Malgré le monde qui continuait toujours d'affluer un peu plus au sein de la Grande Salle, je réussis à en sortir, me dirigeant d'un pas décidé vers le grand escalier. Je n'avais pas beaucoup mangé c'est vrai, seulement une soupe pour me réchauffer, mais j'avais pris deux-trois pommes dans mon sac pour lutter contre un éventuel petit creu dans la soirée, ou même dans la nuit. Une fois arrivée au septième étage, je poussais un soupir de soulagement en appercevant le portrait de la Grosse Dame ; pour le coup, je me serais presque reconnaissante d'avoir décidé de manger léger ce soir. On a pas idée aprés une longue et harassante journées de cours, de monter sept étages pour retrouver son confort quotidien ! Donnant le mot de passe à peine changé de la Grosse Dame, je pénétrais dans l'enceinte des Rouge & Or. Au fur et à mesure que je m'avançais, un léger sourire satisfait vint prendre place sur mes lèvres ; il n'y avait pas grandd monde pour le moment, seulement un groupe de seconde années que je ne connaissais pas, discutant sur le canapé. Leur adressant un signe de tête, je récupérais rapidement ma place préférée dans cette salle ; j'ai nommé le fauteuil le plus prés de la cheminée.Avec le froid qu'il fait dehors en ce moment, se retrouver devant son ne peut faire que du bien. Et il est aussi bon de profiter du calme de la Salle Commune avant l'arrivée des autres élèves, qui ne devraient d'ailleurs pas tarder. Alors que j'étais toute prête à somnoler dans mon fauteuil, je sursautai un peu en sentant quelque chose m'effleurer la jambe. Baissant le regard, j'apperçus Pattenrond se pavaner devant moi, laissant fièrement découvrir un cadavre de souris. Je le félicitais par une petite caresse puis le pris sur mes genoux, avant d'entendre de nouveau le portrait de la Grosse dame pivoter.

Ron avait été un des premiers à rentrer dans la Grande Salle pour l'heure du dîner, comme à son habitude. Le goinfre s'était jeté sur la nourriture déjà présente dans les plats d'or et en avait avalé une grande quantité. Bien qu'il était auparavant pressé de pouvoir manger autant qu'il le voulait, il n'avait pas hâte de finir son repas ; en effet, il devait commencer un devoir de potions à rendre pour le lendemain. Ledit devoir avait été donné il y avait plus d'une semaine, mais au lieu de le faire le plus tôt possible, le Gryffondor avait repoussé la date limite pour le finir et accessoirement le commencer, et maintenant, il devait obligatoirement le faire, ne tenant absolument pas à avoir à faire face à un professeur de potions qui n'avait pas eu tous les parchemins qu'il devait avoir.

C'est donc sans grande conviction que Ronald sortit de la Grande Salle au milieu des autres apprentis sorciers et gravit lentement plusieurs escaliers de pierre, se rendant ainsi au septième étage, celui où se trouvait la salle commune de sa maison. Il passa devant le portrait de la Grosse Dame, qu'elle fit pivoter pour le laisser passer puisqu'il avait prononcé le mot de passe "du moment". Traversant rapidement la salle commune sans adresser un regard aux personnes présentes, il gravit les marches menant au dortoir des garçons et passa chercher de quoi écrire ainsi que son manuel de potion, et redescendit afin d'aller s'installer dans un coin qu'il appréciait particulièrement, celui où se trouvait la cheminée et des fauteuils bien confortables.

Seulement, il n'avait pas prévu que quelqu'un s'y trouverait déjà. Et de dos, il reconnut tout de suite cette personne. A sa connaissance, il n'y avait qu'Hermione qui avait ces cheveux, même en la voyant de dos. Ron s'arrêta un moment et se mordit la lèvre, gêné. Voilà un moment qu'il n'adressait pratiquement plus la parole à la jeune fille. Lentement, il s'approcha et se laissa tomber sur un des fauteuils, ayant au préalable lancer un regard noir au chat sur les genoux d'Hermione, mais sans regarder celle-ci... Il commença alors à rédiger à la plume son devoir, se fichant littéralement de mettre n'importe quoi dessus, cela ne changerait pas de d'habitude. Discrètement, il jeta un rapide coup d'oeil à la Gryffondor, et retourna à son parchemin sans prononcer une parole...

Je regarde le feu crépiter dans la cheminée et lâche un soupir de bien être, autant en profiter avant que la salle commune ne soit complètement prise d'assaut par toutes les autres années. Je dépose mon sac de cours à mes pieds, n'étant pas réellement motivée pour à nouveau monter des marches conduisant au dortoir des filles. Ca attendra bien. M'appuyant sur les accoudoirs, je m'installai confortablement dans le fauteuil, lorsqu'une boule de poil orangée du nom de Pattenrond fit irruption dans la pièce. Je tapotai un peu mes genoux et il monta. J'embrasse doucement le haut de sa tête puis le caresse presque machinalement, avant d'entendre à nouveau le Tableau de la Grosse Dame se dérober pour laisser entrer quelqu'un d'autre. N'y prêtant pas réellement attention au départ, je tournais le regard le regard vers la personne qui venait de s'installer sur le siège voisin, avant de me rendre compte qu'il s'agissait de Ron. Je fis une petite moue, d'une part parce que le silence régnant dans la salle ne serait plus reposant mais lourd maintenant, et puis..Ca fait vraiment un bon moment qu'on ne s'est pas parlés. Il me manque, même si je refuse de totalement l'admettre ; mais pire, je ne pense pas qu'on ait besoin de disputes en ce moment. On devrait plutôt tous se serrer les coudes, non ? Déjà que c'est pas la joie à cause du retour de Voldemort, si on commençait à se prendre de plus en plus la tête par des broutilles, on n'avancerait à rien.
Je serre un peu plus le chat contre moi, sait-on jamais, en parfaite connaissance que les deux ne s'étaient jamais réellement bien entendus. Me penchant légèrement pour voir ce qu'il écrivais (eh je suis curieuse, et on ne me changera pas!), je me rendis compte qu'il s'agissait du devoir de potion, à rendre pour le lendemain. En temps normal j'en aurai plaisanté mais là, je savais que la situation était à prendre avec des pincettes. Me pinçant un peu les lèvres, je décidais d'enfin me lancer ; il faut bien faire bouger les choses, non ?

