Tip tap. Le ciel s'était éclairci. Des nuages s'écartèrent, laissant apparaître un soleil étincelant, qui s'élevait doucement dans le firmament. Le chant du coq retentit, accueillant l'aube avec le respect qu'il se devait. La campagne elle-même se réveillait. Les oiseaux gazouillaient, répandant partout leur chant mélodieux. Les fleurs, parsemées de gouttes de la rosée du matin, commençaient juste à s'ouvrir. Les vaches sortaient de leur étable, pour aller brouter l'herbe du champs...
Heureusement qu'Erin était déjà réveillée pour supporter tout les bruits de la ferme du voisin. Sinon, elle aurait tôt fait de balancer sa mauvaise humeur à la figure du premier venu... Elle était en fait debout depuis déjà une bonne heure. Depuis plusieurs jours, elle dormait mal. La jeune fille se réveillait à chaque fois peu avant le levé du soleil, rongée d'angoisse au fur et à mesure des rêves qu'elle faisait.
Par exemple cette nuit, elle avait rêvé qu'elle courait dans une forêt profonde, sans raison précise. Pourtant, quelque chose la terrifiait, et c'était ce qui la poussait à agir ainsi. Plus l'américaine s'enfonçait, plus elle se perdait. A la fin, perdant d'haleine, elle ne cessa de trébucher sur de grosses racines d'arbres. Ce fut cette dernière scène qui la tira de son sommeille en sursaut. Elle s'asseyait alors comme à chaque fois, en tailleur sur son lit, et méditait là-dessus. Regardant au passage la nuit obscure se fendre lentement par la lumière du jour.
Elle finit par apercevoir une lueur passée en-dessous de sa porte, correspondant à celle de la salle de bain, qui se trouvait en face de sa chambre. L'adolescente entendit ensuite un cliquetis d'un verrou qui suivit, ce qui signifiait que son maître Kazuma s'était réveillé lui aussi. Elle attendit un petit moment. À présent, le soleil était haut dans le ciel. Il devait être aux allentours de sept heure et demie.
Il entra dans la pièce.
- Déjà réveillée ? S'étonna t-il.
Ce maître en question était son tuteur, un professeur d'arts martiaux. Il l'avait en quelque sorte adopté il y a trois ans. Il se rapprocha, et s'assit à côté d'elle sur son lit.
- Ne me dis pas que t'as fait encore un de ces mauvais rêves ? Demanda celui-ci en passant affectueusement une main dans les cheveux bruns de la demoiselle.
Cette dernière le repoussa sauvagement.
- Ne fais pas ça, je ne suis plus une enfant !Dit-elle sèchement.
Elle repoussa les couvertures, et se releva de l'autre côté du lit, de façon à être distante de lui. Elle se dirigea à son tour vers la salle de bain.
- C'est comme ça que tu me dis bonjour ? Demanda Kazuma.
Sa réponse fut celle d'un claquement de porte. Il poussa un soupire. La jeune Olson n'était jamais du matin !
Elle prit une douche. L'eau chaude coula sur sa peau, lui faisant du bien. C'était bien mieux que celle des cascades, gelée à bloc, près des montagnes où elle menait chaque été sa vie de "dure"...
Après cela, elle se changea. La demoiselle mit un pantalon noir, un tee-shirt blanc, avec par dessus un blouson en cuir (sans manches) fermé, des mitaines de la même couleur, et des converses noires et blanches. Elle fit relever ses cheveux en queue-de-cheval haute, et descendit ensuite prendre son petit déjeuner. Dans la cuisine, elle sortit un sachet de thé d'un placard, et le mit dans une tasse. Elle fit chauffer de l'eau dans une bouilloire électrique, et attendit. La jeune sorcière bailla, trouvant cela trop long. Et si silencieux... On pouvait même entendre une mouche voler ! Elle n'avait pas envie d'attendre encore longtemps. Elle voulait son thé maintenant ! L'étudiante sortit sa baguette de la poche de sa veste, l'agita un peu, et le bouton vert de la bouilloire passa au rouge. Signe que l'eau était chauffée. Elle porta la tasse à sa bouche, et commença à boire son thé chaud. Elle claqua de la langue ; elle venait de se brûler...
Soudain, la porte s'ouvrit brusquement. Kazuma entra.
- Erin, dépêches-toi ! Te rends-tu compte de l'heure qu'il est ?
- Relax ! Les vacances ne se terminent pas avant dix minutes. Alors laisse-moi pofiter de mon thé...
Mais il le lui prit des mains, et la posa sur la table d'un coup ferme.
