guerre.

Moi je me fiche totalement de ce que font les autres en ce moment, je suis content pour eux s'ils ont de quoi s'occuper le temps qu'ils ne me traînent pas dans les jambes alors je suis content. J'ai bien envie de voir comment se porte Granger après tout ce que je lui ai fais, et puis un sortilège d'oubliettes permet de s'en sortir mieux même si c'est assez étrange, en plus venant de moi, moi qui sauve une sang-de-bourbe ...on aura tout vu, mais je crois que je ne me suis pas préparé au pourquoi je l'ai sauvée ...mais j'improviserais, comme toujours en tant que bon menteur. Si elle n'est pas à l''infirmerie, elle ne peut être qu'à la bibliothèque, miss-je-sais-tout. Je suis sûr qu'elle doit connaître la bibliothèque comme sa poche, par cœur ainsi que les livres qui s'y trouvent ...moi je me demande bien comment elle fait car je ne prends pas vraiment soins des livres, c'est mes meilleurs ennemis mais bien sûr Potter et toute sa petite bande passe bien avant des vulgaires livres. J'arrive enfin à la bibliothèque avant de finalement apercevoir cette idiote. Je souris en coin, je savais qu'elle serait là, elle est toujours là en général quand j'ai envie de la trouver. Je m'avance vers elle, m'asseyant à ses côtés mais je prends la peine de fermer son gros livre pour attirer son attention, je préfère que la personne me regarde plutôt qu'elle me parle comme si elle en avait rien à faire de moi. Elle sait très bien que j'aime que l'on me regarde dans les yeux, plutôt que l'on évite mon regard, c'est frustrant et ...mal poli. La politesse ? Moi ...ça me connait pas !

Je lui demande alors s'il elle s'est bien reposée, tout en m'envoyant des fleurs comme à mon habitude -ce qui n'étonne personne soit dit en passant-. Je la regarde droit dans les yeux ne détournant pas mon regard du sien, jamais je ne baisserais le regard face à des gens comme eux, sinon ce serait preuve de faiblesse, et moi je suis loin d'être un faible, je ne suis pas comme mon père, je ne suis pas un lâche ni un abruti. J'hoche simplement la tête, j'espère que tu as vraiment mal, et beaucoup mal Granger, je suis plus que satisfait, je suis tellement content, le maitre sera tellement fier de moi quand il le saura, je compte lui dire, lui montrer que je ne suis pas un faible. J'ai envie de voir, voir s'il y a encore la gravure, mais je ne suis peut-être pas censé le savoir, alors je ne dirais rien, je ferais comme si de rien n'était, jouons le jeu jusqu'au bout. Je me demande comment c'était à l'infirmerie, elle ne s'est pas trop ennuyée ? La pauvre ...son cerveau à du ramollir à force de stagner et de ne plus apprendre de nouvelles choses, la voir à la bibliothèque après ça ne m'étonne même pas, son cerveau doit dire « ouf »...ce n'est pas très gentil, mais c'est ainsi que je vois les choses, surtout venant d'elle, et observer le plafond clair, lugubre et tellement blanc de l'infirmerie ce n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant, je sais ce que c'est.

Je la suis du regard quand elle ramena l'encyclopédie vers elle et qu'elle se lève pour aller le ranger. Je n'ai toujours pas bouger de là où je suis, je continue d'observer les autres autour de moi, je n'aime pas trop quand il y a du monde à la bibliothèque mais comme il commence à faire beau ils préfèrent profiter des rayons du soleil plutôt que de rester cloîtrer ici, et ça m'arrange. Elle me tourne rapidement le dos, je fronce les sourcils prêt à répliquer comme à mon habitude mais elle se retourne bien vite, tiens aurait-elle lu dans mes pensées ? Ou elle l'aurait devinée je dois dire que c'est prévisible venant de moi. Je glisse mon regard vers sa main posée sur son ventre me retenant de sourire. Je relève mes yeux ensuite à elle avant de secouer la tête, elle n'est pas croyable, toujours entrain de s'imaginer des choses, de se faire des films même si elle a raison. J'hausse les épaules, faisant comme si je n'en savais rien puis je lâche un faible soupire.

-Tu sais, j'ai pas de contact avec les autres, alors il y a sûrement Goyle ou Crabbe ...ou Blaise, pourquoi moi directement ? C'est parce que je suis un mangemort ? Parce que ma famille est pour le mal ? Je te croyais plus intelligente que sa.