- Besoin d'aide ?

Je le regarde, appréhendant quand même un peu sa réaction, mais au moins on ne peut pas dire que je n'aurai pas fait d'effort pour que ça s'arrange entre nous. Ca part d'une bonne attention, quand même. Et puis, pour l'épisode Lavande et tout le tralala, on va dire que je n'ai plus réellement envie de m'attarder là-dessus. Plus maintenant, en tout cas.

La plume glissait allègrement sur le parchemin, et Ron gribouilla avec un mot totalement incompréhensible, et un autre qui était le nom d'un ingrédient, mais qui ne figurait même pas dans la potion étudiée. Il ne s'en rendit pas vraiment compte, et n'en avait que faire, même s'il trouvait qu'il y avait un petit truc qui clochait dans son devoir, comme d'habitude. Enfin, il devait y avoir sûrement plus d'une seule chose qui n'était pas correcte sur le parchemin, sans aucun doute. Le Weasley écrivait ce qu'il lui passait pas la tête, et en même temps, il pensait à bien d'autre chose, et sans aucune surprise, à Hermione, qui se trouvait toujours à côté d'elle. D'ailleurs, lorsqu'il stoppa le mouvement de sa main et jeta une nouvelle fois un coup d'oeil à la jeune fille, il la vit légèrement penchée vers son devoir. Il se retient à grande peine de rougir des absurdités qu'il avait écrites, et se concentra plutôt sur ce qu'elle lui disait.

- Besoin d'aide ?

Quelques seconds passèrent, quand Ron se décida à sourire, son sourire en coin habituel. Il fit glisser sa plume et son parchemin vers Hermione, sans lui donner son manuel de potion. La plupart du temps, elle n'en avait pas besoin, c'était bien connu... Tout en lui donnant son devoir, Ronald jeta un rapide coup d'oeil autour de lui afin de vérifier si Lavande n'était pas dans les parages. Dès qu'elle le voyait avec une autre fille qu'elle, elle lui sautait carrément dessus et ne le lâchait plus du tout. Ca allait au début, mais Ron ne commençait vraiment plus à la supporter. Mais, au fond de lui, il faisait ça pour exaspérer Hermione...

- Je n'ose même pas imaginer toutes les heures de retenue que j'aurai eu avec Rogue, sans toi...

Comme pour ponctuer sa phrase, Ron s'étira paresseusement et se cala un peu plus dans son moelleux fauteuil. Inconsciemment, son regard s'orienta vers la Gryffondor, et l'observa pensivement, ce qui n'était pas ce qu'il faisait le plus souvent...

Je caresse lentement les oreilles de Pattenrond avant de laisser mon regard dévier vers Ron, apparemment occupé avec un devoir. Mais à la vitesse à laquelle les phrases semblaient lui venir, ça ne devait pas tellement l'inspirer. Intriguée, je me penchais un peu vers lui et découvris le devoir de Rogue, à rendre pour le lendemain. Un léger sourire vint naître sur mes lèvres puis je lui proposa mon aide, qu'il accepta, à mon plus grand soulagement. Je préfère ça plutôt que ça ait tourné en une énième dispute. Et ça commençait à me fatiguer d'ailleurs..

Peut être que, c'est un bon début pour que tout reprenne comme avant, non ? Enfin comme avant, rhm..Je me comprends. Je me contente de sourire à sa remarque puis me penche davantage vers le parchemin et la plume ; Pattenrond, pestant, sauta de mes genoux et alla se rouler en boule dans un coin. Je place une mèche de cheveux derrière mon oreille et commence à me lancer dans la lecture du parchemin de Ron, fronçant légèrement les sourcils à certains endroits. Puis, je me mets à sourire avant de re-glisser vers lui le parchemin, pointant du doigt un passage de ce qu'il venait d'écrire.

- Ron, tu as écrit trois fois de suite la même phrase !

Je secoue la tête, amusée, avant de reporter mon attention sur le parchemin en question. Sauf que connaissant le maître des potions, des ratures sur une copie, aussi bonne soit-elle, ça pouvait toujours être pénalisant. Je fis une légère moue en fixant le parchemin, bon eh bien..On va dire que c'était le brouillon. Je regarde ensuite Ron et repose sa plume sur la petite table, avant de me lever.

- Je reviens, je vais chercher un autre parchemin.

Je contournais mon fauteuil et me dirigeais vers le dortoir des filles ; par chance, aucune trace de Lavande là-dedans non plus. J'allais vers ma valise et l'ouvris, à la recherche de ce fameux parchemin. C'est vrai que j'aurai pu directement donné mon devoir à Ron, il n'aurait eu plus qu'à le recopier...Mais si le refaire complètement me permet de passer du temps avec lui..Je suis partante. Dénichant enfin un morceau de parchemin, je me redressai puis repris les escaliers ramenant à la Salle Commune.