- Erin, monte dans le bus ! Ordonna t-il d'une voix qui s'efforçait à être calme, mais dont on sentait que la moutarde lui montait au nez.
- Bien, maître... Dit Erin, surprise de son geste.
Elle sortit de la cuisine, alla ouvrir la porte d'entrée, et sortit. Puis elle monta dans l'autobus violet qui se trouvait juste devant la maison. Le chauffeur la salua de la main, et claxonna en même temps. Elle ne répondit pas. Bien que la jeune fille aurait préféré partir de ses propres moyens, elle n'avait pas voulu insister... Tandis qu'elle s'attachait la ceinture de sécurité, le jeune homme monta, et s'installa sur un siège libre à côté d'elle. Il avait dans les mains un gobelet rempli de thé.
- Tiens, dit-il en le lui tendant.
Elle le prit sans le remercier. Il n'en prit pas compte, et prit un exemplaire de la Gazette des Sorciers. Le chauffeur démarra au quart de tour, les secouant dans tout les sens. Heureusement que les ceintures de sécurité existaient ! Seul Kazuma-senpai lisait tranquillement son journal, comme s'il avait l'habitude de ce type de transport... Le trajet se déroula en silence entre les deux jeunes. Ce n'était pas surprenant, car il en avait toujours été ainsi. Le Magicobus traversa la barrière magique, et se retrouva à Près-au-Lard. Elle s'arrêta à la sortie du village, sous le regard étonné des sorciers. L'américaine descendit, suivie du jeune maître. Ils ne firent pas attention aux autres, et se dirigèrent vers le portail qui séparait Près-au-Lard de Poudlard. Kazuma l'arrêta, posant une main sur son épaule.
- Tu ne me dis pas aurevoir ?
Elle se dégagea, et répondit :
- Ne sois pas triste, va ! On se voit dans trois mois, ce n'est pas long...
Elle n'aimait pas les adieux, surtout quand il y avait du monde autour d'elle. L'adolescente était loin d'être insensible, mais elle préférait jouer les "durs". Alors qu'en fait, elle était aussi triste que lui de le quitter. Mais ainsi était la vie, il fallait bien que la jeune Olson aille à l'école. Spécialement dans celle-là, où toutes les personnes comme elle y allaient... Elle rentra dans le château. À l'intérieur, c'était toujours le même bourdonnement infernal des élèves heureux de retrouver leur camarades. Ils était tous en fait dans leur propre bulle, ne prêtant aucune attention à ce qui était autour d'eux. La demoiselle se fraya un chemin dans les couloirs parmi eux, elle dût par moment bousculer quelques un pour pouvoir avancer. Finalement, elle étouffait au creux de tout ces bruits, et la respiration des gens lui donnait chaud. Elle alla alors dans le parc. La brune s'arrêta au pied d'un arbre. Elle jeta sa pochette de cours par terre, et s'adossa contre celui-ci. Elle scruta les environs, bondés aussi de monde. Chacun avait retrouvé sa bande de copains, et racontait ses délires de vacances. Peuh ! Tout ce monde l'ennuyait...
Bientôt, elle ne s'occupa plus d'eux. Mais d'un souvenir... //Ce fut par une journée de pluie qu'elle dût faire ses derniers adieux à Mao. Elle l'attendit sur le seuil de la maison de sa tante, tandis que leurs domestiques chargèrent leur voiture de valises. Après y avoir mis quelques une de ses affaires, il vint vers sa cousine avec ce sourire triste, et son regard plein d'amertume. Celle-ci l'avait regardé de ses yeux bleus, qui virèrent vers le gris en cet instant. La couleur du chagrin. Elle n'arrivait pas à croire qu'il allait enfin devoir partir, et ne comprenait toujours pas pourquoi son oncle et sa tante la laissait là, au lieu de l'emmener avec eux, et de l'obliger à se séparer de son cousin préféré. Ils avaient grandi ensemble, passé tout les deux plus de la moitié de leur enfance côte à côte. La bonne les avait même mis plusieurs fois dans le même bain. Ils avaient donc partagé plein de choses, et s'étaient toujours soutenu dans les moments difficiles. Mao la tira vers lui sous la pluie, et la prit dans ses bras. La jeune sorcière se mit à pleurer. Il la consola, lui promettant qu'il viendrait souvent la voir, tout en couvrant son visage humide de mille baisers. Sa mère passa près d'eux, les sourcils froncés, s'interrogeant sur la réelle relation qu'entrenait ces deux jeunes. Ne supportant pas l'idée que cela aille loin entre eux, elle mit un terme à leur rapprochement en appelant son fils, pour qu'il puisse monter dans la limousine. Ce dernier s'écarta, avant de l'embrasser une dernière fois sur sa joue, et de lui promettre de lui écrire dès son arrivé. Tout se passa très vite. Il rejoignit sa famille. Il abaissa la vitre de la voiture, et laissa sa tête dépasser, pour lui faire son plus beau sourire d'encouragement. Il la salua, en secouant légèrement sa main, qu'Erin répondit tout de suite à ce geste, alors qu'un torrent de larmes continuait de se déverser sur ses joues, mêlé aux gouttes de pluie. Son tee-shirt était trempé, pourtant elle s'en fichait. Elle continuait d'agiter la main, tandis que la limousine commençait à s'éloigner. Elle sentit tout d'un coup la présence de Kazuma, collé contre elle, un bras autour de sa taille. La voiture disparut enfin de son champ de vision, et la jeune fille se tourna vers lui pour mouiller alors son kimono de ses larmes.//
Cette dernière image de son souvenir s'envola aussitôt, dû à son attention qui se porta sur quelqu'un en face d'elle...

