« Monsieur Weasley, il me semble que votre lit est bien plus approprié pour un petit somme. Soyez attentif je vous prie ! » Je relevais la tête, passant une main sur mon visage, j’avais les yeux fatigués, presque autant que le reste de ma personne. Je ne dormais plus très bien depuis quelques temps, toutes ces histoires de vous savez qui qui revient, le danger, etc… Cela me filait de sacrée insomnie, sans parler de la vie à l’école qui était bel et bien critique parfois. Enfin heureusement j’avais Harry et Hermione pour me donner les cours lorsque j’en venais à m’assoupir. Enfin, ces derniers temps surtout Harry car ma relation avec Hermione était légèrement… tendue. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle avait contre moi, on passait notre temps à nous chamailler, enfin c’était elle qui me criait dessus ou me faisait des reproches en règle générale, et le pire c’est que la plupart je ne me rappelle pas du tout pourquoi on a commencé à se disputer. Bref. Je laissais mon esprit divaguer légèrement et finalement je relevais la tête après un coup de coude de mon meilleur ami me signalant la fin du cours. Je me levais, ramassant mon livre, nous quittions rapidement la salle du professeur McGonaghal qui ne se gêna pas pour m’envoyer un regard de reproche. Je remontais rapidement dans la salle commune avec Harry, laissant mes affaires en vrac dans un fauteuil celui-ci monta dans la chambre. Je faisais demi tour, quittant la salle commune je trainais un peu dans les couloirs, regardant les tableaux qui s’animaient à mon passage. Je marmonnais quelque peu alors qu’un vieux bonhomme dans un tableau me reprocher ma négligence vestimentaire. Je continuais mon chemin, lui disant gentiment d’aller se faire voir. Je me retrouvais rapidement au rez de chaussé, quittant le couloir principal je rejoignais la grande salle. C’était l’heure de déjeuner et je n’étais certainement pas du genre à sauter un repas et je mourrais déjà de faim. Je m’installais à la table des Gryffondor et dès que les plats apparurent je commençais à remplir mon assiette sans attendre. Commençant mon repas rapidement, j’enfournais mon déjeuner dans ma bouche.

On ne peut pas dire que je sois un élève très brillant. Je ne m’en cache pas, selon ma mère je n’étais pas aussi réducteur que mes frères Fred et George pour ce qui était des études mais je ne m’apparentais pas la moins du monde à Percy ou encore à Ginny qui étaient tout deux des élèves brillants. Alors j’étais sans doute entre les deux, tirant plus vers le bas malgré tout, et cela se ressentait. Je n’avais pas de mauvaises notes, non j’arrivais la plupart du temps à me maintenir à un niveau correct, mais je n’aimais pas du tout faire des devoirs, avoir à réviser des matières qui me semblaient ne pas servir à grand-chose. Je préférais de loin les matières comme la Défense Contre Les Forces Du Mal, au moins là c’était de la pratique, on se servait de nos baguettes, on apprenait des choses utiles, du moins parfois, car certains cours manquaient cruellement d’utilité… Mais le cours de McGonaghal par exemple… Là j’avais vraiment des difficultés à être attentif, ne serait-ce que rester éveiller pendant ce cours me semblait impossible. Bien sur je savais que je n’avais pas le choix, que je devais bien être un minimum présent, si ce n’est au moins physiquement. La métamorphose… si seulement j’avais eu une passion quelconque pour ce cours, mais si cela avait été divertissant en première année désormais ça ne l’était plus tant que ça !