Voilà quelques minutes que les deux Gryffons avaient commencé à discuter entre eux-deux - même si u silence plutôt gênant et pesant régnait parfois -, et pas encore une trace de dispute ou autre chose dans le même genre. Ron décida d'en profiter un peu, même si les gentilles chamailleries avec la jeune fille lui manquaient énormément (Pour faire plus court, Hermione elle-même lui manquait, non ?). Ronald regarda presque avec satisfaction le maudit chat d'Hermione s'éloigner en râlant, tout en lançant un regard lourd de reproches au Weasley, comme si c'était à cause de lui que sa maîtresse ne faisait plus attention à lui, ce qui n'était pas entièrement faux. Une fois l'animal éloigné, il se concentra plutôt sur la jeune fille qui replaça vivement ses cheveux correctement, observant ses mimiques au fur et à mesure de la lecture de son devoir. Justement, il fronça légèrement les sourcils quand elle eut un petit rire.

- Ron, tu as écrit trois fois de suite la même phrase !

L'intéressé regarda le parchemin qu'elle faisait glisser vers lui, montrant du doigt lesdites trois mêmes phrases. Etonné, il les lut l'une après l'autre et fit la moue, ses joues se colorant légèrement à cause de sa gêne. Une chose plutôt amusante chez l'apprenti sorcier, lorsqu'il se mettait en colère ou était embarrassé, ses oreilles devenait aussi rouges, autant que ses joues, et à ce moment-là, il fit la même chose sans le vouloir. Le Gryffondor détourna un peu le regard, quand Hermione se leva pour aller chercher quelques petites affaires dans son dortoir. Ronald, maintenant seul, écouta le silence qui régnait à présent, entrecoupé des quelques conversations des élèves étant encore debout à cette heure-là. Pattenrond, roulé en boule dans un coin de la pièce, profita du fait que sa maîtresse était pour le moment absente et ne se gêna pas pour observer fixement Ron. Ce dernier le vit au bout d'un certain temps, et le fusilla également du regard, puis reçut pour réponse un chat qui lui tourna le dos, après lui avoir "grogné" dessus, mais de loin.

Le portrait de la Grosse Dame pivota à nouveau, tandis que le jeune homme regardait qui allait rentrer. Il se tendit à l'extrême en voyant Lavande pénétrer dans la Salle Commune, mais par un heureux miracle encore inexpliqué, elle ne le vit point, et montra directement dans le dortoir réservé à la gente féminine, tout en bousculant Hermione et lui lançant un méprisant regard quand elle la croisa. Ronald se retint de soupirer de soulagement, mais l'expression de son visage traduit ledit soupir, vu qu'il était excessivement tendu il n'y avait même pas quelques secondes...

Au fond, j'avais peur avec toutes ces disputes, que quelque chose se brise réellement entre nous ; et c'était réellement la dernière chose à souhaiter en ce moment. Déjà qu'Harry se renfermait sur lui-même, si en plus je perdais Ron...Fronçant les sourcils à cette pensée, je réussis à me convaincre du contraire tout en me reconcentrant sur son parchemin. Non, si ça allait vraiment si mal que ça, il n'aurait même pas accepté mon aide pour ce devoir. Autant tirer un trait sur les querelles enfin, c'est ce que j'essayais de faire, tant bien que mal. Un peu plus rassurée par mon raisonnement, je partis d'un rire léger en remarquant les trois phrases sur la copie de Ron ; les lui montrant, je me levai ensuite pour aller chercher un nouveau morceau de parchemin.

Une fois le précieux butin trouvé, je déchantais bien vite en appercevant la tornade-Lavande monter les escaliers du Dortoir. C'était presque trop beau pour qu'elle n'apparaisse pas dans le tableau elle aussi ! Grimaçant, je m'arrêtai tandis qu'elle ne se gêna pas pour me bousculer ; lui rendant la pareille de son regard, je soufflais en secouant la tête.

- Ne t'excuse surtout pas..Bougonnais-je dans ma barbe.

Je soupirai puis terminai de descendre les escaliers. Apparemment, elle n'avait pas choisi de s'attarder dans la Grande Salle ; à coup sûr, elle n'aurait pas perdu de temps pour s'emparer de son Ron-Ron. Peut être qu'elle ne l'avait pas vu ? Ou alors, une dispute dont je ne pouvais évidemment pas être au courant. Enfin, dans les deux cas, ce n'est pas moi qui risquais de m'en plaindre. Reprenant ma place initiale dans le fauteuil, je posais le parchemin vierge sur la table avant de me remettre à écrire.

[Désolée du retard, j'avais pas trop le moral pour RP cette semaine. ^^"]

Ronald observa le bref échange entre les deux Gryffondors devant l'escalier de leur dortoir. Même de l'endroit où il était - les fauteuils devant la cheminée -, il avait pu deviner ce qui s'était passé entre les deux jeunes filles assez aisément. En même temps, ce n'était pas difficile. Les deux jeunes filles ne pouvaient vraiment pas se voir sans se lancer des regards noirs, et cela allait même parfois à quelques sarcasmes, mais c'était plus rare. Ron préféra se détourner de la scène, trouvant subitement les flammes dans la cheminée très intéressantes. Il ne voulait ni que Lavande le voit et lui saute abruptement dessus pour montrer, ni qu'Hermione lui lance un regard plein de sous-entendus, du genre, comment pouvait-il aimer une fille pareille ?