Erin regarda le jeune home en face d'elle comme s'il était une petite chose insignifiante. Il s'agissait d'un grand blond au teint blafard, qu'elle reconnaissait sans peine. Drago Malefoy, le pire enquiquineur qu'elle puisse connaître dans toute l'Angleterre. Son regard perfide l'agaçait au plus au point. Qu'est-ce qu'il lui voulait celui-là ? Qu'elle lui donne sa photo ?? A moins qu'il souhaitait que la jeune fille lui donne un pain dans la figure... Cela lui démangeait bien ! Le problème, c'était qu'elle n'avait pas envie qu'il aille pleurer dans les jupons de son père, ou se cacher sous la cape de Rogue. Enfin, avoir des ennuis,quoi. Déjà qu'elle en avait pas mal... Et les retenues l'accablaient au plus au point. C'était toujours la même chose, ou presque... Bref, l'américaine le dévisagea de haut en bas, l'air méfiante, comme si elle s'attendait à ce qu'il sorte sa baguette aussitôt, ou n'importe quelle arme. Cela n'avait rien d'étonnant. Cela finissait toujours comme cela avec lui, ou avec n'importe qui. Seulement, aujourd'hui elle se sentait fatiguée par son voyage. Malgré que le bus n'avait fait que de la secouer pendant tout le long, cela n'avait produit sur elle que son inverse effet : cela l'avait complètement soporifié. C'était parce qu'elle avait l'habitude d'utiliser ce moyen de transport après chaque vacances. Par soucis d'économie... Son maître Kazuma n'était pas riche. Et la vie à Londres était chère. Ils recevaient de l'aide de l'Etat, en plus de son salaire de professeur. Cela était sensé servir à aider la jeune adolescente à payer ses études. Mensonges qu'ils avaient dû faire... Résultat : cela ne les avançaient pas plus que cela. Kazuma avait beaucoup de factures à payer, sans parler de l'essence que consommait sa voiture en grande quantité, et qui coûtait un max d'argents... Elle songea que c'était de sa faute s'il vivait dans cette galère. Elle aurait dû aller vivre dans une pension, après le départ de son oncle et sa tante. Seulement, la brune n'aurait pas pu supporter de vivre loin de son cher maître d'arts martiaux. C'était sûrement égoïste de sa part de penser cela, mais c'était comme cela, elle n'y pouvait rien...
Pour revenir à ce jeune Malefoy, cette fois-ci il ne fit pas attention à elle. Il passa son chemin, à croire qu'il fuyait quelqu'un... Elle haussa les épaules. Cela ne la regardait pas. S'il avait décidé de ne pas venir la voir, tant mieux pour elle ! La demoiselle leva les yeux vers le ciel dégagé, où le soleil pointait son horizon. Ce firmament reflétait exactement la couleur de ses yeux en cet instant. Elle poussa un soupire. Dire qu'il y a quatre ans encore, elle vivait dans une paisible maison dans la campagne. Non, pas comme celle qu'elle habitait en ce moment. Cette bicoque représentait rien, comparée à l'ancienne. Belle, spacieuse, et construite sur mesure, avec une jolie architecture japonaise. Elle donnait sur un grand jardin, où la jeune étudiante, enfant, avait l'habituer d'y jouer avec son cousin. Elle avait passé des moments heureux avec ce dernier. Ils avaient toujours été unis, comme les doigts de la main. Avec lui et Kazuma-senpai, elle avait pu profité de bonheurs inoubliables et rares dans sa vie. Maintenant tout était bien fini. Ils avaient tout deux grandi, et chacun faisait sa vie de son côté. Hélas, les Yamamoto avaient détruit cette maison peu avant leur départ. Ils n'avaient pas accepté de la léguer au professeur d'arts martiaux, ce qui était bien dommage ! Erin ne pouvait à présent conserver les beaux souvenirs de son enfance que dans son coeur.