Je me disais parfois que j’étais peut être un peu trop blasé par tout cela, mais comment me blâmer, certes je n’y mettais pas une très bonne volonté, mais d’un autre côté avec tout ce que nous avions vécu et vu durant ces cinq dernières années, je m’octroyais le droit d’un peu de faignantise durant les cours. Je relevais la tête de mon assiette, près à me resservir lorsque le brouhaha autour de moi attira mon attention, je regardais les élèves entrer dans la grande salle par dizaine et venir s’installer aux tables de leurs maisons. Je balayais celle de Gryffondor du regard, m’attendant à y voir ma chère sœur bras dessus bras dessous avec son petit ami actuel. Mais non, je vis Hermione à la place, assise toute seule un peu plus loin. Je fronçais les sourcils, chassant de mon esprit la pensée qui m’était venue, à savoir qu’elle m’évitait. Non. Je me levais, abandonnant l’assiette devant moi qui se débarrassa d’elle même et réapparu immaculée. Je faisais quelques pas et m’installais finalement face à elle.

« Bah alors, tu m’as pas vu ? » Je la regardais m’attendant à une réponse bien comme il faut, me disant que je me faisais des idées sur le fait qu’elle m’évitait, tu parles… J’attrapais le verre devant moi me servant à boire. « Alors comment ça va ? » J'attrapais ce qui semblait être un plat de puré et commençais à m'en servir, attendant qu'elle daigne m'adresser la parole.

L’extérieur. Je ne sais pas pourquoi mais tout à coup voilà ceux à quoi je pensais. Le parc, la forêt, le lac, le grand air quoi ! J’avais une soudaine envie de sortir, de prendre l’air et d’oublier pendant un moment tout ce qu’il se passait dans cette fichue école et dans le monde qui l’entourait. Pourtant je ne bougeais pas de là, je m’étais installé en face d’Hermione et pourtant j’avais comme un poids sur l’estomac. Sans aucun doute du au fait que j’avais deux options qui s’offraient à moi, soit j’étais chanceux et nous arrivions à avoir une conversation sans reproches, sans dispute éclair mais tout du moins assez contrariante, soit je venais d’entrer sur un champs de mines et je n’allais pas tarder à sauter sur l’une d’elle… Oui c’était relativement cette image qui définissait notre relation depuis quelques temps et le pire c’est qu’elle semblait convaincu que tout était de ma faute ! Pourtant non ! Je n’avais rien fait de mal après tout, pourtant elle semblait me vouer une haine plutôt impressionnante pour quelqu’un de son gabarit… Peu importe ce n’était pas vraiment ce à quoi je voulais penser pour le moment. Je dois bien avouer que ma meilleure amie me manquait, j’en avais assez de cette situation et pourtant j’étais impuissant face à tout ça.

« Tiens, bonjour Ron-Ron. » Je grimaçais, me renfrognant. J’avais gagné le champs de bataille ! Mais surtout cela m’agaçait dans la bouche de Lavande déjà c’était exaspérant, venant d’Hermione cela me donnait la nausée… Je baissais les yeux sur mon assiette que je venais à peine de remplir et je me rendais compte que je venais de perdre le peu d’appétit qu’il me restait encore. « Très drôle… » C’était parfaitement ironique bien entendu, et j’avais bien compris qu’elle se montrait critique en disant cela, presque mesquine ce qui finalement ne lui ressemblait pas. A croire que j’avais raté bien des choses ces derniers temps. « Ça va. Et toi ? Pas trop dévasté de ne pas avoir ta chère Lavande à tes côtés ? » Je m’étais mis à jouer nerveusement avec ma fourchette, celle-ci malmenant la purée dans mon assiette. Je fus pris de court je dois bien l’avouer, et je relevais la tête vers elle pour ne voir qu’une chose, de la colère. De toute évidence ma simple présence suffisait à lui donner envie de me haïr encore plus… gé-nial. « Ça va… » Et finalement ma propre colère prit le dessus, et je me rendais compte que quelque part cela m’avait blessé. « Qu’est-ce que ça peut faire, tu ne la supporte pas de toute façon. » J’attrapais une fourchette de purée rageusement. « Tout comme tu ne me supporte pas d’ailleurs… » J’avais marmonné cela bien que j’étais conscient qu’avec la distance qui nous séparait elle avait surement bien entendu. Je décidais finalement de ne plus rien dire, me rendant compte que je n’aurais pas du venir la rejoindre, car cette fois j’en étais sure, elle m’avait simplement évité en s’installant ici.