Environ une ou deux minutes plus tard, il sentit Hermione s'asseoir une nouvelle fois, à côté de lui. Il tourna son regard vers elle, la voyant déjà en train de travailler à sa place pour le devoir de potion. Regardant par-dessus son épaule, il essaya d'assimiler ce qu'elle écrivait, n'ayant décidément pas l'envie de voir un Rogue en pétard car il ne savait pas la réponse à une question posée sur ce devoir, et sûrement accompagné d'une heure de retenue avec lui dans ses sombres cachots. Le Weasley frissonna à cette pensée. Secouant légèrement la tête, il posa son coude à la gauche d'Hermione, et son menton dans le creux de sa main, un léger sourire sur ses lèvres en observant la jeune fille. Néanmoins, ce silence était un peu gênant. Ils n'entendaient que la plume qui grattait sur le parchemin en déposant l'encre noire. Ron se racla légèrement la gorge et prit la parole.

- Dis... Qu'est-ce qu'on devrait faire à ton avis, maintenant ? Avec Tu-Sais-Qui et tout ça, je veux dire...

Bravo Ron. Voilà la réplique parfaite pour plomber l'ambiance, qui n'était déjà pas bien superbe. Le rouquin se mit une claque mentale, se maudissant d'être aussi crétin. S'il voulait que sa relation avec Hermione s'améliore, ce n'était pas comme ça qu'il arriverait à quelque chose...

(C'est pas grave :))

Je regarde Lavande monter jusqu'en haut avant de secouer la tête. J'espère franchement ne pas la revoir jusqu'au lendemain matin. Je reviens ensuite sur le canapé et me remets directement au travail. Pendant de longues secondes, on entend plus que les crépitements du feu et le grattement de la plume sur le parchemin. Puis, je relève la tête et sent les palpitations de mon coeur s'emballer tout à coup en entendant la question du Gryffon à côté de moi. Cependant je déchantais bien vite en entendant la suite, et grimaçais légèrement.

- Oh oui, pour Voldemort..

Je lâche un soupir à peine audible avant de détacher mon regard du parchemin pour fixer devant moi. Il vaut mieux que j'évite de m'emballer trop vite, au moins je le retiendrais pour la prochaine fois. Je joue un peu avec la plume, pensive, avant de me rendre compte que j'avais appelé le Mage Noir par son nom. Je n'avais pas vu la mine de Ron, mais pour le coup, j'aurai été prête à parier qu'il aurait grimacé, comme souvent lorsque l'on prononce le nom de Voldemort. Je relève donc ma tête vers lui et lui adresse un regard d'excuse, même si je lui ai souvent répété qu'avoir peur d'un nom ne rimait à rien, sinon aggrandir davantage la peur de la chose elle-même.

- Et bien, je pense qu'il faudrait trouver quelque chose qui puisse nous permettre d'anticiper ses attaques à l'avance. Un double-espion ce serait trop dangereux, mais quelque chose qui puisse nous permettre d'établir des stratégies en songeant aux conséquences, mais en faisant tout pour qu'il en apprenne le moins.

Je secoue la tête à la fin de mon raisonnement. Ca semble ridicule..Mais surtout impossible à réaliser. Dans l'absolu, je n'en avais aucune idée. C'est bien ce qui me faisait le plus peur..Que tout aille trop vite, sans que l'on ait même le temps de réagir. Je finis par reposer la plume sur la table, et joue nerveusement avec mes doigts. A part avec Ginny la dernière fois, je n'ai pas eu réellement l'occasion d'en parler avec quiconque, même si en ce moment Voldemort est dans tous les esprits.

- Maintenant que le champ de protection qu'avait offert Lilly à Harry s'est brisé, il faut s'attendre à tout. Mais puisque l'on doit aller chercher les horcruxes avec lui, il faut d'abord que nous prenions les précautions nécessaires.

Je me mordis la lèvre inférieure avant de secouer la tête, espérant chasser ainsi les pensées noires qui revenaient en boucle dans mon esprit ces-derniers temps. Je ferme un peu les yeux pour me calmer, essayant de ne pas penser à mes parents, et à ce que je m'apprêtais à faire. Génial, Ron va me prendre pour quoi maintenant ? Je lui fis un faible sourire alors que mon regard se reporta sur le devoir. Il faut que je le finisse..Me raclant la gorge à mon tour, je repris la plume et me mis de nouveau à écrire, réfléchissant plus longuement à mes phrases.

Trop occupé à toujours se traiter de crétin dans un petit coin de sa tête, Ron ne réagit pas tout de suite et ne vit donc pas la légère grimace de son amie, suite à sa question. La chose qui le fit sortir de ses pensées, c'était le nom du plus grand Mage noir de tout le temps qui fut prononcé par Hermione. Ne pouvant s'en empêcher, le rouquin frissonna de tout son être en grimaçant fortement. Il hocha néanmoins la tête face au regard d'excuse de la Gryffondor, sa grimace se transformant en un petit sourire qui signifiait que ce n'était pas grave. Tout en écoutant attentivement ce qu'elle lui disait, Ron tourna un peu la tête autour de lui pour voir si personne n'écoutait. Les Gryffondors n'était pas censé être des traîtres, car l'une des qualités qu'il fallait avoir pour être dans cette maison est la loyauté, mais on ne savait jamais et on n'était jamais trop prudent... Le Weasley assimila tout ce que lui disait sa meilleure amie. En effet, il y avait déjà pensé, mais pas de façon aussi détaillée et poussée. De toute façon, quoi qu'il fasse, il avait toujours l'impression qu'Hermione aurait toujours une longueur d'avance sur lui, quel que soit le sujet. Le roux ne rajouta rien à ce qu'elle venait d'annoncer. Il aurait pu dire que c'était impossible, en effet. Mais c'était inutile, et Hermione devait déjà le savoir. Il se contenta de hocher gravement et pensivement la tête. La jeune fille enchaîna ensuite sur la protection de Lily Potter sur son fils, protection qui avait disparu maintenant qu'Harry avait atteint sa majorité depuis un bon bout de temps.