Quelque chose la tira de nouveau de ses pensées. Des bruits bizarres... Le parc s'était vidé de monde maintenant. La plupart des élèves étaient retournés à leurs cours ou à leurs dortoirs respectifs. Ce qui lui attira son attention ce fut encore cette tête blonde écervelée. Sauf que cette fois, il n'était pas encore entrain de chercher des noises à quelqu'un, avec sa bande de bouffons gnominés. Il était tout seul, sur l'herbe, à gigoter. Un comportement plutôt anormal venant de sa part. Elle se rapprocha pour voir cela de plus près. Les yeux clos, elle le surprit entrain de gémir. Au début, la jeune fille crut qu'il était possédé, ou que quelqu'un lui avait jeté un sort, et qu'il l'avait laissé là, savourant cette vengeance bien méritée... Cependant, en observant le rythme de la réspiration de Drago, elle constata qu'il dormait à poing fermé. Un sommeil agité, semblait-il. Ou plutôt un cauchemard. Elle savait ce que c'était... Toutefois, l'américaine n'avait pas le souvenir qu'elle avait autant la bougeote dans son sommeille. En le voyant, elle sut au combien ce dernier devait être mal dans sa peau. Elle comprit pourquoi il était si distant ces derniers temps, même avec les camarades de sa maison. La brune se demandait quel genre de problème pouvait-il rencontrer. Les études ? Cela l'étonnerait. Elle savait qu'il n'était pas plus travailleur qu'elle. La jeune sorcière se rappela qu'elle avait lu un article dans la Gazette des Sorciers l'été dernier, qui parlait de son père qui avait été envoyé à la prison d'Askaban pour faute de preuves témoignant sa fidélité de Mangemort, au service d'un certain Mage Noir célèbre...
Les Malefoy. Une famille de Mangemorts depuis l'aube des temps. Peut être que ce dernier descendant avait repris le flambeau ? Cela expliquerait ses agitements. Personne n'était en sécurité dans un tel... Métier. La demoiselle avait le sens de la perspicacité pour deviner le problème d'autrui. Enfin, elle n'en était pas sûre. Mais ses suppositions étaient toujours proches de la vérité.
En tout cas, quand une personne faisait un mauvais rêve, il fallait la réveiller pour la rassurer que c'en était bien un. Du moins, c'était une coutume qui appartenait à sa famille. Pourtant, elle n'avait pas envie de le faire maintenant. Au contraire, elle pensait qu'il valait mieux profiter de cette belle occasion qu'elle aura jamais, de faire un sale coup à ce type. La jeune étudiante sortit son appareil photo de son sac, et en profita pleinement pour en prendre quelques unes. Celles où il se tirait les cheveux étaient parfaites !
Elle rangea aussitôt son appareil dans le sac, de peur de l'avoir réveillé avec le flash, et du coup qu'il se lève avec mauvaise humeur, et devient plus déchaîné qu'un cabot enragé. Mais à son plus grand soulagement, il ne bougeait pas. [i]Ma parole, il est sourd comme un pot ![i]se dit-elle. Elle refoula un fou rire. Quand elle allait accrocher les photos dans tout le château, les autres n'allaient pas se retenir... Ils allaient en pisser dans leur froc !
Son sourire s'effaça en regardant l'expression appeuré de son visage pâle, encadré de ses cheveux blond platine, qui étaient presque blanc au soleil. Erin songea qu'il avait l'air d'un cadavre. Elle tira une grimace de dégoût. Elle le plaignait tout de même. Elle ne savait pas de quoi il rêvait, mais ça ne devait pas être joli joli... Le jeune Malefoy devait être malheureux. Et compensait ses malheurs par de la méchanceté et de l'agressivité. Un peu comme la jeune fille, en fin de comptre.
Il finit par ouvrir les yeux. Mince ! Elle avait oublier de s'écarter. Qu'allait-il penser en la voyant planter ainsi devant lui ? Il allait sûrement la prendre pour une psycho-tarée... Bon, faire comme si elle s'inquiétait de son état - ce qui n'était pas entièrement faux...
- Est-ce que ça va Malefoy ?Demanda t-elle.