Son insistance sur le quelqu'un m'a bien fait comprendre qu'elle me visait moi. Je détourne mon regard jouant avec la bague de Serpentard que j'ai autour du doigt la laissant revenir s'assoir mais je garde mes distances. Je m'humidifie les lèvres quand elle me demanda pourquoi je l'ai ramenée à l'infirmerie avant de sourire en coin, je relève mes yeux vers elle avant de m'affaler sur la chaise, faisant jouer mes doigts sur la table en bois, en face de moi.

-Je voulais me faire bien voir aux yeux de tous, j'aime jouer les héros Granger.

Je me mords lentement la lèvre souriant toujours en coin avant de tourner le regard vers les autres, les surveillant mais les Serpentard qui sont là sont plus à rire de la pauvre Granger plutôt que de moi. Ce que je veux dire par là ..Drago Malefoy allant à l'encontre d'Hermione Granger ...non, ce n'est pas tout les jours, alors pour eux c'est juste pour se payer de sa tête, mais c'est une chose que je fais. Je mens tellement bien que j'espère qu'elle lâchera l'affaire et qu'elle ne cherchera plus à savoir qui lui a vraiment fait ça. Elle le saurait peut-être un jour, mais pas maintenant, j'ai encore envie de jouer un peu avec elle. Je me lève, poussant la chaise avant de la remettre à sa place et je pose mes deux mains sur la tête de la chaise.

-N'essaye pas de faire croire que c'est moi ou même Lui qui te l'a fait ...tu risquerais d'avoir pire.

Je souris en coin, mon sourire ne disant rien de bon. Je tourne ensuite les talons me rendant vers les livres de potions avant d'en prendre un au hasard, un que je n'ai pas lu fera l'affaire. Je prends place sur une chaise qui se trouve dans ce rayon, posant le livre sur la table me mettant à le feuillter sans vraiment lire ce qu'il y contient, je repense plutôt au soir ou je lui ai infligé ça, c'était tellement jouissif ...tu te rappelles du coup de poing Granger ? La vengeance est un plat qui se mange froid, j'espère que là, tu comprends le sens de ce proverbe, et encore j'aurais pu faire mieux ...mais un jour je ferais mieux, beaucoup mieux, et ce jour doit être proche, très proche...

❧ drago & hermione. « - Pas forcément. La Gazette a tellement parlé de votre histoire et de ton père ces derniers temps que personne n’ignorait ce qui s’était passé. Et toi, pour sauver l’honneur ou je ne sais quoi, tu ne trouves rien de mieux à faire que d’attaquer une sang-de-bourbe, qui qui plus-est est la meilleure amie d’Harry Potter, pour te faire bien voir aux yeux du nez de serpent et prouver qu’ainsi, la lâcheté n’est pas héréditaire. »

Malefoy à la bibliothèque, ce simple fait relevait du miracle. Mais sa présence signifiait aussi que mon petit jardin secret, que représentait la bibliothèque était menacé, au même titre que le sentiment de sécurité que j’y ressentais. Feignant l’indifférence, je ne réponds que très brièvement à sa question, le soupçonnant d’être l’auteur de ce geste. Ramenant l’encyclopédie vers son rayon, je lève les yeux pour la regarder se mettre en place d’elle-même. Les ricanements derrière moi, je ne prends même pas la peine de me retourner pour savoir d’où en venait la cause. Entre les gloussements suraigus de la Parkinson et de ses amies et les regards appuyés que je sens sur moi, même le dernier des idiots aurait facilement deviné qu’ils sont tous en train de se payer ma tête. Mais il faut que je leur montre qu’entre eux et moi, je suis la plus forte. Comme le dit si bien le dicton Moldu, qui ignore méprise. Même si d’un côté tous ces ricanements ne font bien évidemment que raviver dans mon esprit l’idée douloureuse qu’il s’était maintenant montré plus dangereux que jamais. L’impérium ? Ça ne serait pas la première fois qu’il l’aurait utilisé, et il aurait ainsi jouer le rôle de complice pour m’amener jusqu’à mon bourreau. Même le revoir n’a provoqué aucun flash-back ou souvenir lointain de cette soirée, bien la preuve que celui ou celle qui m’a envoyé le sort Oubliettes le maitrisait à la perfection. J’ai bien cherché inutilement, avant qu’il arrive, un contre-sort qui pourrait me rendre subitement me rendre la mémoire mais ça n’existe pas, pas plus que les sortilèges qui permettent à un mort de revenir à la vie par ailleurs. Fixant un long moment la reliure d’ouvrages bien plus épais encore, je finis par revenir à la table. Bien évidemment, lui n’a pas bougé d’un pouce. Je ne supporte pas qu’il me regarde, ou même qu’il m’en parle. C’est lui qui a lancé le sujet, et pourquoi est-il à la bibliothèque exactement ? Les seules fois où je le vois avec un livre entre les mains, c’est en cours, et encore, la plupart du temps, il est plutôt du genre à piquer du nez dedans. Par Merlin, ce que j’aurais aimé être instruite à l’Occlumencie à ce moment précis ! Tout serait déjà beaucoup plus simple. Gardant les sourcils froncés, un léger pli se dessinant entre eux et la mine concentrée, je reviens m’asseoir à ma place initiale. Laissant un silence s’installer, je pèse une à deux fois les mots intérieurement, histoire de réussir à utiliser ceux qui le déstabiliseront peut être, ou qui pourraient m’aider à y voir un peu plus clair dans cette affaire. Au bout d’un moment enfin, je lançais :