- En parlant d'Harry... Il m'inquiète vraiment en ce moment...

Il ne rajouta rien, il savait qu'elle avait compris. Voyant qu'Hermione avait l'air un peu plus anxieuse qu'auparavant et qu'elle essayait doucement de se calmer en se re-concentrant sur un devoir qui n'était même pas le sien, Ron resta pensif un petit moment, avant de se décider de passer son bras autour des épaules de la Gryffondor, dans l'espoir de la rassurer ne serait-ce qu'un peu, tout en lui adressant un petit sourire, mi-triste mi-compréhensif. C'était un geste peut-être un peu maladroit, mais il essayait déjà d'en profiter pendant que Lavande n'était pas là. Et puis, cela se voyait qu'Hermione en avait besoin, non ?

Je me mordille pensivement la lèvre avant d'émettre un léger soupir en pensant à tout cela ; il fallait vraiment faire quelque chose, agir rapidement. Plus on se demande comment faire, plus ils acquièrent en puissance. Agir sans réfléchir ? Pas forcément la bonne, mais ça peut être une des solutions à ce problème..Me reconcentrant sur le devoir de Ron, je relus la dernière phrase écrite, avant de m'y remettre. Plus qu'un petit effort et je l'aurais fini. Je frissonne légèrement en sentant son bras autour de mes épaules puis lui rend son sourire ; si je m'étais écoutée, je me serais volontiers blottie contre lui, mais on ne pouvait pas prédire sa réaction. De plus, il suffisait que je le fasse pour que l'autre cruche décide de quitter les Dortoirs pile à ce moment-là. Je n'avais pas réellement la tête à supporter une crise d'hystérie ce soir, et je pense que pour Ron ce devait être la même chose. Je caressai légèrement de mon pouce l'une de ses mains qui se situait maintenant sur mon épaule.

- Je sais..Il m'inquiète moi aussi.

Je grimaçais une énième fois et me sentant rougir suite à mon geste, je fixais à nouveau mon regard sur le parchemin ; je ne retirais pas son bras pour autant. La présence de Ron m'apaisant en quelque sorte, même si ce n'était que pour un instant. Quelques minutes aprés, je reposais la plume sur le parchemin et les refis glisser vers lui ; j'avais terminé. Je lui fais un petit sourire puis le regarde, ayant la légère appréhension qu'il parte, maintenant que son devoir est fait.

- Ron ? Tu peux rester un peu avec moi, s'il te plait ? Demandais-je timidement. Je sais qu'elle doit peut être t'attendre, mais..

Je finis ma phrase par une légère moue. Ce n'était vraiment pas le moment de caser l'une de mes fameuses réflexions sur la fille qu'était Lavande, pour moi. Surtout que cette période de disputes n'était que du passé, ou pour moi dumoins. On n'avait plus de temps à perdre avec des broutilles de ce genre, mieux valait se serrer les coudes, et dans le meilleur des cas pour moi, me rapprocher encore davantage de lui.
S'il n'était pas réellement maître dans les manifestations d'affection ou les choses de ce genre, je n'étais pas mieux moi non plus. Résignée, je me grattais nerveusement la nuque avant de lancer faiblement, n'osant le regarder dans les yeux :

- J'ai besoin de toi en ce moment..

Ron resserra son bras autour des épaules d'Hermione. Malgré les vêtements qu'ils portaient, leurs peaux ne pouvaient entrer en contact, et pourtant, pour le roux, ce contact était assez apaisant, comme si cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient à peine frôlés. Souriant toujours légèrement, il poussa un soupir presque inaudible, profitant de l'instant présent. Il eut un faible frisson quand la Gryffondor passa doucement son doigt sur sa main. Le Weasley jeta un regard rapide aux escaliers menant aux dortoirs des filles, guettant l'arrivée de Lavande (si elle arrivait). Il ne manquerait plus qu'elle se mette à hurler dans tous les sens comme une hystérique, et Ron commençait vraiment à devenir las de ses délires paranoïaques. Et pourtant, il sortait toujours avec elle, à croire qu'il était vraiment contradictoire.

Hermione se remit alors à écrire. Ronald se pencha un tout petit peu sur le parchemin, essayant de comprendre quelques phrases qui pourraient l'aider à faire face à Rogue le lendemain. Ce n'était pas que la jeune fille écrivait mal - loin de là -, c'était juste que les mots étaient vraiment trop compliqués pour lui, et qu'il manquait surtout de bonne volonté. Il perdit finalement patience et détourna son regard de l'encre, ne cherchant pas à mieux comprendre, sa paresse reprenant le dessus. Heureusement, Hermione semblait avoir déjà fini. Le roux prit le parchemin qu'elle venait de glisser vers lui et écarquilla légèrement les yeux. Il était habitué à ce qu'Hermione fasse toujours des devoirs impeccables, mais il était toujours étonné à chaque fois. Il leva ses yeux du parchemin et lui adressa un sourire de reconnaissance. C'est à ce moment qu'elle lui demanda timidement s'il pouvait rester avec elle.

- Ron ? Tu peux rester un peu avec moi, s'il te plait ? Je sais qu'elle doit peut être t'attendre, mais... J'ai besoin de toi en ce moment..