En le regardant le Serpentard endormi, le visage de la demoiselle s'était figée. A croire que quelqu'un l'avait transformé en statue de cire. Le regard vide d'expression, comme si son cerveau s'était déconnecté. Plus rien ne bougeait autour d'elle. Le temps s'était-il arrêté ? Non, c'était parce que il n'y avait plus beaucoup de gens dans le parc en cet instant. Ses longs cheveux bruns, attachés en queue-de-cheval haute, retombaient quand même le long de tout son dos. Ils virevoltaient légèrement à cause du vent qui s'était élevé. Elle leva son visage vers le ciel. Il restait pourtant de ce même bleu azur. Le comportement du blond lui faisait rappeler quelqu'un, provenant d'un souvenir lointain, qui demeurait flou aujourd'hui dans son esprit. Ce visage déformé par la peur, ces cheveux blonds, cette posture... Elle l'avait déjà vu quelque part d'autre. Mais où ? Quand ? Elle n'en savait rien... L'américaine se demandait si finalement elle avait bien fait de prendre ces photos. Cela ne ferait que de le renforcer dans son mutisme et l'enfoncer dans ses déboires sentimentaux...
Le jeune homme se réveilla d'ailleurs de mauvaise humeur. Il devait certainement croire qu'elle venait juste de le surprendre ainsi. Le pauvre ignorait que cela faisait quand même un petit quart d'heure qu'elle était là. Et que la brune avait pris des photos de la scène avec son appareil très sophistiqué. Le genre qui imprimait directement les photos après les avoir pris. Bien sûr, elle les avait caché dans un cahier, à l'abris de tout regard indiscrèts. Elle ne préparait pas ses coups à la légère...
Quand la jeune étudiante s'enquit de son état, il l'envoya balader, lui demandant ce que ça pouvait lui faire. Enfin, elle n'allait pas s'en étonner, car elle l'avait prévu qu'il réagirait de cette façon. C'était un Malefoy. Et quel Malefoy allait daigner d'une quelquonque sympathie envers une fille comme elle ? Pour eux, la jeune sorcière n'était qu'une infâme Sang-de-Bourbe. Tsssk ! Qu'est-ce qu'elle détestait les gens comme lui qui rabaissaient les autres par rapport à leur soi-disant "Sang Pur". C'était plutôt de l'ignorance à l'état pur. On s'en fichait du sang ou du rang des autres, ce n'était pas cela qui montrait leurs valeurs. Nom d'un chien ! On vivait dans une république, pas une monarchie ! S'ils ne comprenaient pas cela, c'est qu'ils avaient un vrai complexe d'infériorité...
Pour revenir à cet idiot, la Gryffondor lui répondit aussitôt :
- Bah écoutes, ce n'est pas ma faute si tu n'arrêtais pas de couiner et de gigoter dans ton sommeille. On t'a entendu dans tout le parc. Tout le monde a préféré fuir, pensant que tu étais possédé... Alors moi, je suis venue voir s'il y avait besoin de faire quelque chose...
Elle voulut continuer sur sa lancée pour faire diversion, mais elle s'abstint de le faire. Drago venait de prendre son sac avec le sortilège d'accio. Cela la mit mal à l'aise. Et s'il avait tout compris ? Les battements de son coeur s'accélèrent un peu. Il commença à regarder ce qu'il y avait dedans.
- Eh oh ! On ne touche pas à ce qui n'est pas à soi ! Lui lança Erin, en s'avançant vers lui, dans le but de le récupérer.
Heureusement, il crut qu'il y avait dedans des objets Moldus, ce qui le stoppa. Mais l'imbécile jeta son sac par terre, et marcha dessus avant de détourner les talons. Elle ouvrit grand la bouche, choquée. Elle vociféra des jurons, tout en s'accroupissant par terre. Elle ouvrit son sac pour vérifier que tout était intact. Son cahier, ses plumes, ses parchemins... Ils l'étaient. Mais pas son appareil photo ! Les jurons redoublèrent. Bon sang ! Quel abruti !! Lui, qui avait cru que c'était un objet moldu, s'en était pas un ! Au contraire, son maître Kazuma lui avait acheté du Chemin de Traverse pour noël... La jeune fille n'arrivait pas à croire que ce Serpentard arriéré venait de bousiller un appareil presque neuf...
Tout d'un coup, la rage et la fureur montèrent en elle. Elle se releva d'un bond, sortant en même temps sa baguette de la poche intérieur de sa veste. Elle la pointa sur celle du jeune homme. Elle murmura "expelliarmus", et celle-ci se balança à quelques mètres plus loin. Lui, il ne s'était pas trop éloigné... Du coup, l'américaine se jeta sur lui, et l'empoigna par le col de sa chemise de ses deux mains, dont l'une d'elles tenaient en même sa baguette, le bout pointée vers le menton du jeune Malefoy. Il était assez difficile de dégager de cette prise, car elle avait une sacrée poigne, puisqu'elle était championne d'arts martiaux.