« - Bizarre, toi qui semblait ne pas vouloir attirer l’attention des autres en ce moment. Jouer les gentils serpents, ça ne te ressemble pas, pas plus qu’à ta maison. Fais attention à ta réputation, tu ne voudrais tout de même pas la gâcher pour une pauvre sang-de-bourbe dans mon genre, si ? »

La provocation n’a jamais été ma prédilection, et en prenant la parole, je ne pensais pas aller si loin. Mais je voulais toucher son point sensible, qu’il me dise enfin ce que je veux entendre depuis qu’il s’est assis sur cette chaise. De plus, les ricanements de ses petits camarades qui se font encore entendre derrière moi n’arrangent en rien mon humeur massacrante. Moi-même, je ne sais pas exactement ce que je suis en train de ressentir en ce moment. De la haine, du dégoût ? L’envie de comprendre et surtout de savoir pourquoi. Moi qui pensais qu’il avait finalement lâché l’affaire concernant mon cas, je me suis réellement bien trompée. Les Serpents ne sont que trop rarement calmes, j’aurais du m’en souvenir, et c’est lorsqu’ils paraissent le plus paisibles ou les plus indifférents qu’ils sont les plus dangereux. Dommage que je n’ai plus de baguette, j’aurai peut être pu trouver un moyen tout à fait commode de le faire enfin parler, et non pas tourner sournoisement autour du pot comme il était en train de faire. C’est curieux comme mon poing me démange à cet instant précis, Malefoy, que dirais-tu d’un petit rappel de notre troisième année ? Mais me donner en spectacle ne serait pas une bonne idée. Aussi loin des autres comme il le prétend, je suis certaine que si je tente quoi que ce soit à son égard, les autres ne tarderaient pas à rappliquer pour venir le défendre, en bon toutou à leur maître préféré qu’ils sont. Même une baguette ne m’aiderait pas ; même si ça me coûte de le dire, ils sont bien plus puissants que moi, au niveau de la tactique et de leurs sortilèges : au moins, leur entrainement de mangemorts n’y est pas pour rien. Me contentant de serrer les dents, je ne rends qu’un regard noir à son sourire et fronce les sourcils à sa nouvelle phrase. Est-ce que c’est une menace ? En tout cas, ça y ressemble très fortement.

Regardant sa silhouette disparaître derrière un étalage de livres, je me lève d’un bon, bien décidée à ne pas en rester là. Soit c’est moi qui commence à devenir totalement paranoïaque sous toute cette pression et ces questions qui m’assaillent, soit cette réplique avait définitivement quelque chose à voir avec toutes ces idées qui commençaient à germer dans ma tête. Me dirigeant d’un pas plutôt pressé et décidé, je m’arrête enfin au début du rayon sur lequel il se trouve avant de croiser les bras, en ayant marre de ce petit jeu ridicule et voulant avoir une fois pour toutes la vérité. Et si c’est bien lui, peu importe qu’il efface encore cet aveu de ma mémoire, au moins il l’aura fait…Pour la forme. Fixant le moindre de ses gestes ou de ses expressions comme s’ils avaient été des indices importants dans cette histoire.

« - Hé ! Personne n’est encore censé savoir à part les Gryffondors, l’infirmière et les professeurs. Comment est-ce que tu as pu être au courant ? »

Et s’il me sort subitement qu’il en a entendu parler dans sa salle commune, j’aurais quand même du mal à le croire ; comment une sorcière impure pourrait-elle mériter toute leur intention ? Quoi que si l’on y réfléchit bien, je reste une bête de foire pour eux…Mais ça n’engage à rien.