Et dire qu’au bout de cinq année j’avais l’impression de ne rien comprendre ! Je veux dire je suis censé savoir ce qu’elle ressent, elle est ma meilleure amie, et pourtant je suis bien incapable de prédire si aujourd’hui je suis son ami ou si demain je serais son ennemi. C’est quand même aberrant ! Au bout de cinq années ! La seule fois où j’ai évoqué cette situation avec Harry il n’a rien su me répondre, restant vague, me disant que je ferais mieux de lui en parler à elle, seulement ce n’est pas si facile, je n’ai aucune chance de réussir à avoir une conversation normale avec Hermione pas en ce moment en tout cas. Et Ginny, j’aurais pu me renseigner auprès de ma sœur mais même si cela était tentant ce n’était pas conseillé, Ginny adorait Hermione alors elle m’enverrait surement me faire voir, et je pense même que j’aurais eu droit à un joli nom d’oiseau au passage; Alors au final j’étais toujours dans le flou et le pire était sans doute que j’avais vraiment peur que les choses ne s’arrangent, qu’elle s’aggrave encore avec le temps et peut être que je finisse par vraiment la perdre. Rien que de penser à cela me donnait le cafard, je ne voulais pas en arriver là, elle était bien trop importante même si j’étais incapable de lui montrer, tout comme j’étais convaincu qu’elle ne pensait pas ainsi.

« De toutes manières je ne suis pas la Seule à ne pas la supporter. Je me demande comment tu…Bref. » Je relevais la tête, elle ne me regardait pas, elle fuyait mon regard même, et je profitais de cela pour jeter un coup d’œil autour de nous, m’assurant ainsi que la personne dont il était question n’était pas dans les parages, sinon j’aurais eu quelques problèmes. Mais ce n’était pas ce qui me préoccuper le plus. « Bonne nouvelle… » J’étais amer, rien de plus normal, à croire que personne ne voyait rien, qu’ils se bornaient à ce qui semblait simplement évident, en même temps je ne parlais que rarement de Lavande avec Harry et Hermione… elle s’en fichait royalement. « Ne dis pas de telles stupidités Ronald. Tu ne sais pas sur quoi tu t’avances, et…La plus grande partie du problème, c’est elle. Tu ne vois pas qu’elle est en train de tout gâcher ?! » Je relevais la tête vers elle, fronçant les sourcils comme à mon habitude. « Moi je dis des stupidités ? Tu ne me parles plus… alors je pense que je suis plutôt dans le vrai. » Je décidais de ne pas répondre pour ce qui était de Lavande, je n’avais aucune envie de m’embarquer là dedans mais de toute évidence je n’avais finalement pas le choix. « Écoute… Harry a besoin de toi, j’ai besoin de toi, mais ce n’est pas avec cette Cruche suspendue à ton bras à longueur de temps qu’on risque de faire progresser quoi que ce soit ! » Quelque part cela me fit quelque chose de l'entendre dire qu'elle avait besoin de moi mais d'un autre côté je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle ne disait ça que pour appuyer son opinion et que ça n'avait en fait rien à voir avec moi. Je sentis mon agacement redoublé et finalement je souriais sans savoir pourquoi. « Oh je vois, alors je devrais rester seul toute ma vie histoire qu’Harry aie toujours ce cher Ronald à sa disposition, et je suppose que je devrais plutôt être fourré avec vous deux, allez pourquoi ne pas finir notre vie tous les trois comme ça on jouera au scrabble quand on en aura fini avec tu sais qui ! » J’avais aussi le ton et je m’en rendais compte, d’un autre côté je trouvais ça très hypocrite de sa part, quand Harry était avec Cho je ne l’ai jamais entendu dire quoi que ce soit ! Je me reprenais, soupirant. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise dans le fond ? Dis moi ce que je peux faire, parce que franchement j’ai l’impression qu’à part critiquer Lavande on n’avance à rien tous les deux ! »