- Eh toi ! Ne crois pas t'en tirer aussi facilement ! T'as intérêt à me rembourser ce que tu as cassé ! S'écria t-elle d'une voix menacante.
La poussée d'adrenaline continua de monter en la demoiselle. Elle bouillonnait intérieurement. Pour montrer qu'elle était plus que sérieuse, elle le plaqua contre un arbre qui se trouvait très proche d'eux, en le fusillant du regard. Dire qu'il y avait dix minutes, la brune avait éprouvé de la pitié pour ce type... Quelque soit les problèmes qu'il avait, il n'avait en fait que ce qu'il méritait ! Qui sème le vent, récolte la tempête. Au moins, ses photos étaient bien conservées. Tout à l'heure, elle irait tirer les fruits de sa vengeance (et pas que la sienne d'ailleurs).Pour l'instant,elle voulait lui régler son compte...


Hj : désolé, c'est court -_-'... Je me rattrapperai au prochain post !

Dans quelle monde je vis ? Se demandait parfois Erin. Elle se croierait dans un conte de fée, où les méchants vivaient d'un côté, et les gentilles de l'autre, où chaque personnage jouait son rôles à la perfection, avec les qualités et les défauts nécessaires qui étaient inclus. Le courage et la loyauté chez les braves, et la fourberie et la perfidie chez les couards. Elle, elle ne faisait ni partie de l'un ni de l'autre. La jeune fille demeurait seulement un figurant et spectateur à la fois. Tsssk ! Quelle monde pathétique !
Le jeune Malefoy, auquel elle venait de réveiller son humeur épouvantable des mauvais jours, s'arma aussitôt de sarcasmes et d'arrogance.
-J’ai pas besoin de ton aide et je ne vois pas de quoi tu te mêles ! Tu ne peux pas me laisser en paix dis voir ? Pour une fois que je ne cherche pas les boulets, c’est les boulets qui viennent à moi. Je vous manque ? Dit-il avant de ricanner.
Ce fut à son tour d'émettre un petit rire moqueur. Franchement, il avait un petit grain celui-là... Si un élève passait devant eux, il pourrait croire que ce n'était que deux amis qui riaient d'une bonne blague. Or, c'était tout le contraire... Elle répondit alors :
- C'est plutôt toi le boulet ! Au cas où tu ne l'aurais pas compris, je n'étais pas vraiment venue te proposer de l'aide, ni de m'inquiéter de ton état, qui je suppose n'est pas plus terrible que ta pauvre tête à déterrer les mort... Mais... Comment te dire ? Tu avais l'air si minable à t'agiter et à couiner dans ton sommeille comme un bébé, que j'étais venue voir si je pouvais étouffer tes cris avec quelque chose... Car cela dérangeait la paix intérieure de tout le château. Dommage que je n'avais pas de Chocogrenouille ! Ça avait été un beau spectacle... Tu ferais mieux de faire attention où tu dors la prochaine fois. Tout le monde est entrain de parler de toi en ce moment... Ajouta t-elle avec un sourire narquois.
Mensonge et calomnie, bien sûr. C'était juste pour lui flanquer la frousse un peu... Comme Drago était le genre de personne à faire attention à sa réputation, il était le dindon de la farce idéale !
À la suite, une grosse dispute éclata à cause de son appareil photo cassé. Bon ce n'était peut être qu'un appareil, mais c'était le model dernier cri, et il coûtait chère. La jeune fille pouvait toujours aller s'en racheter un avec son argent de poche, seulement elle allait devoir économiser jusqu'à l'été prochain pour en ravoir un neuf. Et puis, ce sale type ne comprenait pas que si elle y tenait tant, c'était parce qu'il avait une valeur sentimentale, puisqu'il s'agissait d'un cadeau de Kazuma-senpai. Mais lui évidement, il n'avait jamais dû connaître ce genre de chose...
En le cognant contre l'arbre, le Serpentard resta quelque peu secoué. Puis, soupirant, il lui lâcha :
- Aller, voila t'es contente t'as pu me toucher maintenant, tu me fiches la paix ? T'es lourde.
Les yeux de l'adolescente devinrent couleur orage, lançant des éclairs. Il se payait sa tête ou quoi ? S'il croyait qu'elle allait le laisser filer aussi facilement...