Le concerné la regarda un moment, un peu étonné. Une Hermione timide, il ne voyait pas ça tous les jours, la Gryffondor ayant quand même une forte personnalité. Et sa demande était tout aussi stupéfiante. Mais quelque part, c'était compréhensible. Ron aussi avait besoin d'elle. En fait, ils avaient tous besoin de chacun en ce moment. En ce qui concernait Lavande, elle devait sûrement être déjà couchée. De plus, elle se trouvait dans le dortoir des filles, aucune chance pour le jeune homme de s'y rendre. Ce dernier hocha lentement la tête, posa son parchemin replié sur la table devant les fauteuils et la cheminée, avant de se rapprocher un peu d'Hermione. Il se mit dans une position plus à l'aise, c'est-à-dire carrément affalé dans le fauteuil. Gêné, il prit la parole pour quand même briser le silence.

- Tu sais, Hermy, je dois aussi avoir besoin de toi... Pas pour que pour les devoirs, je veux dire.

Intérieurement, il sourit au surnom d'Hermione. Ca aussi, cela faisait longtemps... Il s'empressa tout de même de préciser qu'il n'avait pas besoin d'elle que pour les devoirs. Il ne manquerait plus qu'elle se vexe, alors que leur conversation était plus ou moins bien partie...

Voldemort, la guerre. La guerre, Voldemort. Tout le monde en parle, tout le monde n'a plus que ces mots là à la bouche. Certains jubilent à cette idée tandis que d'autres tremblent de terreur et nous bien sûr, nous sommes en ligne de mire. Et le pire dans tout ça c'est qu'on a pas de plan..Pour le moment je veux dire, même si j'avais de grands doutes, il ne valait mieux pas jouer les pessimistes tant que rien n'était joué d'avance. Me reconcentrant sur le devoir de Ron pour éviter mes émotions de me submerger en sa présence, un léger frisson me parcourut lorsqu'il passa son bras autour de mes épaules.
Je croisais son regard et lui fis un petit sourire, avant de poser à mon tour une main sur la sienne, certainement poussée par son élan. Je le regarde alors que mon sourire s'élargit à l'entente de mon surnom. Maintenant à mes yeux, c'est comme si cette histoire avec Lavande appartenait à un lointain passé..Il faut aller de l'avant, et cette discussion ça ne peut être que bon signe, non ? Aucun des deux n'avait haussé le ton et à etre honnête, ça changeait des échanges que j'avais eu avec lui au cours des dernières semaines. Je ne dirais pas que tout soit rentré dans l'ordre en l'espace de quelques petites minutes seulement, ça suivait cette voie là. Ca me fit évidemment quelque chose de savoir que lui aussi avait besoin de moi, et que bien plus que ça encore, il acceptait de l'admettre et de me l'avouer. Par une manière quelque peu maladroite peut être, mais il l'avait tout de même fait.

Je le regardais reprendre son devoir, désormais fini tandis que je lui demandais, d'une manière qui ne me ressemblait pas réellement, de rester un peu avec moi. Gênée, je n'osais tenir plus de quelques secondes son regard, mais je fus rassurée en le voyant répondre à ma demande par l'affirmative. M'autorisant un sourire, je le regardai se ré-installer dans le canapé et me rapprochais à mon tour, sans me blottir non plus contre lui, même si l'envie était bel et bien présente.

- Je ne les veux plus nos disputes..

On est passé à côté de tellement de choses à cause de nos disputes..Nos petites chamailleries se résolvaient toujours, parce qu'elles avaient toujours traîné autour de broutilles, mais là..
Je dois dire que cette fois, j'ai vraiment eu peur de le perdre pour de bon. Certes, en toutes ces années on en avait eu des disputes, mais jamais aussi violentes que celle dont j'essayais de trouver une issue favorable. On ne s'était jamais fait aussi longtemps la tête, d'ailleurs. A croire qu'on avait choisi la bonne période! Un proverbe moldu dit "Se séparer pour mieux se retrouver", j'espère bien qu'il peut s'appliquer à notre cas. Je le regarde et pose ma tête sur son épaule, espérant que ce ne soit vu que comme un geste de réconfort. Même si pour moi, ça pouvait symboliser beaucoup plus, il valait mieux passer encore le silence radio sur mes sentiments. A en croire Ginny, ça crevait les yeux..Je n'avais plus qu'à espérer qu'il s'en rende compte, même si ce n'était pas la chose la plus importante dans l'immédiat. Je ferme à demi les yeux et regarde le feu crépiter devant nous, inspirant lentement de bien-être.

Il était peut être tard, mais le fait que la Grande Salle soit quasi-déserte m'arrangeait ; je ne me voyais pas renouer avec mon..Meilleur ami (rhm..) avec du brouhaha de partout.
La moindre des choses que l'on pouvait dire, c'est que le Trio battait de l'aile en ce moment. Or il ne fallait pas, c'est ce qu'ils attendaient les autres, et profiter de nos faiblesses, c'est bien trop facile . Peut être que si ça s'arrange avec Ron, je pourrais petit à petit les "réconcilier", Harry et lui ? Se barricader derrière son point de vue ce n'est pas toujours la meilleure des choses à faire, et c'est ce que j'ai pu expérimenter lors des jours suivants le baiser entre Ron et Lavande. Je regarde sa main posée non loin de moi et saississant tout le courage de Godric, déposait ma main sur la sienne.

- Tu crois qu'on va y arriver.. ?

Ron enroula avec rapidité le morceau de parchemin et le posa sur le coin de la table de bois. Le fin papier, n'étant plus maintenant retenu en rouleau par les mains du Weasley, se déplia légèrement, sans pour autant que ça soit complètement. Le roux laissa complètement le devoir à l'abandon. Pour lui, il était terminé, qu'importe le reste, Rogue serait bien content avec ça, fin de l'histoire. Quoique... Le redoutable professeur de potions trouvait toujours quelque chose à redire, malheureusement. Soupirant mentalement, Ronald s'interdit de penser à l'homme au cheveux gras. Il le voyait déjà en cours, c'était largement suffisant.

