C'était une journée comme les autres, une journée sans anicroche quelconque, jusqu'au moment où je m'étais décidée à aller faire un petit tour dehors. Je ne savais nullement qu'elle force avait réussi à me faire quitter mon livre de potion, mais j'avais comme pour envie de changer d'air, car celui-ci demeurait de plus en plus irrespirable au château. En effet, le temps n'était guère à la fête et cette vague de pessimisme qui émanait en la personne de mes camarades commençait légèrement à me déprimer. Pour une fois, j'avais décidé de ne plus me préoccupé des problèmes qui m'entouraient, pour passer quelques heures de détente en dehors de l'enceinte de Poudlard. Je ne savais nullement si cela était prohibé même si j'avais atteint ma majorité, mais à vrai dire cela ne m'importait peu. Car après tout, je n'allais surement pas me faire virer à cause de cette entorse au règlement intérieur, du moins je l'espérais. Le château avait toujours été comme un éternel havre de paix pour moi, mais désormais je ne m'y sentais plus du tout en sécurité.

Je me trouvais à présent au Prè-au-lard, endroit qui était si peuplé auparavant bien que la chaleur d'antan soit désormais révolu. Les mangemorts étaient surement passés par là, ce que je pu conclure lorsque je vis la plupart des commerces dévastés, qui eux, essayaient de se reconstruirent du mieux qu'ils pouvaient, même si le moral des commerçants n'étaient nullement au beau fixe. Le monde magique avait sombré dans un réel chaos et hélas je me sentais impuissante face à tout cela, face à cette injustice qui s'était abattue sur le monde sorcier. Mais au fond de moi, je savais pertinemment que la justice sera rendue, tôt ou tard. L'espoir faisait vivre et c'était désormais la seule chose qui en venait à nous rester, même si pour certain celui-ci avait été oublié. Je devais y croire pour ne pas sombrer dans la folie, croire en un jeune homme qui m’était inconnu, avoir foi aux choix de mon défunt directeur.

Je fus sortie de ma torpeur à l'entente d'une voix qui ne m'était guère méconnue. Une voix que j’affectionnais tant mais qui me laissait un goût amère. Drago Malefoy avait été l’un de mes premiers petits amis et il fut le dernier. Notre séparation ne fut guère des plus cordiales, du moins de sa part, car moi je m’étais contentée d’acquiescer bien que déroutée. Je ne pus m’empêcher de répondre bêtement à son magnifique sourire d’ange déchu et accepta son invitation à nous rendre aux trois balais. Je m’apprêtai à me retourner quand je sentis une pression sur ma bouche et un corps puissant se coller à moi pour m’empêcher de bouger. « Chut, je ne te veux aucun mal » je l’aurais peut-être crue il y a quelques secondes, mais là j’en doutais fortement. J’avais essayé de me débattre, mais sous l’influence de l’imperium mon corps ne me répondait plus, bien que mon âme hurlait.

Les choses s’étaient déroulées tellement vite et je ne savais pas réellement ce qu’il attendait de moi. J’étais effrayée, cela se voyait bien que j’essayais de le cacher à mon agresseur. Il nous fit transplaner dans un endroit qui m’étais jusqu’à aujourd’hui inconnu, un manoir sombre et sans charme. Nous descendîmes au sous-sol et celui-ci me plaqua contre un poteau et m’attacha avec des chênes. Une nouvelle fois, j’avais été victime de ma naïveté, une nouvelle fois je me retrouvais dans une situation impossible à gérer. Je ne pouvais à présent m’en prendre qu’à moi-même et à cette candeur à toute épreuve. Il stoppa le sort et je le regardai droit dans les yeux, ne cachant guère mon incompréhension. Dans son regard je ne pus percevoir aucune trace d’humanité, rien ne ressemblant à de la compassion et à vrai dire cela me faisait froid dans le dos. Mon corps se mit légèrement à trembler tant ces cachots demeuraient froids et malsains. Mon regard s’écarquilla quand celui-ci m’affirma qu’une autre personne allait venir « s’occuper de moi ». J’essayai vainement de retirer ces chênes, espérant m’enfuir de cet endroit maudit qui était devenu ma prison dorée.

« Détaches-moi ! Ce n’est vraiment pas drôle »

Dis-je prenant une mine indignée, mais hélas mes yeux me trahissaient et reflétaient la terreur. En effet, je croyais encore à une mauvaise blague, espérant que les choses n’allaient nullement mal tourner, car j’étais à présent dans l’incapacité de me défendre, car la cruche que j’avais toujours été avait oublié sa baguette au château.