- Oh je t'en prie ! Tu crois que ça m'amuse de toucher un pauvre blanc-bec comme toi ? Dit-elle d'une voix aiguë. Mais le problème, si je te lâche, tu vas après te sauver comme une lavette... Et d'ailleurs, je ne te laisserais pas tant que tu ne m'aurais pas remboursé mon appareil ! Quand on casse quelque chose, on répare ce qu'on a fait... Tes parents ne t'ont jamais appris cela ??
Elle soutint son regard méchant. S'il croyait qu'il lui faisait peur aussi... Elle mourrait plutôt d'envie de faire cogner sa tête blonde si fort contre l'arbre, que cela ferait trembler ses grands ancêtres. Cependant, l'américaine se retenait pour ne pas aller trop loin, et de le regretter ensuite.
- Bon pousse-toi s'il te plait, j'ai HORREUR qu'une petite Gryffondor me touche. Aller retournes dans ton lit, tu m'énerves. Ajouta t-il.
Retournes dans ton lit ? Elle arqua son sourcil gauche, et le regarda d'un air méprisant. Ce garçon avait un sens inoui de la répartie... Elle voyait bien qu'il ne savait plus trop quoi dire, alors il disait n'importe quoi. Cela énerva en fait la demoiselle :
- Parles-moi sur un autre ton, ou je te fais exploser ta boîte cranienne ! C'est plutôt toi qui a besoin de retourner dans ton lit, tu ne sors que des absurdités... Mais si tu veux, je peux t'expédier dans un lit d'hopital. Ce sera rapide et radical... Finit t-elle de dire avec un sourire goguenard.
Elle resta planter devant lui, croisant les bras sur la poitrine, lui faisant comprendre qu'elle ne partirait pas sans l'argent, qui lui servira à réparer l'appareil. La brune aurait très bien pu lui recommander de lui en racheter un neuf, seulement c'était celui-là qu'elle voulait, et non un autre. Elle savait qu'elle ne l'effrayait pas, et pour l'instant la jeune sorcière n'en avait pas l'intention. Elle espérait que Drago ne la sous-estimait pas, car il devait se rendre compte depuis toutes ces années, qu'elle n'était pas une fille qu'on prenait à la légère, ou avec des baguettes... Après tout, avec la réputation qu'elle avait, tout le monde savait qu'elle n'était pas n'importe qui. La jeune étudiante s'était déjà battue avec pas mal d'élèves, et les avait expédié pour la plupart à l'infirmerie ou à St Mangouste. Cela lui avait coûté des mois de retenues, plus quelques jours d'expulsion, mais cela en avait valu la peine. Elle ne regrettait rien. Au moins, cela avait impressionné et effrayé plus d'un. À présent, un bon paquet d'entre eux réfléchissait deux fois avant de vouloir la chercher. Car qui la cherchait, la trouvait immédiatement...

[hj : Karaté -man >>> mdr N'empeche, je me demande comment je pourrais faire pour m'enfoncer le coude dans l'oeil... meme en me tordant dans tout les sens, je ne ferai que de m'assomer avec mon propre coude.. xD]



Ce Drago lui tapait sur les nerfs à se croire toujours supérieur à tout le monde, et ne jamais voir plus loin que le bout de son nez. Tout ça parce qu'il prétendait appartenir à une famille de nobles. Mais il semblait oublier que les temps changaient, et évoluaient. Alors toutes les têtes à claques comme lui, allaient bientôt disparaître... Ils ne resteront plus qu'un mauvais souvenir. Erin n'avait pas la moindre peur des Malefoy, la preuve qu'elle ne se gênait pas pour provoquer ouvertement leur petit protégé. Bien qu'elle avait entendu beaucoup de choses sur leurs anciennes expériences de Mangemorts, elle ne pouvait s’empêcher de penser que cela ne servait à rien d'avoir peur de ces gens-là. Car ils étaient de ceux qui utilisaient justement la peur pour parvenir à leur fins. Alors il fallait se battre contre eux avec leurs propres armes...
La jeune fille lui rendit son rire moqueur, et il la regarda comme une pauvre demeurée. Elle détestait quand il avait ce genre de regard. Rien que pour cela, elle avait envie de l'envoyer dans l'autre monde... Mais elle fit un effort considérable pour rester calme, et finalement n'y prêta pas plus attention que cela. Ils se lançaient à présent dans le jeu de celui qui lançait la réplique la plus cuisante. Naturellement, elle y répondit.
- Oh mais moi je m'en fiche, je ne cherche pas à être populaire... dit l’américaine avec un haussement d’épaules.