Maintenant à côté de lui, Hermione exposa son désir au sujet de leurs disputes qui n'avait, au fond, pas lieu d'être. Il était bien évident que Ronald était d'accord. Seulement, par Merlin en personne, il avait sa fierté, et l'avouer serait un peu embarrassant et blessant pour son orgueil personnel ! C'est sûr, cela ferait sûrement plaisir à Hermione. Mais avec les raisons énumérées plus haut, Ron ne savait que dire. Aussi, il préféra garder le silence et resserrer légèrement son emprise sur sa meilleure amie.

Deux troisièmes années posèrent leurs plumes et rangèrent leurs affaires avant de remonter dans leur dortoir. Maintenant, il ne restait plus que Ron et Hermione, ainsi que quelques sixièmes années qui discutaient dans un coin de la pièce sans faire attention à eux. Un silence étrange s'installait encore entre les deux Gryffondors. Un peu le même qu'il y avait avant qu'une énième dispute n'arrive. Sentant la querelle s'approcher dangereusement d'eux s'il ne faisait pas quelque chose, Ron cogita quelques secondes pour essayer de relancer la "conversation". Heureusement (tout dépend du point de vue), Hermionne agit avant lui. Il se tendit légèrement quand sa main se posa sur la sienne, et essaya de donner une réponse ayant du sens à la question. Une question que tout le monde se posait ces temps-ci.

- ... Enfin, tu sais, Hermione... C'est toi le cerveau, pas moi... Mais j'imagine qu'on ne peut pas savoir. Et qu'il faut essayer ?

Ses paroles étaient plutôt maladroites et incertaines. Quand il s'agissait de rassurer les gens, il avait beaucoup de mal. Quand il vit les derniers Gryffondors monter dans leurs dortoirs respectifs, le rouquin eut également l'envie d'aller se glisser sous les draps de son lit à baldaquin. Mais avec Hermione, il se dit qu'il ne pouvait pas, et qu'il fallait qu'il reste avec elle... Sûrement.

Je replis mes bras autour de moi et frissonne légèrement, à cause du contact de Ron, ou du léger courant d’air qui vient de traverser ? Un peu des deux je suppose, bien que j’avoue pencher plus pour la première solution. Lui faisant un petit sourire lorsqu’il se rapprocha un peu de moi, je posais un regard amusé sur le parchemin roulé en boule au bout de la table, qui ne tarda pas à revenir à son état initial, quoi qu’un peu froissé. Je regardais ensuite Ron et me blottit un peu contre lui, avant de lui donner mon point de vue sur nos disputes, qu’on ne comptait plus depuis la première année..

Bon encore les petites chamailleries qui ne durent que quelques minutes, ça passe, ça pourrait même amuser quand on se rend compte qu’en définitive, la base du conflit n’est que broutilles..Mais celles comme la précédente avec l’épisode Lavande, non merci. C’était devenu beaucoup trop invivable pour nous deux, et encore plus pour Harry. Surtout qu’avec le contexte actuel, si on restait pas soudés tous les trois..Depuis le tout début, le courage de l’un dépendait du courage des deux autres, et c’était quelque chose qu’il ne fallait pas perdre. Les larbins de Voldemort seraient bien trop ravis s’ils apprenaient que le Trio se séparait. Ew, non. Il faut que j’arrête de penser à des choses pareilles, ça n’arrivera jamais.

Perdue dans mes pensées et sans m’en rendre réellement compte, un lourd silence s’était maintenant installé entre eux. Pas le genre de silence apaisant qu’il y avait comme tout à l’heure, plutôt celui qui annonce le calme avant la tempête je dois dire. Je dois trouver un sujet vite. C’est ainsi que je m’entendis lui demander s’il pensait qu’on allait y arriver. Non mais quelle cruche ! Je ne pouvais pas parler d’autre chose ? Non bien sûr, il fallait que je ramène encore ça sur le plateau ! Pff déjà que l’ambiance n’était pas des plus enthousiaste, là j’avais bien peur de l’avoir plombée littéralement. Bravo Hermione.

Je regardais un moment nos mains avant de finir par retirer la mienne, me redressant légèrement dans le fauteuil. Ca ne me ressemblait pas vraiment, alors..Autant éviter de s’emballer ou de chercher à obtenir je ne sais quoi, surtout que j’ai l’impression de le gêner plus qu’autre chose. Je posais mon coude sur le dossier du canapé, ma joue dans la peau de ma main.


- Ouais, faut essayer..Désolée.

Je lui fis un faible sourire avant de laisser vagabonder mon regard vers les flammes de la cheminée. Pattenrond s’étira paresseusement dans un coin dans la salle avant de revenir prés de nous. Il remonta sur le canapé, me faisant sursauter ; la boule de poil orangée s’installa entre nos deux, non pas sans « grogner » en direction de Ron. Lâchant un léger soupir d’exaspération, je vins le caresser derrière les oreilles avant qu’un sourire ne prenne possession de mes lèvres. Aucun de nous n’avait haussé le ton pour le moment, signe que tout n’était pas perdu. Pourquoi ne pas essayer de ramener une ambiance légèrement plus agréable alors ? Un peu comme au début de la conversation. Je n’avais rien à y perdre. Regardant Pattenrond et lui déposant un léger bisou, je relevais le regard vers Ron, un rien amusée, en espérant un brin détendre les choses en changeant de sujet.

- Ca sera toujours la même gue-guerre entre vous, pas vrai ?