En fait, il se trompait. Les gens parlaient quand même pas mal d'elle, puisqu'elle faisait partie des rebelles les plus insupportables que tout les professeurs avaient envie de tuer. Et il fallait dire qu'elle avait aussi le plus gros abonnement de colles de Poudlard, jamais eu par les autres élèves. Mais bon, ça c’était une autre histoire...
Il refusa de payer ce qu'il avait cassé. Quel grossier personnage ! Et arriéré par-dessus tout cela... Pas capable de distinguer les objets Moldues de ceux des sorciers.... Celui qui en était incapable avait soit un fort strabisme aigu, soit les symtômes de la mongolie. Pour le cas du jeune homme, la demoiselle dirait qu'il y avait un mélange des deux. Nom d'un Croup ! Quand est-ce que quelqu'un se déciderait à l'éduquer correctement ? Il fallait tout lui apprendre à celui-là ! Enfin, elle comprenait pouquoi son éducation se laissait à désirer... Ce n'était pas de sa faute s'il était gaulé comme une mouche, mais plutôt de ses parents. Ils devaient être aussi mesquin que lui...
"Si tu crois que je vais te payer un nouveau truc qui sert à rien, tu te mets les doigts dans le nez jusqu’au coude..." À cette réplique, elle arqua un sourcil, et finit par afficher un léger sourire moqueur. Elle se rendit rompte à quel point cette expression était débile... Mais bon, cela ne l'étonnait pas de la part de son interlocuteur. La brune n'avait pas bronché quand le Serpentard la traîta de Sang-de-Bourbe. Il ne changeait jamais de disques, alors elle avait l'habitude...
- Ouais, ce n'est pas ta faute si t'es aussi idiot, mais celle de tes parents... Non, ce genre de chose n'agacerait pas qu'une 'Sang-de-Bourbe', comme tu dis, mais n'importe quel sorcier qui serait parfaitement équilibré... C'est sûr que tout le monde n'est pas né avec une cuillère en or dans la bouche. La plupart des gens gagnent leur argent à la sueur de leur front... Mais c'est sur que toi tu t'en fiches de tout cela, puisque tu es bien trop occupée à vivre dans ton monde égoïste ! dit-elle sérieusement.
Elle le regarda rire, arquant un sourcil. Ce fut à son tour de le regarder comme le premier imbécile du coin. Il était vraiment pathétique... Drago s’arrêta alors pour lui dire qu'elle serait bien dans un rôle de bouffonne, comme autrefois. Et puis quoi encore ? C’était plutôt lui le bouffon de service... S'il croyait l'impressionner avec ses grands airs...
- Oh moins, j'amuserais la galerie ! dit-elle sarcastiquement.Contrairement à toi, qui est triste à mourir... Je suppose que tu as du être l’écuyer d'un roi dans une vie antérieur... Oh mais je suis bête ! J'avais oublié que tu en es déjà un à notre époque ! Travaillant d'arrache-pied pour un triste Lord...
Bien sur, ses propos avaient des sous-entendus. Lui seul pourrait comprendre ou la jeune sorcière voulait en venir. Elle savait très bien quel était son statut social, mais peu importe qui il était. Elle ne se gênait pas pour le provoquer de la sorte, ou même de le menacer. Elle s'en fichait complètement des conséquences qu'elle pourrait subir. La jeune étudiante n'avait peur de rien. Ou presque... Le père de ce dernier était en prison, alors que pourrait-il lui faire ? C’était une raison de plus pour en profiter autant...
Le Serpentard finit par sourire une nouvelle fois, avant de lui jeter cinq gallions à la figure. Cela la mit en colère. Non mais pour qui la prenait-il ? Elle n’était pas une vulgaire chauffeuse de trottoir... Comment osait-il se comporter avec elle de cette façon ? Si elle voulait cet argent, ce n’était pas pour ce genre de chose. Mais pour d'autres intentions qui étaient plus ... Disons, innocente. La Gryffondor n'avait jamais touché un seul garçon, et la seule pensée de le faire la répugnait. Ce grossier personnage se dégagea donc, et s'en alla en direction du château. Elle donna un coup de pied dans les pièces, qui s’éparpillèrent dans l'herbe. Non, ce n’était pas à ce qu'elle attendait ! Bon, soit ! Pas la peine de discuter d'avantage avec lui, il allait l'entendre d'une autre façon...
- Tres bien... Je te préviens Malefoy, tu vas me le payer chère !!!!!
Erin ne plaisantait pas. La vengeance était un plat qui se mangeait froid. Il allait voir cet énergumène de quel bois elle se chauffait... Elle détourna les talons a son tour, en direction de la cabane hurlante. Il était temps de mettre son plan à l'action...