Ron se sentait bien, à ce moment-là. S'il avait pu faire en sorte que ce moment dure un peu plus longtemps, il n'aurait pas hésité. Une bonne dizaine de minutes, même plus, avec Hermione, sans disputes ou remarques désobligeantes, voilà qui était satisfaisant. Le roux ne bougea pas, restant avec la Gryffondor près de lui. Néanmoins, elle se remua un peu, tout en se détachant un peu de lui. Ronald fit la moue discrètement, mais laissa son bras le long du dossier du canapé rougeâtre. Quelques minutes plus tard, et à son grand mécontentement, le chat qu'il ne pouvait vraiment pas voir vint vers eux et se mit jalousement entre sa maîtresse et le Weasley. Autant dire que ce dernier regardait l'animal du coin de l'oeil, et celui-ci ne se gênait pas pour faire de même. L'horrible - selon Ron - boule de poils fit un sorte de petit grognement en direction du Gryffondor qui fronça les sourcils. Pattenrond fit une mine satisfaite quand Hermione s'occupa de lui. Le rouquin soupira, et répondit à la remarque de sa meilleure amie, souriant quand même un peu.

- Tu sais bien que ce chat ne m'aime pas, et c'est réciproque. Surtout depuis qu'il coursait Crou...

Il se stoppa dans ses paroles. Le souvenir de Croûtard se transformant en un petit homme bizarroïde le répugnait à présent. Il grimaça et essaya de faire comme si de rien n'était. Le pseudo-rat ne lui manquait pas. Ou plus. C'est vrai qu'il disait toujours vouloir sans débarrasser, mais devoir perdre un simple animal qui n'était pas grand-chose - à part un Animagus - avait été assez étrange. Son regard se perdit dans le vague, quand il se rappela qu'il commençait à se faire tard. Il réfléchit quelques secondes, et regarda Hermione. il se leva à demi, prenant à appui sur le dossier rouge. Un peu hésitant, il déposa un baiser sur le front de la jeune fille. Finalement, il se redressa complètement, et se dirigea vers les escaliers menant au dortoir des garçons avant d'y monter, non sans saluer Hermione.

- Bonne nuit... Hermione.

Inconsciemment, je soupirai de bien-être en gardant ma tête sur son épaule. Je ne me préoccupais pas réellement de savoir s'il l'avait entendu ou comment on pouvait l'interpréter. Seulement, il y a longtemps que j'attendais cet instant là. Un petit moment qui n'appartenait qu'à nous deux, j'imagine. Ce qui en soi était plutôt rare, mais beaucoup plus agréable que nos petites querelles habituelles, il fallait bien l'admettre. Ce Ron-là, c'était "le mien", mon meilleur ami, et pas le petit ami que Lavande présentait à tout le monde comme on le ferait d'une bête de foire. Enfin..Elle n'est pas là pour gâcher ce moment, alors pourquoi est-ce que je pense à elle ?

Mais pensant le gêner plus qu'autre chose par cette proximité, je me reculais lentement, n'ayant pas fait attention à l'expression de son visage suite à mon geste. Pour une fois, j'aurai aussi préféré qu'il reste dans son coin, or c'était à croire que la boule de poil orangée avait encore son mot à dire. Lâchant un léger soupir mi-amusé mi-exaspété, je regardais la réaction de mon roux préféré du coin de l'oeil. Il fallait dire quelque chose pour casser ce silence, sinon j'avais bien peur que ça ne tourne une fois de plus en disputes..Pattenrond ! Bon oui, on fait mieux comme sujet de conversation, mais sur le coup, c'est tout ce que j'ai trouvé.

Si je souris au début de son intervention, la suite amena un réel coup de froid. Croutard, et Pettigrew..Je grimaçais en repensant à cet incident. Ca va faire presque 4 ans, et pourtant..Ca ne semblait pas si vieux que ça, enfin je veux dire qu'à partir de ce moment-là, tout s'est succédé extrêmement vite, si on y réfléchit bien. Et maintenant tout allait recommencer..Sentant qu'on en arrivait toujours au même point, je me mis à me racler la gorge.

Voyons voir..Il n'y avait pas QUE des mauvais côtés de cette année là, si..? Non, si on réfléchit bien..Peut être juste avant la rentrée, lorsque nous nous étions retrouvés tous les trois sur le Chemin de Traverse.

- C'était trop drôle quand il t'a sauté dessus dans la Ménagerie Magique..

Je ris légèrement puis le regarde et, dans un élan d'affection ou pour chasser la menace du Mal dans nos esprits, dépose un tendre baiser sur sa joue. Je sentis mes joues se colorer lentement à la suite de mon geste, mais cela m'importait peu ; c'était fait. Mon regard dévia quelques instants vers le feu qui commençait à s'éteindre, alors que je sentais Ron s'agiter prés de moi. Je tournai à nouveau la tête vers lui, et fermai les yeux lorsqu'il déposa un baiser sur mon front. Le canapé s'affaissa une dernière fois, et je voyais Ron debout ; déjà ? éè Ceci dit, il doit se faire sûrement tard à présent..Je devrais monter me coucher, moi aussi.
Je fis une petite moue tout en le suivant du regard, l'observant monter les marches qui menaient à son dortoir.

- Bonne nuit Ron..

Dormir avec lui ? Non, bien sûr que non je n'allais pas lui demander. J'aurais trop peur qu'il voit cela d'un mauvais oeil et puis, ce n'est pas le genre de chose qu'on puisse demander aisément. J'espère seulement qu'il n'y aura pas de l'orage cette nuit..Au pire, je pourrais toujours serrer Pattenrond contre moi pour me rassurer..Même si ce n'est évidemment pas la même chose. Me redressant à mon tour, je récupérai mon sac de cours déposé un peu plus loin et me dirigeais vers le dortoir des filles, le félin orangé sur mes talons.